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firent médiateurs entre lui et ses adversaires, lorsqu'il leur eut promis de relever l'honneur de l'empire et la dignité du culte. Ils amenèrent un rapprochement entre l'empereur, Pepin et Louis de Bavière; Lothaire lui-même ne sut pas résister à la voix paternelle, et leur réconciliation, jointe aux bonnes dispositions des Germains en faveur de Louis, apaisa le soulèvement.

L'empereur commua en une réclusion dans des cloîtres la peine de mort prononcée contre les chefs de la révolte : ce fut autant d'ennemis pour l'avenir. Judith reprit le rang d'impératrice, après avoir attesté son innocence par un serment prêté sur les saintes reliques. Bernard demanda à prouver la sienne l'épée à la main, mais personne ne releva le gant; les trois fils rebelles retournèrent dans leurs royaumes avec le pardon de Louis.

Peu de temps après, Pepin et Bernard reprirent leurs projets ambitieux. Tous deux furent mis en jugement, et déclarés, Bernard coupable de félonie, Pepin indigne du trône. L'empire dut être partagé entre Lothaire et Charles; mais le nom du premier ne figura pas dans les actes publics, et une partialité aussi évidente pour le fils du second lit ne pouvait qu'amener la guerre. Pepin s'étant échappé insurge les Aquitains, et appelle ses frères aux armes; Wala et d'autres grands s'élancent hors du cloître, et le peuple les seconde, séduit par de belles promesses. Agobard, le meilleur écrivain du temps, fut chargé de rédiger la proclamation en accusant la cour, et en invitant chacun à combattre pour Dieu, le roi et la monarchie : Juste Seigneur du ciel et de la terre, pourquoi as-tu permis que ton serviteur l'empereur descendît à une telle négligence que de fermer ses yeux aux maux qui l'entourent, d'aimer qui le hait et de haïr qui l'aime? Selon des personnes bien instruites, il a près de lui quelques ambitieux qui veulent exterminer ses fils pour s'emparer de l'empire et se partager le royaume. Ce royaume, si Dieu n'y pourvoit, tombera aux mains des étrangers, ou sera divisé entre plusieurs tyrans (1).

Les trois frères se trouvèrent réunis près de Rothfeld dans la haute Alsace, en un lieu nommé depuis le champ du Mensonge (Lugenfeld, locus mentitus); et le pape Grégoire IV, venu

(1) AGOBARD, Liber apologeticus, apud Scriptores rer. francic., t. VI, p. 249.

823.

830.

Chauve, dont la médisance publique lui attribuait la naissance. Ils se liguèrent donc contre ce favori avec ceux qui avaient secondé dans sa rébellion Bernard, roi d'Italie, seigneurs dépouillés pour la plupart, comtes et évêques ambitieux. A leur tête était Wala, abbé de Corbie, qui voulait ou feignait de vouloir sauver le trône menacé. Ainsi se manifestait cet esprit de division réprimé avec peine jusqu'alors et qui devait finir par dissoudre l'empire.

Les deux empereurs, voyant l'orage gronder, ordonnèrent, par un ban, à tous les arimans (1) de se tenir en armes prêts à marcher pour repousser les ennemis. Des commissaires envoyés par eux dans les différentes provinces furent chargés de s'adresser aux hommes les plus influents, et de les obliger par serment à déclarer s'il était venu à leur connaissance, en ce qui concernait les comtes et les autres officiers, quelques actes contraires au bien public et à l'honneur des souverains. Des prières et un jeûne de trois jours furent ordonnés. Les évêques reçurent l'invitation de se réunir en concile pour trouver remède aux maux publics, occasionnés par la colère de Dieu contre des tyrans qui cherchaient à troubler la paix des chrétiens et à désunir l'empire.

Mais beaucoup, dans le clergé même, s'occupaient de tirer parti des troubles; les grands étaient enhardis par la peur du monarque; et, afin de déterminer ses fils eux-mêmes à faire cause commune avec eux, ils leur persuadèrent que Judith pouvait les faire dépouiller en faveur de Charles; que Bernard n'avait pas d'autre but, et qu'ils devaient délivrer leur père de la tyrannie de cet ambitieux. Ils furent écoutés; la faction grandit, et la guerre civile éclata.

