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CLAUDE DE LONGWY,

Soixante-onzième Évêque.

Il naquit de Philippe de Longwy, seigneur de Givry, et de Jeanne de Baufremont, dame de Mirebeau. Il était chanoine et archidiacre, lorsqu'il fut fait évêque de Macon, en 1513, après la résignation de son oncle Étienne de Longwy. Il présida le Concile provincial de Lyon, à la place de François d'Orléans. Il fut ensuite transféré à Langres, en 1533, et fut tout-à-la-fois évêque de Langres, de Périgueux et de Poitiers. Nommé évêque d'Amiens, en 1540, il devint successivement, en 1541, abbé de Saint-Benigne, de SaintÉtienne de Dijon et de Poultières, prieur de Saint-Léger, en Bourgogne et trésorier de Saint-Martin de Tours. Il prit possession de l'évêché d'Amiens, par procureur, le 13 octobre 1540, et tint cet évêché en commande jusqu'en 1545, sans y être jamais venu. Cette même année, au mois de février, il sacra dans le château de JoinCharles de Lorraine, archevêque de Reims. Pendant son épiscopat, il eut pour suffragant Jean-le-Doux, évêque d'Ébron. Le 7 novembre 1545, à la recommandation de François Ier, Clément VII étant à Marseille, avait créé Claude cardinal du titre de SainteAgnès; on le nommait communément le cardinal de Givry. Il mourut à Mussy, près de Langres, le 5 des ides d'août 1561, âgé de 80 ans.

FRANÇOIS DE PISSELEU,

Soixante-douzième Évêque.

Il était fils de Guillaume de Pisseleu, seigneur de Heilly, en Picardie, et d'Anne Sanguin de Meudon. Son père fut capitaine de mille hommes à la légion de Picardie, sous Louis XII, et défendit Thérouanne, en 1512. Cette famille tire son nom de Pisseleu, en Beauvaisis. François fut fait évêque d'Amiens en 1546, par la faveur d'Anue de Pisseleu, sa sœur, duchesse d'Étampes et maîtresse du roi. Il prit possession de son siége, par procureur, le 24 mai, et prêta serment au roi le 6 juin. La même année, il fit imprimer des statuts synodaux. Ayant été nommé abbé de Saint-Corneille de Compiègne, en 1552, il se démit de son évêché, et mourut le 14 février 1564.

NICOLAS DE PELLEVÉ,

Soixante-treizième Évêque.

Né au château de Jouy, en 1528, le 15 octobre, il était fils de Charles de Pellevé, dit Malherbe, seigneur de Jouy, et d'Hélène de Fay. Dès sa plus tendre jeunesse, il témoigna une grande inclination pour l'étude. Il se livra à la jurisprudence, qu'il enseigna dans l'université de Bourges, étant docteur en l'un et en l'autre droit. Il devint successivement conseiller au Parlement de Paris, maître des requêtes et conseiller au conseil privé. Il était abbé de Saint-Corneille de Compiègne, lorsque par la faveur du roi Henri II, il permuta pour l'évêché d'Amiens. Ses bulles sont du 13 juin 1553. Il fit son entrée dans cette ville le 15 août, et le 5 octobre, il prêta serment à l'église de Reims. Il dut sa fortune au cardinal de Lorraine, à qui il était attaché. Le 5 janvier 1557, il assista à Paris, à l'assemblée des trois États du royaume. Le pape Paul IV l'éleva à la Nonciature, et le chargea, en conséquence, de plusieurs missions. Il se rendit avec le titre de Nonce, en Écosse, pour y maintenir la religion. A son retour à Amiens, il eut la douleur de voir les huguenots y exciter partout des troubles, et leur doctrine adoptée par une partie de la noblesse et du clergé. Cédant au chagrin qu'il en ressentit, il permuta son évêché avec son successeur, l'an 1561, pour l'abbaye de Saint-Julien de Tours. Le 16 décembre 1562, il fut transféré à l'archevêché de Sens. Il assista au Concile de Trente, en 1563, et la même année, il remplit les fonctions de garde-des-sceaux sous Charles IX. Pour récompense de ses travaux, le Pape le fit cardinal du titre de S. Jean et de S. Paul. Après avoir été transféré à Reims, en 1592, il mourut à Paris, très-attaché à la Ligue, le 16 mars 1594, à l'âge de soixante-dix-sept ans.

