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No 128.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [10 mai 1870.

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Le canon gronde, en avant!... Mais folie!
Si près de nous le terrain est glissant.
Allons porter plus loin l'indépendance,
Au Turc, dût-il se faire un peu prier.
Peuples! voilà votre sainte alliance!...
Ah! pardonnez au pauvre chansonnier!...
20 mars 1856.

Inutile d'ajouter que l'air indiqué était : Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu?.. A. DE LA TAILLE.

Anonymes et pseudonymes.

Un vieil amateur. Il existe un ouvrage intitulé : Almanach des Gourmands, servant de guide dans les moyens de faire excellente chère, par un vieil AMATEUR, VIIe année, 1810, Paris.

Le Journal des Arts, des Sciences et des Lettres (no 1 du 15 avril 1810, p. 18-22, in-8, Ier volume), a consacré à cet ouvrage un article d'analyse de quatre pages, signé : L.

Les Supercheries littéraires dévoilées de Quérard (seconde édit., tome I, 1869, colonnes 286 à 295), donnent l'indication, sur cinq pages, de soixante-sept pseudonymes, qui se sont déguisés sous le nom: AMATEUR. Mais le vieil AMATEUR n'y est pas indiqué.

S. P.

Delille, et un des vers de son poëme : << l'Imagination. »- Le même journal dont on vient de parler, le Journal des Arts, donne, dans son numéro 6, du 10 mai 1810 (Ier vol., p. 144), l'anecdote suivante :

« Un plaisant, assistant à une séance publique du Collège de France, et ayant entendu l'abbé Delille réciter le fragment du poëme de l'Imagination, où se trouve

ce vers:

Il ne voit que la nuit, n'entend que le silence, proposa à l'auteur d'y ajouter le suivant pour compléter l'image :

Ne touche que le vide et ne sent que l'absence.

Au reste, ce vers n'appartient point à l'auteur des Jardins; il est de Théophile, qui a dit avant lui :

Il ne voit que la nuit et n'oit que le silence.

Cependant, ajouterai-je à la note du Journal des Arts, on ne peut pas, il est vrai, entendre le silence; mais on peut voir la nuit, et on la voit quand elle est venue.

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si l'on ne va pas au-devant des pensées, que la parole doit reproduire.

La ponctuation est d'un grand secours pour la lecture. Sans son utile assistance, il ne serait pas possible de préciser le sens des phrases, que la ponctuation seule détermine.

Sans ponctuation, pas de lecture possible. Il faut donc mettre du soin à bien ponctuer lorsqu'on écrit, et à bien savoir la valeur de chaque signe de ponctuation, lorsqu'on veut bien lire.

Presque tous les signes de ponctuation sont placés de façon à indiquer aux lecteurs les temps d'arrêt qu'ils prescrivent. Il en est deux pourtant qui font exception; c'est le point interrogatif et le point d'exclamation. Ces points placés, l'un et l'autre, à la fin des phrases, qui peuvent être longues, il faut, pour ainsi dire, les deviner, rien ne les indiquant à l'avance. C'est un grave inconvénient. Les Espagnols y ont obvié en mettant ces signes au commencement des phrases interrogatives ou exclamatives. Ils se trouvent ainsi, au commencement et à la fin de ces phrases, avertis que les phrases sont interrogatives ou exclamatives, par les points qui se trouvent ainsi placés en vedette; le lecteur peut donner dès lors le ton particulier qui convient à ce que l'on lit. Pour prévenir d'ailleurs toute confusion, les points que j'appellerai points moniteurs sont renversés. Cette façon de procéder a de précieux avantages. Il est inconcevable que ce procédé aussi simple qu'ingénieux et utile n'ait pas été adopté en France, où l'on aime généralement trop les innovations et où il s'en produit de si étranges, pour ne pas dire de si déplorables. Comment ne s'est-il pas trouvé, parmi les imprimeurs éclairés de notre pays, des hommes qui aient tenté d'y importer l'excellent usage espagnol? Il n'est pas douteux qu'il ne s'y fût bientôt naturalisé, et nous espérons que cette simple note pourra contribuer à l'y faire introduire. Nous prions l'Intermédiaire de la publier dans cette pensée, et en vue de ce désirable résultat. NADJOUR.

