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No 123.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [25 févr. 1870.

127 démoli) se rattache à l'origine plus généralement admise de Pute-y-musse, en faisant remarquer qu'il y avait alors à Paris deux rues de ce nom, l'autre étant la rue Clocheperce d'aujourd'hui. Mais n'a-t-il pas pu arriver que les premiers qui dans de vieux livres ont retrouvé ce nom de rue Pute-y-musse, ne devinant pas qu'il s'agissait d'une rue désignée par un vocable tout nouveau, se soient laissés abuser par une ressemblance de son, en cherchant à tort cette rue dans celle du PetitMusc?

Ce désaccord entre deux des plus habiles correspondants de l'Intermédiaire m'encourage à hasarder une troisième opinion. A la vérité, je ne connais l'ouvrage de Guillebert de Metz que par un compte rendu; mais ce compte rendu citait justement le passage où il est parlé de l'Hôtel du PetitMusche, logis séparé au bout des jardins de Saint-Paul, et ainsi dénommé parce qu'on y élevait un fils du roi. Si ce n'est pas ce bâtiment dont le nom à peine modifié est devenu celui de la rue du PetitMusc, on ne refusera pas sans doute d'y trouver la racine du mot mioche. Il est bizarre peut-être d'appeler un enfant une mouche (musca, musche) et pourtant aujourd'hui même, à la vérité dans une langue encore moins académique que celle à qui appartient le mot mioche, certaines pèrsonnes disent moucheron pour enfant.

J'ose espérer que mon sentiment sur le mot Petit-Musc, ne serait pas désapprouvé par M. Vallet-Viriville, qui dans son article du duc d'Orléans, frère de Charles VI (Biog. Didot), s'exprime ainsi : « Louis d'Orléans faisait de ses jours et de ses nuits une perpétuelle orgie. Les châteaux ou palais qu'il habitait, notamment l'hôtel du PetitMusc ou Put-y-muce à Paris, et celui de Boissy, près Coulommiers, furent les principaux théâtres de ses débauches. » Mais comme on hésite à croire que ce prince qui avait plusieurs habitations à Paris, eût choisi de préférence pour y faire scandale celle qui était englobée dans l'enceinte du' palais, ne pourrait-on pas interpréter ce passage, en disant que l'hôtel du Petit Musche servait à ses amours avec sa bellesœur, la reine Isabeau, qui n'avait pour s'y rendre, que ses jardins à traverser? Et cela s'étant ébruité, le peuple de Paris, toujours prompt à blâmer chez les grands ce qu'il fait volontiers lui-même, aurait changé le nom d'hôtel du Petit-Musche en hôtel Pute-y-musse, nom qui lui était familier, puisque c'était celui d'une de ses rues. Cette hypothèse que je ne crois pas invraisemblable, concilierait les deux étymologies. O. D.

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tée avec garantie du gouvernement.... personnel.

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C'était en 1858, le 15 janvier, - lendemain de l'attentat d'Orsini. Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans, avait audience d'un haut personnage politique, M. X............ Il arrive donc à l'hôtel de ce personnage et se fait annoncer. Il est introduit et, encore sous l'impression de la nouvelle du funeste attentat, dit tout d'abord : « Quel événe<< ment! Monsieur.......... Quelle catastrophe!...» «Ne m'en parlez pas, Monseigneur, répond l'autre, en levant les bras et les yeux au ciel, et avec un accent inimitable Madame X...... et moi, nous étions sans pain!... »

Le style, c'est tout l'homme, a dit Buffon, et répète après lui Mgr Dupanloup, quand il raconte cette scène mémorable.

Nestor Roqueplan, à qui on en parlait dernièrement, s'écriait : « C'est un mot à la Dupin aîné.... plus, une dose de bêtise tout à fait caractéristique. » Ce mot est toute une page, hélas! d'histoire contemporaine. D. H.

Le Testament de D'Alembert.- L'Intermédiaire a vu couronner de succès ses recherches sur la naissance de D'Alembert (V, 487, 460, 405). Afin de compléter encore, en quelque sorte, les notes qui précèdent, je viens soumettre à la critique éclairée dé nos érudits coabonnés, l'extrait suivant, relatif au Testament de l'illustre académicien, non point, comme on pourrait le croire, pour un motif de purè curiosité, mais par suite du désir que je nourris, de voir sortir, de cette publicité nouvelle, la vérité sur les derniers moments de D'Alembert.

