Sayfadaki görseller
PDF
ePub

qui convient que l'amour de la nouveauté, l'esprit d'indépendance et la haine des Jésuites ont produit le mouvement auquel il applaudit. De telles causes peuvent-elles avoir un bon résultat, et un pasteur chrétien devoit-il se féliciter de voir répandre des sentimens de haine pour des chrétiens, et un amour de la nouveauté qui n'est propre qu'à affoiblir l'esprit de religion, loin de l'épurer?

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Un prêtre italien, réfugié en France, a fait insérer dans le Constitutionnel de dimanche la note suivante : M. Rebigiani, prêtre italien, âgé de 28 ans, a été obligé de quitter l'Italie pour avoir dit en chaire que la liberté étoit parfaitement d'accord avec la religion. Il a cherché un asile en France, où il a sollicité auprès des évêques de Marseille, de Lyon, de Mâcon et de Paris, l'autorisation d'exercer son ministère, en produisant les témoignages les moins équivoques de són zèle et de son caractère honorable. Partout on a refusé de l'entendre, et, dans plusieurs endroits, on l'a chassé même de la manière la plus brutale. » Si on a été brutal envers M. Rebigiani, on a eu tort; mais ce reproche ne tombe pas apparemment sur les évêques, qui ne peuvent obliger personne à sortir de leurs diocèses; de plus, il paroît difficile que l'évêque de Mâcon ait refusé de recevoir M. Rebigiani, par la raison assez plausible qu'il n'y a plus, depuis 30 ans, d'évêque de Mâcon. On nous dit que M. Rebigiani produit les témoignages les moins équivoques de son zèle et de son caractère louable. Il s'agiroit de savoir de qui sont ces témoignages; s'ils lui ont été donnés par les généraux ou les administrateurs patriotes d'Italie, ils pourroient ne pas paroître suffisans à nos évêques. M. Rebigiani n'ignore pas que c'est de son propre évêque qu'il doit avoir des témoignages; et puisqu'il a été obligé de quitter l'Italie, cela feroit craindre qu'il n'eût pas de l'autorité ecclésiastique les recommandations les plus rassurantes. Au surplus, actuellement que le voilà recommandé par le Constitutionnel, on ne lui fera peut-être plus les mêmes difficultés.

-

Nous avons raconté, no 1830, ce qui est arrivé à Pré-enPail, diocèse du Mans, à l'occasion de l'anniversaire du 27 juillet. On se rappelle qu'à défaut du curé le maire voulut le suppléer, et officia dans l'église. M. l'évêque avoit interdit cette église, et a permis depuis de la rouvrir. On avoit lieu de croire que le maire seroit au moins sévèrement repris de son incartade : point du tout; le curé seul a tort, et on poursuit vivement sa destitution, pour complaire à ce même maire, qui auroit dû lui-même être destitué.

Une feuille libérale avoit parlé, il y a quelque temps, de réunions carlistes dans le canton de Bagnères de Luchon. Le maire de Bagnères a écrit à ce journal que les carlistes sont en très-petit

2

nombre dans le canton, et que l'union la plus franche anime tous les habitans. Le maire rend hommage à l'esprit conciliant de M. le curé de Bagnères. Voilà donc un maire qui prend le parti de son curé, et qui le défend contre les calomnies! c'est un exemple bon å citer, dans un temps où tant de maires sont les premiers à dénoncer leurs curés. Le même maire se loue des Espagnols, et dit que les rapports des deux peuples sont empreints de la modération et de l'esprit de bon voisinage.