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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Du Béranger? - Non, certes pas! Vous avez, cher Intermédiaire, publié in extenso, dans vos dernières Trouvailles (VI, 286), une chanson attribuée à Béranger, à notre Béranger, chanson dont M. Taxile Delord n'avait donné qu'un couplet dans son Histoire du second Empire. Un couplet, c'était déjà trop, car la chanson n'est pas de Béranger. J'en appelle à tous les contemporains, qui le savent, et qui doivent le proclamer, pour l'honneur de l'immortel chansonnier. Nous savons tous que Béranger s'est toujours refusé à composer une seule chanson satirique contre le second Empire, malgré des excitations et des sollicitations qui lui venaient de toutes parts: aussi, trouva-t-on tout naturel, sinon tout à fait honnête, de faire paraître sous son nom cinq ou six chansons de même farine, qui avaient d'abord circulé de bouche en bouche. Nous ne ne nommerons pas l'auteur de ces apocryphes, dans la crainte d'une erreur ou d'une indiscrétion. En tous cas, Béranger fut très-chagriné de ces attributions et de ces chansons malsonnantes : il en parla plus d'une fois à ses amis, qui eurent le tort de ne pas réclamer pour lui. L'éditeur, l'ami, le légataire de Béranger, le bon, l'excellent Perrotin, aurait voulu une protestation éclatante. Béranger préféra s'abstenir, en disant que les chansons étaient mort-nées, et que d'ailleurs « on ne s'y tromperait pas. »

Rappelons avec tristesse, cher Intermédiaire, la réaction politique et littéraire que les partis extrêmes ont essayé de faire contre la gloire de Béranger, après sa mort! Ces partis extrêmes étaient menés par les tristes chansonniers qui avaient mis leurs haines, leurs vengeances et leurs chansons sous la rubrique du grand poëte populaire Béranger, qui avait été en correspondance avec le prince Louis-Napoléon, bien avant la nomination du président de la république de 1848; Béranger, qui avait été depuis l'objet des déférences les plus honorables de la part du neveu de Napoléon Ier; Béranger, qui devait ses succès, sa popularité, son talent même aux souvenirs patriotiques de 1814; Béranger,

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incapable de renier son passé et de fouler aux pieds tout ce qu'il avait aimé, admiré, glorifié, pendant sa vie entière. Il faut être bien ignorant sur l'histoire de la Restauration, pour ne pas savoir que le parti libéral, à cette époque, n'a vécu, n'a grandi, qu'en se rattachant aux gloires de l'Empire, car le cri de vive l'empereur était le seul qui eût de l'écho dans le peuple, et tous les chefs de l'opposition, à l'exception de La Fayette, de Manuel et de quelques autres, ne se défendaient pas d'être bonapartistes ou de le paraître.

J'en reviens à la chanson: Aux étudiants, pour vous démontrer péremptoirement qu'elle n'est pas de Béranger et qu'elle porte en elle-même le démenti formel que je lui adresse, au nom des admirateurs du Vieux sergent et du Vieux drapeau.

er couplet. Béranger connaissait l'histoire de la République et n'eût pas dit en méchants vers, que Napoléon avait ressuscité le drapeau tricolore:

FÊTER celui qui l'a ressuscité;

Car le jeune Bonaparte n'était que lieutenant d'artillerie lorsque le drapeau tricolore devint le drapeau de la France.

C'est donc Louis-Philippe qui ressuscita ledit drapeau tricolore, et le faux chansonnier était homme à chanter la Parisienne:

D'Orléans, toi qui l'as porté (le drapeau [tricolore).

Le même chansonnier fait dire à Béranger en parlant de ses méchants vers: si j'y croyais. Ce n'est pas là, si j'y crois, la langue de Béranger.

2e couplet. Le chansonnier apocryphe a oublié que Béranger était pensionnaire de Lucien Bonaparte, quand il lui prête ce joli vers:

Brumaire était puni par Sainte-Hélène...

S'il eût été question du Deux-Décembre, on aurait pu mettre aussi correcte

ment :

Décembre était puni par Guernesey.

3e couplet. Béranger était l'ami de Désiré Nisard, membre de l'Académie

TOME VI. - ΙΟ

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française, un de nos fins critiques, un de nos plus élégants écrivains; il ne l'eût pas insulté dans ce méchant vers, d'autant plus méchant qu'il détonne avec le sui

vant :

Pour moi Nisard sera-t-il l'éloquence?

Quant à Belmontet, qui n'était pas son ami, je l'avoue, il l'aurait mis en cause dans un meilleur vers:

Et Belmontet me tient-il lieu d'Hugo?

