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Les officiers de Monseigneur l'évesque le précédèrent comme de coustume, et, entrant dans l'église, le seigneur évesque prit le bouffet des mains de son aumosnier, pour donner de l'eau bénite à tous messieurs du chapitre qui le suivoient, et allèrent prendre place sur les bancs, eslevés de deux marches, avec dossier, revestus de tapisserie de costé et d'autre, dans le milieu de la nef, proche la chaire du prédicateur, avec un retour comme au chœur. Là Monsieur le doyen prit sa séance à la teste du chapitre, au costé droit, et Monsieur le prévost au costé gauche, et autres dignités, et laissèrent ensuite les places vacantes pour les abbés qui doivent se trouver audit synode.

Monseigneur l'évesque, revestu de rochet et camail, monta sur le trosne qui luy avoit esté préparé soubs le petit clocher, au costé de l'Évangile, et là se fit revestir d'ornemens pontificaux, qui luy furent apportés par ses officiers de l'autel, qui avoit esté dressé au costé de l'Épître, en parallèle du trosne, et de mesme haulteur de trois marches; sur lequel autel furent placés six chandeliers et six cierges ardents, et au milieu le livre des Évangiles.

Le seigneur évesque, ayant esté revestu d'amict, d'aube, ceinture, estole, pluvial et mitre, s'assit au milieu de ses deux archidiacres, revestus de pluviaux de couleur bleue, parce qu'il n'y avoit point de pluviaux de couleur verte assez riches.

Monsieur l'official fut placé en un bureau, au-dessoubs du trosne, avec le promoteur en un bout, et le greffier à l'autre.

Du costé de l'Épître, en pareille ligne, fut posé un second bureau pour Monsieur le bailly de l'évesché, son lieutenant et le greffier.

Entre l'autel et le trosne, fut placé un troisième bureau, où fut assis Monsieur le pénitencier, seul, ayant derrière soy Messieurs les sept curés de la ville. Sur ce bureau fut mis un bassin d'argent pour recevoir les sceaux de Messieurs les doyens, lorsqu'ils seroient appelés.

Les appariteurs se rangèrent du costé du trosne, et les sergens de l'évesché du costé du sieur bailly.

Le tout estant ainsy disposé, Monseigneur se mit à genoux sur un carreau tourné vers l'autel, et entonna le Veni Creator, qui fut continué par l'orgue. Après la première strophe, Monseigneur se leva, s'assit et prit la mitre jusques à la fin, qui fut chanté alternativement par l'orgue et le chœur, sans musique.

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Le Veni, Creator fini, Monseigneur dit le verset Emittes spiritum tuum, Domine exaudi orationem meam Dominus vobiscum, et l'oraison Deus qui corda Fidelium, debout et teste descouverte; ensuite il s'assit, reprit sa mitre, donna la bénédiction au prédicateur, et entendit l'oraison.

La prédication finie, Monsieur le promoteur s'estant levé, requit que l'appel fut faict à l'ordinaire de ceux qui devoient assister au synode; et Monseigneur commanda au greffier de l'officialité de faire cet appel et de marquer les absents.

Dans l'appel, Messieurs les doyens ruraux apportèrent leurs sceaux dans le bassin préparé.

L'appel fini, Monseigneur commanda d'advertir la compagnie que le lendemain, à pareille heure et mesme ordre, on se retrouveroit dans cette église, pour entendre la prédication et la lecture des statuts synodaux. Puis Monseigneur donna la bénédiction générale, et tous les curés retournèrent en pareil ordre qu'ils estoient venus au palais épiscopal, jusques à ce que Monseigneur fut arrivé, qui congédia tous et un chacun jusques au lendemain.

Après-midi, Monseigneur et ses officiers, avec Messieurs les doyens ruraux, examinèrent les excuses des absents et les procèsverbaux desdits sieurs doyens.

Le lendemain du synode, tous les ecclésiastiques, assemblés comme au premier jour, Monseigneur, revestu pontificalement, se mit à genoux et dit le Veni Sancte Spiritus, le verset et l'oraison marqués, puis donna la bénédiction au prédicateur, estant assis.

La prédication finie, Monsieur le promoteur fit ses réquisitions, et entre autres celle de faire faire lecture des statuts synodaux, que Monseigneur commanda au greffier de lire hautement.

La lecture des statuts synodaux faicte, le soubs-trésorier apporta le chef de Saint Jean, qu'il mit entre les mains de Monseigneur pour en faire la monstre de sa place, et donner la bénédiction; ensuite de quoy on retourna encore au palais épiscopal, reconduire Sa Grandeur, où chacun fut congédié et remercié.

Après-midi, Messieurs les doyens ruraux retournèrent recevoir les ordres de Monseigneur et les statuts, pour estre distribués aux curés de la campagne.

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FRANÇOIS FAURE, par la grace de Dieu et du Sainct-Siége apostolique, évesque d'Amiens, à tous curés, vicaires et autres prestres, séculiers ou réguliers, ayant pouvoir de nous d'administrer le sacrement de pénitence, et généralement à tous les fidèles de nostre diocèse, paix et miséricorde en celuy qui est le Dieu de miséricorde et de paix.