Il fut facile de décider l'armée rassemblée contre les indomptables Bretons, et qui s'apprêtait malgré elle pour une expédition sans gloire ni butin, à diriger ses armes d'un autre côté. Pepin amena de l'Aquitaine ses troupes sur Orléans, ville principale de la Gaule romaine, et de là à Compiègne, où les princes s'étaient donné rendez-vous. Bernard s'enfuit dans son duché, Judith dans un couvent, et Louis arrêté fut confié à la garde de Lothaire jusqu'à ce qu'il eût été prononcé sur son sort dans l'assemblée générale.

Les moines qui lui avaient été donnés pour compagnons se

(1) Nous rappelons que c'était une certaine classe d'hommes libres.

firent médiateurs entre lui et ses adversaires, lorsqu'il leur eut promis de relever l'honneur de l'empire et la dignité du culte. Ils amenèrent un rapprochement entre l'empereur, Pepin et Louis de Bavière; Lothaire lui-même ne sut pas résister à la voix paternelle, et leur réconciliation, jointe aux bonnes dispositions des Germains en faveur de Louis, apaisa le soulèvement.

L'empereur commua en une réclusion dans des cloîtres la peine de mort prononcée contre les chefs de la révolte : ce fut autant d'ennemis pour l'avenir. Judith reprit le rang d'impératrice, après avoir attesté son innocence par un serment prêté sur les saintes reliques. Bernard demanda à prouver la sienne l'épée à la main, mais personne ne releva le gant; les trois fils rebelles retournèrent dans leurs royaumes avec le pardon de Louis.

Peu de temps après, Pepin et Bernard reprirent leurs projets ambitieux. Tous deux furent mis en jugement, et déclarés, Bernard coupable de félonie, Pepin indigne du trône. L'empire dut être partagé entre Lothaire et Charles; mais le nom du premier ne figura pas dans les actes publics, et une partialité aussi évidente pour le fils du second lit ne pouvait qu'amener la guerre. Pepin s'étant échappé insurge les Aquitains, et appelle ses frères aux armes; Wala et d'autres grands s'élancent hors du cloître, et le peuple les seconde, séduit par de belles promesses. Agobard, le meilleur écrivain du temps, fut chargé de rédiger la proclamation en accusant la cour, et en invitant chacun à combattre pour Dieu, le roi et la monarchie : Juste Seigneur du ciel et de la terre, pourquoi as-tu permis que ton serviteur l'empereur descendit à une telle négligence que de fermer ses yeux aux maux qui l'entourent, d'aimer qui le hait et de hair qui l'aime? Selon des personnes bien instruites, il a près de lui quelques ambitieux qui veulent exterminer ses fils pour s'emparer de l'empire et se partager le royaume. Ce royaume, si Dieu n'y pourvoit, tombera aux mains des étrangers, ou sera divisé entre plusieurs tyrans (1).

Les trois frères se trouvèrent réunis près de Rothfeld dans la haute Alsace, en un lieu nommé depuis le champ du Mensonge (Lugenfeld, locus mentitus); et le pape Grégoire IV, venu

(1) AGOBARD, Liber apologeticus, apud Scriptores rer. francic., t. VI, p. 249.

823.

830.

Chauve, dont la médisance publique lui attribuait la naissance. Ils se liguèrent donc contre ce favori avec ceux qui avaient secondé dans sa rébellion Bernard, roi d'Italie, seigneurs dépouillés pour la plupart, comtes et évêques ambitieux. A leur tête était Wala, abbé de Corbie, qui voulait ou feignait de vouloir sauver le trône menacé. Ainsi se manifestait cet esprit de division réprimé avec peine jusqu'alors et qui devait finir par dissoudre l'empire.

