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Les autres jours tu parleras pour lui dans la chambre, tu voteras et tu feras tout ce qu'il te commandera de faire; mais le jour de lever est institué pour la glorification du ministre ton seigneur. Ce jour-là tu ne travailleras pas dans la chambre; mais tu devras te présenter chez lui, avec ta femme, ta fille et les membres qui sont sous ton, influence; car les autres jours le ministre est inaccessible, mais il aime le jour du lever; c'est pourquoi le ministre a institué le jour du lever. Il cause ce jour-là familièrement, et cela l'amuse,

V. Honore le régent et les casques des gardes-du-corps, afin de conserver long-temps la place que ton seigneur le ministre te donne.

VI. Tu n'appelleras pas faire mourir de faim, meurtre. VII. Tu n'appelleras pas la débauche royale, adultère. VIII. Tu ne diras pas que dépouiller le peuple soit voler.

IX. Tu porteras de faux témoignages contre le peuple. X. Tu ne convoiteras pas les applaudissemens du peuple; tu ne convoiteras pas les louanges du peuple, ni la renommée, ni l'estime, ni le respect du peuple, ni, enfin, aucune des récompenses qui viennent de lui.

D. Qu'apprenez-vous principalement par ces commar demens? R. J'apprends deux choses: mes devoirs envers le ministre, et mes devoirs envers moi-même.

D. Quels sont vos devoirs envers le ministre ? R. Mes devoirs envers le ministre sont d'avoir confiance en ai, au tant qu'il m'est possible, de le craindre, de l'honorer par mes paroles, par mes révérences et par mes bassesses; de le flatter, de lui rendre des actions de grâces; de lui donner mon ame toute entière; d'idolâtrer son nom; de lui obéir à la parole, et de le servir aveuglément, tous les jours de ma vie politique.

D. Quels sont vos devoirs envers vous-même ? R. Mes devoirs envers moi-même sont: de n'aimer que moi seul, et de faire à la plupart des hommes ce que je ne voudrais pas qu'ils me fissent; de sacrifier à mon intérêt personnel, même mon père et ma mère; de montrer peu de respect pour le roi, mais de compenser cet oubli par ma servilité à l'égard de ceux qui exercent l'autorité en son nom; de baiser la poussière sous les pas de mes supérieurs, et d'étendre une verge de fer sur mes inférieurs; de n'épargner le peuple de paroles ni d'actions ; de ne respecter, ni la vérité, ni la justice dans mes rapports avec lui; d'avoir, pour lui, haine et malveillance dans le fond de mon cœur; pour ce qui regarde les femmes et les biens des citoyens, de ne conserver ni tempérance, ni sobriété, ni chasteté, mais d'abondonner mes mains au vol et au pillage, et ma langue aux discours perfides et au mensonge, pour calomnier les efforts que font les citoyens pour défendre leur liberté et reconquérir leurs droits; de ne jamais manquer de porter envie à leurs privilégcs; d'apprendre à tirer mes pensions et celles de mes collègues du travail du peuple, et de bien remplir mon rôle dans la portion du pillage public qu'il plaira au ministre de me

confier.

D. Mon brave courtisan, sachez que vous n'êtes pas capable de conserver la faveur du ministre, ni de suivre ses commandemens, ni de le servir, sans la protection spéciale que vous devez, en tout temps, vous appliquer à obtenir par de ferventes prières. Voyons, en conséquence, si vous pouvez nous réciter l'oraison ministérielle. R. Notre seigneur qui êtes à la trésorerie, quelque soit votre nom, que votre pouvoir se prolonge, que votre volonté soit faite partout l'empire, comme elle l'est dans le parlement à chaque sessión. Donnez-nous notre pâtée ordinaire; pardonnez-nous nos distractions involontaires dans les scrutins, comme nous Cens. Europ. Tom. VI.

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promettons de ne jamais pardonner à ceux qui votent contre vous. Ne nous chassez pas de nos places; mais mainteneznous dans la chambre des communes, dans la terre des pensions et de l'abondance, et délivrez-nous du peuple. Ainsi soit-il.

