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Alice en a interdit l'usage aux habitants de Nantes, interdisant aussi de manger du poisson. Enfin, et c'est tout exprimer, les atrocités exercées par Carrier, à Nantes, ont excédé même celles du féroce Lebon, qui dépeupla trois rues d'Arras; celles de Maignet-Brutus, incendiaire de Bédouin ( V. 11 mai 1794); celles de Barras à Toulon (V. 19 décembre 1793), et même celles de ces deux tigres accouplés sur les ruines fumantes de Lyon, Collot-d'Herbois et Fouché, dit de Nantes (V. 12 octobre 1793). Jamais les hommes n'avaient été épouvantés par la révélation de semblables horreurs. Les forfaits du monstre Carrier sont si effrayants, si nombreux, qu'on est tenté de nier leur possibilité, ou d'en regarder le récit comme un conte des Mille et une Nuits, inventé aux enfers pour la satisfaction du prince des démons. Deux choses encore sont aussi peu compréhensibles, le grand nombre d'exécuteurs des ordres de Carrier, et cette lâche immobilité d'une grande population.

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Décembre 23. Cambacérés, Merlin dit de Douai, Guyton-Morveau (chimiste), etc., etc., membres du comité de salut public écrivent à l'ambassadeur de la république française en Suisse, le citoyen François Barthélemy...... «Nous te chargeons, citoyen, de déclarer à tous les cantons, que les émigrés ne cesseront jamais « d'être traîtres, et que notre juste vengeance les poursuivra par<tout où elle pourra les atteindre. »

24. Suppression de toutes les lois portant fixation d'un maximum sur les prix des denrées et marchandises. (V. 3 mai, 29 septembre 1793). 26. Rapport du décret du 26 mai 1794, portant qu'il ne serait pas fait de prisonnier sur les Anglais et sur les Hanovriens.

1795.

Janvier 3. Déclaration signée à Pétersbourg, entre l'Autriche et la Russie, touchant le dernier démembrement de la Pologne (V. 19 janvier, 25 novembre), et les lots de ces deux puissances, ainsi que le lot réservé au roi de Prusse.

19. Notification du ministre de Russie au corps diplomatique à Warsovie, exprimant qu'il n'y a plus de royaume ni de république en Pologne.

19. Occupation d'Amsterdam par l'avant-garde de l'armée de Pichegru qui en prend possession au nom de la France. Le stathouder a fui en Angleterre.

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20. Prise de la flotte hollandaise que les glaces retiennent dans le Texel, par des hussards français.

Février 3. Prise de Roses, après 70 jours de siége, par le général Pérignon, commandant l'armée des Pyrénées-Orientales. - L'enlèvement du fort du Bouton est un de ces coups-de-main qui signalent l'audace du soldat français et surprennent l'imagination.

9. Traité de paix entre la France et la Toscane. Cet acte introduit la république française dans le systême politique de l'Europe.

15. Première pacification de la Vendée, conclue à la Jaunais (Vienne), entre les commissaires de la convention nationale et Charrette chef des royalistes. Le traité leur accorde deux millions de francs en indemnités avec le libre exercice du culte.

21. Décret qui divise la commune de Paris en douze arrondissements ou municipalités. Par cette mesure, l'autorité des factieux qui dominaient la convention et la France, se trouve anéantie. (V. 2 février 1796.)

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r. p.933

26. Charrette entre à Nantes avec son état-major royaliste et fraternise avec les républicains (V. 15 février.)

Mars 1er. Situation militaire. A l'ouverture de lá campagne, la république a huit armées : du Nord, Moreau; de Sambre-et-Meuse, Jourdan; du Rhin-et-Moselle, Pichegru; des Alpes et d'Italie, Kellerman; des Pyrénées-Orientales, Schérer; des Pyrénées-Occidentales, Moncey; des Côtes-de-l'Ouest, Canclaux; des côtes de Brest et de Cherbourg, Hoche.

13. Combat naval dans la Méditerranée, entre une flotte française de 15 vaisseaux commandée par le contre-amiral Martin et une flotte se composant de 13 vaisseaux anglais et de 2 vaisseaux napolitains, aux ordres du vice-amiral Hotham.- Un vaisseau français pris, I englouti; 2 vaisseaux anglais mis hors de service. - Un vaisseau anglais est tombé au pouvoir des Français, six jours avant celui de l'action.

