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l'on s'est donnée de lever toutes les difficultés qui s'opposaient à son utilisation. Nous énumérerons ici les principaux d'entre

eux.

1. Le point d'ébullition de ce liquide est fort élevé et cela pour une pression basse facilement accessible. Ce n'est pas le cas pour l'eau qui conduit immédiatement à envisager de fortes pressions, si on désire avoir une température initiale assez haute.

2. La grande densité de ce corps permet de compter sur la gravité pour son déplacement, la fermeture des soupapes, etc. De plus, elle permet l'emploi d'un modèle de turbine très simple ne comportant qu'une seule roue.

3. Aux températures envisagées, il est complètement neutre vis-à-vis de l'air, de l'eau, de l'acier, etc., en général de toutes les substances avec lesquelles il pourrait venir en

contact.

4. Comme il ne contient aucun corps en solution, il ne peut se produire ni adhérences ni incrustations sur les surfaces actives de la chaudière qui demeure toujours parfaitement propre.

5. Il ne mouille pas les aubages de la turbine, de sorte qu'il n'y a pas de corrosions à craindre de ce côté.

6. A la température de condensation, son volume est tel qu'il n'exige pas, comme la vapeur d'eau, des dimensions excessives des organes mobiles de la turbine.

En résumé, par la présence du mercure comme convoyeur de chaleur entre le foyer et le condenseur, il est permis de travailler à basse pression et d'avoir une distribution très uniforme de la température, deux conditions impossibles à réaliser avec les chaudières ordinaires. Toute la chaleur fournie au mercure, à l'exclusion de celle qui a été transformée en travail dans la turbine, est retournée à l'eau du condenseur. On voit donc que rien n'est perdu et que, par ce fait, pour un nombre donné de calories mises en œuvre on retire une puissance mécanique plus grande qu'avec les générateurs usuels. Si pour une cause quelconque la turbine à mercure ne peut fonctionner, l'appareil ne doit cependant pas être arrêté. Il suffit de diriger directement la vapeur de mercure par une tuyauterie de by-pass vers le réfrigérant, pour avoir la vapeur d'eau dans des conditions aussi économiques qu'avec les chaudières ordinaires.

Si l'on soumet le problème au calcul, on trouve que dans les conditions normales, l'addition de la turbine à mercure donne lieu à une augmentation de force motrice d'environ 66%, avec seulement une dépense supplémentaire de combustible de 15%.

En d'autres termes, le gain net réalisé est un accroissement de 44% de la puissance produite par kilo de charbon consommé. L'emplacement nécessité par la chaudière nouvelle et ses appareils accessoires, n'étant pas sensiblement plus grand que celui autrefois occupé par des générateurs de même capacité, on pourra bien souvent en l'adoptant augmenter la puissance disponible d'une station centrale, sans devoir ériger des constructions nouvelles. Des recherches expérimentales ont montré qu'il fallait en moyenne évaporer 10 kilos de mercure par kilo de vapeur d'eau produite. Dans ces conditions la dépense serait d'environ 50 francs de mercure par kilowatt produit à la turbine auxiliaire. Il est cependant fort probable que cette somme pourra encore être notablement réduite.

L'application généralisée de ce nouveau procédé demanderait des quantités énormes de mercure. Il n'y a pas toutefois lieu de s'effrayer de cette circonstance, car ce métal est suffisamment abondant pour que l'on soit à mème de faire aisément face à la demande sans donner lieu à une augmentation exagérée du prix.

