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les seconds (1), l'obligation imposée aux prêtres de s'éloigner du lit nuptial pendant le temps des sacrifices. Et cependant, chez les uns comme chez les autres, le sacerdoce ne se perpétuait que par la génération charnelle (note 4, p. 512)!

Mais c'est dans le sein d'une vierge, fécondée par l'Esprit saint, que le pontife éternellement vierge a été conçu. C'est d'une vierge qu'il est né. Il a voulu revêtir, dans son humanité divine, tout ce que la condition humaine a de plus humble, de plus humiliant; une seule chose lui est demeurée étrangère : c'est le mariage charnel. Dans son union mystique avec l'Eglise, par la communication de l'Esprit-Saint, il a engendré dans ses apôtres tout le sacerdoce chrétien, en conférant aux premiers la même vertu génératrice. Ainsi s'est perpétué, et ainsi se perpétuera, jusqu'à la fin des temps, cette virginale génération de l'Esprit, pour la sanctification de ceux qui sont nés de la chair.

La virginité est donc le caractère propre et spécial du sacerdoce chrétien (2); elle en est la compagne naturelle, inséparable.

L'Église tient en haute estime la chasteté monacale, associée à la profession de pauvreté et d'obéissance, et certes avec raison, car la chasteté a son type dans les anciens prophètes, dans le Précurseur, qui était plus que les prophètes, et même dans les anges, qui, selon l'oracle du Christ, sont encore au-dessus de Jean (3), élevé lui-même au-dessus des prophètes. Cependant cette chasteté peut se borner, comme on le voit dans l'institution de plusieurs ordres de chevalerie, à la continence conjugale. Mais combien plus parfaite, plus sublime encore est la chasteté du sacerdoce! « Elle a, pour reproduire les propres paroles de « Pierre Aurélius, son type dans l'Église, qui est au-dessus des

(1) Exod. XIX, 15. Levit. XV, XXI, 9. XLIV, 22. — Isai. LII, 11.

1 Reg. XXI, 4. Ezech.

(2) Justinien dit in Novell., 6, c. 5: Nihil enim sic in sacris ordinationibus diligimus, quam cum castitate viventes, aut cum uxoribus non cohabitantes, aut unius virum, qui vel fuerit vel sit, et ipsam castitatem eligentem, primum principium et fundamentum manifestum secundum divinas regulas et residuæ virtutis constitutam.

(3) Petr. Aurel. (Verger.), Vindic. censur. Sorbon. (Op., Paris, 1646, tom. II, p. 312 sqq.) Thomassin, loc. cit., c. 65, n. sqq., p. 463 sqq.

<< anges; dans la Vierge, Mère de Dieu, qui est au-dessus de l'Église; dans le Christ, qui est plus élevé que la Vierge; dans « Dieu, qui est plus élevé que le Christ, puisque Dieu est le chef << du Christ. De même que Dieu est vierge et engendre son Fils << sans altérer sa virginité et sa chasteté, et que Marie enfante ce << Fils divin comme vierge et mère, ainsi le Christ engendre avec « une fécondité virginale son éternelle descendance; et de même « que l'Église est fiancée, comme une chaste vierge, à Jésus<< Christ, et enfante tous les jours à Dieu, dans une virginité in<< tacte, la postérité sainte des élus, la propageant par toute la « terre, ainsi les évêques et les prêtres sont chastes et vierges, << d'une chasteté féconde, parce que la chaste fécondité avec la« quelle l'Église enfante ses générations de saints, ils ia possèdent et la conservent eux-mêmes. >>