«... Les bâtards ne sont d'aucune famille et n'ont aucuns parents; les bâtards ne succèdent à personne, et personne ne leur succède... D'Alembert n'eut pas le droit de faire son testament. Académicien et bâtard il logeait au Louvre, et mourut dans le Palais des Rois. Les Greffiers de la Prévoté de l'Hôtel et ceux du Domaine, par conflit de Jurisdiction, vinrent séparé. ment mettre et croiser leurs scellés sur le très-mince portefeuille de ce sage aimable. Il n'eut pas le droit de laisser à l'amitié un legs qui rappelât son tendre souvenir. A peine ce Philosophe eut-il à la paroisse le triste honneur de l'obit; et suivi d'un seul Prêtre, il fut ignominieusement porté et jeté au Cimetière des Porcherons. » (Lettres choisies de Charles Villette [le Marquis de Villette, l'ami de Voltaire, 1736-1793] sur les principaux Evénements de la Révolution. Parcere Personis, dicere de Vitiis. A Paris, chez Clousier, 1792. in-8°. (Des Enfants naturels, pages 78-79). ULRIC.

-

Paris. Typ. de Ch. Meyrueis, rue Cujas, 13. 1870.

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LEGENDO

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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Le Masque de Fer... encore et toujours!

Vous savez la grande nouvelle?... -Laquelle donc? Est-ce l'ingénieuse Institution des Gourdins Réunis, ou l'Ere des Révolutions rouverte et close, pour la cinquantième fois depuis soixante-quinze ans?...

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Vous n'y êtes pas ! La nouvelle, c'est que... ils ont répliqué.

- Ils ont répliqué? Et qui donc, de grâce?

Les deux irréconciliables, M. Topin et M. Loiseleur, le croyant et l'incrédule. Ils ont répliqué tous deux : l'un dans le Correspondant du 25 janvier, l'autre dans la Revue contemporaine du 15 février.

Ah bah! Et qu'ont-ils répliqué ?

M. Topin prend pour devise ce joli mot de M. Guizot : « Ce que j'aime le mieux, après la vérité, c'est la contradiction, » et il pratique cette maxime, en contredisant les objections qui lui ont été faites et en persistant mordicus dans sa conclusion, dont il re-résume brièvement les motifs. L'Homme au masque de fer, c'est « celui pour lequel ont été écrits ces mots « sinistres, ces mots qui sont à eux seuls << une révélation: IL FAUDRA QUE PERSONNE «NE SACHE ce que cet homme sera devenu!» Cet homme n'est pas autre que le comte Matthioly« Ce ne sont pas seulement « les circonstances saisissantes de son ar«restation qui le désignent; ce n'est pas << seulement la dépêche du 20 mars 1694: «< c'est son nom même, altéré par négli« gence, c'est son nom inscrit sur les re«gistres de l'église Saint-Paul. » Tout est expliqué, s'agissant d'un étranger, et le silence même de Saint-Simon, que l'on objecte, n'est qu'une preuve de plus.

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Et M. Loiseleur, que dit-il, à son

Il fait une simple et dernière réponse. Très-probablement, il y a eu, non pas un, mais bien plusieurs Masques de Fer; en d'autres termes, c'est un produit de l'imagination populaire, une légende, à laquelle on a prétendu, plus tard et à toute force, donner de la réalité et de l'unité. On a voulu absolument que ce fût un personnage de haute naissance. De là tous ces candidats au Masque, candidats dont

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M. Topin a savamment fait justice, l'un après l'autre, mais en vue de son propre candidat, Matthioly. Celui-ci n'est pourtant pas plus sérieux que les autres. En fait, rien ne prouve que Matthioly_ait quitté Pignerol en 1694 pour aller aux Iles. Il est possible, très-possible, qu'il soit mort

Pignerol entre 1693 et 1696. Toujours est-il que le fil qui lie le Masque de Fer, mort en 1703, à un « ancien prisonnier » transféré d'Exiles aux îles de Lérins en 1687, ou de Pignerol aux îles en 1694, est rompu, sans qu'il soit possible de le rattacher. Quant au nom de Marchialy inscrit à Saint-Paul en 1703, et où l'on veut voir le nom estropié de Matthioly, c'était l'usage de donner un faux nom aux prisonniers morts à la Bastille. En outre, que fait-on de la mention inséparable : Agé de quarante-cinq ans, ou environ, qui s'applique assez mal à Matthioly, lequel était né le 1er décembre 1640, et aurait eu, au 19 novembre 1703, non pas quarante-cinq, mais bien soixante-trois

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ans?

