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astral. Ils méritent à ce titre une place, la dernière, dans cet article.

La seule confirmation expérimentale solide des communications électroniques entre le soleil et la terre réside, croyons-nous, dans la belle théorie des aurores boréales, amorcée par Paulsen en 1894, développée récemment par Störmer et Birkeland. Le mystérieux phénomène a fait de la part de ces savants l'objet d'une étude profonde, et il serait désormais certain que l'aurore est provoquée par l'arrivée dans notre atmosphère de nuages d'électrons expulsés du soleil lors des cataclysmes qui se révèlent, aux périodes d'activité de l'astre, par la présence des taches. Il y a en effet entre le passage des taches au méridien central du soleil et l'apparition des aurores une connection évidente et, le décalage nécessaire étant mis en ligne de compte, une coincidence remarquable. Pas parfaite pourtant; il y a des exceptions. Mais Arrhenius en a très ingénieusement tiré parti pour tenter une détermination de la densité du milieu gazeux interplanétaire. Si les électrons émis par le soleil n'atteignent pas toujours notre atmosphère, c'est, suppose Arrhenius, que dans les conditions normales, la densité du milieu interplanétaire a précisément la valeur limite qui permet encore la transmission. Dans ces conditions en effet, il suffit qu'entre le soleil et la terre s'interpose accidentellement, soit une nuée météorique, soit une région gazeuse un peu plus dense, pour que le flux ionique, quoique n'ayant perdu, dans la rencontre avec les éléments anormaux du milieu, qu'une partie minime de son énergie, ne parvienne plus jusque dans l'atmosphère terrestre. Arrhenius conclut de là que la densité du milieu interplanétaire a pour valeur 10-16 de la densité normale de l'air à la surface de la terre. La concentration en molécules dans l'espace serait ainsi de 3000 au centimètre cube, et la distance moyenne

des molécules de 0,7 millimètre. Malgré cela, les dimensions propres des molécules sont encore si petites par rapport à leurs distances mutuelles qu'un électron trouve devant lui un parcours libre moyen de un million de kilomètres avant de rencontrer un molécule. Il pourra donc, en moyenne, franchir les 150 millions de kilomètres qui nous séparent du soleil au prix de 150 collisions avec les molécules gazeuses. Or, si l'on tient compte de ceci que l'électron possède une énergie ionisante telle, qu'il peut moyennement bousculer et rompre sur son passage 12 000 molécules avant de s'arrêter épuisé, on voit qu'en abordant notre atmosphère il se présentera encore très dispos et tout prêt à jouer son rôle en faisant jaillir sur son passage et en déployant les arcs et les draperies luminescentes de l'aurore boréale.

La présence des électrons dans l'espace interplanétaire, encore confirmée par la luminescence des gaz de la couronne solaire qu'ils ioniseraient et par la faible luminescence gazeuse de la lumière zodiacale, semble actuellement généralement admise.

Nous n'avons parlé jusqu'à présent que des électrons ou ions négatifs. Les ions positifs ont une masse beaucoup plus grande, mais par contre une vitesse d'émission beaucoup moindre. Aussi, ceux qu'émet le soleil voient leur énergie épuisée bien avant qu'ils n'aient pu atteindre la terre. Ils retombent sur le soleil ou se combinent dans l'espace avec des ions négatifs, y demeurant à l'état de molécules neutres isolées.

La présence des ions dans le milieu interplanétaire est, moins encore que la présence du milieu gazeux, un obstacle ou une gêne aux mouvements des corps célestes. Les ions positifs ont une masse de l'ordre de celle de la molécule; mais, comme nous l'avons dit, ils ne peuvent s'aventurer fort loin du soleil. Les élec

trons, qui parviennent à de plus grandes distances, ont une masse ou un équivalent de masse 3600 fois plus petite que celle de la molécule d'hydrogène, 58 000 fois plus petite que celle de la molécule d'oxygène.

Dans l'électron, nous avons atteint la plus extrême division de la matière; et depuis ce fragment d'atome jusqu'aux masses énormes de certains météorites, nous avons vu représentée dans l'espace interastral toute l'échelle des grandeurs.

