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assis dans la synagogue des dieux, et il les juge » (1).

Dans le même siècle, l'évêque de Reims, Hinemar, écrivait au roi de France, Louis III: « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi pour gouverner l'église ; c'est moi qui, avec mes collègues, vous ai élu pour administrer le royaume, à condition d'observer les lois (2) b.) o ajut

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Bien loin de contester cette doctrine, les rois eux-mêmes la reconnaissaient. Un archevêque de Sens, nommé Vénilon, avait assemblé plusieurs prélats et prononcé avec eux la déposition de Charles-le-Chauve celui-ci ne contesta point aux évêques le droit de le déposer; il prétendit seulement que sa déposition n'était pas régu lière, « Vénilon, disait-il, m'a sacré dans l'é glisc de Sainte-Croix à Orléans; il a promis de ne point me déposer de la dignité royale, sans le concours des évêques qui m'ont sacré avec lui: les évêques sont les trônes où Dieu s'assied pour rendre ses décrets; j'ai toujours été, je suis encore disposé à me soumettre à leurs correc

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(1) Concil gall., tom. 1.

(2) Millot, Élémens de l'Histoire de France, tome 1 page 194.

tions paternelles, mais quand ils y procéderont régulièrement (1). »

Saint-Louis reconnaissait également aux évé ques le droit de déposer les rois ; il prétendait seulement que ce droit ne pouvait être exercé par eux, qu'en concile général, et dans le cas où un roi s'était rendu indigne de la couronne,' c'est-à-dire, s'il était tombé dans l'hérésie. Le pape Grégoire IX, ayant excommunié comme parjure l'empereur Frédéric, offrit sa couronne au frère de Saint-Louis. Celui-ci répondit qu'il voyait avec surprise qu'un pape eût osé déposer un empereur; qu'un tel pouvoir n'appartenait qu'au concile général, et seulement dans l'hypothèse de l'indignité reconnue du souverain que Frédéric paraissait irréprochable ; qu'il s'exposait aux périls de la mer et de la guerre pour le service de Jésus-Christ, tandis que Grégoire, son implacable ennemi, profitait de son absence pour le dépouiller de ses états ; que le pape comp tant pour rien les flots de sang versés pour satisfaire sa vengeance et son ambition, ne voulait soumettre l'empereur que pour subjuguer ensuite

(1) Libellus proclamationis adversus Venilonem, Cons sil. t. 8, p. 670.

tous les autres princes; que ses offres provenaientmoins d'une prédilection pour les français, que de sa haine invétérée pour Frédéric; que l'on prendrait toutefois des informations sur l'orthodoxie de ce prince, et que, s'il était hérétique, on lui ferait la guerre à outrance, comme on ne craindrait pas de la faire en pareil cas au pape lui-même (1)..

Le droit que les évêques s'arrogeaient de disposer des nations, et de les donner à exploiter à tel ou tel individu qu'ils faisaient roi, n'était pas une vaine théorie : ce qu'ils établissaient en principe, ils savaient le mettre en pratique. On sait comment les évêques français traitèrent Louisle-Débonnaire; comment ce fils de Charlemagne, condamné à une pénitence publique, dépouillé de ses habits, revêtu d'un froc, et à genoux deyant ces prélats, fut obligé de faire une confession publique des péchés qu'ils lui imputaient; comment traîné de cloître en cloître, de Compiègne à Soissons, à Aix-la-Chapelle, à Paris, à Saint-Denis, il devint le jouet des moines, et serait mort parmi eux, si l'excès même de ces indignités n'eût excité la pitié publique en sa fa

(1) Daniel, Hist. de France, t. 3, p. 210.

veur; comment enfin il n'osa reprendre le baudrier qu'après une absolution canonique et en vertu du jugement des évêques (1).

. Dans le même siècle, le roi de Bavière et Charles-le-Chauve remportent à Fontenai une victoire sur Lothaire. Pour s'emparer de ses états, ils s'adressèrent à des évêques assemblés à Aix-la-Chapelle. Promettez-vous, leur dirent ceuxei, de mieux gouverner que n'a fait Lothaire ? Les princes le promirent, et les évêques ajoutèrent

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Régnez donc à sa place, nous vous le permettons; recevez le royaume par l'autorité divine; gouvernez le selon la volonté dé dieu; nous vous y exhortons, nous vous le commandons >> (2). On a vu précédemment, comment Vénilon avec d'autres évêques, avaient prononcé la déposition de Charles-le-Chauve.

L'évêque de Rome, par un effet des fausses décrétales, étant devenu l'évêque des évêques, il était tout naturel qu'il se prétendit le maître des peuples, et qu'il s'arrogeât le droit d'en dis

(1) Mezeray, Hist. de France, t. 1er., p. 236 et 237, édit. de 1643.-Essai historique sur la puissance des papes, t. 1, p. 57 et 58.

(2) Essai historique sur la puissance temporelle des papes, t. I › P.

poser selon son bon plaisir. Quelques évêques prenant le parti de Louis-le-Débonaire, avaient écrit en sa faveur à l'évêque de Rome, leur frère. « Le titre de frère, leur répondit Grégoire IV sent l'égalité, c'est le titre de père que vous me devez sachez que ma chaire est au-dessus du trône de Louis » (1).

Le pape Boniface VIII annonçait, en propres termes, que le pontife romain, établi par la providence sur les rois et sur les royaumes, tenait le premier rang sur la terre ; qu'il dissipait tous les maux par ses regards sublimes, et que, du haut de son trône, il jugeait tranquillement les humains. Il écrivait à Edouard Ier. que l'Ecosse appartenait de plein droit au saint-siége. Il traitait Albert d'Autriche d'usurpateur, et le sommait de comparaître à Rome. Il menaçait le Roi de France Philippe-le-Bel, et lui défendait de rien recevoir du clergé français, soit à titre d'impôt, soit à titre de don. « Dieu, disait-il dans une bulle, m'a établi sur les empires, pour arracher, détruire, perdre, dissiper, édifier et planter. »>« Le glaive temporel, disait-il dans une autre, doit être employé par les rois et les

(1) Agobardi opera, t. 2, p. 53.

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