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M. Loiseleur termine, courtoisement et carrément, de cette manière :

« Voici, du reste, qui pourrait nous « mettre d'accord, mon adversaire et moi. Un fureteur émérite, M. Th. Jung, << dans une lettre en date du 14 décembre <<<< I 1869, adressée à une petite Revue fort « piquante (Saluez, cher petit Intermédiaire), «imitée des Queries anglais, an« nonce qu'il a trouvé le mot de l'énigme « dans les papiers du Secrétariat de la guerre « sous Michel Le Tellier. Il doit publier à «< ce sujet, dans la Revue contemporaine, « une étude qui, me dit-on, réfutera com« plétement l'opinion de M. Topin, et en « partie la mienne. Attendons..... Mais « qu'on me permette, dès à présent, de « formuler ici la condition préliminaire « et sine quâ non, que tout écrivain doit « désormais remplir, dans l'état où la << question se trouve aujourd'hui : Four<< nir une ou plusieurs pièces officielles << prouvant qu'un seul et même prison<< nier, dont ces pièces feront connaître le << nom, était à Pignerol en 1681, aux îles « Sainte-Marguerite en 1698, et à la Bas« tille après cette date. Si la communica«<tion annoncée remplit cette condition

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C. R.

P. S. Nous apprenons, et nous nous empressons de faire connaître aux curieux, que le travail annoncé de M. le capitaine Jung commencera à paraître dans le numéro de la Revue contemporaine du 15 mars. Il sera divisé en quatre articles, qui seront publiés successivement:

1o Réfutation définitive de l'hypothèse Matthioly, par la constatation de la mort dudit Matthioly, arrivée le 27 ou le 28 avril 1694, etc.

2° Personnel des forteresses. Historique succinct de différents prisonniers de Pignerol et de Sainte-Marguerite.

3o et 4o Exposé des pièces relatives au Masque de Fer.

Voilà le programme. Il promet. Attention dans les rangs!

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Le poême de Lucrèce est-il une mystification? M. Eugène du Mesnil, de Volnay (Côte-d'Or), a cherché à établir, dans le journal les Mondes, de M. l'abbé Moigno (t. XX), que le poëme de Natura rerum est une mystification de quatre siècles.

En résumé, voici les raisons qu'il a données pour établir cet anachronisme :

1o Les Satires et les Epîtres d'Horace passent en revue les poëtes latins et ne font aucune mention de notre auteur.

2o Plutarque et saint Jérôme attaquent, dans leurs volumineux écrits, Démocrite, Epicure, etc.; nulle part il n'est question de Lucrèce.

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30 Pour la réussite du poëme de la Nature des choses, il fallait des insertions dans les auteurs contemporains, à la date qu'on lui attribue. Ces insertions étaient faciles, avant l'invention de l'imprimerie. Cependant elles sont rares: deux lignes dans Cicéron, deux lignes dans Ovide, quelques mentions dans Stace et Quintilien. Mais l'esprit même du poëme ne se trouve jamais dans les auteurs anciens.

4o Horace est épicurien, sceptique; il n'a pas, sur la morale publique, des opinions arrêtées; mais il avait le respect de la religion établie; et si Lucrèce lui eût lu ce vers Religionem animos nodis exsolvere pergo, il se fût étonné de cette révolte contre les dieux.

5o Lucrèce n'a aucune intelligence de l'épicurisme antique; il ne comprend pas mieux le spiritualisme de l'époque, qui n'en différait que par de légères nuances.

6o Lucrèce nomme cent fois l'obscur Memmius; il lui consacre une dédicace. Ces dédicaces sont de l'invention moderne. Virgile nomme une seule fois Mécène dans ses Géorgiques. Horace nomme Pison dans son épître sur l'Art poétique. Mais, pas de dédicace.

7o Lucrèce développe toutes les idées de la Renaissance comme des fleurs épanouies. Il consacre vingt pages à prouver que le vide existe, et que sans le vide il n'y aurait pas de mouvement. C'est exactement la discussion savante du moyen âge.

8° Lucrèce embrasse toutes les religions dans ses invectives. Il ne peut attaquer la religion des Druides, il l'ignorait; celle des Carthaginois, leurs temples étaient détruits; celle des Egyptiens, qui n'était point sanguinaire. Il attaque surtout, dans la religion grecque, le sacrifice d'Iphigénie en Aulide, une fable inventée par Euripide, et qui n'est nommée nulle part-dans Homère.

