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ORDONNANCE

de

FRANÇOIS FAURE,

Pour la révocation des Pouvoirs accordés par ses Prédécesseurs.

An 1655.

FRANÇOIS, par la grâce de Dieu et du Sainct-Siége apostolique, Évêque d'Amiens, à tous les ecclésiastiques de nostre diocèse, salut. · Désirant que l'uniformité de la discipline ecclésiastique soit inviolablement observée dans nostre diocèse, principalement en ce qui regarde l'administration du sacrement de Pénitence, voulant pourvoir à tous les inconvéniens qui s'y pourroient glisser à l'avenir, et pour avoir une plus parfaite connoissance de ceux qui, dans l'estendue de nostre jurisdiction, seront employés dans ce saint et redoutable ministère, nous avons révoqué et révoquons, par ces présentes, toutes les permissions émanées de nos prédécesseurs, de nous, ou de nos grands vicaires, jusques à présent. Deffendons, en outre à tous prestres, de quelque qualité et condition qu'ils soyent, tant réguliers que séculiers, de se servir des permissions susdites, de s'ingérer d'ouyr les confessions et donner absolutions, sans avoir obtenu de nous permission expresse par écrit, signée de nous ou de nostre secrétaire, laquelle sera gratuitement donnée. Et ordonnons à nos doyens ruraux de le signifier à tous chapitres, curés et supérieurs des communautés religieuses de leur destroit, afin qu'aucun n'en puisse désormais prétendre cause d'ignorance. Enjoignons à nostre promoteur de tenir la main à l'exécution des présentes que nous avons fait publier dans nostre premier synode général, tenu dans nostre église cathédrale, le vingt-unième jour d'octobre, mil six cent cinquante-cinq.

Par le commandement de Monseigneur l'évesque d'Amiens,
Signé PICARD.

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FRANÇOIS, par la grâce de Dieu et du Saint-Siége Apostolique, Évêque d'Amiens, à tous les Fidèles de notre Diocèse, salut.

La sainte Providence de Dieu nous ayant inspiré le dessein d'établir un Séminaire dans la ville de notre siége épiscopal, pour satisfaire tant à l'obligation qui nous est prescrite par le saint Concile de Trente, que par le Concile Provincial de Reims, et par les Réglemens des assemblées générales du Clergé de France; quelques personnes Ecclésiastiques, d'une singulière probité et d'une piété exemplaire, et très-expérimentées dans la conduite des Séminaires et des Communautés, se sont charitablement offertes à nous, pour s'appliquer à ce saint œuvre. Nous avons reconnu avec beaucoup de satisfaction, que depuis que par notre permission, ils ont commencé à former une Communauté dans ladite ville, Dieu y a manifestement versé ses bénédictions. Cette petite troupe se fortifie de plus en plus par les lumières de leur bonne doctrine, et par la sainteté de leurs exemples; ce qui nous fait espérer, moyennant la continuation de ses grâces, que cette entreprise réussira à sa gloire, à l'utilité de son Église, et à l'édification de tous les Fidèles de notre Diocèse. Or, comme dans cet établissement, notre principale intention a été de

nous opposer autant qu'il nous seroit possible au monstre de l'ignorance, qui est la source fatale de toutes les corruptions qui se sont glissées dans l'Église, et de faire revivre dans notre Diocèse cette ancienne discipline de nos pères, qui est l'origine féconde de toutes les vertus, et qui a donné au Christianisme un si grand nombre de Saints, nous avons institué cette Communauté, en faveur de tous 'ceux de notre dépendance qui se voudront consacrer à Dieu, dans la profession Ecclésiastique. Afin que tant par l'étude, que par la prière et par l'exercice des fonctions sacrées du Sacerdoce, ils puissent acquérir et goûter l'esprit de leur vocation, s'instruire des obligations de l'État Ecclésiastique, puiser là dedans, comme dans la source, les semences des lumières et des vertus qu'ils doivent cultiver le reste de leur vie, et répandre dans l'âme des Fidèles qui seront soumis à leur conduite.