L'Avenir a publié dernièrement, comme lui étant transmis de Munich, des renseignemens sur l'état de la religion dans le royaume de Wurtemberg; ces renseignemens ne sont pas d'une nature consolante, et paroissent néanmoins trop exacts. On assure qu'il s'est formé dans ce royaume une société de 200 prêtres, qui se sont engagés à user de tous leurs efforts pour obtenir du Pape l'abolition du célibat ecclésiastique: 200 prêtres dans un petit Etat! Quels ravages a donc faits l'esprit d'innovation dans le clergé de cette partie de l'Allemagne? La société a pris naissance à Ehingen, et a publié contre le célibat une brochure dont les feuilles libérales ont fait l'éloge. Les catholiques ont été indignés de cette levée de boucliers; on n'a plus voulu se confesser à ces prêtres téméraires; il a paru plusieurs écrits contre eux, et à Ehingen le peuple n'a pas souffert qu'ils portassent le saint Sacrement à la procession. On a adressé des pétitions au roi de Wurtemberg, et, dans un voyage de ce prince, les députés de plus de 40 communes sont venus se plaindre, et ont déclaré qu'on aimeroit mieux se passer de prêtres que d'avoir des prêtres mariés. Les signes de mécontentement furent tels, que le gouvernement recula. On réprimanda les membres de la société, qui n'avoient peut-être agi que d'après les instigations du conseil aulique. Les fondateurs de la société étoient MM. Dursch, Lipp, Werner et Wocher, que le gouvernement avoit placés comme professeurs dans l'école ecclésiastique d'Ehingen: on dit qu'ils vont être éloignés de cette école, Les jeunes gens passoient dans un collége supérieur, et ensuite à l'université de Tubingue, où la fréquentation des protestans et les leçons de MM. Hirscher et Drey achevoient de leur inculquer les nouvelles doctrines. Dans cette université, Lang et Moehler, qui avoient quelque réputation, ont adhéré à la brochure contre le célibat, et l'ont fait insérer dans le Journal théologique de Tubingue, qui est sous leur influence. On reproche surtout cette conduite à Moehler, qui, étant prêtre, devroit être plus instruit et plus zélé. La Gazette ecclésiastique de Darmstadt, qui est toute protestante et dans le sens du mouvement et des progrès, a parlé de l'association pour le mariage.des prêtres; mais elle ne veut pas qu'on s'adresse au Pape, et propose aux associés de suivre l'exemple de Châtel. Elle se plaint amèrement de la superstition qui règne en Franconie, où le peuple se confesse encore, récite le rosaire, va en

pélerinage et a beaucoup de dévotion pour la sainte Vierge. Le mariage des prêtres, dit-elle, peut seul mettre un terme à cet état de choses. Il est sûr que ce seroit un moyen d'anéantir eu peu temps la religion.

NOUVELLES POLITIQUES.

de

PARIS. Tout est en mouvement à Paris pour célébrer ce que les patriotes appellent les funérailles de la Pologne. On ne voit que crêpes aux bras et aux chapeaux; on ne sait par quelles démonstrations exprimer son désespoir. Vous n'entendez que des cris de: Mort aux Russes et aux ministres! On attaqua - l'hôtel des affaires étrangères et la personne de M. Sébastiani, pour s'en prendre à eux de ce qu'une armée de 300 mille hommes n'a pas été envoyée au secours des Polonais. D'après cela, vous vous imagineriez que nos braves de juillet sont des lions qu'il a fallu enchaîner pour les retenir, et qu'ils ont dû faire l'impossible en faveur de leurs amis de la Vistule. Eh bien! la preuve que tout cela n'est que de la simagrée et une douleur d'Allemands, pour ne pas dire une querelle, c'est que ceux d'entre eux qui avoient une véritable vocation pour cette guerre ont bien su trouver le moyen d'y aller, et que personne ne les en a empêchés. Cet élan de sympathie a fourni aux Polonais un renfort de vingt hommes. Quant aux secours pécuniaires, le sentiment patriotique n'a pas été réprimé non plus en France. Des souscriptions ont été ouvertes de tous côtés, et il n'a tenu qu'à ceux qui en avoient bonne envie d'envoyer leur argent et tout ce qu'ils auroient voulu à leurs frères de Varsovie. Or, il est arrivé que toutes leurs générosités là - dessus se sont bornées aux produits d'un bal. Puis ils viennent nous dire maintenant qu'ils sont furieux de n'ètre pas morts pour les Polonais; et, de désespoir, ils veulent mettre Paris au pillage! Nous le répétons, ce n'est pas là de la bonne douleur; c'est du deuil révolution, naire, c'est de l'émeute, et rien de plus.