9o Le prétendu Lucrèce est Jean Pontanus, de Naples, qui échangea son prénom de Jean contre celui de Jovien (petit Jupiter). S'il eût existé du temps de Rome, il se fût bien gardé d'attaquer la religion établie, ressort énergique de la machine gouvernementale. Ni le peuple, ni les sénateurs ne l'eussent souffert.

10o Les religions sont, dans le poëme de la Nature des choses, poursuivies comme fanatisme sanguinaire, et c'est au nom de l'humanité. Or, l'humanité est une idée moderne que ne comprenaient pas les Romains. Leur mot humanitas avait un tout autre sens.

11o Les anachronismes y abondent. L'auteur appelle la Sicile « rempart de héros. » D'un Napolitain à un Sicilien, c'est convenable; d'ailleurs, Tancrède et ses frères avaient été des héros de la meilleure trempe. Mais, dans la Sicile, du temps de Cicéron, pour trouver des héros, il faut remonter jusqu'à Briarée et Encelade.

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13o La première édition de ce poëme est sans date. On la suppose de 1476; la seconde est de 1486.

14o Le prétendu Lucrèce dirige tout l'effet de son poëme contre les peines éternelles. Du temps de Cicéron et de Sylla, il aurait perdu son temps. Pour les peines éternelles, il faut la résurrection des corps. Avant l'Evangile, sauf Isaïe et Job, personne n'y avait pensé. D'ailleurs, l'éternité biblique était inconnue aux Romains. Le mot æternus, chez eux, est synonyme de perpetuus.

150 Le faux Lucrèce est tellement ignorant, qu'il écrit son poëme pour réfuter la création, sortie du néant (ex nihilo nihil), tandis que jamais aucun écrivain de Rome n'avait eu cette pensée. Dieu étant alors seulement l'ouvrier du monde, et la matière étant éternelle, il est absurde de réfuter une opinion qui n'existe pas.

Suivent des considérations sur la valeur littéraire du poëme.

On le voit, c'est un réquisitoire en règle. M. du Mesnil parle-t-il sérieusement? On le dirait. Pourtant, il ne faut jurer de rien. Les jeux d'esprit sont à la mode, et le bon vin de Volnay pourrait bien avoir la vertu de faire aimer le paradoxe. Quoi qu'il en soit, il nous a semblé curieux de communiquer ces détails à l'Intermédiaire.

Qu'il me soit permis de poser ces deux questions :

1o Existe-t-il dans les œuvres poétiques et littéraires de Jean Pontanus (Giovanni Gioviano Pontano) quelque document pouvant légitimer l'hypothèse par trop fantaisiste qui attribue à cet auteur du XVe siècle la paternité du poëme de la Nature des choses?

2o La première édition de Lucrèce estelle réellement sans date? F. BOISSIN.

Quatre vers sans nom d'auteur. Sait-on de qui sont les quatre vers sui

vants:

Quand vos yeux, en naissant, s'ouvraient à la [lumière,

Chacun vous souriait, mon fils, et vous pleu[riez. Faites si bien, qu'un jour, à votre heure der[nière,

Chacun verse des pleurs, et que vous souriiez.

Ils ont été cités, il y a vingt-deux ou vingt-trois ans, dans la Revue des DeuxMondes, où les a ainsi copiés une personne qui est morte vers 1849. Soit que le nom de l'auteur ne fût pas donné, soit qu'on ait

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omis de le copier, le quatrain reste pour moi anonyme. L'est-il pour tous les lecteurs? G. J. J.

-

Un vers faux de Jean Reboul. Tout le monde connaît cette ravissante élégie : l'Ange et l'Enfant, qui a fait la réputation du poëte-boulanger de Nîmes. Les œuvres de Reboul forment à peu près trois volumes in-12. Il y a là dedans des épîtres, des satires, des tragédies et même un poëme épique le Dernier jour, qui a une véritable valeur. Mais ces productions n'ont pas dépassé le cercle restreint des amis du poëte. Il n'en est pas de même de l'Ange et l'Enfant. Cette pièce a une renommée européenne. Un puriste me fait pourtant remarquer qu'elle contient, à la seconde strophe, un vers horriblement défectueux, grammaticalement parlant. Le voici :

Un ange au radieux visage,

Penche sur le bord d'un berceau,
Semblait contempler son image,
Comme dans l'onde d'un ruisseau.

Charmant enfant qui me ressemble :
Disait-il, oh! viens avec moi;
Viens, nous serons heureux ensemble,
La terre est indigne de toi.

