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LA GENÈSE

DU

TRANSATLANTIQUE MODERNE

I

APERÇU HISTORIQUE DU DÉVELOPPEMENT
DE LA NAVIGATION A VAPEUR SUR L'ATLANTIQUE

L'idée d'appliquer à la propulsion des navires la force motrice de la vapeur, parait être aussi ancienne que l'invention de la machine à vapeur elle-même. Les essais de Papin remontent au début de l'année 1700; ils n'eurent d'ailleurs aucune suite et il est superflu de s'y arrêter. On essaya aussi, vers le milieu du xvire siècle, d'appliquer à la navigation la machine Newcomen; mais ce n'est qu'après 1780, lorsque James Watt eut perfectionné sa machine à double effet, que les efforts des inventeurs commencèrent à donner des résultats plus sérieux et permirent d'espérer un succès certain.

En 1801, Symington, en Ecosse, guidé par des essais faits antérieurement avec le concours de Miller et de Taylor, construisit un remorqueur, le Charlotte Dundas, qui fonctionna pendant quelque temps sur le canal de la Clyde et du Forth. En 1812, le Comet, de Henry Bell, inaugura un service régulier pour passagers entre

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Le Mauretania filant 26 noeuds (48 km. à l'heure).

Une description très complète des aménagements du Mauretania a paru dans THE SHIPBUILDER, Novembre 1957. Nous devons à l'obligeance des éditeurs plusieurs des clichés qui ont servi à cet article.

Glasgow et Greenock, sur la Clyde. L'expérience réussit et, à partir de ce moment, les progrès furent rapides et continus en 1814 on signale l'existence, en Angleterre, de cinq steamers naviguant régulièrement; en 1820 il y en a trente-quatre.

Vers la même époque, l'Américain Fulton s'occupait de la question en France. En 1803 il fit, sur la Seine à Paris, des expériences avec un bateau de 20 mètres de longueur auquel il réussit à imprimer une vitesse de plus de 4 km à l'heure. Malgré ce succès, l'expérience n'attira guère l'attention: Fulton ne trouva pas auprès du premier consul l'appui qu'il cherchait. Il quitta la France pour se rendre en Angleterre, visita, dit-on, les chantiers de Symington, puis rentra aux ÉtatsUnis. Il y construisit, en 1806, le Clermont, avec lequel il atteignit une vitesse de 5 milles, soit plus de 8 km à l'heure. Les principaux éléments de sa machine venaient d'Angleterre, des ateliers de Boulton et Watt, constructeurs de la machine de Symington. Le grand mérite de Fulton et la cause de son succès furent d'avoir entrepris l'étude du problème de la navigation avec science et méthode: il comprit que pour arriver à un résultat pratique il fallait recourir à des appareils de propulsion plus puissants que ne l'avaient fait ses devanciers, notamment John Fitch, qui déjà avait fait des essais à Philadelphie, vingt ans auparavant.

Le succès du Clermont inaugura, en Amérique, l'ère de la navigation à vapeur, et ses progrès y furent bien plus rapides que sur l'ancien continent. C'est que les circonstances étaient singulièrement favorables à ce mode de propulsion dans ce pays neuf, où d'immenses fleuves, au cours sinueux et instable, étaient les seules voies de pénétration vers l'intérieur. Le « steamboat», quelque imparfait qu'il fût, en rendant la navigation indépendante de la direction du vent et de l'existence de chemins de halage, ouvrait à la colonisa

tion et au commerce d'immenses et riches plaines restées jusqu'alors pour ainsi dire inaccessibles. D'autre part, les forêts vierges fournissaient sans peine le combustible nécessaire. Aussi, nombreux furent ceux qui se consacrèrent avec ardeur au développement de la nouvelle invention, et, parmi eux, le colonel John Stevens et son fils Robert se distinguèrent tout particulièrement. Un exemple montrera avec quelle rapidité la navigation à vapeur se développa aux Etats-Unis. Le premier steamer qui navigua sur le Mississippi fut le New Orleans, construit à Pittsburg en 1811; il mesurait 42 m de long sur 9 m de large, et avait coûté près de 200 000 francs. Dix ans plus tard, le nombre des steamers sillonnant le grand fleuve s'élevait à 70 et, en 1831, Stevens en signale 348.

Cependant la navigation à vapeur n'est encore qu'à ses débuts : la machine est lourde et encombrante, elle consomme, par cheval-heure, cinq à six fois autant de combustible qu'une machine moderne. Aussi fallut-il l'imperturbable confiance d'un Américain pour songer, dès cette époque, à s'appliquer à la navigation transatlantique. L'essai fut fait en 1819 par le Savannah, qui quitta le port du même nom le 22 mai en route pour l'ancien Monde. Le Savannah était un nouveau voilier de 350 tonnes, de 40 m de longueur, que les armateurs avaient fait munir d'une machine à vapeur d'environ 90 chevaux, actionnant deux roues à aubes démontables en cas de gros temps. Le résultat ne fut guère encourageant la machine ne fonctionna que pendant une faible partie de la traversée; le navire n'arriva à destination que grâce à l'ample voilure dont il était muni, et après un voyage de vingt-neuf jours et demi. A son retour en Amérique, la machine fut enlevée et le navire acheva sa carrière comme voilier.

D'autres tentatives du même genre furent faites de temps en temps, chaque fois que de nouveaux progrès

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