Sayfadaki görseller
PDF
ePub
[blocks in formation]

FRANÇOIS, par la grace de Dieu, évesque d'Amiens, à tous abbés, doyens, chapitres, prieurs, curés, supérieurs des maisons religieuses, et autres ayant la charge des ames en nostre diocèse, salut.

Nous avions appris avec horreur, dès l'année passée, les sacrilèges et horribles impiétés commises par les gens de guerre, en plusieurs églises de nostre diocèse. On avoit mesmes, de nostre ordre, informé de quelques-unes; et trouvé que non seulement les prestres et curés avoyent esté battus, pendus par dessous les bras, outragés de coups, traisnés à la queue des chevaux, exposés à la mort et dépouillés; les églises forcées et pillées; les cloches, calices, vases et ornements emportés, mesmes avec dérision; les fonts baptismaux brisés, les saints lieux profanés, les huilles sacrées espandues et employées, par un mépris sacrilége, à des usages profanes; mais de plus, que, par un attentat digne de la malédiction et exécration éternelle de Dieu, des anges et des hommes, on s'estoit attaqué immédia

tement à la personne de Nostre-Seigneur, dans le très-auguste et très-adorable sacrement qu'il a laissé à son église pour la nourriture des siens, gage de son amour incompréhensible, et mémoire de toutes ses merveilles, les hosties consacrées, que l'on conserve ès églises, ayans esté en divers lieux prises, emportées, mangées ou jettées par ces détestables organes du démon.

Desquels crimes de lèse-majesté divine ayant demandé justice, on nous avoit fait espérer que tout au moins il y seroit apporté quelque ordre. Mais l'impiété est, ce semble, encore venue à une licence plus effrénée. Entre autres sacriléges commis en divers lieux de nostre diocèse, au commencement de cette campagne, naguère au village de Mirevault, quelques gens de guerre ayant forcé et pillé l'église, ont emporté huict hosties consacrées prises dans le ciboire, et rendu ledit ciboire vide; pour monstrer que ce n'estoit point tant l'avarice et l'avidité du butin, que la haine de Dieu et de la religion qui les animoit. De quoy le curé de Moliens qui exerçoit la charge de la cure dudit lieu de Mirevault, par nostre permission, a esté tellement saisi de douleur, qu'après en avoir fait plainte à celuy qui commandoit, sans en avoir aucune satisfaction ny autre response, sinon qu'il s'amusoit à peu de chose, incontinent il en est tombé malade, et peu de jours après décédé.

Nous croyons que tous les fidèles ne seront pas moins sensibles que nous aux injures faictes à Dieu, et que le mesme zèle les portera à détester avec nous, de tout leur cœur, de telles abominations. Et en attendant que la justice et piété du roy en fasse faire la réparation, nous avons estimé que toute l'Église, en nostre diocèse, la devoit faire, et que chacun fidèle devoit prendre le deuil de la pénitence, et tâcher de réparer par jeusnes, aumosnes, oraisons, humiliations de cœur et véritables adorations, les injures faistes à Nostre-Seigneur en ce divin sacrement. Et pour ce faire, inviter tous les esprits bienheureux et tous les saincts régnans avec Dieu, de l'y glorifier et adorer pour nous, en suppléant à nos foiblesses; et prier ce mesme Seigneur de restablir luy-mesme sa gloire par sa vertu et toute-puissance, et faire miséricorde à son pauvre peuple; convertissant les cœurs à pénitence par l'opération de sa grace, et destournant les fléaux desquels sa justice brise nostre infirmité, sans que pour cela nostre iniquité se corrige, et que des crimes si exécrables semblent devoir encore attirer sur nous.

A ces causes, nous vous mandons què vous ayez à exhorter ceux qui sont soubz vostre charge, de tascher d'expier, par des œuvres de pénitence, de si abominables attentats; et pour cet effect ils appliqueront à ceste intention les trois jeusnes des Quatre-Temps prochains, les accompagnant de prières et aumosnes. Ordonnons que, pendant les trois jours desdits jeusnes, vous fassiez des processions, en chantant les litanies selon l'ancienne forme, chacun en son église; exposiez le Sainct-Sacrement, tout le jour de la très-saincte Trinité; qu'en chacune église vous célébriez, le matin dudit jour, une grande messe du mesme Sainct-Sacrement, avant celle du jour; et qu'après les vespres dudit jour de la Trinité, vous fassiez une procession générale, en laquelle il soit porté solennellement. Enjoignons aussi à tous curés, vicaires et prédicateurs d'exhorter les peuples de satisfaire à ce que dessus, avec grande dévotion.

