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Le problème de la vérification du mouvement uniforme serait peut-être à poser autrement que ne fait l'auteur (p. 86); que faut-il entendre exactement par des intervalles de temps égaux ? Là est, je crois, la difficulté, et c'est p. 124 que je la trouve le plus nettement posée. De même, en quoi consiste au juste le problème de la réversibilité du mouvement? Dans les exemples cités p. 103, il n'est question que de la réversibilité des phénomènes, problème connexe, mais non identique ; les deux sont d'ailleurs distingués et exactement résolus pp. 107 et suiv.

A propos des vues déconcertantes émises par M. Langevin dans son fameux article de la REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE, et relatées p. 130, note, on pourrait contester que la théorie électro-magnétique exige absolument de telles conclusions; cette théorie ne s'impose pas sans doute, et il est permis de se montrer défiant à son égard, mais elle contient pourtant des éléments incontestables, qu'il y aurait lieu de dégager des hypothèses risquées.

En lisant ce qui est dit de la distance temporelle (p. 133), on s'étonne de ne pas trouver mention de la théorie du mode de quandocation, analogue au mode d'ubication, et ayant pour effet de situer l'être à un certain moment de la durée, comme l'ubication le situe en un point de l'espace. L'auteur rencontrera cette théorie, professée par le P. De San, dans son examen des systèmes; mais là même il ne la serrera pas d'aussi près qu'on s'attendrait à le voir faire, surtout quand on se rappelle avec quelle force M. Nys a admis, dans son étude sur l'espace, la doctrine de l'ubication réelle.

La difficile question de la création ab aeterno et de la multitude infinie est très heureusement traitée; pourtant à certains endroits on voudrait une discussion plus profonde. La multitude, en tant que telle, peut-elle être déterminée autrement que par son nombre? de même l'étendue corporelle autrement que par sa figure? S. Thomas en certains endroits paraît fortement impressionné par cet argument des finitistes il est à peine touché ici. Un couple de vivants corporels créé ab aeterno et suivi d'une multitude infinie de générations successives, donc une série infinie ayant un premier et un dernier terme : c'est là une hypothèse qui ne parait pas à l'auteur offrir de difficulté spéciale (p. 172); je doute que ses lecteurs en jugent comme lui, et des explications complémentaires n'auraient pas été inutiles. Enfin dans l'exposé des systèmes, les scolastiques anciens n'occupent aucune place, et le lecteur garde l'impression que la

thèse péripatético-thomiste a rallié tous les suffrages; ce n'est pas tout à fait cela. Les savants articles que publie en ce moment M. Duhem dans la REVUE DE PHILOSOPHIE donnent une bien autre impression. M. Nys en fera son profit dans la troisième édition, que le succès de son beau livre nous vaudra sans doute, avant qu'il soit longtemps.

P. GENY.

XXI

SEMAINE SOCIALE D'OCTOBRE 1913. L'ÉVOLUTION DES ASSOCIATIONS ET DES INSTITUTIONS (Institut Solvay). Compte rendu par M. VAUTHIER. Librairie Misch et Thron, Bruxelles.

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L'association dans la petite bourgeoisie. L'organisation des cultivateurs. L'assurance mutuelle dans l'industrie textile. Les groupements professionnels chez les patrons et les ouvriers. verriers. Une justice nouvelle pour les enfants. — L'élargissement des attributions pour la province. L'élargissement des attributions de la commune. Voilà les divers points du programme de la Semaine Sociale Solvay, 1913. Les organismes sociaux ainsi étudiés forment autant de sujets distincts, souvent sans liaison, même lointaine, entre eux. Mais M. Waxweiler, directeur de la Semaine, considérait moins ces associations et ces institutions comme des phénomènes existant pour eux-mêmes, que comme des facteurs d'une structure sociale, dont il a conçu l'ensemble. « Le programme de cette année tend à montrer comment dans la pression des nécessités nouvelles, des changements se préparent dans les cadres mêmes de la société actuelle. Les faits seront étudiés dans deux domaines différents. On observera, d'une part, les groupements professionnels si variés qui, dans toutes les classes, coordonnent des activités restées longtemps isolées. A quels besoins répondent les unions d'artisans ou de commerçants, les ligues de cultivateurs, les syndicats de patrons et d'ouvriers? Quel régime réclament ces associations? Quel rôle jouent-elles dans la vie publique ? Quelles aspirations développent-elles parmi les membres? On s'attachera, d'autre part, à surprendre dans les institutions un mouvement général de réadaptation, dont on trouve notamment des témoignages caractéristiques dans l'élargissement des pouvoirs publics... >>

Ce livre veut donner l'impression que nous assistons à une évolution étonnante dans l'ordre social. Si l'on veut, tout est évolution dans la vie, qu'elle soit publique ou privée. Quant à l'étonnement que nous ressentons en étudiant notre époque, il ressemble à celui qu'avaient nos ancêtres avant la création des compagnonnages, ou à la veille de la révolution française; à celui qu'auront nos petits neveux quand la société aura poussé plus avant les relations internationales. En somme, toute activité sociale est inspirée par un désir de mieux-être dans l'ordre moral ou dans l'ordre matériel. Cette activité est le fait des initiatives privées ou de l'intervention de l'État à des degrés divers et selon les temps. Si aujourd'hui l'État se montre impatient de légiférer sur toutes les questions et à tout propos, c'est, ou bien parce que les individus sont incapables de se guérir eux-mêmes, ou bien parce que la démocratie grandissante rappelle aux gouvernants et aux législateurs que pour rester au pouvoir ils doivent mériter de plus en plus les faveurs du peuple. En tous cas, toute association ou institution répond à un besoin soit réel, soit imaginaire. On ne voit pas, sans cela, ce qui pousserait à les mettre en existence.