C'est pourquoi, nous avons déclaré et déclarons par ces présentes, qu'aucun ne sera désormais admis aux Ordres Sacrés, ni n'obtiendra de Dimissoire de nous pour les recevoir, que trois mois auparavant il ne se soit présenté à nous, ou à nos Grands-Vicaires, pour être examiné, et pour être introduit (s'il en est trouvé capable) dans notre dit Séminaire, où l'on aura soin de l'instruire, principalement de toutes les cérémonies et de toutes les fonctions de l'Ordre auquel il voudra aspirer, si ce n'est pour cette fois seulement que nous consentons qu'il ne s'y présente que dans le quatorzième du mois de février prochain, pour être promu le Samedi de Pâques en suivant. Et afin que notre présente Ordonnance ne puisse être ignorée de personne, et qu'elle vienne promptement à la connaissance d'un chacun, nous mandons et ordonnons à tous les doyens, curés et vicaires de la publier au prône de leurs messes paroissiales, et de l'afficher aux portes de leurs églises, aussitôt qu'ils l'auront reçue. En foi de quoi nous l'avons signée de notre main, fait sceller du sceau de nos armes, et icelle fait contresigner par le secrétaire de notre évêché.

Donné à Paris, où nous nous sommes trouvé pour les affaires expresses de notre Église, le dernier jour de janvier mil six cent cinquante-sept.

Signé: FRANÇOIS, Ev. d'Amiens.

Par commandement de Monseigneur l'illustrissime et réverendissime Évêque d'Amiens,

PICARD.

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Dieu ayant permis, pour le chastiment de nos crimes, que le corps précieux de son fils unique Jésus-Christ ayt esté outragé depuis quelques jours, par le vol qui a esté fait du sainct ciboire, dans les églises de Bougainville et d'Allery, de nostre diocèse, (où une partie des sainctes hosties qui y estoient conservées ont esté perdues, et celles qui restent toutes prophanées); nous eusmes recours d'abord à la piété du roy et de la reyne, que nous trouvasmes sy sensiblement touchés de l'horreur de cet énorme sacrilége, sy prompts à faire recherche des coupables, et si ponctuels à donner les ordres nécessaires pour les faire punir, que nous ne doutons point que nous ne voyons, dans peu de temps, un exemple public de la sévérité de leur justice contre cet horrible attentat, et de leur zèle pour la gloire de Jésus-Christ et de son Église.

Mais nous ne croirions pas avoir pleinement satisfaict à nostre devoir si, après avoir imploré la justice du prince, nous ne cherchions par les voyes de la prière et de la pénitence, les moyens d'apaiser la colère divine justement irritée contre nous, de prévenir les malheurs dont nous sommes menacés par l'influence maligne de cette monstrueuse impiété, et de réparer, autant qu'il nous sera possible, les outrages que Nostre-Seigneur a reçus dans l'adorable sacrement de l'Eucharistie.

C'est pourquoy nous avons ordonné que dimanche prochain, 26 du courant, l'on fera une procession générale dans les églises de Bougainville et d'Allery (qui ont esté prophanées), et enjoint aux paroisses voisines de s'y trouver, pour rendre la cérémonie plus auguste, et faire triompher ce précieux corps de Jésus-Christ, dans les mesmes lieux où il a esté chargé d'ignominies et d'opprobres. Et afin de proportionner en quelque sorte le mérite de la satisfaction à l'énormité de l'offense, nous avons estimé qu'il falloit que la réparation fût universelle, puisque la faute a esté publique; et que toutes les églises du diocèse, ayant esté offensées dans la prophanation de ces deux églises, se joignissent avec elles pour expier un si exécrable forfaict. Et pour commencer par nostre cathédrale (qui est la mère de toutes les autres églises), ce mesme dimanche 26, toutes les paroisses et communautés religieuses de la ville, voire mesme toutes les églises voisines, ont ordre de s'y rendre, sur les huict heures du matin, pour y entendre la prédication que nous y ferons, et assister ensuite à la procession générale et à la messe solemnelle du Sainct-Sacrement, que nous y célébrerons pontificale

ment.

Or, afin que l'uniformité soit gardée dans tout nostre diocèse, nous désirons que la présente reçue, vous ayez à indiquer et instituer, de nostre part, deux ou trois processions générales dans les églises de l'estendue de vostre doyenné, où les paroisses voisines se pourront plus commodément assembler, et cela le premier dimanche qui eschoira immédiatement après que les présentes vous auront esté rendues.

Vous aurez soin, sur toute chose, que le peuple soit exhorté à pénitence; que le corps de Jésus-Christ soit porté, la procession faicte, et la messe célébrée avec autant ou plus (s'il est possible) de solemnité et de dévotion, que l'on a de coustume d'en pratiquer au

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