Il est de fait que ce premier vers pèche contre la langue et contient une faute de grammaire. Qui me ressemble est pour : Toi qui me ressembles. En ce cas, la rime n'existerait plus avec ensemble. Reboul

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a-t-il eu conscience de cette irrégularité et s'est-il sciemment permis une licence poétique? Nous ne le pensons pas. On trouve bien, il est vrai, dans les anciens traités de versification et dans nos poëtes du XVIIe siècle, principalement dans Corneille, des exemples de la suppression de l's, à la deuxième personne de l'indicatif présent de certains verbes. Ainsi je croi, je voi, je reçoi, pour je crois, je vois, je reçois; mais nous ne connaissons ni règle ni exemple qui autorisent le poëte à supprimer l's dans les verbes de la première conjugaison. Jamais, que je sache, on n'a dit tu ressemble, tu tremble, tu honore. Le Courrier de Vaugelas, si compétent sur ces matières, pourrait peut-être lever la difficulté.

Reste à savoir si le vers de Reboul est bien authentique, et s'il n'a pas subi dans son itinéraire classique quelque altération. Ce qui nous le ferait supposer, c'est que nous trouvons dans le Havrais (2e année, no 11, en date du 3-7 janvier 1869) cette poésie: l'Ange et l'Enfant, reproduite avec une variante. On lit, en effet, ainsi la seconde strophe:

Charmant enfant pour qui je tremble,
Disait-il, oh! viens avec moi;
Viens, nous serons heureux ensemble:
La terre est indigne de toi.

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Avec cette variante, la grammaire rentre dans ses droits. L'essentiel est maintenant de savoir si le Havrais a corrigé Reboul ou s'il a reproduit la pièce telle qu'elle existe dans certaines éditions.

(Rouen.)

F. BOISSIN.

« Old England! » Pourquoi l'enthousiasme anglais se traduit-il toujours par le cri de: Hurrah pour la vieille Angleterre!

En tant que nation, l'Angleterre est loin d'être la plus vieille des nations modernes; elle doit compter près de quatre cents ans de moins que la France.

Je sais bien qu'à un moment il y a eu, de par le monde, une nouvelle Angleterre; mais il y a longtemps déjà que les deux sœurs ont rompu tous liens de parenté. Cependant le Old England existe toujours de l'autre côté de la Manche.

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Le cinname de V. Hugo. - L'auteur des Feuilles d'Automne s'est écrié dans La Prière pour tous :

O myrrhe! O cinname!
Nard cher aux époux!
Baume! Ether! Dictame!
De l'eau, de la flamme
Parfums les plus doux!

Je voudrais bien savoir si ce cinname est dans quelque autre grand écrivain. Le Dictionnaire de l'Académie ne donne que le mot cinnamome. Le Dictionnaire de Trévoux, de même. Voltaire et Chateaubriand ont employé la forme cinnamome. M. Littré n'a cité que V. Hugo en faveur de la forme cinname. EUQORRAL.

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Un numéro de collection, imprimé sur une gravure, la déprécie-t-elle ? Et incidemment, les fameux timbres bleus, de la commission du Colportage, rabaissent-ils la valeur artistique de nos gravures modernes?

Je possède une gravure représentant une Chaste Suzanne, signée: Antonius de Triviis, inv. fecit. (c'est, je crois, un élève du Guerchin). Un des vieillards, celui qui est vu de face, est privé d'un œil: la place en est en blanc (par la faute de l'artiste sans doute). Cette gravure a 18 cent. de haut. sur 13 de larg.; elle porte le no 169, au bas, à gauche. Elle doit être très-rare, puisqu'un des experts de la vente, à Paris, des gravures de M. Delebecque, de Gand (en 1845), m'a même dit qu'elle n'existait dans aucune des collections publiques de Londres, de Paris et de Bruxelles, ni dans celle de M. Delessert. Je fus trouver alors le conservateur de la Bibliothèque Royale à Paris, qui me dit, qu'en effet il n'en possédait point d'exemplaire; mais, qu'à cause du numéro de collection qui la stigmatisait, elle n'avait aucune valeur vénale. Làdessus, il me cita un collectionneur du XVIIe ou XVIIIe siècle, dont le nom se terminait en .....tius.

Je fais, en conséquence, appel à tous les lecteurs de l'Intermédiaire et surtout à l'obligeance et à l'érudition de M. H. V. (Oran.) P. N.

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