Les expériences qui ont été entreprises ont montré, que pour faire absorber facilement au mercure la grande chaleur nécessaire à sa vaporisation, il était indispensable de prévoir une circulation active du liquide. Comme il ne mouille pas les parois avec lesquelles il vient en contact, si on ne le force pas à se déplacer continuellement, la vapeur produite en un point se surchauffe fortement, et empêche la libre transmission de chaleur au restant de la masse. Pour éviter cet écueil, on a combiné une chaudière spéciale comprenant essentiellement deux séries de collecteurs disposés dans deux plans horizontaux et reliés par de petits tubes aplatis incurvés. On diminue ainsi le volume de mercure en jeu, on assure son évaporation rapide et on met l'appareil à l'abri des tensions excessives résultant d'un chauffage irrégulier. Tous les joints sont soudés à l'autogène au moyen de l'acétylène, de façon à avoir des raccords étanches et résistants. Le métal liquide parcourt les différents éléments dont se compose le générateur et est tout d'abord dirigé vers les unités qui reçoivent le plus directement l'action du foyer.

Une installation d'essai d'une puissance de 100 chevaux a déjà été construite suivant les principes ci-dessus développés. A part les petites difficultés inévitables à la mise en pratique d'un procédé aussi nouveau, elle a donné des résultats très satisfaisants qui font bien augurer de l'avenir qui est réservé au générateur à vapeur de mercure.

M. DEMANET,
Ingénieur.

MÉTÉOROLOGIE

Le « Weather Bureau » des États-Unis (1). - Un service météorologique comporte deux fonctions essentielles : la concentration des renseignements météorologiques recueillis par les postes d'observation; la mise en œuvre de ces matériaux et la diffusion dans le public des résultats intéressants. Un double courant s'établit ainsi le premier, courant centripète, issu de tous les points du réseau météorologique, et aboutissant à un organisme ou bureau central; l'autre, courant centrifuge, portant au plus grand nombre possible de points du territoire intéressé la connaissance des caractères essentiels de l'état météorologique du jour et les conséquences qu'on en peut espérer ou qu'il faut redouter, au point de vue de l'agriculture, de l'industrie et du commerce.

Décrivons dans ses grands traits cette double activité du Weather Bureau des États-Unis d'Amérique, l'organisation la plus puissante et la plus libéralement dotée qui existe.

On peut juger d'abord de son importance aux crédits qu'elle réclame. Elle émarge au budget du Ministère de l'Agriculture pour une somme annuelle de huit millions de francs environ. Son personnel compte plus de 800 fonctionnaires, et près de 9000 personnes lui prêtent leur concours gratuit ou rémunéré par des indemnités mensuelles.

En vue d'assurer et de faciliter la récolte et la concentration des observations quotidiennes, les Américains ont divisé le territoire de l'Union en six districts météorologiques, possédant chacun une station primaire. Chacune de ces stations concentre les données transmises par les stations secondaires du district qui lui est dévolu. Celles-ci sont au nombre de 34 en moyenne par district.

(1) La plupart des éléments de cette notice sont empruntés à une étude de MM. Manley-Bendall et H. Perrotin, publiée dans la REVUE GÉNÉRALE DES SCIENCES du 15 février 1914. - Voir aussi M. Vandevyver, Les nouvelles cartes du « Weather Bureau » de Washington, avec spécimens de la Daily weather map et de la Weather map of the Northern hemisphere du 1 mai 1914; dans CIEL ET TERRE, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE D'ASTRONOMIE, XXXVe année, no 6, juin 1914, pp. 169-172.

Les observations se font partout aux mêmes heures : 8 heures et 20 heures (temps du fuseau horaire de Washington). Elles sont expédiées sous forme de télégrammes chiffrés aux stations primaires, qui, après les avoir réduites en tableaux, les communiquent au bureau central établi à Washington. Il est à peine besoin d'ajouter que Washington reçoit aussi les informations météorologiques des services étrangers. Mais en outre, le Weather Bureau possède des stations météorologiques à lui en Alaska, aux îles Hawaï, au Japon, en Chine et aux Philippines. A côté du service météorologique proprement dit, le Weather Bureau dirige encore un réseau de stations climatologiques très important. Douze districts climatologiques se partagent le territoire des États-Unis. Chacun d'eux est divisé en 7, 8 ou 9 sections, lesquelles concentrent les observations de 4500 sousstations.