Béranger, dans son bon style français, n'eût pas compris qu'on lui laissât pour compte un pareil vers hiéroglyphique":

Suis-je l'ami de la nuit, du silence?

4o couplet. Pauvre Béranger, voilà les vers qu'on ose t'imputer :

Battant vingt ans les rois coalisés...

Est-il le mien trinquant à la guinguette?... 5e couplet. Ah! pauvre Béranger! La France doit une dette de sang... Que diable signifie cet affreux grimoire ?

En avant!... Mais folie!

Si près de nous le terrain est glissant.

Que signifie cette indépendance qu'on va porter plus loin, au Turc? Fi! fi! vous n'êtes pas notre Béranger, chansonnier de vaudevilles non républicains, chansonnier masque, chansonnier de mensonge!

Dis-moi, soldat (plus de soldats!), dis-moi, [t'en souviens-tu?

Turlututu. Quoi qu'on fasse et quoiqu'on chante, les méchants vers de Béranger sont immortels, comme la patrie, comme les héros qu'il a chantés. P. L.

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Le plébiscite (VI, 283, 226).— Eh bien ! les canards l'ont bien passé. Donc, tire, lire, lire!... Mais que de bonnes gens ont voté la chose, sans savoir l'étymologie du mot, sans même pouvoir s'habituer à l'articuler! Que de fois j'ai, de mes oreilles, entendu des personnes, même huppées, dire Le plébiciste, le publicide, voire même le publicite ou le plébicide! Quant à l'explication du mot, voici celle que j'en ai entendu donner : « Ça, c'est une maladie du genre de la phlebite, de la péritonite, de la gastrite et de l'entérite; c'est une inflammation de la plèbe. >> - «Soit! Eh bien alors, qu'on n'y revienne pas trop souvent. Les maladies, ça n'est pas sain,»

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dit un interlocuteur qui n'y voyait pas malice. S. D.

Voici comment Justinien définit le plébiscite (Inst., lib. I, tit. 2, de jure naturali, gentium et civili): « Plebiscitum est quod plebs, plebeio magistratu interrogante (veluti tribuno), constituebat, » par opposition à la loi : « Lex est, quod populus romanus, senatorio magistratu interrogante (veluti consule), constituebat. » Ainsi, la loi était l'œuvre du peuple entier, le plébiscite émanait des plébéiens seuls en effet, ajoute le jurisconsulte couronné, « plebs a populo eo differt quo species a genere. » Je n'ai pas besoin de faire ressortir combien cette dénomination est impropre sous un régime d'égalité et de suffrage universel. Si on tenait à donner un nom latin à ces manifestations de la volonté nationale, on aurait au moins dû emprunter à certains commentateurs du droit romain le mot populiscite. La masse des électeurs ne l'aurait pas plus compris que plébiscite et elle aurait eu tout autant de peine à le prononcer.

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DICASTÈS.

BEAUX-ARTS NUMISMATIQUE

- EPIGRAPHIE -BIOGRAPHIE - BIBLIOGRAPHIE DIVERS.

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Un vers de Virgile. Dans son discours de réception, prononcé à l'Académie le 16 mai, M. Auguste Barbier cite un vers de Virgile dont le premier mot est altéré UNO avúlso non deficit alter. C'est le mot primo, et non uno, qui doit commencer le vers cité, et c'est ainsi qu'il est écrit dans toutes les bonnes éditions du poëte romain (Enéide, liv. VI, vers 143). Il est bien vrai que ce vers est presque généralement ainsi altéré, mais il n'appartient plus à un académicien de le faire. M. Ed. Fournier, dans son charmant volume l'Esprit des autres, cite un autre exemple de cette altération. L'anecdote vaut d'être rapportée : « Camerline, lit-on dans le Chevræana, qui était un fameux arracheur de dents, et qui en remettait d'autres en leur place, avait fait mettre à côté de son portrait exposé à sa fenêtre, le vers de Virgile, et l'application était heureuse.» (( Seulement, ajoute M. Ed. Fournier, c'est primo au lieu de uno qu'on lit dans Virgile. J. BRUNTON.

>>

Taxe sur les... citations. Je lis dans l'écrit de Chateaubriand (De Buonaparte et des Bourbons) : « Un auteur moderne «< citait-il un ancien auteur, comme les

293 << ouvrages de ce dernier étaient tombés « dans ce qu'on appelait le domaine pu«blic, la Censure exigeait un centime par « feuille de citation. Si vous traduisiez en «< citant, vous ne payiez qu'un demi-cen<< time par feuille, parce qu'alors la citation « était du domaine mixte; la moitié ap<< partenant au travail du traducteur vi<< vant, et l'autre moitié à l'auteur mort. » Ce singulier impôt était-il levé en vertu d'une loi, d'un décret, ou d'un règlement? Comment était-il perçu? Pourrait-on citer des auteurs sur qui il ait été levé? Quelle somme aurait-il produit? L. B.

