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lescens et autres de cette ville et fauxbourg, l'usage des viandes et bouillons de chair au saint tems de carême et autres jours prohibés par l'Église, sans en avoir demandé, ou fait demander et obtenu la permission de nous, nos vicaires, ou autres à ce par nous commis. Et quant à l'usage des œufs durant le carême, nous vous baillons la faculté de le permettre à ceux qui en auront besoin; dont nous chargeons vos consciences. Ce que nous vous mandons de publier en vos messes de paroisse, à ce que personne n'en prétende cause d'ignorance.

Fait à Amiens, l'onzième jour de mars mil six cent quarante.

Signé FRANÇOIs, Ev. d'Amiens.

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Entre les compagnies que la Charité chrestienne a suscitées dans l'Église, celle qui embrasse le soing des pauvres malades que la pudeur retient dans leurs maisons, est des plus pieuses et des plus nécessaires, en ce qu'elle s'employe autour de ceux qui sont proprement les membres de Jésus-Christ, et qui le représentent dans le plus cher de ses estats, qui est celui de ses douleurs, de ses délaissements et agonie procure la guérison corporelle et spirituelle de ceux qui mourroient sans médicaments, sans nourriture, et peut-estre sans consolation, sacrements, sépulture, et prières de l'Église. Et advient souvent que ceux qui meurent, sortent de ce monde en estat de grâce, et que ceux qui guérissent, forment le dessein de ne plus offenser Dieu. C'est pourquoi son establissement doit presser la Charité de toute personne qui a l'esprit de nostre Seigneur Jésus-Christ, et le désir de pratiquer les œuvres qu'il a tant recommandées.

Cette compagnie sera composée de nombre certain et limité de femmes et filles, du consentement de leurs maris et de leurs père

et mère. Lesquelles en esliront tous les ans trois d'entre elles à la pluralité de voix, qui seront leurs officières, dont la première s'appellera la Directrice, la seconde aura la garde de la bourse et sera la première assistante, la troisiesme aura la garde des meubles et sera seconde assistante; et ces trois officières auront l'entière direction de la compagnie, soubz la conduite d'un honneste ecclésiastique qui sera commis par Monseigneur d'Amiens. Elles esliront aussi, en la mesme forme, deux hommes pieux et charitables, l'un qui sera le syndic, et l'autre le greffier de la Charité.

L'office de la Directrice sera de prendre garde à ce que le réglement s'observe, que les dames de la Charité fassent bien leur devoir. Elle recevra les pauvres malades, après avoir cogneu que leur maladie n'est contagieuse, incurable, ni honteuse, et que le malade est vrayement pauvre. Elle signera un billet qui sera porté à la dame en tour dans la paroisse du malade. Elle visitera une fois la sepmaine les malades, et les congédiera, par l'advis des assistantes, quand ils seront guéris. Elle et quelqu'autre des dames enseveliront ceux qui mourront. Bref elle prendra cognoissance et ordonnera de tout; mais quand aux choses principales et non ordinaires, elle prendra l'advis de l'ecclesiastique commis par Monseigneur d'Amiens et des deux assistantes.

La première assistante servira de conseil à la Directrice, la représentera en son absence, recevra l'argent, le gardera, fera tous les mois rendre compte aux dames de chacune paroisse de l'argent qu'elle leur aura baillé, advancera tous les frais, et ne fera aucune despense extraordinaire, sans l'advis de la Directrice et seconde assistante.

La seconde assistante servira aussi de conseil à la Directrice, la représentera en son absence et en l'absence de la première assistante, gardera le linge, licts et ustensiles de la Charité, tiendra un estat de toutes ces choses, envoiera aux malades, par l'advis de la Directrice, les meubles et linges, dont ils auront besoin, autant que la commodité le permettra, aura soing de les retirer, les refaire et blanchir; et sortant de charge, en rendra compte à celle qui lui succédera, comme la boursière.

Le syndic servira de conseil dans les affaires temporelles de la compagnie, en procurera la manutention et le recouvrement des dons et legs testamentaires.

Le greflier baillera les quittances, dressera les comptes de la boursière, si besoing est, aura un registre dans lequel il copiera le présent réglement et l'acte de l'establissement, escrira les noms des femmes et filles qui seront reçues en la compagnie, le jour de leur réception et de leur décez, les eslections des officières, les actes de redditions de comptes, et généralement ce qui se passera de plus notable.

Le devoir des dames de la Charité sera de servir les malades chacune leur jour deux à deux, leur portant ce qui sera ordonné par la Directrice, argent, nourriture ou médicaments, selon les moyens de la compagnie et s'il est besoin, questeront à leur tour les dimanches et festes solemnelles, en chacune église parochiale et oratoires réguliers de la ville, déféreront en tout à la Directrice, et exécuteront soigneusement ce qu'elle leur ordonnera pour le service des pauvres malades.

Et d'autant que la compagnie de la Charité est instituée en l'honneur de Dieu, Nostre-Seigneur, et de Notre-Dame de Pitié, elles en feront dire la sainte messe tous les premiers vendredis du mois non empeschés de feste solemnelle. Auquel cas elles remettront la messe au plus prochain jour suivant. Et tous les ans feront la feste solemnelle de la compagnie, le vendredi devant les Rameaux.

Or, afin que les dames se perfectionnent dans l'esprit de la charité, elles communieront au moins tous les mois une fois, assisteront aux messes de la compagnie qu'on dira depuis Pasques jusques à la Saint-Remy, à huit heures, et l'autre temps à neuf heures. Elles se trouveront aux assemblées de la compagnie, s'entrechériront comme sœurs que Nostre-Seigneur a unies par son amour, et s'entrevisiteront en leurs afflictions et maladies le tout sans obligation à péché ni mortel ni véniel.

APPROBATION.

FRANCOIS, par la grâce de Dieu, évesque d'Amiens veu les réglements ci-dessus, et à la requeste à nous verbalement faite par quelques dames recommandables en dévotion, à ce qu'il nous pleust approuver lesdits réglements, instituer ladite compagnie de la Charité en quelque église de cette ville, et leur nommer un supérieur ecclésiastique qui nous représente. Désirans promouvoir la gloire

de Dieu et la charité envers les pauvres honteux, avons approuvé et approuvons lesdits réglements, érigé et érigeons ladite compagnie au grand autel de l'église de sainct Nicolas-aux-Cloistres, pour y célébrer la messe basse aux heures y dénommées (sans toutesfois incommoder l'office des chanoines d'icelle), y poser tronc pour recevoir les charitez, et tenir une tablette, boiste et un registre pour y escrire les personnes qui désireront s'y associer. Et nommé pour supérieur de ladicte compagnie, vénérable et discret maistre François Barboteau, prestre, bachelier en théologie, chantre et chanoine de nostre église, nostre grand vicaire, par l'advis et conduite duquel on fera les eslections, examens des comptes et tout autre acte principal et extraordinaire. Et pour exciter la dévotion desdites dames, et des autres qui travailleront pour ladite compagnie, nous leur avons accordé et accordons quarante jours de vrais pardons, chacun jour qu'elles assisteront aux messes de la compagnie, ou visiteront les pauvres malades.

Donné à Amiens, le vingt-neufiesme jour de mars, mil six cent quarante.

FRANCOIS, Evesque d'Amiens.

Par commandement de mondit Seigneur l'illustrissime et révérendissime Évesque d'Amiens,

PICARD.

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