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Grange, premier Président au Parlement de Paris. Il fut reçu docteur en droit, sous le règne de Charles V; il eut beaucoup de crédit auprès de ce prince. Étant entré dans l'ordre de Saint-Benoît, il devint, en 1370, abbé de Fécamps, et fut élu député par Guillaume des Dormans, chancelier, pour présider à la cour des Aydes, après avoir été fait la même année surintendant des finances et premier ministre. Sa fierté naturelle et son grand crédit lui suscitèrent beaucoup d'ennemis. Il fut fait évêque par le Pape Grégoire XI, au commencement de l'année 1373; il prêta serment à la chambre apostolique le 23 mars, et prit possession par procureur le 12 avril. En 1374, il se rendit à Bruges pour conférer avec le duc de Lancastre, fils du roi d'Angleterre. Au mois d'octobre de la même année, il fut un des exécuteurs du testament de Charles V. Le 20 décembre 1375, le Pape qui se trouvait à Avignon, l'y créa cardinal-prêtre, du titre de Saint-Marcel, et sa promotion fut signifiée au chapitre d'Amiens le 28. Le Pape l'ayant alors appelé auprès de lui, il fit, avant son départ, un discours latin au Parlement. Il se rendit en Italie par mer avec le souverain Pontife, et souffrit beaucoup dans la traversée. Vers le même temps, il eut une prébende à la cathédrale de Paris, et dès-lors l'évêché d'Amiens fut déclaré vacant. Grégoire XI l'envoya à Lucques, en 1378, pour y négocier la paix avec les Florentins. Urbain VI, successeur de Grégoire, rappela Jean, qui était à Pise, le reçut d'abord assez bien et le traita très mal ensuite. Jean sortit de Rome avec les cardinaux français, se rendit à Anagny, de là à Fundi, où il contribua à faire élire, le 20 septembre 1378, Clément VII, qui le nomma évêque de Tusculum, l'an 1379, quoique le pape Urbain l'eût privé de la pourpre, le 8 des ides de novembre de l'année précédente. Il suivit Clément à Avignon, l'an 1379, et vint peu de temps après à Paris, où il assista à la mort de Charles V. Aussitôt qu'il eut connaissance du discours que Charles VI avait tenu à son sujet, comme il n'était point à son avantage, il se retira sans différer et gagna Avignon, où il resta quelques années. Après la mort de Clément VII, il s'attacha à Benoît XIII, à l'élection duquel il assista à Avignon, en 1394. Cependant, pour arrêter le schisme, il fut d'avis que Benoît et son compétiteur devaient renoncer à la Papauté. Benoît ayant refusé de prendre ce parti, Jean se détacha de lui et revint à Avignon. En 1382, il était chanoine de Rouen et archidiacre du Vexin français.

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Les légations dont il fut chargé sont autant de preuves de son érudition et de sa profonde politique. Il fut choisi pour accompagner Guy, cardinal de Boulogne, dans sa légation relative à la conclusion de la paix entre les rois de Castille et d'Arragon. Il négocia un traité, par ordre de Charles V, avec le roi d'Angleterre; et le pape Innocent VI l'envoya légat en Espagne. Il fit son testament à Avignon, le 12 avril 1402. Par ce testament, il choisit sa sépulture dans la cathédrale, au côté gauche du grand autel. Il voulut qu'on y plaçât son mausolée qu'il avait fait faire à Paris depuis longtemps, et que ses restes mortels y fussent apportés, comme ils le furent en effet, s'il mourait à Avignon. Il ordonna qu'au jour de son service, on fit à Amiens une aumône générale de quatre deniers à chaque pauvre, et que les exécuteurs de son testament fissent dire quatre mille huit cent messes pour lui et pour le roi Charles V. Il laissa en outre cinquante livres d'or pour le doyen, les chanoines, les prébendés et les semi-prébendés qui y assisteraient; trente pour les chapelains; deux sous parisis pour chacun des prêtres qui s'y trouveraient, à la condition de dire une messe, et douze deniers parisis à chaque ministre de l'autel. Il fonda aussi douze anniversaires pour le roi Charles V, avec vigiles, et laissa dix francs à chacun des ordres mendiants de la ville, pour assister processionnellement à ses obsèques, et faire dire cinquante messes des morts dans chaque couvent. Il mourut à Avignon, le 24 avril 1402, et fut enterré dans l'église Saint-Martial. L'évêque Jean de Boissy fit faire le tombeau de marbre blanc, où il était représenté étendu et entouré de figures du même marbre. Ses restes mortels furent apportés d'Avignon à Amiens, et placés dans le sanctuaire, du côté de l'Évangile, d'où on les a transférés, au mois de mai 1751, derrière le chœur, vis-à-vis la chapelle de la petite paroisse. Pendant son séjour à Avignon, il laissa des monuments de sa générosité, surtout à la Chartreuse de Villeneuve, et fit des legs à la cathédrale d'Amiens et à d'autres églises. On l'appelait communément le cardinal d'Amiens.