- Vous n'entendez plus parler du ministère déplorable. H semble que tout le monde soit convenu de le laisser tranquille, et que les grands hommes d'Etat qui le remplacent aujourd'hui soient les premiers à revenir de leurs vieilles rancunes. C'est qu'en effet ils doivent être bien embarrassés main'enant pour accuser les autres d'impopularité. Il y a plus de pierres dans leur jardin que dans celui de M. de Villèle. Pour une fois qu'on a crié : A bas Villèle! eu voilà mille qu'on crie: Mort aux ministres! à bas Casimir Périer! à bas Sébastiani!.... sans compter un autre cri que nous n'osons pas répéter. Si la grande voix du peuple ne rend que des oracles, comme les ennemis de la restauration le prétendoient naguères, jugez où ils en sont eux-mêmes. Comparez les tonnerres qui éclatent sur eux à ces coups de sifflet qui partoient quelquefois du fond de la multitude contre les ministres déplorables. Ah! que ceux de Louis-Philippe gagueroient à changer de popularité avec certains noms qu'ils ont tant contribué, pour leur part, à faire frapper de réprobation! Aussi, depuis que la révolution de juillet leur a mis ses éperons dans les flancs, ni

eux, ni leurs journaux, ni la tribune n'osent plus rien dire de l'affreux gouvernement de la Congrégation et des Jésuites. C'est toujours autant de gagué.

M. Bailleul, ancien conventionnel, et aujourd'hui un des rédacteurs du Constitutionnel, vient d'annoncer sa candidature aux électeurs du Hâvre, par une lettre dans laquelle, sous le titre d'Explications apologétiques, il rappelle ses travaux à la convention et dans les assemblées qui ont suivi. M. Bailleul est trop modeste de croire qu'il ait besoin d'apologie pour sa conduite révolutionnaire. Le Constitutionnel le recommande fortement aux électeurs : Nous pensons, dit-il, qu'il y auroit avantage pour la chose publique à rappeler aux affaires et sur la scène politique ces longues expériences qui sont comme l'histoire vivante de la révolution. Il paroît que les électeurs ne se sont pas trop souciés jusqu'ici de voir revenir ces longues expériences et ces histoires vivantes de la révolution. Ils trouvent peut-être que c'est bien assez d'avoir eu une convention, et que nous pouvons nous passer d'en voir une seconde. Ils n'ont point invoqué la longue expérience de M. B. Barrère, et de plusieurs autres illustres de ce temps-là. Est-ce ingratitude? est-ce excès de prudence ? Nous ne pensons pas que la France leur en fasse un sujet de reproche.

- M. le duc d'Orléans est revenu lundi dernier à Paris.

- Les troubles ont continué le lundi 19. On s'attendoit que les perturbateurs se porteroient vers la chambre des députés : de nombreux détachemens de troupes stationnoient dans les environs. La police fit enlever des gravois qui se trouvoient vers la place Louis XV; mais un des tombereaux fut arrêté par un attroupement, qui en employa les pierres à assaillir la garde nationale. Deux hussards d'ordonnance, en traversant cette place, furent renversés aux cris de: A bas les ministres! un commissaire de police à cheval subit le même sort. Des charges furent bientôt faites par les troupes; les Tuileries furent fermées, ainsi que le PalaisRoyal. Les factieux essayèrent de former des barricades à l'aide de voitures qu'ils avoient arrêtées et renversées. Dans la soirée, de nombreux rassemblemens se montrèrent aux environs du Palais-Royal, et l'on entendit les cris de: Mort aux ministres! et d'autres plus graves encore. Les boutiques ont été fermées de ce côté dans l'après-midi. La cavalerie a été employée toute la soirée à dissiper la multitude, et l'on a fait de nouvelles arrestations.