Donné à Amiens, le premier jour de juin mil six cens cinquanté.

FRANÇOIS, Év. d'Amiens.

Par le commandement de mondit Seigneur illustrissime et révérendissime,

PICARD.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

FRANÇOIS FAURE, par la grace de Dieu et du Saint-Siége apostotolique, évesque d'Amiens, à tous les fidèles de nostre diocèse, salut en Nostre-Seigneur.

Puis que, par la miséricorde de Jésus-Christ, nostre souverain pasteur, nous sommes chargés de la conduite de ce grand diocèse, et que nous sommes obligés de luy rendre compte des ames qu'il a rachettées par son précieux sang, et soubmises à nostre direction pastorale: nous avons cru qu'après avoir passé quelques mois à nous instruire en gros et en général de l'état de notre Église, il estoit nécessaire de travailler désormais à la connoistre dans le détail, pour pourvoir plus facilement à tous ses besoins. Or, considérant que le Sainct-Esprit n'a point inspiré de plus excellent moyen, pour parvenir à cette exacte connoissance, que celuy d'obliger les pasteurs de visiter leur troupeau; et désirant avec passion de nous acquitter autant qu'il nous sera possible, avec l'aide de Dieu, de ce devoir indispensable, nous avons trouvé à propos de commencer par les églises de cette ville épiscopalle, en attendant que Dieu nous fasse

la grace de continuer dans les autres villes, bourgs et villages de nostre diocèse.

C'est pourquoy, nous déclarons, par ces présentes, que nous commençerons le mardy, premier jour de décembre, dans l'église collégiale de Sainct-Firmin-le-Confesseur, pour continuer, les jours suivans, dans les autres églises, suivant l'ordre que nous leur donnerons. Et d'autant que c'est l'œuvre de Dieu que nous entreprenons, et qu'en cet acte principalement, nous agissons de sa part, et portons les marques visibles du sacerdoce éternel de son fils bien-aimé : afin d'attirer sur nous les secours du ciel, qui nous sont nécessaires, pour nous acquitter d'une si saincte et si formidable fonction, et sur tout nostre peuple l'effusion des graces, sans lesquelles il ne sçauroit en profiter dignement, nous avons institué en ladite église de SainctFirmin-le-Confesseur, les oraisons de quarante heures, qui commençeront le vingt-huitième du mois présent, et continueront les vingtneufième et trentième suivans. Nous exhortons tous les fidèles, tant ecclesiastiques que laïques, de l'un et de l'autre sexe, de toutes les paroisses, d'y venir avec assiduité et dévotion, puisque c'est pour toutes les paroisses de la ville qu'elles sont instituées dans la susdite église, comme une préparation générale à nostre dite visite.

Et pour ce qui regarde l'ordre que nous désirons tenir, tous les curés auront soin d'advertir leurs paroissiens, dès dimanche prochain, vingt-neufième dudit présent mois, de se préparer à nostre dite visite par prières et bonnes œuvres, et d'assister dévotement aux oraisons des quarante heures susdites.

Les dimanches suivans, chaque curé, dans sa paroisse, lira ce qui s'ensuit distinctement et intelligiblement, au prosne de sa messe paroissiale.

<<< Mes chers et bien-aimés paroissiens, vous serez advertis que monseigneur l'illustrissime et révérendissime évesque d'Amiens, désirant faire sa visite en cette paroisse de..... le..... envoira, pour cet effet, en ce lieu, l'un des jours précédents, un de ses principaux officiers, pour nous signifier ses lettres pastorales, et pour disposer toutes les choses nécessaires à sa dite visite. Il envoira aussi des prédicateurs et confesseurs, pour, conjointement avec nous, vous confesser, et faire entendre les causes de sa visite; pour vous préparer à la recevoir dans l'esprit du christianisme, à gagner les indulgences,

« ÖncekiDevam »