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M. Pitt et de M. Fox, quoique par des motifs différens, fut d'un grand poids. Le premier disait hautement qu'on pouvait se livrer à l'espoir d'une longue paix, car, il apercevait quelques symptômes de correspondance entre les vues de la France et celles de l'Angleterre. Fox, prétendait qu'il était satisfait de cette paix, parce qu'elle était glorieuse pour l'ennemi; et Sheridan la définissait ainsi une paix dont tout le monde était content, et dont personne ne pouvait s'enor gueillir.

Quoique le premier ministre, M. Addington, eût été soutenu par une forte majorité, cette circonstance rallia fortement un parti à la tête duquel était lord Grenville, et qu'on appela la nouvelle opposition. Nous ne sommes entrés jusque dans ces détails que nous interrompons ici, que pour mieux informer nos lecteurs des principaux moteurs de la conduite politique de l'Angleterre, et pour qu'ils en reconnaissent l'influence dans les événemens postérieurs. Nous allons porter leurs regards sur la situation de la France, et

sur ses relations politiques, à cette époque de triomphes, de joie et d'espérances, où elle croyait voir fixer ses destinées. Après ce tableau, le récit des expéditions auxquelles l'infatigable activité du premier Consul employa ces premiers instans de repos, remplira l'intervalle qui s'écoula entre les préliminaires de Londres, et le traité d'Amiens.

DU SEPTIÈME VOLUME.

Déclaration de guerre du roi d'Espagne au Portugal. Aranjuez, le 27 février 1801.

LORSQUE j'eus heureusement conclu la paix avec la République française, mon premier soin fut de procurer le même avantage aux autres puissances, particulièrement à celles dont les princes me sont attachés par les liens du sang. La République a bien voulu recevoir mes bons offices pour les uns, et ma médiation pour les autres. Depuis cette époque, j'ai fait plusieurs tentatives pour procurer au Portugal une paix avantageuse qui y aurait ramené la sécurité. Dans ce but, que j'envisageais uniquement pour le bonheur du Portugal, mon intention était de le séparer de l'Angleterre, à laquelle il procurait de grands avantages par sa situation maritime, et la contraindre par ce moyen, s'il était possible, à une paix désirée de toute l'Europe, et qu'elle s'obstine seule à troubler. Mes conseils réitérés semblèrent vaincre la répugnance que le cabinet portugais, influencé par celui de Londres, montra toujours pour

entrer en négociation avec la République française: són plénipotentiaire signa à Paris, en 1797, un traité plus avantageux pour elle, que la situation respective des deux puissances n'aurait pu le faire espérer; cependant l'Angleterre, voyant qu'on lui arrachait des mains l'instrument si utile à ses vues ambitieuses, redoubla d'efforts, et trompant la crédulité de ce cabinet par des idées chimériques d'agrandissement, lui fit prendre l'étrange résolution de se refuser à la ratification, frustrant ainsi toutes mes espérances, se manquant à lui-même, et à ce qu'il devait à ma puissante intervention.

Depuis ce temps, la conduite de ce cabinet a pris un caractère plus audacieux; et, non content d'offrir à l'Angleterre, mon ennemie, tous les moyens qui ont été en son pouvoir pour me nuire, ainsi que la République française mon alliée, il a porté l'extravagance jusqu'à nuire ouvertement à mes sujets, et à manquer au respect qui m'est dû, par une résistance opiniâtre à mes conseils. Ainsi, l'Europe l'a vu avec scandale, offrir dans ses ports un asile assuré aux escadres ennemies, et des croisières avantageuses d'où ses corsaires exerçaient utilement leurs hostilités contre mes vaisseaux, et ceux de mon alliée la République française. On a vu les navires portugais mêlés avec ceux des ennemis, former partie de leurs escadres, faciliter leurs approvionnemens et leurs trans

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