On n'a plus vu le mardi 20 que quelques rassemblemens inoffensifs au Palais-Royal et vers la chambre des députés. De forts détachemens de troupes étoient prêts à réprimer, au besoin, de nouvelles tentatives populaires. A deux heures, on a fait évacuer par la force le jardin du Palais-Royal, où des affiches apparemment séditieuses avoient été placardées. Le soir, des patrouilles d'infanterie et de cavalerie ont parcouru les quartiers que les perturbateurs avoient plus particulièrement fréquentés les jours précédens.

On a arrêté le même jour, à 6 heures du matin, sur la place Vendôme, un individu qui portoit, caché dans son habit, une vessie remplie de sang, avec laquelle il arrosoit le pavé, en circulant autour de la colonne.

[ocr errors]

Un jeune homme, qui a été arrêté samedi dernier près de la Bourse, cher

choit à cacher sous son habit un pistolet qu'il avoit dans sa poche : dans son trouble, il a pressé la détente, et le coup lui est parti dans les reins et l'a tué sur la place.

· On a arrêté, dimanche 18, une vingtaine d'individus qui s'étoient renfermés chez un nommé Dulemison, marchand de vin, petite rue Saint-Louis, pour y projeter la direction des désordres de la soirée. Lorsqu'on cerna la maison, les perturbateurs se barricadèrent et refusèrent d'obéir aux sommations du commissaire de police, et il fallut enfoncer les portes. Parmi ces individus se trouvoient le sieur Chauvin, membre de la société des Amis du peuple, un des prévenus acquittés dans l'affaire Sambuc (il étoit porteur d'une paire de pistolets); le nommé Blanchard, dit Menton d'argent, un des officiers de la division Lacroix-Boëgard, fait aussi partie de cette capture.

Le nombre des individus arrêtés les 17 et 18 se monte à 88. Les prisonniers ne cessent de chanter la Parisienne et la Marseillaise.

[ocr errors]

Un assez grand nombre d'étrangers ayant été arrêtés dans les troubles de ces jours derniers, le gouvernement a pris toutes les mesures que la législation lui per\met, pour éloigner de la capitale ceux qui abuseroient de l'hospitalité qu'ils y reçoivent; on assure même qu'en cas d'insuffisance des lois existantes, le gouvernement fera immédiatement, aux chambres, la demande d'une disposition spéciale. Le ministère a fait annoncer dans les départemens, dimanche dernier, par le télégraphe, que les tentatives de désordre qui avoiant éclaté a Paris étoient réprimés par la force publique.

– En prenant possession de son poste, le nouveau préfet de police a publié, dimanche dernier, une proclamation sur les troubles qui agitent la capitale.

·On a remarqué que MM. C. Périer et Sébastiani, l'un ministre de l'intérieur et l'autre ministre des affaires étrangères, ont été attaqués, dans l'émeute, au même lieu où, un an auparavant, l'avoient été MM. de Polignac et de Peyronnet. Les ministres d'aujourd'hui se sont réfugiés, comme ceux de 1830, à l'état-major, place Vendôme, et ils sont restés quelque temps dans la même pièce où les autres avoient attendu l'escorte qui les a dégagés.

-La commission supérieure chargée de veiller au bon ordre de l'établissement des invalides de la marine, au moyen de quelques changemens, se trouve composée de MM. Lainé, président; Portal, vice-président; le vice-amiral Jacob, Alex. Delaborde, Dupin aîné, Beslay père, et Barbet, députés; Lacoudrais, secrétaire.

M. Bourgnon de Layre, conseiller à la cour royale d'Orléans, passe à celle de Poitiers, et est remplacé par M. Boyard, conseiller à la cour royale de Nanci. MM. Collignon et Collinet de La Salle, présidens des tribunaux de Neufchâteau et de St-Diez, deviennent conseillers à la cour royale de Nanci.

Les colléges électoraux de Nontron (Dordogne), Bazas et Metz, sont convoqués pour le 6 octobre, à l'effet de remplacer des députés qui ont opté. Le collége du deuxième arrondissement de Paris se réunira le 3 dudit mois pour le même objet.

« ÖncekiDevam »