La génération charnelle, alors même qu'elle est sanctifiée par le mariage, ne saurait entrer en parallèle avec le sacerdoce. Le mariage ne produit que les vases susceptibles de recevoir la grâce; le sacerdoce produit les instruments qui la confèrent; le mariage ne donne le jour qu'à des hommes, du sacerdoce naissent les saints. C'est par la vertu de la génération spirituelle, transmise par Jésus-Christ à l'Église, que se perpétue la grande famille du sacerdoce général; là est précisément la raison de la chasteté que le sacerdoce impose. Les prêtres doivent être chastes, parce que ceux-là mêmes qui n'appartiennent pas à la cléricatnre doivent être purs! Le mariage est permis à ces derniers, et lorsqu'ils veulent s'y engager, l'Église intervient dans cet acte solennel et le sanctifie. Mais si tous les hommes qui existent à cette heure s'accordaient à garder la continence, uniquement en vue du royaume des cieux, comme le veut Jésus-Christ, tout le peuple chrétien étant ainsi sanctifié, il ne serait plus besoin de la génération charnelle, dont le seul but est de mettre au monde des hommes à sanctifier (1). Tous ne comprennent pas cette parole; mais qui plus que les autres doit la comprendre? Celui-là, sans doute, qu'une consécration particulière distingue du sacer

(1) Augustin., de Temp. serm. 61. — Der Cölibat, sect. 1, p. 131 sqq.

doce général (1); celui qui, après avoir été régénéré par le SaintEsprit, confirmé par le Saint-Esprit, est encore voué et disposé par le Saint-Esprit au service immédiat de l'autel. Accipe Spiritum sanctum : telles sont les paroles mystérieuses qui opèrent la fécondité et la transmission inépuisable de la vertu génératrice. Celui qui a été ainsi enfanté à la vie spirituelle, doit, à son tour, engendrer dans les ardeurs de l'Esprit-Saint, par la grâce sacramentelle et par la vertu divine de l'ordre sanctificateur, et non dans les ardeurs de la volupté terrestre, des hommes semblables à lui. Il doit être le ministre vierge du suprême pontife vierge! le Saint-Esprit, qui couvrit la Vierge de son ombre, veut aussi trouver en lui un tabernacle vierge où il puisse établir sa demeure. Le prêtre doit donc se consacrer à Dieu corps et âme, offrir continuellement à Dieu le sacrifice pour le peuple. Si le laïque ne peut s'adonner entièrement à la prière, quand il partage son cœur entre Dieu et la créature (2), combien le mariage ne doit-il pas détourner le prêtre du commerce immédiat avec Dieu (3)? Et si, comme le disent Sirice et Innocent Ier (4), le lévite de l'ancienne loi, auquel le mariage était permis à cause de la succession sacerdotale, observait néanmoins la continence pendant le temps consacré aux sacrifices (5), combien plus la chasteté doit-elle être observée par les prêtres et les lévites de la nouvelle alliance, eux dont le sacerdoce et le ministère se perpétuent autrement que par la succession naturelle, et pour qui il n'est pas de jour où ils n'aient à offrir le sacrifice divin (6)?

Ainsi donc l'obligation de la virginité pour les ecclésiastiques, qui sont en quelque sorte enrôlés par l'ordination au service de la chasteté (7), n'a pas sa raison essentielle dans les rapports de

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in Conc. Ticin., ann. 1020. — Thomassin, loc. cit., c. 65, n. 1, p. 454.

(5) Levit. XXII, 4.

(6) Can. Sacerdotibus, 2, d. 31.

(7) Can. Quum in, 3, d. 84. (Conc, Carth. II, ann. 390, c. 2.)

