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l'activité du mouvement commercial entre Anvers et BuenosAires permettent de mesurer l'importance des relations que depuis bon nombre d'années déjà nous entretenons avec la grande République de l'Amérique latine. Si ce pays autrefois déconsidéré est arrivé rapidement au degré de prospérité que lui envient ses voisins, il le doit au concours des capitalistes étrangers, mais aussi à l'énergie, à la perspicacité et au talent de quelques citoyens illustres. Grâce à leur travail persévérant et éclairé, à leur souci de l'honneur national, à leur largeur de vues, ils parvinrent à garantir la productivité des capitaux et à leur asssurer une large rémunération. L'Argentine a perdu en juin dernier un de ses hommes d'affaires les plus connus et les plus appréciés, M. Ernesto Tornquist. Né en 1842 à Buenos-Aires, d'un père nord-américain de souche suédoise et d'une mère argentine, il présentait ainsi dans sa personne un raccourci de la nationalité argentine déjà alors mi-latine et mi-saxonne. « Cette fusion du génie et du charme latin avec l'énergie et la ténacité des peuples du Nord en fit un homme très apte aux affaires, sans raideur, plein de sens pratique, très ouvert au progrès et déterminé à tenir sa place dans un siècle où l'argent est le grand instrument de domination. » Dans une brochure d'une cinquantaine de pages, M. Tilmant nous retrace à grands traits la carrière de ce business-man infatigable qui fut le « vivant symbole de la force de caractère, de la studieuse habileté, de la ténacité inlassable mais souple que requiert le grand commerce ». De modeste employé il devint grand propriétaire, grand industriel, grand financier; self-made man, qui avant tout et après tout n'a été qu'un commerçant, il a plus fait pour l'avancement et l'expansion, de son pays que maint personnage politique n'oserait ambitionner. Compagnies agricoles, établissements de crédit, entreprises industrielles, finances publiques, l'activité d'Ernesto Tornquist est débordante. Les quelques pages de la brochure nous montrent comment il réussit à aider l'élite de ses concitoyens à faire entrer son pays dans une ère de prospérité inouïe ». Ces pages donnent au lecteur un intéressant aperçu de l'immense champ d'action où se déploya l'activité de Tornquist, et, tout en plaçant dans son cadre cette personnalité tranchée du brasseur d'affaires, l'auteur a semé dans son récit d'assez abondants détails sur la caisse de conversion et le problème monétaire, les conditions de l'élevage et de l'agriculture, la formation de la dette publique etc. La biographie condensée qu'il offre au public, ou plutôt la description des principales entreprises commerciales

et financières d'Ernesto Tornquist, présente pour tous ceux qu'intéresse l'expansion nationale une agréable et instructive lecture.

C.

XVIII

QU'EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE? - Leçon d'ouverture du Cours de Philosophie, par l'abbé CHARLES SENTROUL, docteur en philosophie, agrégé à l'Université de Louvain. Une brochure de 40 pp. Duprat, S. Paulo (Brésil).

M. l'abbé Sentroul a été appelé à inaugurer la chaire de philosophie tout récemment créée à l'université de Saint-Paul par la Faculté libre de philosophie et lettres.

La leçon d'ouverture annonce un enseignement large, sincère et progressif. M. Sentroul croit à la perennis philosophia; il contribuera, pensons-nous, à en accréditer l'idée et à montrer qu'à travers les fluctuations et les oppositions des systèmes l'esprit humain poursuit une même philosophie, toujours plus saine et plus compréhensive. Le souci de l'histoire, où les systèmes prennent corps, l'absolue sincérité dont M. Sentroul se réclame à nouveau et qui lui a valu de se faire couronner il n'y a pas longtemps par les adversaires de sa philosophie -- donneront à sa profession de foi scolastique une réelle autorité, d'autant plus grande qu'ils lui permettront de démontrer qu'il suffit de ne pas arrêter le grand courant philosophique d'Aristote et de saint Thomas pour le voir absorber sans effort les progrès réels de la philosophie moderne.

Nous n'analyserons pas en détail la leçon d'ouverture. Contentons-nous d'y relever cette idée, à la fois ancienne et bien moderne la philosophie est la science de l'unité, elle tend à donner à la connaissance universelle la synthèse parfaite et justificatrice d'elle-même; commencée par l'homme, elle ne saurait s'achever qu'en Dieu; elle ne connait pas d'hétérogénéité radicale partie des sens, elle conserve à chaque étape de notre ascension sa valeur propre et n'en rejette aucune; elle est la science de l'être, auquel tout participe, mais qui ne trouve sa vraie signification qu'en Dieu.

M. Sentroul continuera les traditions de l'Institut de Louvain, auquel il appartient, et lui fera honneur.

L. S.

REVUE

DES RECUEILS PÉRIODIQUES

BOTANIQUE ÉCONOMIQUE

Les richesses du Brésil. Parmi les richesses végétales brésiliennes, se classent en premier lieu les plantes caoutchoutifères. Comme on le sait, les plantes productrices de caoutchouc sont nombreuses au Brésil et certaines d'entre elles, telles les Hevea et les Manihot, ont été introduites dans la plupart des régions tropicales, et il n'est pas impossible même qu'un jour viendra où des plantes caoutchoutifères brésiliennes donneront le meilleur rendement en dehors de leur pays d'origine. Le caoutchouc produit par l'Herea arrive sur les marchés en quatre qualités principales: fina, entrefina, grossa et sernamby. Les trois premières dénominations désignent suffisamment la nature de la qualité, la dernière est constituée par les déchets de la coagulation, par ce qui est raclé au fond des récipients, des écorces des arbres, etc. La production et l'exportation ont augmenté, et même, dans ces derniers temps, la forte proportion de caoutchouc exportée pour les divers ports brésiliens s'est maintenue très élevée.