Les deux empereurs, voyant l'orage gronder, ordonnèrent, par un ban, à tous les arimans (1) de se tenir en armes prêts à marcher pour repousser les ennemis. Des commissaires envoyés par eux dans les différentes provinces furent chargés de s'adresser aux hommes les plus influents, et de les obliger par serment à déclarer s'il était venu à leur connaissance, en ce qui concernait les comtes et les autres officiers, quelques actes contraires au bien public et à l'honneur des souverains. Des prières et un jeûne de trois jours furent ordonnés. Les évêques reçurent l'invitation de se réunir en concile pour trouver remède aux maux publics, occasionnés par la colère de Dieu contre des tyrans qui cherchaient à troubler la paix des chrétiens et à désunir l'empire.

Mais beaucoup, dans le clergé même, s'occupaient de tirer parti des troubles; les grands étaient enhardis par la peur du monarque; et, afin de déterminer ses fils eux-mêmes à faire cause commune avec eux, ils leur persuadèrent que Judith pouvait les faire dépouiller en faveur de Charles; que Bernard n'avait pas d'autre but, et qu'ils devaient délivrer leur père de la tyrannie de cet ambitieux. Ils furent écoutés; la faction grandit, et la guerre civile éclata.

Il fut facile de décider l'armée rassemblée contre les indomptables Bretons, et qui s'apprêtait malgré elle pour une expédition sans gloire ni butin, à diriger ses armes d'un autre côté. Pepin amena de l'Aquitaine ses troupes sur Orléans, ville principale de la Gaule romaine, et de là à Compiègne, où les princes s'étaient donné rendez-vous. Bernard s'enfuit dans son duché, Judith dans un couvent, et Louis arrêté fut confié à la garde de Lothaire jusqu'à ce qu'il eût été prononcé sur son sort dans l'assemblée générale.

Les moines qui lui avaient été donnés pour compagnons se

(1) Nous rappelons que c'était une certaine classe d'hommes libres.

firent médiateurs entre lui et ses adversaires, lorsqu'il leur eut promis de relever l'honneur de l'empire et la dignité du culte. Ils amenèrent un rapprochement entre l'empereur, Pepin et Louis de Bavière; Lothaire lui-même ne sut pas résister à la voix paternelle, et leur réconciliation, jointe aux bonnes dispositions des Germains en faveur de Louis, apaisa le soulèvement.

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L'empereur commua en une réclusion dans des cloîtres la peine de mort prononcée contre les chefs de la révolte ce fut autant d'ennemis pour l'avenir. Judith reprit le rang d'impératrice, après avoir attesté son innocence par un serment prêté sur les saintes reliques. Bernard demanda à prouver la sienne l'épée à la main, mais personne ne releva le gant; les trois fils rebelles retournèrent dans leurs royaumes avec le pardon de Louis.

Peu de temps après, Pepin et Bernard reprirent leurs projets ambitieux. Tous deux furent mis en jugement, et déclarés, Bernard coupable de félonie, Pepin indigne du trône. L'empire dut être partagé entre Lothaire et Charles; mais le nom du premier ne figura pas dans les actes publics, et une partialité aussi évidente pour le fils du second lit ne pouvait qu'amener la guerre. Pepin s'étant échappé insurge les Aquitains, et appelle ses frères aux armes; Wala et d'autres grands s'élancent hors du cloître, et le peuple les seconde, séduit par de belles promesses. Agobard, le meilleur écrivain du temps, fut chargé de rédiger la proclamation en accusant la cour, et en invitant chacun à combattre pour Dieu, le roi et la monarchie : Juste Seigneur du ciel et de la terre, pourquoi as-tu permis que ton serviteur l'empereur descendit à une telle négligence que de fermer ses yeux aux maux qui l'entourent, d'aimer qui le hait et de hair qui l'aime? Selon des personnes bien instruites, il a près de lui quelques ambitieux qui veulent exterminer ses fils pour s'emparer de l'empire et se partager le royaume. Ce royaume, si Dieu n'y pourvoit, tombera aux mains des étrangers, ou sera divisé entre plusieurs tyrans (1).

Les trois frères se trouvèrent réunis près de Rothfeld dans la haute Alsace, en un lieu nommé depuis le champ du Mensonge (Lugenfeld, locus mentitus); et le pape Grégoire IV, venu

(1) AGOBARD, Liber apologeticus, apud Scriptores rer. francic., t. Vl, p. 249.

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