JEAN ROLLAND,

Cinquante-sixième Évêque.

Né à Clermont en Auvergne, il était archidiacre de Bourges en 1375, quand le pape Grégoire XI le pourvut de l'évêché d'Amiens, vacant

par la résignation du cardinal de la Grange. Après avoir prêté serment à la chambre apostolique, le 14 janvier 1376, il prit possession, par procureur, le 12 février, et ne fit son entrée que le 2 août 1379, peu après son retour de Rome, où il avait été en 1378. Les magistrats de la ville lui fournirent alors tout ce qui pouvait contribuer à rendre son entrée magnifique. Le 17 juillet 1385, il maria le roi Charles VI avec Isabeau de Bavière. On prétend, mais sans fondement, que Clément VII l'avait fait cardinal, car on ne voit pas qu'il en ait jamais pris le titre (1). Il mourut en 1388, le 17 décembre; on l'enterra dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, derrière le chœur.

JEAN DE BOISSY,

Cinquante-septième Évêque.

Neveu de Jean de la Grange, dit le cardinal d'Amiens, et frère d'Imbert de Boissy, Président au Parlement de Paris, il naquit dans le diocèse de Lyon. Dès l'an 1374, il était chanoine de la cathédrale d'Amiens; il fut ensuite évêque de Macon en 1380, puis d'Amiens le 27 février 1389. Il fit son entrée au mois de janvier suivant. En 1394, il assista à Paris à l'assemblée des évêques, tenue à l'occasion du schisme. L'an 1407, il assista à Reims, au Concile qui avait été convoqué, et qui fut remis à l'année suivante. L'an 1409, il envoya un procureur pour le remplacer au Concile de Pise. Il mourut le 4 septembre 1410, après avoir occupé dignement le siége épiscopal. Son corps fut placé, après sa mort, sous une arcade du sanctuaire, du côté de l'Évangile, auprès de celui de son oncle; on l'en a retiré au mois de mai 1751. Il était savant dans l'un et l'autre droit. On conservait aux archives du chapitre, une partie d'Antiphonier qu'il avait publiée en 1394. Le Parlement rendit un arrêt contre lui, en 1401, au sujet d'une taxe qu'il avait mise sur les sacrements.

BERNARD DE CHEVENON,

Cinquante-huitième Évêque.

Bernard succéda à Jean de Boissy, au mois de novembre 1410, et ne fit son entrée que l'année suivante. Il assista au consistoire

(1) Ce fut sous son pontificat que fut érigée la Confrérie de Notre-Dame-du-Puy.

tenu à Paris, le 18 février 1412, au sujet du cardinal Pisano, légat à latere, et la même année, il tint un synode général dont les statuts ont été conservés. Vers le même temps, il fit un accord avec le chapitre pour les processions générales. Il fut transféré du siége d'Amiens à celui de Beauvais, en 1412, par le pape Jean XXIII. Avant d'être évêque d'Amiens, il l'avait été de Lavaur, et de là transféré à Agen, le 28 mars 1397, et à Saintes, le 23 juillet 1398. Charles VI l'appelle son conseiller dans une charte de 1411. Il mourut le 18 juin 1420.

PHILIBERT DE SAULX,

Cinquante-neuvième Évêque.

