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paix avec la république française. Ces riches conquêtes, dont s'enorgueillissaient les anciens ministres, partisans de la guerre, n'avaient produit qu'une prospérité illusoire. Les Anglais avaient trouvé dans les îles françaises, espagnoles, hollandaises dont ils s'étaient emparés, d'immenses magasins, qui depuis le commencement de la guerre, et surtout depuis l'interruption de la navigation des neutres, n'avaient pu s'écouler; les importations abondaient et avilissaient le prix des denrées coloniales et des marchandises manufacturées, parce que tous les débouchés étaient fermés, la navigation de ce peuple marchand était devenue toute guerrière: bloquée dans ses ports par son propre système de blocus, la reine des mers voyait languir son commerce au sein de la victoire, et réalisant la fable de Midas, elle éprouvait au milieu de ses richesses tous les maux de la misère. Le peuple souffrant murmurait et demandait la paix à grands cris; elle était nécessaire, mais non sans doute commandée par le manque de ressources pour continuer la guerre. M. Pitt l'avait prouvé récemment par son emprunt de vingt-huit millions sterlings; la paix était donc bonne et pouvait être solide, car elle était également avantageuse aux deux parties contractantes: le commerce anglais prêt à se répandre sur tous les marchés da continent était sûr d'en cueillir les premiers fruits; l'union de l'Irlande ne

pouvait être consolidée que par l'état de paix. Si l'accroissement du territoire de la France, et surtout l'incorporation des Pays-Bas, qu'on ne pouvait plus empêcher, étaient encore d'un trop grand poids dans la balance, l'intérêt de l'Angleterre, ainsi que nous venons de le démontrer, était de chercher, de concert avec les grandes puissances, les moyens d'établir un nouvel équilibre en Europe; éternel problème que cette fois encore une folle ambition (et non pas uniquement celle de Bonaparte) rendit insoluble.

La conduite de M. Pitt peut servir de leçon aux hommes chargés de la direction d'affaires publiques. On n'y put apercevoir aucune trace de ses sentimens personnels, et du dépit qu'il ressentait aussi vivement que ses anciens amis, lord Grenville et M. Wyndham, de voir son premier système renversé. Dès qu'il jugea qu'il ne pouvait le soutenir plus long-temps, et que de quelque manière qu'on traitât avec la France, on avouait l'existence du nouvel ordre de choses, et la perte de la cause pour laquelle on avait pris les armes, il s'appliqua seulement, avec une flexibilité qui n'était pas dans son caractère, à neutraliser les effets de ce changement, et à prévenir le danger du triomphe des principes français. Le parti de l'opposition qui les protégeait ouvertement fut habilement désarmé, déjoué et pris

dans ses propres filets. Jamais ce ministre ne fut plus habile et plus maître de lui que dans cette circonstance, où, paraissant céder à la fortune qui s'était jouée de ses efforts et de sa prévoyance, il se montra supérieur à ses caprices.

DES CHAPITRES ET DES MATIÈRES

er

DU TOME 1°F DE LA CAMPAGNE DE 1802.

CHAPITRE Ier.

Nouvel état politique de l'Europe à l'avénement d'Alexandre Ier au trône de Russie. Situation

critique de l'Angleterre.

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Retraite de M. Pitt.

Changement de ministres.

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Vues des divers

INFLUENCE de la mort de Paul Ier sur les événemens ultérieurs. Exemple de grands changemens causés en Europe par la mort de quelques souverains dans les derniers siècles. — Guerres désastreuses allumées sous le prétexte d'établir un équilibre politique. 一 Contrepoids de deux grandes puissances. Coup porté à l'Angleterre par le système de neutralité armée. Suites inévitables de la coalition du nord. - Conjectures. Conduite passionnée de Paul I". Mécontentement des Russes. Avénement d'A

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Négociations entamées entre la Russie et

ration.

la Grande-Bretagne.

merce.

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Pages 14 à 17.

Le changement de système de la cour de Russie imprime une nouvelle direction aux affaires de l'Europe. Situation des États d'Allemagne.-Renversement des vastes projets du premier Consul concertés avec Paul Ier. Le gouvernement français affecte d'entrer dans les vues du nouvel empereur.

Pages 17 à 36.

Position de l'Angleterre.

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treté à continuer la guerre. Elle ne peut plus en

atteindre le but.

-

Embarras du ministère. Sta

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Maladie du roi. Retraite de M. Pitt. Ses

prétextes.

Sa véritable cause. Proposition de

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l'émancipation des catholiques d'Irlande rejetée par Georges III, Éclat donné à ce refus. - Opinions que M. Pitt veut accréditer. Vives attaques dirigées contre ce ministre dans le parlement. Enquête générale sur l'état de la nation proposée par lord Darnley, appuyée par les membres de l'opposiReplique de lord Grenville. Continuation

tion.

de la discussion.

-

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