ANTOINE DE CRÉQUY,

Soixante-quatorzième Évêque,

Sa famille tirait son origine de la seigneurie de Créquy, en Artois. Antoine était fils de Jean VIII, sire de Créquy, seigneur de Canaples, prince de Poix, et de Marie d'Acigné, du sang des premiers ducs de Bretagne. Dès l'an 1553, il avait succédé à son oncle François de Créquy, dans l'évêché de Thérouanne. Il fut nommé à

l'évêché de Nantes et à l'abbaye de Saint-Julien-les-Tours, en 1554. Il monta sur le siége d'Amiens, après avoir échangé ses deux bénéfices avec le cardinal de Pellevé, en 1561. Il fit son entrée en 1564, le jour de la Circoncision; il n'avait pu obtenir ses bulles plus tôt, par suite de l'opposition que Louis d'Ailly, vidame d'Amiens, fit à sa réception. La même année, le 12 novembre, le roi Charles IX demanda pour cet évêque, au chapitre, qu'il lui fût permis de porter la barbe longue. Il assista, par procureur, au Concile de Reims, tenu par Charles de Lorraine, cardinal et archevêque. Le 11 mars 1565, le pape Pie IV, à la sollicitation du Roi dont il était chéri, le créa cardinal du titre de Saint-Triphon. Il était du conseil privé du Roi, et il siégea avec les princes et les cardinaux aux assemblées tenues sous Charles IX, au sujet de la religion. Il s'attacha constamment à son église, à laquelle il fit de grands dons. Il mourut de la gravelle, le 20 juin 1574, âgé de quarante-trois ans. Son corps fut enterré dans l'abbaye de Saint-Vast de Moreuil, lieu de la sépulture de ses ancêtres. Son cœur est inhumé dans le sanctuaire de la cathédrale, devant le grand autel. Lorsqu'on ouvrit son tombeau, en juin 1706, pour y déposer le corps d'Henri Feydeau de Brou, on trouva le cœur de ce cardinal dans un vase en plomb. Comme on y fit une légère ouverture, il en découla quelques gouttes d'eau mêlée de sang; ce qui fit juger qu'il était encore entier. Antoine de Créquy prenait pour devise la colonne lumineuse qui servait de guide au peuple d'Israël, avec ces mots: prisca lux, lux certa salutis. Ce prélat fit une fondation pour la station du carême, et laissa une rente au chanoine diacre d'office, pour qu'à la grand' messe du chapitre, il eut soin de rappeler au célébrant de prier pour lui.

GEOFFROY DE LA MARTONIE

Soixante-quinzième Évêque.

Il était fils de Geoffroy de la Martonie et de Marguerite de Mareuil, et petit-fils de Mondote de la Martonie, premier président de Paris en 1515. Il fut successivement conseiller-clerc au Parlement de Bordeaux, archidiacre et chanoine de l'église métropolitaine, et évêque d'Amiens, après une vacance du siége qui dura trois ans. Il se trouva à l'assemblée des États du royaume, tenue à Blois le 22 février 1577, et la même année, il fit son entrée à Amiens le jour

de l'Annonciation. Il prêta 'serment à l'église de Reims en 1579; il y siégea au Concile de 1583, et aux États tenus à Blois, en 1588. Ayant donné un mandement séditieux contre le Roi, en 1594, le Parlement, par arrêt du 9 juillet de la même année, le fit arrêter, ordonna la confiscation de ses biens, et défendit à ses diocésains de lui obéir et d'avoir aucun rapport avec lui. Il revint dans son diocèse, après avoir reconnu Henri IV, et fut dès-lors aussi fidèle sujet qu'il avait été zélé ligueur. Il avait pour ses ouailles une sollicitude. pastorale. Il fit imprimer des statuts synodaux en 1599, réforma le Bréviaire, le Missel et le Manuel des Curés, en 1607; et donna des règles aux hermites de son diocèse, en 1609. Avant sa mort, il avait agréé pour coadjuteur, en 1613, François de Caumartin, qui fut depuis son successeur, à la condition que celui-ci payerait une pension de 1800 livres à Raymond de la Martonie, son neveu, prevôt et chanoine d'Amiens. Il mourut le 17 décembre 1617, âgé de soixante-quatorze ans, et fut enterré à la cathédrale, dans la chapelle de Saint-Pierre, près de son frère, seigneur de Puy-Gilhen. La bonté et la douceur étaient naturelles à ce Prélat; il était charitable, zélé pour le salut de son peuple, et protecteur de tous ceux en qui il reconnaissait un vrai mérite.