A part une tendance trop visible à la systématisation philosophique, les considérations du présent ouvrage sur chacune des œuvres passées en revue, sont très suggestives et enseignent à l'élève à aiguiser sa curiosité et à chercher le pourquoi des choses. Nous ne pouvons admettre non plus que tout ce qui est transformation et évolution est progrès. Sur le terrain de la bienfaisance et de l'instruction, par exemple, les pouvoirs publics peuvent facilement, par trop de zèle, porter atteinte aux droits de la famille, dont l'institution et la conservation dans son véritable esprit, sont la condition fondamentale du bien-être de l'État. Les autorités communales sont les mandataires de la population, elles travaillent à l'intérêt général et non à la satisfaction d'idées personnelles.

La Semaine Sociale Solvay 1913 a eu certainement le mérite d'éveiller l'attention des auditeurs sur des problèmes vitaux. L'homme instruit n'a plus qu'à aider, par ses efforts personnels et dans sa sphère, à la réalisation des idées dont on lui a montré la grandeur et le caractère bienfaisant.

IIIe SÉRIE. T. XXVI.

H. D.

20

XXII

RECHERCHES SUR LE PAGANISME DE LIBANIOS, par J. MISSON, S. J. Un vol. in-8° de XVI + 160 pp. - Bruxelles, Dewit, 1914.

Ces recherches se distinguent par une méthode rigoureusement objective. L'auteur a scruté avec une scrupuleuse exactitude les œuvres du rhéteur grec Libanios; il a soigneusement exploité tous les résultats de l'érudition moderne. On ne peut donc qu'admirer la réserve avec laquelle il nuance ses conclusions. Ces nuances d'ailleurs semblent bien rendre exactement la réalité.

Nous avons ici comme un essai de psychologie religieuse. Le type étudié est un homme de lettres du iv siècle; d'aucuns l'ont pris pour un philosophe; en fait il se contenta d'avoir, sur la philosophie, quelques clartés. Il associait dans la même vénération les lettres grecques et la religion traditionnelle à une époque où le paganisme, après le suprême effort de l'empereur Julien, achevait d'expirer. Par sa culture intellectuelle, il se trouve être le représentant d'un groupe assez nombreux. On devine dès lors l'intérêt de la présente étude.

Il est fort instructif de voir l'attitude que Libanios prenait devant les récits des poètes vénérables, inspirés des dieux, édu cateurs attitrés de la jeunesse grecque attitude singulièrement mêlée de vénération sincère et d'indépendance raisonneuse. C'est l'objet de la première partie. Dans la seconde qui analyse sa conception de l'Olympe et décrit sa dévotion à Tyché, la célèbre déesse d'Antioche, nous signalons l'étude très bien conduite sur le sens du mot 0cóg. La troisième partie étudie l'action des dieux sur l'homme. Soulignons enfin, dans la quatrième partie, le chapitre consacré à la prière il nous a paru particulièrement intéressant. L'ensemble d'ailleurs nous ouvre, sur la situation religieuse de la société païenne au Ive siècle, des perspectives intéressantes.

J. B. HERMAN.

XXIII

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LE PORTRAIT DU CHRIST, par RENÉ COLSON. Une brochure gr. in-8° de 56 pages. - Paris et Poitiers, Oudin, 1914.

Lorsque parut, en 1902, l'importante étude scientifique de M. Paul Vignon sur le Linceul du Christ, nous en avons, dans un article de Variétés, donné le résumé aux lecteurs de cette REVUE (1).

Rappelons, en deux mots, qu'il s'agit de la précieuse relique dite le Saint-Suaire de Turin (parce que conservée, depuis 1694, à la cathédrale de cette ville) qu'une photographie prise par le chevalier Pia, lors de la dernière ostension publique qui eut lieu du 25 mai au 2 juin 1898, révéla être très rigoureusement un négatif. Le positif produit par l'inversion photographique permit à M. Paul Vignon, docteur ès sciences naturelles, attaché au laboratoire de biologie de la Sorbonne, de se livrer à une longue suite de recherches, relatée en son intéressant volume, d'où il tira la conclusion solidement motivée que l'image fixée sur le Saint-Suaire ne pouvait en aucune façon être regardée comme une peinture faite de main d'homme, mais qu'on devait y voir une trace laissée sur le linceul par le corps qu'il avait servi à recouvrir, trace non produite par simple contact mais résultant d'un processus physico-chimique dont il ne semblait pas impossible de percer le mystère.

Pour cette dernière partie de ses études, M. Vignon, biologiste avant tout, avait trouvé un précieux collaborateur en la personne du chef de bataillon du génie René Colson, répétiteur de physique à l'École Polytechnique, et auteur de curieuses recherches sur l'action de certaines émanations chimiques sur la plaque photographique. Partant des faits qu'il avait été à même de constater expérimentalement et procédant par voie d'analogie, ce savant avait été conduit à reconnaître comme principal agent de la production du négatif découvert la vapeur ammoniacale dégagée du corps du divin supplicié, vapeur faisant virer du jaune pâle au brun rougeâtre (avec une intensité variable suivant l'éloignement des diverses parties du corps par rapport au linceul) la mixture à base d'aloès qui, d'après les Saintes Écritures, avait été répandue sur le linceul.

(1) Livraison de juillet 1902, pp. 231-245.

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