l'homme avec l'homme, mais uniquement et absolument dans les rapports de l'homme avec Dieu : c'est en vue de Dieu que le ministre de l'autel de Dieu doit être chaste et vierge. Toutefois, qui ne comprendrait que celui qui possède les qualités inhérentes à la nature du sacerdoce, et surtout la virginité, lorsqu'il va de l'autel à l'humanité comme médiateur du salut, doit être plus digne, plus capable de remplir cette auguste mission! il possède en lui une plus grande force divine. Et puis, il faut le dire, il est dans la nature de l'homme de recevoir avec plus d'empressement et de respect les dons divins, lorsqu'ils sont offerts par des mains pures, non, sans doute, que la sainteté de celui qui dispense les trésors de la grâce puisse ajouter à la vertu de leur action sanctificatrice, mais parce qu'il répugne instinctivement à l'idée que l'on attache à toutes les choses saintes, de voir le dispensateur des dons de Dieu ne pas faire moralement tous ses efforts pour se rendre plus digne de cet insigne honneur. Il est encore conforme à la nature humaine de recueillir de préférence les paroles du salut, l'enseignement de la chasteté et les autres vertus chrétiennes de la bouche de celui qui les prêche aussi par son exemple. Eh! comment peut-il exhorter utilement à la chastelé, qui est de toutes les vertus celle qui rend le plus l'homme semblable à Dieu, celui qui ne la pratique pas lui-même? Enfin, il est encore dans la nature du cœur humain de préférer pour guide et directeur dans l'ordre spirituel, celui qui, se guidant et se dirigeant lui-même dans la voie du salut, s'est entièrement voué à cet ordre, et qu'aucun lien de famille ne soumet à d'autres devoirs qui pourraient entraver sa marche dans l'accomplissement de ses augustes fonctions. On n'aime pas à voir le sacerdoce du Christ, la tribu spirituelle de ses premiers-nés, s'avancer à travers les siècles en donnant la main à une femme.

Nous le répétons :

Le véritable motif, la raison fondamentale du célibat ecclésiastique, est dans la nature même du sacerdoce chrétien; toutes les autres considérations que l'on fait habituellement valoir en faveur de la continence des clercs ne sont que secondaires; et l'oracle même sorti de la bouche de l'apôtre : « Celui qui est marié

« s'occupe du soin des choses du monde et de plaire à sa femme,
« et il est partagé (1), » bien qu'il touche de très-près à l'essence
de la vocation sacerdotale, peut être rangé dans cette catégorie ;
mais il y occupe le premier rang. Moins qu'aucun autre, le clerc
ne saurait être partagé. Voué tout entier à Dieu, il faut qu'il s'af-
franchisse de toutes les relations du siècle (2), qu'il s'arrache à
tous les liens du sang et de la famille, bien loin de les resserrer
plus étroitement. Indépendamment des embarras qui accompa-
gnent presque toujours le mariage (3), et, à part tous les cha-
grins qui affligent le cœur d'un père, quand ses enfants ne ré-
pondent pas aux soins qu'il a donnés à leur éducation, les
circonstances les plus heureuses de l'état conjugal sont encore
inconciliables avec les fonctions ecclésiastiques, parce qu'elles
tendent nécessairement à développer le père de famille au détri-
ment du prêtre (4). Pour le clerc marié, le temps, le travail, le
bien, le devoir, se tro vent partagés; sa vie est un partage conti-
nuel; il n'appartient plus à Dieu seul; il se doit aussi à sa femme
et à ses enfants (5), qui ravissent à Dieu les hommages d'une
prière incessante, aux pauvres les aumônes d'un tuteur naturel,
aux malades les consolations d'un médecin dévoué, à l'Église un
courageux défenseur, et, dans toutes les conjonctures critiques
que la vie fait éclore, aux enfants de la grande famille chrétienne
les premières sollicitudes de leur père. A celui-là seul qui se dé-
voue entièrement aux devoirs de la vocation ecclésiastique, qui
se montre en tout et toujours le père des pauvres, le consolateur
des affligés, le médecin des âmes, le fidèle soutien des faibles et
des mourants, le type de toutes les vertus chrétiennes, à celui-là

(1) I Cor. VII, 32, 33.- Der Cölibat, sect. I, p. 142 sqq.; sect. 2,
p. 167 sqq.

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(2) Can. Qui portio, 6, c. 12, q. 1; voy. § 33,
p. 283.

(3) Saint Jérôme écrit de Vigilance: Proh nefas ! Episcopos sui sceleris
dicitur habere consortes, si tamen episcopi nominandi sunt, qui— nisi præ-
gnantes uxores viderint clericorum, infantesque de ulnis matrum vagientes,
Christi sacramenta non tribuunt. - Tritheim, Institutio vitæ sacerdotalis. -
Der Cölibat, sect. 2, p. 173 sqq.

(4) Der Cölibat, sect. 2, p. 191 sqq.

(5) L. Omnem, 42, § Convenit, 1, Cod. de Episc. et cler. (I, 3).

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