A ces informations météorologiques générales le Bureau central a joint encore un service spécial d'avertissement des tempêtes. Cent quarante et une stations établies sur les côtes de l'Atlantique, 41 stations sur les côtes du Pacifique, recueillent les nouvelles météorologiques rapportées et communiquées par les navires arrivant au port; en outre, 42 postes de T. S. F. sur la côte de l'Atlantique, 10 sur le Pacifique, 5 dans l'Alaska, et 2 à Porto-Rico reçoivent les informations venant du large et transmises par les postes de bord. A cet effet, le Weather Bureau a conclu un accord avec les grandes Compagnies de Navigation transocéanique désormais les paquebots font en mer des observations régulières à midi (heure internationale de Greenwich) et les communiquent par T. S. F. à Washington. A l'heure actuelle, 2291 observateurs marins appartenant à 24 nationalités différentes sont chargés de ces observations.

De l'avis des météorologistes américains, l'immense documentation ainsi rassemblée est encore insuffisante pour assurer la connaissance des régimes météorologiques et la prévision de leurs caprices. Toutes ces indications, en effet, sont recueillies au niveau du sol; or, c'est dans la profondeur de l'atmosphère, dans la couche de la troposphère s'étendant jusqu'à la zone des cirrus, à 10 000 mètres, qu'entrent en jeu les forces dont le conflit crève les nuages et déchaîne la tempête. La solution de l'énigme étant là-haut, c'est là qu'il faut aller la chercher.

Depuis 1902, au sommet du Mont Weather, à une altitude de 575 mètres, fut mis en service un poste de sondage de l'atmo

sphère. Le programme de cet Institut aérologique est très vaste; il s'étend à tout ce qui peut intéresser la vie de l'atmosphère : depuis les études néphologiques jusqu'à l'observation de la radiation solaire et de l'ionisation. Le poste est astreint en outre à un service journalier d'information de la haute atmosphère. A huit heures du matin, quand le vent le permet, un train de cerfs-volants Hargrave, de 6 à 14 mètres carrés de surface portante, suivant la force du vent, enlève jusqu'à une hauteur de 1500 à 2000 mètres, les appareils enregistreurs de la température, de la pression barométrique, de l'humidité de l'air et de la vitesse du vent. Par temps calme, quand le lancer des Hargrave est impossible, des ballons-sondes captifs, de 1,50 à 2 mètres de diamètre, remplacent les cerfs-volants pour cette exploration. Au cours des ascensions, les appareils sont maintenus arrêtés pendant une dizaine de minutes à différentes altitudes, afin de permettre aux enregistreurs de prendre leurs indications en régime « d'équilibre ».

Enfin, dernier organe d'information du Weather Bureau, un service de crues des grands fleuves synthétise les résultats des observations effectuées dans 450 stations, qui télégraphient. chaque jour à huit heures l'étiage actuel du fleuve, la variation du niveau des eaux depuis la veille, la quantité d'eau et de neige tombée dans la région drainée par le cours d'eau. Ces informations sont dirigées sur 60 postes primaires chargés de faire les pronostics et de les communiquer en temps utile aux riverains des régions dont ils ont la charge. Dans certaines parties de l'Union, comme la Californie et la Floride, où la culture des fruits est grandement intéressée à la connaissance des périodes de pluies et de gelées subites, le Weather Bureau organise des services locaux chargés de faire sur place des prévisions locales rigoureuses.

Cette arborescence magnifique et si abondamment ramifiée des canaux d'information de la grande météorologique américaine fait songer au système nerveux de l'organisme vivant, dont les artères, se rejoignant de plus en plus, font confluer vers le cerveau la multitude des impressions isolées recueillies à la périphérie. Il ne sera pas d'un moindre intérêt, pensons-nous, de voir avec quelle généreuse libéralité et par combien de voies inverses, l'organe central disperse ensuite vers la périphérie le flux des informations accumulées et sagement élaborées, de constater aussi quel rôle directeur et moteur important.

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