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BIBLIOGRAPHIE

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une belle occasion de mettre en relief de telles qualités d'exposition; on a pu les louer déjà dans les volumes précédemment parus ; mais en aucun elles ne s'affirment avec plus d'éclat que dans celui de M. Nadal, qui mérite d'être cité comme un modèle.

Afin de ne rien omettre, dans les limites qui lui étaient assignées, de ce qui peut intéresser la locomotive moderne, l'auteur a pris hardiment son parti de réduire au minimum les développements historiques et la description des systèmes éphémères; une courte mention par ci par là, et cela suffit. En revanche, rien n'a été laissé de côté des enseignements utiles à l'ingénieur d'aujourd'hui, enseignements rendus plus vivants par l'étude et la comparaison des procédés appliqués dans les divers pays.

Le volume se divise en cinq chapitres, les trois premiers descriptifs (chaudières-roues, chassis, suspension - mécanisme), les deux autres consacrés aux phénomènes dont la locomotive est le siège (mouvement et stabilité - puissance et rendement).

Après l'appréciation d'ensemble que nous venons de donner de l'ouvrage, nous en signalerons quelques points qui se recommandent par leur originalité. C'est ainsi qu'au Chapitre I, l'auteur a résumé dans les §§ 20 et 21 le résultat de ses recherches personnelles sur la combustion et la vaporisation dans les chaudières, recherches qui avaient pour but de dégager des essais de locomotives faits à l'Exposition de St Louis, dans le laboratoire installé par la Pensylvania Railroad, la réponse à la question suivante: pourquoi le rendement des chaudières de locomotives diminue-t-il quand l'intensité de combustion, c'est-à-dire le poids de combustible brûlé par mètre carré de grille, augmente? Cette question, qui se posait naturellement à la suite du fait constaté par les ingénieurs américains, n'avait pas été résolue par eux. Se rencontrant en cela avec un ingénieur anglais M. Lawford H. Fry, dont les recherches (publiées alors que son ouvrage était en cours d'impression) sont complètement indépendantes des siennes, M. Nadal arrive à la conclusion que cette diminution de rendement est due, pour la majeure partie, à la non-combustion des hydrocarbures.

Dans les deux derniers chapitres, les questions traitées que, pour la plupart, on alourdissait bien inutilement jusqu'ici par des considérations plus ou moins étrangères, sont présentées sous une forme nouvelle, simplifiée. Des paragraphes entiers sont le fruit des recherches personnelles de l'auteur.

En ce qui concerne la circulation en courbe, il a simplifié et

complété les théories antérieures et revisé certaines erreurs assez répandues, notamment au sujet de la tendance au déraillement.

C'est à propos des oscillations d'un véhicule sur ses ressorts que M. Nadal a, plus particulièrement encore, apporté sa contribution personnelle à l'étude rationnelle des locomotives. C'est, on le sait, lui qui, le premier, est parvenu à établir la théorie mathématique de ces oscillations, parue en 1896 et 1897 dans les Annales des Mines et les Annales des Ponts et Chaussées. Il donne ici (§§ 53, 54 et 55) un excellent résumé de cette théorie pour en faire l'application à quelques types modernes de locomotive. Depuis lors, MM. Herdner et G. Marié ont apporté d'importantes contributions à cette théorie, le dernier surtout qui a découvert la loi de l'amortissement des oscillations des ressorts à lames. Mais, tandis que M. Marié a fait usage d'une méthode géométrique, élémentaire, il est vrai, mais longue et dont l'application devient parfois peu correcte (par exemple, en ce qui concerne les réactions latérales à l'entrée et à la sortie des courbes), M. Nadal traite la question par le calcul de façon beaucoup plus rapide et plus précise. A titre de particularité digne d'être retenue, notons qu'il établit rigoureusement que, contrairement à une opinion, d'allure au reste assez paradoxale, qui s'était répandue chez quelques ingénieurs, la surélévation du centre de gravité n'est nullement avantageuse au point de vue de la stabilité.