Depuis 1827 cette exportation se chiffre ainsi :

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L'Amazonie, véritable patrie des Hevea, est celui des États brésiliens qui produit le plus de caoutchouc d'Herea ou de Para, en 1907 il en a produit à lui seul 14 731 757 kilos.

A côté des Hevea, il y a parmi les producteurs de caoutchouc des Sapium, des Castilloa, des Manihot, etc. dont l'étude scientifique est loin d'être terminée; chaque voyage botanicoéconomique fait dans l'intérieur de forêts ou de plaines irrégulièrement boisées, fait découvrir des essences nouvelles dont plusieurs ont déjà été démontrées très utiles pour le commerce mondial.

C'est ainsi, par exemple, que le caoutchouc connu sous le nom de Ceara et considéré longtemps comme le produit du seul Manihot Glaziorii, provient suivant son origine géographique de plusieurs espèces. Les États de Ceara, Piauhy et Bahia recèlent des types spécifiques très différents les uns des autres, comme l'a fait voir le botaniste explorateur allemand Dr Ule (1).

Après le caoutchouc il faut citer le café, au sujet duquel on pourra trouver dans le travail de M. Lalière, professeur à l'Institut commercial d'Anvers, des données intéressantes.

D'autres plantes utiles peuvent être pour le Brésil une source de notables revenus, par exemple, les fibres. Le cotonnier peut être cultivé dans plusieurs régions et il existe à l'état indigène de nombreuses plantes dont les fibres corticales sont exploitées, mais mériteraient de l'ètre sur une plus vaste échelle. Les Urena lobata, riumfetta semitriloba sont exploitées actuellement sous le nom d'Aramina, et déjà, dans les environs de Saint Paul, 5000 hectares sont cultivés en ces plantes. On peut obtenir des fibres de 270 de long et de 1000 à 1200 kilos de fibres par hectare.

Il est regrettable que ces deux plantes, qui existent aussi en Afrique tropicale centrale, n'y soient pas encore cultivées; des essais ont été entrepris dans les colonies allemandes et y ont donné d'excellents résultats, on espère même pouvoir commencer d'ici peu la culture rationnelle.

L'ouvrage publié par le « Centre Industriel du Brésil » auquel nous avons déjà renvoyé plus haut, insiste spécialement sur le chanvre brésilien ou Canhamo brasiliensis Perrini » dont la plante productrice est encore mal connue. M. R. da Trindade, attaché au Commissariat du Brésil à Anvers, a analysé cette fibre qui supporte des tractions de 10 à 11 kilos, alors que les

(1) Voyez dans un ouvrage récent : Le Brésil. Ses richesses naturelles, ses industries. Rio de Janeiro, M. Orosco et Cie, des indications étendues sur le commerce brésilien du caoutchouc.

fibres du lin n'ont pas résisté à 7 kilos et celles du chanvre à 10 kilos (1).

Près de Rodero, M. Perrini a installé une culture de cette plante; 100 hectares donnent en trois récoltes 200, 120 et 60 tonnes soit 380 tonnes de fibres de première qualité et 1000, 810, 405 soit 2215 tonnes de fibres de qualité inférieure, de racines et de déchets ligneux.

Parmi les plantes textiles on peut, jusqu'à un certain point, citer le piassava, produit par les faisceaux de fibres de palmiers. C'est dans les États de Bahia et d'Amazonas que la production des piassavas est le plus considérable, elle atteignait pour le Brésil entier, en 1907, plus de 1 300 000 kilos.

En 1906, la production qui était de 1 373 528 kilos se répartissait :

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Le mute ou thé des Jésuites est un autre produit brésilien dont l'exportation a encore augmenté dans ces derniers temps, mais c'est surtout vers les pays limitrophes que l'exportation a augmenté dans une forte proportion; vers l'Europe elle a plutôt diminué; l'Européen n'emploie guère ce thé qui parait cependant posséder des propriétés nourrissantes et stimulantes, il remplacerait, croit-on, avec avantage, le thé noir dont il posséde les propriétés sans en avoir les inconvénients.

Parmi les cires végétales plus ou moins nombreuses, une, celle de Carnauba a surtout de l'importance et se trouvait exportée en 1906 à une quantité de 2559 247 kilos et en dix mois en 1907 on comptait une exportation de 2 649 858 kilos. C'est de la surface de la feuille de ce Carnaubeira ou Copernicia cerifera que l'on enlève la cire. Pour recueillir cette cire on coupe les feuilles jeunes, on les fait sécher et on les bat; cent de ces dernières produisent en moyenne 1 kilo 500 de cire, et dans de bonnes conditions ces cent feuilles, production annuelle d'un de ces palmiers, pourraient produire jusque 6 kilos de cire. Cette cire a beaucoup d'analogie avec la cire d'abeille et peut être employée aux mêmes usages. Dans le nord du Brésil, on en fabrique des bougies.

(1) Voyez le Brésil, loc. cit. p. 191 et R. da Trindade: A fibra de Canhamo bresiliensis, Perrini. Saint Paul, 1908.

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