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LA

QUOTITÉ DE VIE D'UNE NATION

PAR

KILOMÈTRE CARRÉ

Nous avons publié dans le n° d'octobre 1911 de la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES (3a série, t. XX, pp. 509-524) un article intitulé: La quotité de vie d'une nation comme index unique de sa situation économique et morale. Nous nous proposons de le compléter, en utilisant pour la Belgique les données du recensement du 31 décembre 1910; elles n'étaient pas publiées quand notre article a paru. Nous indiquons en même temps le le moyen de de comparer la quotité de vie dans des pays dont les ressources naturelles sont analogues. Enfin nous faisons remarquer le peu de portée d'un autre procédé de comparaison.

La quotité de vie est le produit de la vie moyenne des habitants d'un pays à un jour donné par le nombre de ces habitants; ou si l'on aime mieux c'est la somme des années de vie de tous ces habitants au jour choisi.

La détermination du nombre des habitants des pays civilisés de l'Europe se fait maintenant avec soin par recensement, tous les dix ou tous les cinq ans.

La détermination de la vie moyenne se déduit des

données de la statistique d'une manière assez pénible, parce que ces données ne sont pas recueillies avec la précision nécessaire par les organes administratifs qui en sont chargés.

Pour la Belgique, la vie moyenne a été déterminée quatre fois seulement, en 1829, en 1856, en 1890 et en 1901. Comme nous l'avons dit dans l'article antérieur, on peut représenter par une expression algẻbrique simple, la loi d'accroissement de la vie moyenne w, pour notre pays, depuis 1829, jusqu'à l'année, par la formule

w=31,42 + (x-1829) [0,24667 -0,00068 (x - 1856)].

Pour obtenir cette formule, nous avons employé la seconde règle d'interpolation de Newton (1).

On en déduit 48,43 pour la vie moyenne en 1910. Le recensement du 31 décembre 1910 a donné pour la population de la Belgique à cette date 7 423 784 habitants.

Ce chiffre nous a permis de corriger les indications relatives à la population de notre pays obtenues au moyen des excédents du nombre des naissances sur celui des décès, de 1900 à 1910. Nous avons pu ainsi former le tableau suivant :

(1) Pour arriver à ce résultat simple, nous avons augmenté de 0,07 la valeur de la vie moyenne que nous avions trouvée pour 1901. Dans le texte du premier article, nous avons écrit par erreur + 0,00068 au lieu de - 0,00068; mais les calculs ont été faits avec la formule exacte telle que nous la donnons ici. Voici l'indication de quelques autres fautes d'impression : p. 516, la vie moyenne indiquée est celle de 1880, non de 1881; p. 521, la vie moyenne pour l'année 1903 est 47,31 et non 47,41. A la page 520, les accroissements de population de 1901 à 1909 contiennent à tort au début le nombre 64743 qui doit être barré ; les nombres qui viennent ensuite doivent être remontés tous d'une ligne ; le dernier doit être remplacé par 61870 et il aurait dû être suivi de l'excédent du nombre des naissances sur les décès en 1909, savoir 58860. L'excédent analogue pour 1910, donné dans l'ANNUAIRE DE STATISTIQUE pour 1911, page 110, est 63587.

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L'accroissement de la population en dix ans est de 730 236 hommes, donc en moyenne de 73 024. Nous disons comme en 1911: « On ne peut pas ne pas être frappé de la diminution progressive des accroissements annuels dans la dernière période. Elle provient de la décroissance du nombre annuel des naissances ». Il était de 200 077 en 1901, de 176 413 en 1910.

Au moyen des résultats précédents et des valeurs de la vie moyenne de 1900 à 1910, on trouve la quotité de vie pour ces années, savoir :

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L'accroissement en dix ans est de 46,19 millions d'années, près de 15 %, de la quotité de vie en 1900.

La Belgique, l'Allemagne, la France ont respectivement 11, 9, 14% de terres stériles, 18, 26, 16% de forêts à moitié productives, ce qui égalise à peu près entre elles les conditions économiques. L'Angleterre avec le pays de Galles est dans une situation un peu meilleure (v. Seydlitz-Oehlman, Geographie, 1908, p. 510).

Comparons ces divers pays au point de vue de la quotité de vie par kilomètre carré. On trouve ainsi les résultats suivants pour les années 1880 ou 1881, d'après des données empruntées à l'ouvrage de Leclerc (Tables de mortalité ou de survie et table de population pour la Belgique, pp. 66, 81).

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Nous ne pouvons faire la même comparaison pour ces quatre pays en 1901, parce que nous ne connaissons pas la vie moyenne à cette date en Angleterre et en Allemagne. Mais voici la quotité de vie en Belgique et en France, par kilomètre carré, en 1901.

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On ne peut pas évidemment comparer la quotité de vie par kilomètre carré de la Belgique avec celle de pays comme la Suisse, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Russie où les conditions de la vie économique sont complètement différentes. Mais on pourrait

peut-être les comparer au point de vue des accroissements annuels en pour cent de la quotité de vie.

Parmi les bases de comparaison souvent employées, il y en a une qui n'a vraiment qu'une faible valeur quand on l'applique à la fois à de petits et à de grands pays; c'est celle du commerce avec les pays étrangers (exportation, importation, transit) des uns et des

autres.

La France et l'Allemagne sont dix-huit fois plus étendues que la Belgique. Supposez-les divisées l'une et l'autre en dix-huit districts à peu près égaux en superficie à la Belgique. Pour pouvoir comparer raisonnablement le commerce de la France ou de l'Allemagne à celui de la Belgique, il faudrait évidemment ajouter aux données habituelles le commerce des dix-huit districts les uns avec les autres: on ne le fait jamais et on ne conçoit pas comment on pourrait le faire. Les comparaisons du commerce des nations grandes et petites n'ont donc guère la portée qu'on leur attribue souvent dans notre pays.

PAUL MANSION.

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