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Racine, Néron et Louis XIV. Est-il bien exact que dans le passage de Britannicus où Narcisse parle des goûts artistiques de son maître, passage tant de fois cité, Racine ait eu en vue Louis XIV et non pas Néron? Est-il certain que, comme le dit M. Taschereau dans la Vie de Molière « Racine devint l'interprète du sentiment pénible que cette faiblesse du roi faisait éprouver à la France. » J'avoue que quand je me reporte à ce moment du plus grand éclat de Louis XIV et de la plus grande idolâtrie de toute la nation, j'ai peine à croire à ce sentiment pénible pour quelques pas de danse noble; et surtout à l'audace qu'aurait eue un poëte, tout aussi courtisan qu'un autre, de tracer un portrait du roi et d'écrire au bas le nom de Néron; et cela quand il va dire que ce nom était une cruelle injure, même pour les plus cruels tyrans. D'ailleurs, ce portrait exactement tracé d'après les historiens de Néron, ressemble-t-il en effet à Louis XIV? Il n'y est pas parlé de la danse, et la danse était pourtant le seul exercice théatral du roi, et cela chez lui, et non pas, pour qu'on le comparât à Néron, sur la scène de l'Hôtel de Bourgogne ou du PalaisRoyal. Louis Racine, que M. Taschereau cite en note, se garde bien d'attribuer à son père aucun dessein prémédité. Il prétend seulement que le couplet de Narcisse frappa le roi, qui depuis cessa de paraître dans les ballets qu'il faisait représenter à sa cour. C'est aussi là tout ce que disent Voltaire, Laharpe, Geoffroy, et la plupart de ceux qui ont voulu faire honneur aux vers de Racine d'un changement qui peut aussi bien s'expliquer par l'âge plus avancé du roi, par l'état moins prospère de ses affaires, etc. Mais même réduite à ces proportions, l'anecdote demande encore à être examinée. Britannicus est de 1669; et en 1670 (février, suivant M. E. de la Bédollière; 7 septembre, d'après M. Taschereau) Louis XIV dansait encore les rôles dé Neptune et d'Apollon dans les Amants Magnifiques. O. D.

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Genre de mort de différents papes. Un journal allemand dont les assertions ont été reproduites dans des feuilles anglaises et ont même passé, je crois, dans la presse parisienne, a cru pouvoir avancer qu'une quarantaine de papes avaient péri de mort violente; ila même affirmé qu'on en avait compté une douzaine dont le décès devait être attribué au poison. Tout ceci n'est-il pas fort exagéré, fort contestable? Le journal allemand ne précise point de faits, ne donne pas de détails, de sorte que les vérifications sont difficiles. On a prétendu que Clément XIV avait été empoisonné, mais rien n'est plus douteux. Nous lisons dans de vieux annalistes que Jean X, jeté en prison, fut étouffé au moyen d'un oreiller qu'on lui appliqua sur le visage; que Jean XI, élu en 931, déposé en 933, fut enfermé au château Saint-Ange et que sa destinée est restée fort obscure. La fin de Jean XII (14 mai 964) a été attribuée à un homicide, et on ajoute en gé néral peu de foi à l'assertion de Luitprand qui affirme que ce pontife périt sous les coups du démon. Ces diverses circonstances et celles qui concernent divers autres papes ne mériteraient-elles pas d'être examinées par des critiques sérieux, de façon à donner une solution sincère de la question assez curieuse qu'a posée l'écrivain allemand, lequel ne semble pas d'ailleurs en avoir fait l'objet d'une étude approfondie? T. C.