21. Formation et mise en activité de l'École-Polytechnique, sous le nom d'École centrale des travaux publics, en conformité d'un décret de la convention. Cette école est créée, alors que les écoles spéciales des services publics, tout-à-fait désorganisées, ont vu fuir de leur sein les professeurs et les élèves; les uns, pour se soustraire à la persécution; les autres, pour servir aux armées. C'est à cette création, comme aux prodiges que les sciences opèrent sur la matière brute (V. 22 septembre 1794), qu'on doit rapporter les causes principales des étonnants avantages qu'on obtiendra sur la première coalition. Attaquée de toutes parts, la France réclame le secours d'ingénieurs habiles et est menacée de n'en plus trouver.

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Des hommes distingués par de vastes connaissances et par un ardent patriotisme conçoivent, tracent le plan d'une institution qui remplacera celles qu'on vient de détruire. Le mode d'enseignement a deux branches principales: 1o Les sciences mathématiques comprenant l'analyse avec ses applications à la géométrie, à la mécanique, et la géométrie descriptive. 2o Les sciences physiques renfermant la physique générale et la chimie. Ce mode d'enseignement est le caractère distinctif de l'École-Polytechnique. Les instituteurs les plus distingués sont, à l'époque de la formation, Lagrange, Prony, Monge, Hassenfratz, Fourcroy, Guyton-Morveau, Berthollet, Vauquelin, Chaptal; à jamais illustres dans les hautes sciences, et qui en ont fait d'heureuses applications au bien-être de la société (V. 8 novembre 1799; 16 juillet 1804; 13 avril, 4 septembre 1816). 12 Gem- Avril 1, JOURNÉE DU 12 GERMINAL.

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Barrère, Collot-d'Herbois, Billaud dit de Varennes, Vadier membres de l'ancien comité de salut public, étaient en accusation, comme principaux auteurs des mesures de ce comité. Le sort de Robespierre leur était réservé, s'ils n'eussent été vivement défendus par ceux de leurs collègues qui, graces à des talents utiles dans les circonstances actuelles, n'avaient pas été compris dans les mêmes inculpations. C'est ainsi que Carnot (directeur en 1795, 96, 97) a soutenu que l'assemblée devait s'interdire les fonctions de jury; parce qu'elle se trouverait, à-la-fois, partie, dénonciateur et juge. Et, ces mêmes hommes violateurs de toutes les formes, de tous les principes dans le procès de Louis XVI, veulent épuiser toutes les longueurs et toutes les précautions judiciaires en faveur des sanguinaires oppresseurs du peuple!

Barrère, le plus impudent des imposteurs qui souillèrent la tribune politique vient se disculper d'avoir mis la terreur à l'ordre du jour. Il se contenta, dit il, de combattre le modérantisme. Il repousse le grief d'avoir couvert la France de prisons. Que pourrait-on arguer contre lui, des trente-deux Bastilles établies dans Paris? Il est bien plus surprenant, ajoute-t-il, qu'il n'y en ait pas eu quarante-huit. A la vérité, la France s'est vue inondé de sang; mais, par qui? Par le dictateur Robespierre; voilà le grand, le seul coupable. Car, « les signatures des autres membres du comité n'étaient que des forma« lités pour l'expédition des ordres; des signatures de confiance...» C'est ainsi que Barrère, tyran sans pudeur et scélérat sans remords, oppose à des faits, des hypothèses; à des raisonnements, des paralogismes, et des déclamations à des preuves. Carnot le seconde ;

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Carnot son complice, ce même Carnot qui inculpé lui-même, prétendra ne s'être jamais occupé que de plans militaires. Mais, si cela fut ainsi, pourquoi Carnot a-t-il été chargé de l'organisation de la commission d'Orange qui devait régulariser les atrocités de MaignetBrutus (V. 11 mai 1794)? D'où vient que Carnot adressait, le 26 brumaire an II, ou le 15 novembre 1793, la lettre suivante, à Joseph Lebon, le bourreau d'Arras, capitale de la contrée où Carnot vit le jour ? « Le comité de salut public, citoyen collègue, vous fait ob« server que, investi de pouvoirs illimités, vous devez prendre dans « votre énergie, toutes les mesures commandées par le salut de la chose publique. Continuez votre attitude révolutionnaire; L'AMNIS• TIE prononcée lors de la constitution captieuse (V. 13 septembre « 1791) et invoquée par tous les scélérats est un crime qui ne peut « en couvrir d'autres. Les forfaits ne se rachètent point contre une « république; ils s'expient sous le glaive....... Secouez sur les « traîtres le flambeau et le glaive; marchez toujours, citoyen col« lègue, sur cette ligne révolutionnaire que vous décrivez avec cou« rage; le comité applaudit à vos travaux. Signés, Barrère, Carnot, BILLAUD-VARENNES. » — Sans doute, Carnot rend hommage à la vérité, lorsque défendant ses complices, il dit à la tribune : « Qu'il « a partagé tous les crimes de ses collègues membres du comité de « salut public, s'ils en avaient commis. » Il n'était donc pas seulement chargé des détails relatifs à la guerre, comme il l'a déclaré.

