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Lorsque Hittorf découvrit, en 1868, les rayons cathodiques, on vit renaître à leur sujet la lutte entre les systèmes de l'émission et des ondulations. Pour expliquer ces nouveaux rayons, en effet, quelques physiciens recoururent au mouvement vibratoire de l'éther, mouvement transversal, comme pour la lumière, ou mouvement longitudinal. D'autres y virent les trajectoires de particules matérielles électrisées lancées par la cathode. Cette fois, le système de l'émission triompha: tout le monde s'accorde aujourd'hui à accepter l'hypothèse balistique qui rend bien compte des phénomènes observés et dont les prévisions ont été jusqu'ici confirmées. Mais la discussion reste ouverte sur la nature, matérielle ou purement électrique, des particules cathodiques.

Il faut en dire autant des « rayons canaux » et des rayons des substances radio-actives: leur mécanisme est tout matériel; ils n'ont de commun avec les ondes lumineuses, ni la structure, ni la périodicité, ni la vitesse de propagation. Ils relèvent de la théorie de l'émission.

Les objets bombardés par les rayons cathodiques, émettent à leur tour des radiations nouvelles, les rayons X, découverts par Röntgen en 1895. Leur vitesse de propagation paraît identique à celle de la lumière, ce qui rend invraisemblable, sinon inadmissible, l'hypothèse d'une émission matérielle. On y a done vu de prime abord des vibrations à longueurs d'onde infimes, se rangeant très loin dans l'ultra-violet ; mais en serrant de près la vérification expérimentale de cette hypothèse, on s'est heurté à des difficultés et il a fallu lui enlever ce qu'elle a de trop précis. L'opinion généralement adoptée est celle qu'ont émise les physiciens anglais G. Stokes et J. J. Thomson : les rayons X, un peu comme les ondes indépendantes de l'optique d'Huygens, résulteraient d'une suite incohé

rente de perturbations de durée très courte relativement. à celle des vibrations lumineuses, de pulsations isolées se propageant au sein de l'éther sans caractère périodique. L'absence de périodicité entraîne celle de réflexion, de réfraction, de diffraction, de polarisation; or c'est précisément cet ensemble de propriétés négatives qui caractérisent les rayons Röntgen.

On le voit, le rôle confié à l'éther lumineux est très chargé. Nous montrerons qu'il s'alourdit encore et change d'aspect en étudiant l'éther électromagnétique. Mais sans attendre ce complément d'information, et pour en préparer l'exposition, il convient de résumer rapidement les pages qui précèdent et d'en tirer une conclusion.

L'observation a fait découvrir, entre les éléments de fait, directement observés et constatés, des phénomènes lumineux, des rapports constants que traduisent les lois expérimentales. On ne s'en est pas contenté.

La certitude que la nature est ordonnée et la conviction qu'elle est intelligible, ont invinciblement dirigé l'effort de la pensée vers une synthèse plus élevée : les lois expérimentales groupent les faits isolés; les théories rattacheront ces lois elles-mêmes à des principes

communs.

Le recours aux hypothèses que ce travail a exigé n'a pas eu simplement pour but, dans la pensée de ceux qui s'y sont livrés, de « fixer les idées » en des symboles intuitifs auxquels ils n'auraient attribué aucune valeur réelle; ni même de permettre uniquement le développement de théories de groupement, éminemment utiles comme instruments de travail et de recherche; mais bien de chercher à deviner, à comprendre, à expliquer la nature, à atteindre la réalité même, à savoir enfin ce qu'est la lumière.

Ces hypothèses se sont modifiées et ces théories se

sont élargies sous la pression des faits expérimentaux et des découvertes réalisées en dehors d'elles. Si elles se sont prêtées à cette extension et ont embrassé des lois expérimentales de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes; si elles ont puissamment aidé à découvrir entre tant de phénomènes divers des rapports très intimes; si elles ont parfois précédé et guidė l'observation, en annonçant que tel phénomène particulier viendrait, dans telles circonstances, s'ajouter à d'autres du même genre déjà connus; elles n'ont eu cependant aucune vertu, aucune valeur propre d'invention qui les eût rendues aptes à accroître le fonds même des vérités expérimentales.