D. Que desirez-vous du ministre par cette oraison? R. Je desire que le ministre, notre patron, qui dispose comme il lui plaît des taxes exhorbitantes imposées à la nation, m'accorde sa protection, ainsi qu'à tous les pensionnaires et gens en place, afin que nous puissions voter pour lui, le servir et lui obéir aussi long-temps que nous le jugerons à propos, et je supplie le ministre de nous donner tout ce qui nous est nécessaire pour pouvoir représenter dans la chambre et hors de la chambre; de nous être favorable et de nous pardonner nos petites négligences; je le prie, en outre, de nous garantir des dangers auxquels sont exposés nos membres et même notre vie par le ressentiment des citoyens, nos ennemis naturels, et qu'il nous aide, au contraire, à les plumer et à les rosser, ce que j'espère qu'il fera par égard pour luimême et pour l'appui que nous lui prêtons par notre corruption et notre influence; c'est pourquoi je dis amen, ainsi soit-il.

D. Combien d'épreuves le ministre a-t-il instituées ? R. Deux seulement, comme généralement nécessaires à notre élévation: L'OBÉISSANCE PASSIVE et le GRAISSAGE DE

LA PATTE.

D. Qu'entendez-vous par ce mot épreuve? R. J'entends le signe extérieur et visible d'une bassesse secrète, prescrit le ministre lui-même comme un gage de cette bassesse. D. Combien y a-t-il de parties dans cette épreuve? R. Deux le signe exterieur et la bassesse secrète.

par

:

D. Quel est le signe extérieur et l'obéissance passive? R. D'être toujours pendu au derrière du ministre, par quoi on

est dégradé et ravalé au-dessous de la condition d'esclave, dans les divers rôles de pensionnaire, homme à places, écornifleur, AVALE COULEUVRES, ou gentilhomme de la chambré.

D. Quelle est la bassesse secrète? R. La mort de notre liberté, et notre enchaînement dans une éternelle servitude; parce qu'étant nés libres et indépendans, nous nous faisons esclaves.

D. Qu'exige-t-on de ceux qui se soumettent à l'épreuve de l'obéissance passive? R. L'apostasie par laquelle ils renient la liberté et la foi, au moyen de laquelle ils croient fermement les promesses que le ministre leur fait en les soumettant à cette épreuve.

D. Pourquoi l'épreuve du GRAISSAGE DE LA PATTE a-t-elle été instituée? R. Pour maintenir l'influence du ministre, et nous sustenter, nous, ses créatures nécessiteuses et ses syco. phantes.

D. Quel est le signe extérieur dans l'épreuve du GRAISSAGE DE LA PATTE? R. Des billets de banque que le ministre a ordonné à ses dépendans de lui donner.

D. Pourquoi donc des GUEUX sont-ils soumis à cette épreuve, eux qui, par leur pauvreté, sont incapables de remplir les formalités nécessaires? R. parce qu'ils promettent, par l'organe de leurs parrains, de les remplir; promesse qu'ils sont obligés de tenir quand ils ont obtenu un emploi lucratif.

D. Quelle est la partie secrète ou la chose signifiée? R. Que la richesse du peuple et le produit de son travail deviennent la proie des pensionnaires et SINÉCURISTES, dans la corruption.

D. Quel est l'avantage que vous en tirez? R. Celui d'affaiblir et d'appauvrir les citoyens par la perte de leur liberté

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et de leur fortune, tandis que notre richesse devient énorme et notre orgueil insupportable.

D. Qu'exige-t-on de ceux qui se soumettent à l'épreuve du GRAISSAGE DE LA PATTE ou de la corruption? R. D'examiner, en eux-mêmes, s'ils se repentent sincèrement de leur ancien honneur et patriotisme; s'ils se proposent d'être, à l'avenir, fidèles au ministre; d'être souples comme son gant; de ramper à ses pieds comme un épagneul; d'aller à la proie pour lui comme un JACKALL; d'être aussi complaisant à son égard que l'alderman sir William Turlte; d'avoir la plus grande confiance aux fonds publics, particulièrement; aux fonds d'amortissement; de croire les paroles de lord Castlereahg seul; de ne garder mémoire de rien, si ce n'est de ce qui est dans le COURRIER; de hair Mathew Wood, le lord-maire actuel, et sa seconde administration de tout notre cœur, de toute notre ame et de toutes nos forces; d'admirer sir John Lilveten, l'assesseur, ainsi que M. John Langley, et d'avoir de la charité pour ceux seulement qui ont quelque chose à donner.

FIN

DU SIXIÈME VOLUME.

DE L'IMPRIMERIE DE RENAUDIERE,

MARCHÉ NEUF, No. 48.

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