Il était originaire de la maison de Saulx Tavannes, en Bourgogne, où il naquit; il était frère de Jean, chancelier de Bourgogne. Il fut successivement chanoine d'Autun, doyen de Saint-Amé de Douai, archidiacre de Beaune, au diocèse d'Autun, puis évêque de Châlons-sur-Saône, d'où il fut transféré à Amiens par le pape Jean XXIII, le 18 des calendes de mai 1413. Il prit possession de ce siége le 16 décembre, et ne fit son entrée à Amiens que le 12 août 1415. Il était conseiller au grand-conseil. En 1416, il possédait un canonicat de Saint-Géry de Cambrai. Il fut surnommé le bon évêque, et mourut en 1418. Comme il avait été le père des pauvres pendant sa vie, il voulut qu'on l'enterrât tout simplement au milieu d'eux, dans le cimetière de Saint-Denis, ce qui fut exécuté. L'an 1500, en creusant dans ce lieu, on retrouva son corps et l'on y érigea un mausolée où il était représenté.

JEAN DE HARCOURT,

Soixantième Évêque.

Il était de la famille de ce nom, fils de Jacques Ier., baron de Montgomery, et de Jeanne d'Enghien. Il fut d'abord archidiacre du Vexin en 1409, puis chanoine et chancelier de l'église de Rouen, en 1413; il était chanoine de la cathédrale d'Amiens lorsqu'il fut élevé sur le siége épiscopal de cette ville, en 1418. Philibert de Montjeu ou de Montgu, chanoine d'Amiens et archidiacre du Ponthieu, s'opposa à son élection, parce qu'il avait déjà été pourvu lui-même de cet évêché par le pape Martin V, le 8 des ides de sep

tembre. Mais le chapitre maintint son choix, et le Roi le confirma. Jean fit son entrée à Amiens, au mois de décembre. En 1419, il célébra la messe à Saint-Vast d'Arras, en présence de plusieurs évêques et abbés, au service que Philippe, duc de Bourgogne, fit faire pour le repos de l'âme du duc Jean, son père. Il ne fut vraiment évêque d'Amiens qu'en 1424, lorsque Philibert, son compétiteur, fut fait évêque de Coutances. En 1430, les vexations de Robert-le-Jeune, bailli d'Amiens, l'obligèrent de quitter sa ville épiscopale. Il se retira auprès du pape Eugène IV, qui le transféra au siége de Tournay, le 13 juin 1433. Le pape Nicolas V le fit archevêque de Narbonne en 1438, et patriarche d'Antioche. Il mourut dans le courant du mois de juin 1452.

JEAN-LE-JEUNE,

Soixante-unième Évèque.

Il naquit à Amiens. Son père se nommait Robert-le-Jeune; il était originaire d'Arras, et de basse extraction. Locrius le fait naître près de Lens. Il vint à Amiens, l'an 1390, et fut domestique chez le chanoine Jacques Petit, qui lui fit étudier le droit à Paris; il revint à Amiens en 1410, et il y exerça la profession d'avocat. L'évêque Jean de Harcourt le fit bailli de l'évêché, en 1418, et deux ans après, le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne, dont il suivait le parti, l'établirent bailli d'Amiens. Jean, son fils, n'était que chanoine d'Amiens, et n'avait que vingt ans lorsque, soutenu par le crédit de son père, il essaya d'envahir l'évêché; mais ce fut sans succès. Il devint ensuite doyen de Nantes et évêque de Macon, le 4 des ides de janvier 1431. Il fut transféré à Amiens, le 13 juillet 1433, et prêta le serment de fidélité au Roi aux fêtes de Noël. L'an 1436, le Pape Eugène IV le fit évêque de Thérouanne, le 9 des calendes de novembre. Après la mort d'Eugène IV, il se trouva à l'élection de Nicolas V, en 1447.

Ayant assisté au Concile de Florence, en 1438, comme ambassadeur du duc de Bourgogne, Eugène IV le nomma cardinal du titre de Sainte-Praxède, et puis de Saint-Laurent in Lucind; c'était le plus riche des cardinaux de son temps. Il mourut à Rome, le 9 septembre 1451, âgé seulement de quarante ans.

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