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que nostre présent jugement sera rendu public, afin que personne n'en prétende cause d'ignorance.

Donné à Amiens, le vingtième jour de novembre mil six cent soixante-six.

FRANÇOIS, Év. d'Amiens.

JOYEUX, prevost de l'Église d'Amiens, vicaire-général de mondit Seigneur..

ROBEVILLE, vicaire-général de mondit Seigneur.

HOULON, Vicaire-général de mondit Seigneur.

PICARD, vicaire-général de mondit Seigneur et official.

JACQUES HEMART, pénitencier.

Frère ADRIEN DRUELLE, correcteur, Minime.

E. LOMBARD, Supérieur de l'Oratoire.

Fr. ANTOINE RABAULT, prieur des religieux Augustins.

M. DU HAMEL, recteur des PP. Jésuites.

Fr. IGNACE PICONNE, prieur des FF. Prêcheurs.

Fr. MARC-ANTOINE DE SAINTE-MARIE, prieur des Feuillants. Fr. FRANÇOIS L'ESCLUSE, gardien du couvent des pères Cordeliers d'Amiens.

Fr. PAULIN DAMIENS, gardien des Capucins d'Amiens.

Fr. Simon De Bonnarre, prieur de 'abbaye de S.-Jean d'Amiens. Fr. COCQUEBERT, prieur de l'abbaye de Saint-Martin.

Fr. VINCENT DE FALLIER, Sous-prieur des PP. Célestins d'Amiens.

Par commandement de mondit Seigneur l'illustrissime et révérendissime évesque d'Amiens.

GUILLE.

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FRANÇOIS, par la grace de Dieu et du Saint-Siége apostolique, évesque d'Amiens, à tous les fidèles de notre diocèse, salut.

Quoyque les fidèles soient obligés de reconnoître en tout temps les faveurs qu'ils reçoivent de Dieu, d'obéyr à sa loy, de le prier sans se relâcher, comme dit l'apôtre, et de travailler sans cesse à leur sanctification, Dieu a choisi néanmoins certains temps et certains jours pour recevoir leurs hommages et leurs adorations, pendant lesquels il veut qu'ils soient plus particulièrement occupés de leur salut. Dans l'ancienne loy, aussi bien que dans la nouvelle, le temps a toujours été une de ces sortes de biens dont il demandoit qu'une partie luy fut consacrée; et les fidèles étoient persuadés qu'ils ne la luy pouvoient refuser sans ingratitude, ny dérober sans sacri. lége. Mais dans tous les siècles, il y a eu de ces jours saints qu'il a laissés à la disposition de ses ministres, et ils ont pu en établir quelques-uns en mémoire de ses grâces, comme celuy de la délivrance d'Isaac, celuy des sorts du temps d'Esther, celuy de la victoire de Judith, de la défaite de Nicanor par Judas Machabée, celuy de la dédicace du second temple. Ils ont pu en changer d'autres, comme celuy

de Pasques en un autre jour et en un autre mois qu'il n'étoit ordonné par la loy, et à plus forte raison abroger ceux qui n'étoient que d'institution humaine. Que si les prestres de l'ancienne loy ont eu ce pouvoir, à plus forte raison Dieu l'a donné à ceux de la nouvelle, qui par une sagesse beaucoup plus sainte et plus éclairée, ont partagé le cours de l'année de telle sorte que le repos doit succéder au travail, que le travail doit suffire à l'entretien des familles, et que les familles doivent subsister chrestiennement et politiquement par cette perpétuelle vicissitude d'exercice et de repos, et par cette succession d'œuvres naturelles et religieuses, si nécessaires à l'entretien de la vie humaine, et à la perfection du corps mystique de JésusChrist qui est son Église.

C'est pourquoy après avoir considéré que plusieurs festes s'étoient introduites dans ce diocèse, et qu'elles s'étoient multipliées de telle sorte, qu'à peine reste-t-il à un pauvre artisan quelques jours pendant certaines semaines pour gagner de quoy entretenir sa famille; que, sous ce prétexte de nécessité, quelques-uns prenoient occasion de violer les festes; que d'autres employoient à la débauche ces jours que l'Église consacroit à la piété, et qu'ils étoient la plupart profanés par la superstition ou par l'impiété, par le luxe, par les dissolutions, par les danses et par l'ivrognerie; d'où naissent bien souvent les querelles et les homicides, et toujours l'abus des biens temporels et la perte des spirituels, ce qui souille l'honnesteté et la pureté de l'Église, comme dit nostre dernier concile provincial de Reims, tenu l'année 1583, et qui attire sur nous, dit Claude de Saintes, évesque d'Évreux, dans un de ses synodes, les maux que Dieu a prédits par ses prophètes aux violateurs de ses festes. Pour aller au devant de tous ces désordres, et pour régler la discipline de nostre diocèse selon l'esprit de l'Église, qui célèbre les festes pour nourrir et animer la piété des fidèles, et non pas pour entretenir leur oisiveté; pour les exciter au vray culte de Dieu, et non pas pour donner une occasion ou un prétexte à leurs débauches; dans le temps que l'impression de nostre bréviaire nous engageoit à pourvoir au plustost à cette nécessité pressante, après en avoir communiqué avec nos vénérables confrères les doyen, chanoines et chapitre de nostre église cathédrale, usant du pouvoir que Dieu nous a donné dans cette Église, d'instituer des festes ou d'en diminuer le trop grand nombre, de les changer ou de les transférer, de sorte