C'est aux hypothèses mécaniques que les fondateurs de l'optique ont fait appel. C'est de là, pour eux, que devait surgir l'explication ultime des phénomènes ; et leur esprit n'était pas satisfait qu'il n'eût rencontré,dans cet ordre d'idées, une interprétation valable ou présentant des chances de le devenir.

Malgré leurs efforts pour rendre leurs théories aussi peu illogiques que possible, ils ont abouti à un éther Protée où pullulent les propriétés contradictoires : mais il n'est pas prouvé que la tâche de lever ces contradictions soit irréalisable. Fût-elle réalisée, qu'il ne s'ensuivrait nullement qu'on ait atteint la réalité.

D'autre part, ces contradictions n'empêchent pas la notion de l'éther de jouer un rôle capital et éminemment utile dans ces théories. Pour s'y prêter, elle évolue incessamment, au gré des applications qu'on en fait il n'y a peut-être pas deux physiciens qui la conçoivent absolument de la même manière; mais il n'importe l'essentiel est qu'elle nous fournisse des images fidèles des phénomènes et de fécondes synthèses.

De cet immense labeur, une conquête précieuse, définitive s'est dégagée. Sous la multiple variété des phé

III SÉRIE. T. XV.

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nomènes lumineux, subsiste quelque chose dont la nature intime nous échappe, mais dont les propriétés se révèlent en une analogie profonde et réelle :

Entre la lumière et ce mode spécial de mouvement que nous appelons une ondulation transversale, il y a identité de caractères : la lumière est un vecteur transversal periodiquement variable dans l'espace à chaque instant, le long du rayon et dans le temps — en un même point au cours du temps.

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Le contenu de vérité de cette formule est définitivement acquis. Il sort tout entier des lois expérimentales où il se trouve épars et dont cette formule est l'ultime synthèse. Les théories n'y ont rien ajouté, mais ce sont elles qui en ont recueilli et soudé les fragments, comme on extrait les pépites de leur gangue pour en former le lingot d'or pur, en construisant les hypothèses et en poussant à fond leur développement.

Ce qui est vrai des théories optiques, l'est, en général, des théories physiques: impuissantes à nous révéler la réalité en soi, elles nous la font voir per speculum in enigmate, en une image fidèle où se reflète la vérité d'ensemble des faits expérimentaux. C'est tout ce qu'elles peuvent nous donner, mais c'est beaucoup.

J. THIRION, S. J.

TYRIENS ET CELTES EN ESPAGNE

L'exploitation des richesses minérales de l'Occident fut la grande source de la prospérité des Phéniciens et leur constante préoccupation. Aucune nation n'a été comme eux mêlée au développement des autres, car, véritables parasites, ils s'enrichissaient à leurs dépens. Dans l'histoire de leurs colonies se reflète donc celle des principaux peuples contemporains: aussi est-il du plus haut intérêt de la dégager des mystères qui l'enveloppent. La tradition nous prête pour cela un précieux appui, mais elle est impuissante à résoudre les grands problèmes qui nous préoccupent. Les trouvailles archéologiques à leur tour commencent à livrer de nombreux témoins de l'activité phénicienne, et nous permettent, avec le secours des données historiques, de reconstituer le tableau d'ensemble des relations entre la Phénicie et l'Occident.

Les lecteurs de cette REVUE ont pu voir la tentative que j'ai faite pour reconstituer la période la plus ancienne de l'influence phénicienne dans l'Ouest européen, période que je fais remonter à la dernière phase de l'âge de la pierre. Depuis, les découvertes se sont multipliées, et j'ai cru pouvoir introduire une plus grande précision dans l'interprétation du rôle des Phéniciens chaque fait nouveau en fait ressortir l'importance. De plus en plus nombreuses sont les preuves de leur commerce très étendu, qui avait comme objet principal l'exportation des métaux rares : l'étain

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