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paraît être bien près de la limite maximum. En effet, les chenaux d'accès sont creusés à travers un terrain d'alluvion disposé de la façon suivante : 1o une couche de sable, 2o une couche d'argile molle. En draguant, on attaque la couche de sable et l'on met à nu une partie du banc sous-jacent d'argile qui, sous la pression de l'eau et du sable supérieur, déborde et remplit petit à petit le chenal dragué. On comprendra facilement que la vitesse de remplissage est proportionnelle à la surface d'attaque, et qu'il arrivera donc fatalement un moment où la profondeur maximum ne pourra être dépassée à moins de faire des frais de dragage hors de proportion avec le service rendu. D'un autre côté, il est un nouveau facteur qui viendra s'ajouter à celui que nous venons de citer.

C'est le besoin de vitesse qui se manifeste et se développera de pair avec l'augmentation de la richesse économique de la République Argentine. Nous en trouvons la manifestation dans le subside voté par le parlement fédéral en faveur d'une ligne rapide entre Buenos-Aires et l'Europe. Or qui dit grande vitesse, dit grand tirant d'eau.

Le « Deutschland », par exemple, cale 32,6 pieds, et il est probable qu'avec le temps, nous verrons mettre en ligne à destination de Buenos-Aires des navires plus rapides encore que pour New-York. En effet, une différence d'un noeud dans la vitesse actuelle ne se chiffre plus que par quelques heures dans la traversée de l'Europe aux Etats-Unis ; elle se chiffrerait par des jours dans la traversée beaucoup plus longue de l'Europe au Rio de la Plata.

Dans ces conditions, il est probable que, d'ici un certain nombre d'années, la République Argentine doive mettre à la disposition du commerce, un port en can profonde pouvant abriter des navires de gros tonnage et de grande calaison. Il n'entre pas dans le cadre de

cette étude de dire quel port aura la préférence, mais nous devons citer le fait que les lignes de chemins de fer construites dans ces dernières années, semblent converger plutôt vers Bahia-Blanca.

De toute façon cependant, il nous paraît que BuenosAires gardera son monopole de ville importatrice et de centre commercial et mondain, et que, grâce à ces deux facteurs, combinés avec une administration sage et prudente, ce port peut compter encore sur une longue suite d'années de progrès.

M. THEUNISSEN.

PASCAL

L'horreur du vide et la pression atmosphérique

Sous ce titre, dans les livraisons du 20 octobre 1907 et du 20 janvier 1908 (1), nous avons présenté une vue · d'ensemble des polémiques soulevées par les articles de M. F. Mathieu, Pascal et l'expérience du Puy-deDôme, publiés dans la REVUE DE PARIS, en 1906 et 1907. Depuis lors, un événement important s'est produit qui nous apporte de nouveaux documents de grande valeur c'est la publication, dans la collection Les grands écrivains de France, des Euvres de Blaise Pascal publiées suivant l'ordre chronologique, avec documents complémentaires, introductions et notes par MM. Léon Brunschvicg et Pierre Boutroux. Les trois premiers volumes ont paru; ils vont jusqu'au Memorial du 23 novembre 1654: ils embrassent done. la période de la vie de Pascal qui intéresse directement le débat.

Aux œuvres de Blaise Pascal, les éditeurs ont joint, non seulement les écrits de son père et de ses sœurs, mais tous les documents qui ont paru nécessaires à l'éclaircissement de sa vie et de ses travaux.

Nous voudrions extraire de l'ensemble, sans rien

(1) Nous désignerons ces articles, dans nos références, par R 1907, et R 1908.

omettre d'essentiel, ce qui touche à la controverse que nous venons de rappeler. La tâche sera facile : M. L. Brunschvicg lui-même nous fournit le cadre à remplir et toutes les références nécessaires, dans l'introduction qui ouvre le premier volume.

Elle se partage en cinq paragraphes dont le quatrième seul Les études critiques (XX-XLVIII), intéresse notre sujet. Nous le suivrons, autant que possible, mot à mot nous citerons les textes auxquels M. L. Brunschvicg renvoie (1) et nous y joindrons des renseignements complémentaires empruntés aux introductions et aux notes disséminées dans les trois volumes. A ce travail de copiste, nous ajouterons quelques remarques, celles qui nous paraîtront utiles à l'interprétation des documents.

I

L'invention de l'expérience du Puy-de-Dôme

Après avoir rappelé d'ensemble les principaux secours qu'ont fournis aux éditeurs des Euvres de Blaise Pascal les travaux des érudits et des critiques, M. L. Brunschvicg aborde l'histoire des expériences du vide (2).

«La question de la part de Descartes dans l'invention de l'expérience du Puy-de-Dôme, dit-il, avait été soulevée par les historiens du XVIIe siècle, mais sans qu'ils se soient défendus suffisamment contre la contagion de ces passions rétrospectives qui nous paraissent aujourd'hui si puériles... Au XIXe siècle, l'histoire de la science a été comprise d'une toute autre façon. »>

M. L. Brunschvicg cite, « comme un rappel au véri

(1) Moins les passages visés des articles de M. Mathieu, dont nous n'avons gardé que les références.

(2) OEuvres de B. Pascal, t. I, Introd., pp. XXII et suivantes.

table esprit philosophique, la page où Cournot apprécie le service que l'Ecole de Florence avait rendu à la science en expliquant le jeu des pompes et en inventant le baromètre (1).

La science est l'œuvre des générations successives et des groupes associés, poursuit M. Brunschvicg. Il n'est pas d'oeuvre, fût-ce les Principes mathématiques de la Philosophie naturelle ou la Méthode des fluxions, qu'un adversaire passionné ne pourra se croire autorisé à traiter de pot-pourri; c'est ainsi que l'on a cru avoir diminué le génie de Pascal lorsqu'on s'est enfin aperçu qu'il n'avait pas été le premier à revendiquer les droits de la raison et de l'expérience en matière de recherche scientifique, ou qu'il n'avait pas inventé le baromètre, ou qu'il n'avait pas été le seul en France à poursuivre les expériences du vide. Une ignorance, fort excusable, avait substitué le seul Pascal au groupe parisien ou même européen dont il était devenu pour la postérité le plus illustre représentant; inconsciemment on a été tenté de rejeter sur Pascal la faute de sa propre ignorance. Mais en fait la proles sine matre creata, qui est un miracle pour le vulgaire, est une monstruosité pour le philosophe. La conception philosophique ou, comme on a pris l'habitude de dire pour préciser davantage, la conception sociologique de l'histoire, ramène la production scientifique à ses conditions naturelles et humaines. Loin de diminuer l'œuvre individuelle, elle la grandit de toute la perspective du passé, de tout le prolongement d'avenir qu'elle sait y rattacher. En tout cas, pour aborder un débat particulier qui a soulevé tant de passions et suscité tant d'erreurs (et il importait d'en prévenir le lecteur qui veut être renseigné dès maintenant sur l'esprit de notre édition), cette conception philosophique ou sociologique sera la seule qui permettra d'éviter l'étroitesse et la partialité, de comprendre à la fois l'impression de Pascal sur Descartes et l'impression de Descartes sur Pascal,... la seule enfin qui donne l'espérance d'échapper au bruit assourdissant de l'éloquence judiciaire » et d'atteindre dans le maniement des textes le désintéressement et la pénétration nécessaires à l'intelligence de la vérité historique.

» A cet égard, les deux articles publiés par M. Adam dans la

(1) Cournot, Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes, 1872, t. I, p. 290.

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