que les peuples les puissent solemniser sans préjudice à la charité qu'ils doivent à leurs enfants et à eux-mêmes; à l'exemple du SaintSiége qui, sous le pontificat d'Urbain VIII, diminua, par la même considération que nous, la multitude des festes et exhorta tous les évesques de se conformer à sa conduite; à l'imitation aussi des conciles provinciaux de France, et de nos plus célèbres églises, entre lesquelles, au siècle précédent, celle de Chartres retrancha tout d'un coup jusques au nombre de vingt-un jours des festes des saints; nous aussi, portés d'une singulière dilection envers nostre cher peuple, nous l'avons exempté de célébrer diverses festes qui luy étoient cy-devant commandées; nous en avons transféré d'autres aux dimanches proches du jour auquel elles tomboient; ou nous les avons remises à des temps plus commodes pour le travail, comme l'on verra dans la liste qui en sera cy-dessous imprimée, sous le titre de Catalogue des festes commandées, retranchées ou transférées à d'autres jours.

Par cette disposition que nous avons faite dans la vue de Dieu, du soulagement et de l'édification des fidèles, nous n'entendons pas faire cesser ny affoiblir la dévotion qu'ils ont pour les saints dont ils ne seront plus obligés de célébrer les festes; nous ne prétendons rien diminuer de l'estime qu'ils avoient justement conçue pour leur gloire et pour leur puissance, ny les priver en aucune sorte du respect et de l'honneur que nous devons à leur sainteté. L'office n'en sera point changé dans l'Église, et il sera au pouvoir de chaque fidèle d'y assister comme auparavant. Nous avons seulement dégagé le peuple de l'obligation de s'abstenir du travail, luy laissant l'entière liberté d'honorer et d'invoquer ces grands saints. Nous exhortons de tout nostre pouvoir les fidèles à augmenter s'il se peut la vénération que l'Église leur a toujours enseignée, et leur enseigne de concevoir pour la dignité royale qu'ils possèdent avec Jésus-Christ dans le ciel, et pour leurs saintes reliques que nous possédons encore heureusement sur la terre. Or, comme nous n'avons résolu de faire cette diminution des festes que pour donner lieu aux fidèles, en augmentant les jours de leur travail, de s'occuper avec plus de soin et de ferveur à célébrer celles qui demeurent commandées; nons conjurons tous ceux de nostre diocèse de s'abstenir pendant ces saints jours, non-seulement de leur travail ordinaire, mais encore de toutes sortes de jeux défendus, des danses dissolues, des débauches dans les cabarets;

mais de les passer dans tous les exercices publics de la piété chrestienne. Nous les invitons à assister au service divin et aux prédications, à présenter à Dieu leurs offrandes, dit le saint pape Nicolas, dans ses réponses aux Bulgares, à visiter les reliques des saints, à imiter leurs actions, à faire l'aumône aux pauvres, et enfin à s'employer en toutes sortes de bonnes actions. Car celuy qui, négligeant ces choses, passeroit les festes dans l'oisiveté, dans des occupations profanes ou dans des dissolutions et débauches, feroit moins de mal si, comme dit S. Paul, il travailloit le jour même, afin de gagner de quoy assister le pauvre; et, comme S. Augustin disoit aux Juifs, il vaudroit mieux labourer la terre que de danser. Nous défendons à toutes sortes de personnes, de quelle qualité et condition qu'elles soient, de travailler ou faire travailler à la terre et aux manufactures, de charrier ou de faire charrier, de tenir des marchés ou des foires publiques pendant ces saints jours. Conformément à nos statuts synodaux, nous ordonnons à tous curés et autres qui ont charge d'âmes, de procurer autant qu'ils pourront que ces sortes de foires et de marchés soient tenus aux jours qui précèdent ou qui suivent les festes, ainsi qu'il est souvent commandé par nos conciles de France. Nous déclarons par cette ordonnance, que nul ne peut s'employer au travail ou au commerce pendant les jours de feste, sans se rendre coupable de désobéissance envers Dieu et envers son Église, si ce n'est qu'il en demande permission à son supérieur écclésiastique, qui jugera de la nécessité qu'il y aura de le dispenser de la loy commune.

Enfin nous exhortons tous les seigneurs, juges, baillys, lieutenants et magistrats des villes, bourgs et villages de nostre diocèse, et nous les conjurons autant qu'il nous est possible, par les intérests de la gloire de Dieu, de l'honneur de la religion et de leur salut, de conspirer à la correction salutaire des contrevenants, selon les désirs des ordonnances de nos rois, et particulièrement selon celle du mois......` de s'abstenir désormais de tolérer ou d'autoriser les foires et marchés, les danses et les jeux qui se font pendant ces saints jours; ou de s'ingérer contre l'expresse disposition des saints canons, et au mépris de la subordination et de l'ordre que Jésus-Christ a établis entre la puissance spirituelle et la temporelle, de permettre ou de commander à leur serviteurs ou à d'autres de travailler en ces jours ausquels l'Église le défend. Nous leur déclarons qu'ils ne le peuvent

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