Dans le dernier chapitre, l'auteur se sert surtout des expériences qu'il a, depuis six ans, poursuivies sur une série de types de locomotives, et qui apparaissent comme une sorte d'application de ses recherches théoriques antérieures sur les pertes de vapeur par condensation sur les parois métalliques. Les expérimentateurs qui l'ont précédé dans cette voie, ne possédant que des connaissances insuffisantes sur cette question des condensations, n'avaient pu décomposer en leurs éléments les résultats trouvés relativement à la consommation de vapeur, ni, par conséquent, expliquer de façon satisfaisante les motifs des variations de ces résultats. C'est là notamment une des raisons pour lesquelles a existé pendant longtemps une grande diversité d'opinions relativement au compoundage dont l'effet est précisément d'atténuer ces condensations qu'on connaissait mal. Ces diverses questions sont analysées par M. Nadal de façon vraiment lumineuse; on sera frappé notamment de la façon précise dont il apprécie les avantages et les inconvénients des machines compound.

Ainsi que l'auteur l'indique lui-même, les principales lignes de l'exposé relatif aux locomotives à vapeur surchauffée sont, en grande partie, empruntées aux Allemands qui ont été les premiers à appliquer ce nouveau système.

Il serait difficile, croyons-nous, de trouver un ouvrage plus condensé qui fût mieux adapté à la fois aux besoins de l'étudiant et à ceux du praticien.

PH. DU P.

IX

ARTILLERIE DE CAMPAGNE, par le lieutenant-colonel J. PALOQUE, Professeur à l'École supérieure de guerre. (Ouvrage faisant partie de la Bibliothèque de mécanique appliquée et génie de l'Encyclopédie scientifique). Un vol. in-18 jésus de 427 pages. Paris, Doin, 1909.

A ceux qui s'étonneraient de voir l'Encyclopédie scientifique réserver une assez large place, dans sa Bibliothèque de mécanique appliquée et génie, à la technique militaire, on pourrait faire remarquer qu'elle répond ainsi au besoin nouveau qui pousse la partie pensante de chaque nation à vouloir connaître et apprécier les éléments de sa puissance militaire. Une telle tendance, en pleine période de paix, aurait lieu de surprendre si, conformément à sa définition, l'état de paix était la situation tranquille d'un peuple vivant amicalement avec tous ses voisins, sans arrière-pensée, n'ayant rien ni à leur envier ni à en redouter et dépensant toutes ses énergies physiques pour le seul accroissement de son bien-être matériel. Mais les événements les plus récents sont loin, il faut en convenir, d'acheminer l'Europe vers un pareil état. Qui n'a perçu, au contraire, la brutale révélation de l'imminence des plus graves conflits? En dépit de nos siècles de civilisation, en dépit des belles théories de nos apòtres du pacifisme, qui ne sent que la guerre reste possible et même seule capable de solutionner certains problèmes par trop irritants?

De là ce mouvement d'idées qui entraine manifestement la masse du public à se renseigner d'une façon de plus en plus précise sur l'armée et sur les outillages qui permettraient au pays de défendre son sol ou d'imposer le respect de ses droits,

III SÉRIE. T. XV.

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et, par voie de conséquence, pour l'Encyclopédie scientifique, l'obligation d'aborder la technique militaire à côté de celle du génie civil.

Dans cet ordre d'idées, le livre du lieutenant-colonel Paloque sur l'artillerie de campagne nous apporte les plus grandes clartés, et c'est bien au grand public qu'il s'adresse en même temps qu'au monde militaire. Sa lecture s'imposera à quiconque voudra aborder les hautes études de guerre.

L'auteur, doué d'un remarquable sens philosophique, s'est, au reste, efforcé de guider le lecteur non initié en n'exigeant de lui que le minimum d'effort, tout en évitant ce qui eût pu sembler inutile ou trop élémentaire aux spécialistes mêmes.

