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revenir. Quant à la circonscription des paroisses, j'ai voulu les rendre plus riches et les titulaires plus considérables. Comme je ne prétends pas être savant dans la législation ecclésiastique, ce que Votre Sainteté jugera nécessaire de faire sur ce point, j'y concourrai avec plaisir. Si j'avois voulu faire tort à la religion, j'aurois laissé les choses comme elles étoient, et j'aurois été sûr que l'esprit philosophique du siècle auroit bientôt dégradé et ruiné les établissemens religieux. Je me trouve donc désagréablement affecté de ce qu'après que j'ai posé une borne et fait tout à la satisfaction du clergé, Votre Sainteté soit mécontente de moi. Si Votre Sainteté est bien informée, elle saura qu'on a trouvé en Italie que j'avois trop fait pour le clergé.

» Je prie donc Votre Sainteté de croire au désir que j'ai de la voir heureuse et contente, et à la ferme intention où je suis de ne lui donner aucun sujet de désagrément et de chagrin.

» Sur ce je prie Dieu, Très-saint Père, qu'il vous conserve longues années au régime et gouvernement, etc. »

Il y avoit dans cette lettre des sentimens excellens, qui flattoient l'esprit religieux du Pape. Bientôt il transmit la réponse que nous allons lire.

Très-cher fils en Jésus-Christ, salut et bénédiction apostolique.

« Nous avons reçu la lettre de Votre Majesté, en date du 19 août. Les démonstrations qu'elle nous y donne de son attachement à la religion et de son opposition au faux esprit philosophique du siècle, nous ont rempli de consolation. Tout ce qui dérive immédiatement de Votre Majesté se ressent toujours de la grandeur et de la rectitude de son caractère.

Nous avons appris avec un transport de joie sa disposition à se prêter à toutes les modifications qui seront pos

de la religion et avec l'agrément des évêques et du clergé. Nous avons les preuves que l'on a fait croire cela à Votre Majesté, mais que véritablement, en plusieurs points, cela n'existe pas réellement.

» Votre Majesté connoît la pureté de nos intentions et la sincérité de notre affection pour son auguste personne; elle doit être plus que sûre que, dans les questions où une approbation postérieure peut suppléer à un manquement dans ce qui a été précédemment convenu, nous ferons en sorte que l'on use de la modération et de la facilité compatibles avec le but primaire, qui est celui du plus grand bien de l'Église, de la religion et des peuples. Nous avons une ferme confiance que Votre Majesté permettra également, de son côté, que l'on procède à toutes les modifications correspondantes à ce même but. Nous sommes aussi persuadé qu'elle donnera son consentement à ce que, dans les choses qui n'ont pas reçu une action de concert selon le concordat, on retourne à l'exacte exécution du concordat.

» Votre haute pénétration connoît assurément que les peuples sont justement attachés, et toujours en une manière particulière, aux objets de la religion qu'ils professent. Nous ne croyons pas que personne ait trouvé qu'on a fait trop pour le clergé en Italie, comme le dit Votre Majesté; soyez persuadé que la grande majorité des peuples vous bénira toujours, et sera pénétrée d'amour et de fidélité pour Votre Majesté, d'autant plus que vous favoriserez davantage la cause de la religion et de l'Église.

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Quelle satisfaction ce sera pour nous! quelle gloire pour Votre Majesté d'avoir démontré devant le monde, et pour la postérité, que le désir de rétablir la religion, dont dépend la vraie félicité des États, a étroitement uni nos cœurs, et que c'est vers ce but que nos soins ont été dirigés! Cette pensée nous remplit de joie. Ah! nous aurions été opprimé sous la plus vive tristesse, si nous

avions été dans la nécessité de faire connoître que nous n'avions eu aucune part aux ordonnances publiées !

» Livré à la confiance de voir dans peu ces questions résolues avec une intelligence réciproque, et avec la plus grande gloire de Votre Majesté devant Dieu et devant les hommes, nous lui accordons, avec toute l'effusion de notre cœur, la paternelle bénédiction apostolique.

» Donné à Rome, près Sainte-Marie-Majeure, le 6 septembre de l'an 1805, de notre Pontificat le sixième.

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CHAPITRE IX.

L'ARCHIDUC RODOLPHE NOMMÉ COADJUTEUR D'Olmutz. LETTRE

ET NOTE DU CARDINAL FESCH AU CARDINAL CONSALVI, SUR UN ÉVÉNEMENT ARRIVÉ DANS LA PLACE NAVONE. RÉPONSES du CARDINAL CONSALVI.

L'AUTRICHE ne donnoit au Pape aucun sujet de plainte, et de temps en temps même elle lui adressoit des consolations : il existoit entre les

deux gouvernemens un esprit de concorde qui ne pouvoit que disposer favorablement Pie VII à écouter avec bienveillance les moindres vœux de l'empereur François II. Celui-ci désiroit que son frère Rodolphe fût nommé coadjuteur, avec future succession, du cardinal Collorédo, archevêque d'Olmütz. Le Pape assembla un consistoire le 9 septembre, et il attribua cette dignité à Son Altesse impériale et royale. Cet archiduc, né à Florence, le 8 janvier 1788, avant que son

père Léopold fût empereur, n'avoit que dix-sept

ans et huit mois. Le Pape ne peut dissimuler cet âge, et dans son allocution au sacré collége, il dit en propres termes :

« Il est jeune; mais le cardinal Collorédo confirmera son courage par d'utiles exemples. C'est ainsi que nos prédécesseurs ont nommé saint Charles Borromée, et d'au

tres encore, dans la fleur de l'adolescence. Saint Paul disoit à Timothée : «Que personne ne méprise ton ado» lescence; sers d'exemple aux fidèles. » Paul. ad Timot. prima, cap. IV, v. 12.)

Il n'y avoit pas ici tout-à-fait parité. Saint Charles Borromée, né en 1638, fut bien pourvu à l'âge de douze ans d'une riche abbaye, et d'un prieuré que lui résigna son oncle en montant sur le Saint Siége sous le nom de Pie IV; mais saint Charles, qui fut cardinal à vingt-trois ans, ne reçut la prêtrise et ne fut ordonné évêque qu'à l'âge de vingt-sept ans. L'exemple n'étoit pas exactement bien choisi, puisque l'archiduc n'avoit pas encore dix-huit ans. Quoique la guerre fût imminente, le généreux Pie VII ne fut pas arrêté par cette considération, et il pensa que le Père commun des fidèles devoit répandre ses grâces sur toutes les nations, et particulièrement sur celles dont les souverains lui donnoient des preuves positives d'attachement et de vénération.

Peu de jours après, comme s'il falloit sans cesse que le gouvernement pontifical ne dût s'occuper que des intérêts que la France vouloit défendre à tort ou à raison, il arriva que la bonne intelligence fut troublée entre le cardinal Fesch et le cardinal Consalvi, au moment même où ce dernier recevoit de nouveaux témoignages de protection du gouvernement français.

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