Laudanum. Quelle est l'origine de cet mot? Ménage le fait venir de laudare, ce qui pourrait se prendre pour une assez bonne épigramme à l'adresse des panégyriques, dédicaces, oraisons funèbres, réceptions académiques: mais ce n'est pas cela. Laudanum, pour laudandum; et c'est à la drogue elle-même que ce laudandum aurait été appliqué pour témoigner de son excellence. Ménage signale encore l'expression donner du laudanum pour flatter; mais il est permis de ne voir là qu'un jeu de mots, sans autorité réelle pour déterminer une étymologie. Je croyais en avoir trouvé une autre que je voudrais au moins soumettre à l'appréciation de nos correspondants. Valmont de Bomare, au mot ciste, donne à la résine de cet arbuste mé

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ridional les noms de labdanum, ladanum et lodon des Arabes. C'est bien approcher de laudanum, si ce n'est pas y arriver tout à fait. L'un des usages que le naturaliste assigne à cette résine, pourra sembler curieux. « En Turquie, on fait entrer le labdanum dans la composition des talismans soporifiques usités dans les sérails musulmans et tartares, moins pour se rendre propice le dieu Morphée, que pour causer une sorte de léthargie ou d'engourdissement aux vestales à qui on ne veut pas décerner les honneurs du mouchoir : on sait que ce refus leur causerait un grand chagrin. » Ainsi la résine du ciste est aussi un narcotique. Il est donc trèspossible qu'on ait employé autrefois dans la médecine européenne, qui faisait tant d'emprunts aux Arabes et aux Juifs, une substance fournie par les îles grecques ou turques de la Méditerranée : et que plus tard, son prix plus élevé, sa rareté plus grande, peut-être les falsifications des producteurs et des marchands levantins, aient amené à y substituer un faux labdanum ou laudanum composé avec l'opium, dont l'usage aura fait tomber celui de la résine du čiste et qui sera resté seul connu dans notre pharmacie. Il est à remarquer que le mot laudanum, usité bien avant Bomare, ne se trouve pourtant pas dans son dictionnaire (au moins dans l'édition in-8°) et qu'il n'en parle pas davantage au mot pavot, où il indique plusieurs manières de traiter l'opium et plusieurs noms particuliers donnés à ces combinaisons.

Je ne quitterai pas ce sujet sans demander à nos correspondants médecins quelle est la quantité de laudanum que l'on peut boire sans inconvénient... pour le plaisir. Ce n'est pas toutefois que j'aie personnellement la moindre envie de tâter de ce plaisir; mais c'est que je trouve dans la Biog. Didot, qu'un écrivain anglais, Thomas de Quincey, qui du reste s'intitulait lui-même le mangeur d'opium (opium eater) « buvait jusqu'à huit mille gouttes de laudanum par jour. Quelque prodigieuse que semble cette quantité, elle ne représente que la moitié des doses quotidiennes que prenait le poëte Coleridge.» La chose ou la dose m'a paru en effet assez prodigieuse pour en faire l'objet d'une O. D. question.

Priviléges des cardinaux et des criminels. Pendant longtemps les cardinaux ont joui du privilége, comme autrefois les vestales à Rome, de sauver par leur seule rencontre le criminel que l'on conduisait au supplice. Sans conteste ce privilége a existé, mais a-t-il subsisté jusqu'à la Révolution?

Il existait encore pour les condamnés une autre voie de salut: Lorsqu'on menait un criminel au gibet, si une fille s'offrait

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De Gombauld. Connaît-on l'origine de Jean Oger de Gombauld, de l'Académie française, l'un des beaux esprits de l'hôtel de Rambouillet? Quelle était sa famille? son nom patronymique, est-il Gombauld ou Oger, alias Ogier? Ces deux noms ont été portés par d'anciennes familles de la côte saintongeaise. On le dit gentilhomme, né d'un quatrième mariage, à Saint-Just ou près de Saint-Just, à Lujac, aux environs de Marennes, et mort à Paris en 1666, âgé de quatre-vingt-seize ans. Quoiqu'il fit profession de la religion catholique, il était protestant de cœur et fut inhumé, nous apprend Tallemant des Réaux, à la mode protestante. Trouve-t-on son acte de décès inscrit sur les registres du temple de Charenton ou sur ceux d'une des paroisses de Paris? L. DE LA M.

D'Escars ou des Cars? - Le nom de cette ancienne famille noble est écrit d'Escars dans des ouvrages du XVIIIe siècle. Ainsi l'écrit le Dictionnaire de Moréri qui le fait venir d'une terre de ce nom.

De notre temps on l'écrit généralement des Cars.

Quelle est la véritable orthographe? Dans le Dictionnaire géographique de la France par Joanne (2o édition), il n'y a pas de localité nommée Escars.

On y trouve, au contraire, Cars (Les), dans la Haute-Vienne, avec les restes « de l'ancien château. >>

Etait-ce le château de la famille dont il FRÉDÉRIC Lock. s'agit ici ?

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