De l'électron, en effet, élément des courants ioniques, nous passons à la molécule, élément constitutif du milieu gazeux. Puis, franchissant la lacune intéressante qui sépare la molécule de la plus petite des particules équilibrées par la radiation, nous remontons d'une manière continue la série des dimensions, atteignant d'abord les plus grosses des particules équilibrées, où nous nous rattachons déjà aux poussières météoriques, pour arriver enfin, par un nouvel accroissement continu de masses, jusqu'aux aérolithes géants, et, par eux, jusqu'aux comètes elles-mêmes.

Au point de vue où nous nous sommes placés en écrivant cet article, les éléments divers qui, dans la conception astrophysique moderne, remplissent le « vide» où circulent les astres, font donc de l'espace interastral un milieu à réaction dynamique. Par les énergies immatérielles qu'il propage, aussi bien que par la matière pondérable qu'il tient en suspension, le milieu interastral devrait donc influer sur le mouvement des corps célestes pour les écarter de la trajectoire que leur assigne la mécanique newtonienne, explicitée dans les lois de Képler. Ces lois ne seraient donc pas l'expression rigoureuse de la vérité objective et n'en seraient qu'une approximation plus ou moins

provisoire (1). En particulier, les grandioses solutions périodiques, où se complaît la Mécanique céleste et en vertu desquelles les systèmes sidéraux semblaient devoir échapper seuls à la loi fatale qui dégrade toute énergie, seraient finalement illusoires. Le mouvement des cieux lui-même s'userait et s'achèverait un jour dans le repos. La philosophie grecque l'avait cru pourtant impérissable, comme ce qui est naturel; les premiers âges chrétiens y avaient deviné le vol jamais lassé d'esprits divins; la pensée de Descartes y lisait l'indestructibilité essentielle du mouvement; la mécanique de Newton y suivait avec complaisance les conséquences de la loi primordiale et peut-être unique de la matière. Mais les théories astrophysiques modernes, riches de l'apport des autres sciences, n'y reconnaissent plus qu'une vie qui s'alanguit et que la mort attend.

En signalant les influences qui peuvent hâter l'engourdissement des cieux, ces pages ont dû montrer aussi avec quelle infinie lenteur l'univers est poussé vers le terme fatal.

F. WILLAERT, S. J.

(1) Nous négligeons ici et nous avons négligé dans tout le cours de cet article, le point de vue de la néomécanique, aux yeux de laquelle la mécanique classique n'est qu'une mécanique limite, jamais rigoureusement réalisée. Aussi bien les idées et les théories « relativistes subissent en ce moment

une crise dont il convient d'attendre l'issue.

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LA FIÈVRE TYPHOÏDE

ET

LA VACCINATION ANTITYPHOÏDIQUE (D)

L'extension rapide de la pratique de la vaccination antityphoïdique chez les peuples civilisés; le vote récent, par le Sénat français, d'une loi rendant cette mesure préventive obligatoire dans l'armée; le nombre sans cesse croissant des personnes de toutes conditions qui s'y soumettent spontanément, au bénéfice de leur santé et de la santé publique, assurent au sujet de cette causerie, en dépit de son aridité, un intérêt d'actualité et une importance pratique que vous ne manquerez pas d'apprécier.

Vous n'ignorez pas que la fièvre typhoïde est une maladie redoutable et par sa morbidité elle multiplie les coups et par sa mortalité, elle tue souvent ceux qu'elle atteint. Chaque année, en France, on lui impute plus de 30 000 cas et environ 4000 décès.

Si elle est aujourd'hui moins fréquente et moins meurtrière qu'elle ne l'était il y a vingt ans, nous le devons certes aux progrès de la thérapeutique, qui en ont diminué la gravité, mais surtout aux efforts de la prophylaxie et aux bienfaits de l'hygiène, qui ont gran

(1) Conférence faite à l'assemblée générale de la Société scientifique, le 22 avril 1914.

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