Sayfadaki görseller
PDF
ePub

:

loppement propre, indépendant, et se pénétraient à des degrés divers la proportion des éléments tyriens, très forte dans le voisinage des centres d'exploitation. des étrangers, diminuait rapidement à mesure qu'on s'en éloignait. Il n'y avait pas non plus mélange de races au sens strict du mot, et les relations entre colons et indigènes n'étaient probablement pas très amicales. C'est ainsi qu'on s'explique facilement que, aussitôt apportée par les navires, la nouvelle du siège de Tyr provoqua un soulèvement général qui entraîna la ruine des colonies.

RÉSUMÉ

La première possession de l'Espagne par les Phéniciens, celle qui donna lieu aux récits et aux légendes sur ses richesses et la beauté de son climat, jusqu'à en faire le séjour des bienheureux, correspond à l'hégémonie de Sidon et au dernier âge de la pierre, du XVIo au XIIe siècle. Elle prit fin par l'invasion de peuples venus du centre de l'Europe. Les regrets que causa la perte d'une si belle colonie, durent contribuer à envelopper le souvenir de cette première possession d'une atmosphère de mystère, origine de légendes et de mythes.

Pendant l'hégémonie de Tyr, approximativement de 1100 à 600, les Phéniciens ne furent plus jamais maîtres de l'Espagne. Au début, ils ne possédaient que le comptoir de Gadir, situé sur une ile, tandis que l'intérieur de la Péninsule appartenait aux envahisseurs qui avaient introduit la civilisation du bronze.

Dans la suite, ils établirent des colonies le long de la côte; leur influence ne pénétrait pas loin à l'intérieur ; celui-ci était occupé par la race celtibère, mélange des

indigènes et de leurs conquérants et dont la civilisation était celle du centre de l'Europe à l'âge du fer.

Lors du siège de Tyr par Nabuchodonosor, les Celtibères se soulevèrent et expulsèrent les colons.

Ensuite Carthage reprit la colonisation de l'Espagne avec plus de vigueur et parvint à la reconquérir grâce à ses armées de mercenaires.

L. SIRET.

LES FEMMES DANS LA SCIENCE (1)

J'ai pour mission de vous dire la part qu'à diverses époques les femmes ont prise au mouvement scientifique.

Il ne peut être ici question de faire, même en raccourci, l'histoire de toutes les femmes de science. Un patient chercheur, de son vivant professeur de mathématiques, M. Rebière, s'est efforcé d'en réunir les éléments sous forme d'une sorte de dictionnaire biographique (2) qui m'a servi de guide pour la préparation de cette conférence.

Je me bornerai, pour ma part, à évoquer quelques figures qui m'ont semblé particulièrement représentatives, et seulement est-il besoin de le dire? parmi celles qui ont disparu de ce monde.

J'ai pensé par ailleurs que devant un auditoire dont

la curiosité intellectuelle est si vive et le sens critique si aiguisé, je ne pouvais, en conscience, laisser dans l'ombre cette question si souvent débattue : les femmes sont-elles, en général, aussi douées que les hommes pour l'étude des sciences, et, dans ce cas, est-il souhaitable qu'elles s'en occupent et dans quelle mesure ? Cette question je ne vous le cacherai pas question ne laisse pas de m'inspirer une certaine

cette

(1) Conférence faite le 30 novembre 1908 à l'Université des Annales de Paris, établissement d'enseignement supérieur pour les jeunes filles.

(2) Les femmes dans la science, par A. Rebière, 2e édition, à Paris, chez Vuibert et Nony; 1897.

inquiétude! Sur un terrain depuis si longtemps livré à 'la controverse, une controverse souvent passionnée, on ne peut guère s'aventurer sans risque. Trouver des formules qui soient de nature à contenter tout le monde est un problème, hélas, bien difficile à résoudre, surtout pour un mathématicien que les implacables déductions de la logique géométrique ont mal instruit des subtils détours par où se peut insinuer l'expression purement littéraire de la pensée.

En une telle occurrence, le moyen de m'exposer le moins possible m'a encore paru de laisser la parole à des penseurs connus, de l'un et l'autre sexe, pour essayer de dégager ensuite quelque conclusion d'ensemble de leurs dires.

Il nous faut, avant tout, établir, parmi les gens de science, une distinction fondamentale entre ceux qui contribuent à faire la science, qui sont les savants proprement dits, et ceux qui se bornent à la posséder, à qui il conviendrait de réserver la qualification

d'érudit.

Or, c'est dans cette catégorie des érudits qu'en immense majorité viennent se ranger les femmes connues pour s'être occupées de science et à qui, pourtant, l'usage a le plus souvent concédé le titre de femme savante.

C'est, en réalité, à ces érudites que pensait Voltaire lorsqu'il a dit : « On a vu des femmes très savantes, comme il en fut de guerrières, mais il n'y en eut jamais d'inventrices.» Propos qu'il ne faudrait d'ailleurs pas prendre au pied de la lettre.

Dans tous les temps, donc, on a connu des érudites. Les écoles de philosophie de l'antiquité, qui en étaient en même temps les écoles de science, ont, parmi leurs disciples, compté nombre de femmes; les noms de quelques-unes d'entre elles sont même parvenus

III SÉRIE. T. XV.

5

jusqu'à nous. La galerie de M. Rebière en contient une soixantaine. Mais ce sont plutôt là des figures légendaires qui ne sauraient, faute de temps, retenir notre attention. Arrivons tout de suite aux temps modernes.

Dès le xvr siècle, le goût des choses de l'esprit s'accuse chez les femmes. C'est le temps où la fille de Louis XII, Renée de France, Duchesse de Ferrare, faisait de l'étude de la philosophie, de la géométrie et de l'astronomie son passe-temps favori, où la sœur de François Ier, Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre, possédée par ailleurs de l'amour des belleslettres, suivait les leçons d'un maître de géométrie, où Catherine de Parthenay, Princesse de RohanSoubise, servait, en quelque sorte, de confidente mathématique à Viète, le créateur de l'algèbre

moderne.

Au XVIe siècle, la haute culture se répand assez parmi les femmes pour donner naissance au type classique de la femme savante si impitoyablement ridiculisé par Molière et par Boileau.

Mais nos deux grands satiriques s'attaquent avant tout à la femme qui, ayant plus ou moins mal digéré une foule de connaissances disparates, a la faiblesse d'en faire étalage à tout propos et même hors de propos. C'est, en réalité, moins la science qui se trouve atteinte par leurs sarcasmes que le pédantisme,

si

peu sympathique déjà chez l'homme, plus déplaisant encore chez la femme. « Une femme savante, a dit Jules Simon, n'est pas une femme qui sait mais une femme qui fait parade de sa science. »

Il convient d'ajouter que plusieurs de celles à qui la malignité publique décochait ce titre de femme savante en y mêlant, injustement peut-être, un grain d'ironie, ont su riposter, et non sans malice, aux railleries dont elles étaient l'objet. Une des plus célèbres, Mme de la

« ÖncekiDevam »