Après un rapide mais saisissant coup d'œil sur le passé, où il suit pas à pas les transformations du matériel et l'évolution des idées sur son emploi à la guerre, le lieutenant-colonel Paloque passe à l'étude des outillages modernes. Le but poursuivi dans l'établissement d'une arme est, avant tout, de la rendre efficace. L'auteur commence donc par démêler de quels éléments se compose cette efficacité, et c'est l'étude de ces divers éléments tenant au projectile, à la bouche à feu et au personnel qui le conduit à examiner, dans un ordre logique et, en quelque sorte, naturel, toutes les questions les plus intéressantes qui s'agitent en ce moment en matière d'artillerie. Cet examen ne va naturellement pas sans une comparaison entre diverses solutions émanant de différents pays, et il convient de noter que la critique de l'auteur tend à mettre en évidence l'avance gagnée, selon lui, et conservée jusqu'à ce jour par l'artillerie française sur celle des autres pays.

Abordant l'étude théorique et expérimentale du tir de l'artillerie, l'auteur commence par résumer, sous une forme remarquablement simple et claire, les notions empruntées au calcul des probabilités sans lesquelles, sur ce sujet, les idées restent fort confuses. L'examen des effets du tir de l'artillerie le conduit à nombre d'observations intéressantes et d'aperçus nouveaux qui pourront être matière à utile réflexion pour les spécialistes.

Le lieutenant-colonel Paloque se demande ensuite quelle est l'organisation la plus rationnelle à donner à l'artillerie pour accroître son rendement et assurer son harmonieuse liaison avec les autres armes. Cette question, toute d'actualité, est traitée de façon pour ainsi dire définitive dans un chapitre spécial où l'on trouvera notamment un exposé saisissant du problème, aujourd'hui si vivement débattu, de la batterie à 6 ou à 4 pièces, cette

dernière, pour des motifs très finement analysés, ayant la préférence de l'auteur.

Les points de vue les plus élevés en matière d'artillerie sont enfin abordés dans un dernier chapitre réservé à l'artillerie dans la bataille. Le sujet y prend toute son ampleur, et le lecteur, sous l'impression puissante de « la prochaine bataille » du général Bounal, y suit l'action de l'artillerie en liaison intime et concordante avec les autres armes : il y apprécie définitivement le rôle et l'importance de cette arme, et il en constate les effets sur les grandes masses de troupes et jusque dans le cœur même du soldat isolé. En développant ces intéressantes considérations, le lieutenant-colonel Paloque a fait la preuve que, chez lui, le psychologue est à la hauteur du technicien.

Le livre se termine par une annexe où se trouve résumé, de façon bien nette, l'état de la question du matériel d'artillerie des principales puissances.

C. B. G.

X

FORTIFICATION CUIRASSÉE, par L. PIARRON DE MONDESIR, Lieutenant-Colonel du Génie breveté, Professeur à l'École supérieure de guerre (Ouvrage faisant partie de la Bibliothèque de mécanique appliquée et génie de l'Encyclopédie scientifique). Un vol. in-18 jésus, de 370 pages. - Paris, Doin, 1909.

L'ouvrage du lieutenant-colonel de Mondesir, dont la présence dans l'Encyclopédie scientifique se justifie par les mêmes raisons qui viennent d'être invoquées pour celui du lieutenant-colonel Paloque, fait, en quelque sorte, pendant à ce dernier, de même qu'à l'École supérieure de guerre de Paris se correspondent les enseignements des deux savants officiers.

Ce volume sur la Fortification cuirassée se divise, tout d'abord, en deux parties distinctes relatives l'une à l'évolution au XIX siècle, l'autre au présent.

La première débute par un coup d'oeil d'ensemble sur les idées directrices qui, à partir de 1815, se firent jour chez les ingénieurs des diverses nationalités et que vinrent successivement influencer les inventions de l'artillerie rayée, de la fusée à double effet, des explosifs brisants et du canon à tir rapide.

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