FRANÇOIS LEFEBVRE DE CAUMARTIN,

Soixante-seizième Évêque.

Il était fils de Louis Lefebvre, seigneur de Caumartin, garde-dessceaux, et de Marie Miron. Il naquit à Amiens, selon Blairie. Il était abbé de Saint-Quentin en Vermandois, lorsque Louis XIII, auprès de qui il résidait, en sa double qualité de conseiller d'État et de conseiller privé, le nomma coadjuteur d'Amiens. Il alla à Rome en 1617, et y fut bien accueilli du pape Paul V, qui le fit évêque de Hierapolis. Après la mort de Geoffroy de la Martonie, il revint à Paris, muni des bulles du Pape, et y fut sacré évêque d'Amiens, le 23 mai 1618, dans la chapelle des Dominicains, par le Nonce du Pape, depuis cardinal Bentivoglio, assisté des évêques de Grenoble et de Béziers. Il fit son entrée à Amiens, le 4 juillet 1618 (1). Il fut député

(1) Il fut le dernier évêque qui fit son entrée solennellement, selon l'ancien cérémonial.

à l'assemblée du clergé, au mois de mai 1625. La même année, Henriette de Bourbon, sœur du Roi Louis XIII, s'étant rendue à Amiens, accompagnée de la reine-mère Marie de Médicis, et d'Anne d'Autriche, sa belle-sœur, pour son mariage avec Charles Ier, roi d'Angleterre, François eut l'honneur de la recevoir dans son palais épiscopal, et de la complimenter à la tête du chapitre. En 1634, il jeta l'interdit sur la ville de Montreuil, à l'occasion d'une émeute dont il faillit devenir victime. Cet interdit, suspendu plusieurs fois, fut levé l'année suivante, après que le Prélat eut obtenu une satisfaction convenable (1). Il prêta serment à l'église de Reims, le 16 avril 1635. Des statuts synodaux furent imprimés par ses ordres en 1641. Son épiscopat fut troublé par Jean Labadie et André Dabillon jésuites, qui avaient cessé de faire partie de leur communauté. Le Prélat leur avait d'abord accordé la permission de prêcher; ils en abusèrent et répandirent à Amiens plusieurs erreurs. Le mal fut tel que le Roi leur donna ordre de quitter le diocèse.

Après trente-six ans d'épiscopat, passés dans une observation stricte de la discipline ecclésiastique, François de Caumartin mourut d'apoplexie à Amiens, le 27 novembre 1652, à trois heures après minuit, âgé de soixante ans. Il fut enterré dans la chapelle de SaintJean-Baptiste, et son cœur fut transporté chez les Carmélites d'Abbeville qu'il avait fondées. Il fit de grandes libéralités à la cathédrale. C'est le premier évêque d'Amiens qui ait commencé à porter la croix pastorale.

FRANÇOIS FAURE,

Soixante-dix-septième Évêque.

Il naquit à Sainte-Guitière, dans le diocèse d'Angoulême, de Jean Faure, gouverneur de Mirebeau en Poitou, et de Gabrielle Martin. On lit dans sa vie, écrite par lui-même, que dès qu'il eut atteint l'âge nécessaire pour choisir un état, il entra dans l'Ordre des Cordeliers. Quelques années après, il enseigna la philosophie dans un monastère d'Angoulême. Il devint successivement provincial, docteur en théologie de la faculté de Paris, et prédicateur de la Reine Anne d'Autriche. Le 8 septembre 1636, le père Ricard, Cordelier, qui de

(1) Voyez ci-après, page 219 et suivantes.

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