Bien que nous soyons suffisamment pressés par la charité de NostreSeigneur Jésus-Christ, qui a donné le grand prix de son sang pour le salut de tous les hommes, d'employer tous nos travaux, et mesme d'abandonner nostre vie pour leur satisfaction; et que nous avons eu toujours en horreur les blasphèmes énormes et les imprécacations épouvantables qui se font contre l'infinie majesté de Dieu, qui ont attiré sur nous sa juste vengeance; comme aussi les maximes détestables du duel qui ont empoisonné, par la contagion de la coustume, les esprits de la pluspart des gentilshommes. Nous nous sentons obligés aujourd'huy, par un motif nouveau, de contribuer de tout ce qui peut dépendre de la vigilance pastorale, pour arrester le cours

de ces désordres, si pernicieux à l'honneur de la religion et au bien de l'Estat. Nous avions déjà su comme le roy, dès le commencement de sa majorité, qui a rendu le calme à son royaume, avoit fait paroitre en diverses rencontres de pieux mouvements, pour réprimer la licence effrénée des blasphèmes et des duels, qui s'estoit introduite dans les derniers temps. Nous avions vu les édicts des rois ses prédécesseurs, renouvelés avec de nouvelles peines, et avec de nouvelles précautions, qui ont esté adjoutées contre les coupables. Nous ne pouvions ignorer avec quels sentiments de piété il a toujours escouté les remontrances que les prélats luy ont faites en différentes occasions. Nous avions mesme appris que Sa Majesté, pleine d'une piété très-chrestienne et d'un courage héroïque, condamnoit avec autant d'indignation de vive voix dans sa cour, le blasphème et le duel, comme des actions laches et indignes d'un chrestien et d'un gentilhomme, qu'il les entend punir avec rigueur par ses édicts.

Mais nous avouons que l'excès de son zèle pour la gloire de Dieu nous a touché beaucoup plus sensiblement, lorsque nous avons reçu la lettre escrite de sa main, par laquelle elle nous exhorte de joindre la puissance spirituelle, (en laquelle nostre caractère divin nous establit pour la conduite des ames), à la puissance temporelle que Dieu luy a donnée, pour le gouvernement de ses Estats, afin de faire réussir plus efficacement toutes ses intentions. Et particulièrement, lorsque le lendemain de son sacre, il nous a redonné sa parole royale, et protesté qu'il vouloit employer désormais toute son authorité à la destruction des ennemis de Dieu et de son Église, et surtout à l'extirpation du blasphème et du duel. De sorte que nous pouvons dire que comme sa majesté prend un soin si religieux de défendre la gloire du nom de Dieu, et de ménager le sang de ses sujets, qui attireroit sans doute les vengeances du ciel sur son royaume, Dieu sortira devant elle, comme il faisoit autrefois devant David dans ses armées, c'est-à-dire, que les anges du Seigneur combattront à l'entour d'elle, pour protéger sa personne et pour deffaire ses ennemis.

Nous ne pouvons aussi exprimer la consolation singulière que nous avons reçue de voir un escrit solemnel, approuvé par le jugement de MM. les maréchaux de France, et signé par un grand nombre de princes, ducs et pairs, premiers officiers de la maison du roy, et d'autres gentilshommes de marque, par lequel ils protestent publiquement de ne recevoir aucun appel, et de renoncer au duel pour

quelque cause que ce puisse estre. Nous espérons qu'un exemple si illustre destruira entièrement l'idole du faux honneur, qu'il dissipera l'illusion du malin esprit, et qu'enfin il fera connoitre à ceux qui font profession des armes, que la valeur consiste à exposer sa vie pour le service du roy et de l'Estat dans les armées, et non pas dans les combats des gladiateurs, où l'adresse et la colère, et souvent le hazard, ont beaucoup plus de part que le courage véritable. Les chrestiens qui regardent Jésus-Christ comme le modèle de leur vie, doivent sacrifier à la croix tous les sentiments de la vengeance; imitant ce divin Sauveur, qui a prié le Père éternel pour ses persécuteurs, et qui nous a instruits, par la conformité nécessaire des membres à leur chef, que la patience dans les injures fait toute nostre gloire. Or, comme le blasphème et le duel, si contraires aux loix chrestiennes, paroissent néanmoins impunément en public; et que l'un couvre son énormité de l'excuse ridicule d'une méchante habitude, et l'autre sa cruauté du prétexte spécieux de l'honneur, nous avons jugé que nous ne pouvions mieux couper la racine de ces crimes détestables, qu'en les rendant exécrables par les anathèmes de l'Église.

Nous, conformément aux canons des conciles et constitutions des souverains pontifes, et suivant le pouvoir que Dieu nous a donné pour l'édification, et non pour la destruction, de pourvoir au besoin des âmes qui sont confiées à nostre charge; au nom et de la part du Dieu tout-puissant, Père, Fils et Sainct-Esprit, excommunions et déclarons excommuniés ipso facto, tous et un chacun de ceux qui blasphèmeront en public, et avec scandale et exécration, le saint nom de Dieu.

Et pour le duel, nous excommunions et déclarons excommuniés ipso facto, tous et un chacun de ceux qui se battront en duel, ou rencontres préméditées, premier ou second ou plus grand nombre, de quelque condition qu'ils puissent estre, en quelque forme ou manière que ce soit. Comme aussi nous excommunions et déclarons excommuniés ipso facto, tous et un chacun de ceux qui feront des appels, porteront des paroles ou cartels de deffy, et ceux qui les accepteront, quand mesme le combat ne s'ensuivroit pas, pourvu qu'il n'ait pas tenu à eux.

Nous déclarons que nous nous sommes réservé et réservons les cas susdits, desquels nul prêtre séculier ou régulier, autre que nous

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