Mais les excès de la tyrannie ont rallié les esprits contre elle; et toute cette rhétorique jacobine de Barrère et de ses complices restait insuffisante. Pour y suppléer, on soulève l'abjecte populace des faubourgs, dont une députation se présente à la barre de la convention. Son orateur dit : « Vous voyez des hommes du 14 juillet, du « 10 août, du 31 mai. Depuis le 9 thermidor (V. 27 juillet 1794), a vous vous vantez d'avoir mis la justice à l'ordre du jour. Ce mot « est vide de sens. Vous avez dit que cette journée ramènerait l'a« bondance, et nous mourons de faim. L'assignat ne vaut pas un cinquième de sa valeur. Le peuple veut du pain, la constitution de « 1793 (V. 27 juin 1793) et la liberté de nombre de patriotes incarcérés. » L'assemblée brave les menaces de ces forcenés, les réprime, et décrète la déportation des quatre accusés, ainsi que l'arrestation de plusieurs autres conventionnels de la même faction. Paris est déclaré en état de siége; le commandement en est déféré au général Pichegru, qui date de ce jour son apparition dans la carrière politique. Ces législateurs, si désordonnés dans leurs théories,

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sentent déja que l'épée d'un soldat est nécessaire pour défendre leur autorité.

Avril 5. Traité de paix entre la république française et le roi de Prusse, conclu à Bále, par François Barthélemy (neveu de l'auteur d'Anacharsis, directeur du 20 mai au 4 septembre 1797, pair de 1814), et le baron de Hardenberg. - Les deux puissances n'ont aucune conquête à se restituer.

7. Décret établissant l'uniformité des poids, mesures et monnaies, suivant le systême décimal.

10. La convention ordonne le désarmement général des hommes connus sous le nom de terroristes.

28. Loi révolutionnaire par laquelle la confiscation prononcée par les décrets des 2 septembre, 30 mars, 1792, 1er mars 1793, s'étendra jusqu'aux portions que les enfants des émigrés peuvent espérer de recueillir dans les successions de leurs ascendants vivants. Les ascendants des émigrés sont obligés de faire, avec la république, un partage de leurs biens, appelé partage de présuccession. 30. Mort de l'abbé Barthélemy, âgé de 79 ans, d'Anacharsis.

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Mai 3. Décret. Les biens des condamnés par les tribunaux révolutionnaires, et par les commissions populaires, pour toute autre cause que l'émigration, seront restitués à leurs familles (V. 11 mars 1793). Les ventes faites sont maintenues; le prix leur en sera rendu par l'état.

Ce décret est dû à la noble et vertueuse fermeté de Lanjuinais et de Boissy-d'Anglas (pairs de 1814), qui, proscrits par la faction de Robespierre, et cachés par suite de la journée du 31 mai 1794, signalent ainsi leur présence à l'assemblée ( V. 8 décembre 1794 ).

4. Proclamation de Stofflet, chef des Vendéens, aux habitants de l'Anjou et du Haut-Poitou, pour leur enjoindre de cesser toute hostilité, et de se soumettre aux lois de la république.

8. Fouquier-Tinville, accusateur, et 15 juges ou jurés de l'ancien tribunal révolutionnaire, sont exécutés en place de Grève, à Paris.

Le premier est convaincu d'avoir fait périr une foule d'individus de l'un et de l'autre sexe et de tout âge ( V. 27 juillet 1794), sous le prétexte de conspiration; d'avoir fait juger en 3 ou 4 heures, jusqu'à 60, 80 personnes; d'avoir fait encombrer des charrettes, préparées dès le matin, de victimes dont les qualités n'étaient point désignées, et contre lesquelles les jugements signés en blanc ne contenaient aucunes dispositions; d'avoir composé le jury de jurés à lui

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