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1789.

Janvier 24. Lettres du roi aux bailliages portant convocation des états-généraux.

27. Rixes sanglantes à Rennes, entre les nobles et les bourgeois. Février 13. La société de la charité maternelle qui a pris naissance l'année précédente, sous la protection de la reine Marie-Antoinette, voit confirmer son institution, l'une de celles qui honorent davantage la bienfaisance éclairée du XVIIIe siècle. Les fondateurs instruisent le public de leurs premiers succès, en exposant leurs ressources et leurs besoins.

Avril 7. Mort d'Achmet IV, empereur des Turcs. Il a pour successeur le fils de son frère Sélim III, âgé de 28 ans.

28. La maison et la manufacture de papiers peints de Réveillon, dans le faubourg Saint-Antoine, sont pillées et incendiées par le bas peuple.

Mai 5. Ouverture de l'assemblée des états-généraux, à Versailles, après 175 ans d'interruption.

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Clergé : 44 prélats; 52 abbés, chanoines, vicaires-généraux, professeurs; 205 curés; 7 moines ou chanoines réguliers; total 308. Noblesse: 266 gentilshommes d'épée; 19 magistrats de cours supérieures; total 285. (La noblesse de Bretagne a refusé de siéger, dans l'espoir que son absence, jointe à l'absence de plusieurs autres députations de la noblesse, invaliderait les actes de l'assemblée.)-Tiers-état : 4 prêtres sans exercice public; 15 nobles ou administrateurs militaires; 29 maires ou magistrats municipaux; 2 magistrats de cours supérieures; 158 magistrats de cours inférieures; 214 hommes de loi ou notaires; 178 négociants, propriétaires, cultivateurs, bourgeois-rentiers; 12 médecins; 5 hommes de finances ou d'administrations civiles; 4 hommes de lettres; total 621. Total des deux premiers ordres, 593.

Messieurs, le jour que mon

Le roi prononce le discours suivant * cœur attendait depuis long-temps est enfin arrivé, et je me vois « entouré des représentants de la nation, à laquelle je me fais gloire ⚫ de commander.- Un long intervalle s'était écoulé depuis les der*nières tenues des états - généraux, et, quoique la convocation de « ces assemblées parût être tombée en désuétude, je n'ai pas balancé * à rétablir un usage dont le royaume peut tirer une nouvelle force, * et qui peut ouvrir à la nation une nouvelle source de bonheur. * La dette de l'État, déja immense à mon avènement au trône, s'est

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« encore accrue sous mon règne : une guerre dispendieuse, mais << honorable, en a été la cause; l'augmentation des impôts en a été « la suite nécessaire, et a rendu plus sensible leur inégale répartition. -Une inquiétude générale, un desir exagéré d'innovations, se sont « emparés des esprits, et finiraient par égarer totalement les opinions, « si on ne se hátait de les fixer par une réunion d'avis sages et mo« dérés.—C'est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassem«blés, et je vois avec sensibilité, qu'elle a déja été justifiée par les dispositions que les deux premiers ordres ont montrées à renoncer « à leurs priviléges pécuniaires. L'espérance que j'ai conçue de voir << tous les ordres, réunis de sentiments, concourir avec moi au bien ⚫ général, ne sera point trompée. J'ai déja ordonné dans les dé<< penses des retranchements considérables; vous me présenterez enà cet égard, des idées que je recevrai avec empressement; « mais, malgré la ressource que peut offrir l'économie la plus sévère, jecrains, Messieurs, de ne pouvoir pas soulager mes sujets aussi promp<< tement que je le desirerais. Je ferai mettre sous vos yeux la situa«<tion exacte des finances; et, quand vous l'aurez examinée, je suis «< assuré d'avance que vous me proposerez les moyens les plus effi«< caces pour y établir un ordre permanent et affermir le crédit pu«blic. Ce grand et salutaire ouvrage, qui assurera le bonheur du << royaume au - dedans et sa considération au - dehors, vous occupera • essentiellement. Les esprits sont dans l'agitation; mais une as<< semblée de représentants de la nation n'écoutera sans doute que « les conseils de la sagesse et de la prudence. Vous aurez jugé vous« mêmes, Messieurs, qu'on s'en est écarté dans plusieurs occasions ré« centes; mais l'esprit dominant de vos délibérations répondra aux « véritables sentiments d'une nation généreuse et dont l'amour pour «ses rois a toujours été le caractère distinctif; j'éloignerai tout « autre souvenir. — Je connais l'autorité et la puissance d'un roi juste au milieu d'un peuple fidèle et attaché de tout temps aux • principes de la monarchie : ils ont fait la gloire et l'éclat de la << France; je dois en être le soutien, et je le serai constamment.-Mais << tout ce qu'on peut attendre du plus tendre intérêt au bonheur public, tout ce qu'on peut demander à un souverain, le premier ami de « ses peuples, vous pouvez, vous devez l'espérer de mes sentiments. << Puisse, Messieurs, un heureux accord régner dans cette assemblée, et « cette époque devenir à jamais mémorable pour le bonheur et la prospérité du royaume! c'est le souhait de mon cœur; c'est le plus « ardent de mes vœux; c'est enfin le prix que j'attends de la droi

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ture de mes intentions et de mon amour pour mes peuples. Le garde des sceaux, Barentin, retrace ensuite avec quelle facile condescendance le roi dispose les moyens d'amener la prospérité publique, et combien il importe de seconder ses efforts par une confiance égale à celle qu'il témoigne à ses sujets.... « L'ambition ou plutôt le tourment des rois oppresseurs est de régner sans en« traves, de franchir les bornes de toute puissance légitime, de sa« crifier les douceurs du gouvernement paternel aux fausses jouis«sances d'une domination illimitée, d'ériger en loi les caprices « effrénés du pouvoir arbitraire: tels ont été ces despotes, dont la « tyrannie fournira toujours à l'histoire des contrastes frappants avec « la bonté de Louis XII, la clémence de Henri IV et la bienfaisance de Louis XVI. Vous le savez, Messieurs, le premier besoin de S. M. « est de répandre des bienfaits. Mais, pour être une vertu royale, « cette passion de faire des heureux doit prendre un caractère public et embrasser l'universalité de ses sujets. Des graces versées sur

a

⚫ un petit nombre de courtisans et de favoris, quoique méritées, ne « satisferaient pas la grande ame du roi..... Qu'on se retrace tout ce « qu'a fait le roi depuis son avènement au trône, et l'on trouvera

« dans cet espace assez court une longue suite d'actions mémorables:

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« la liberté des mers que l'humanité réclamait, et celle de l'Améri

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« que, assurées par le triomphe des armes; la question préparatoire proscrite et abolie, parce que les forces physiques d'un accusé ne « peuvent être d'une nesure infaillible de l'innocence et du crime; « les restes d'un ancien esclavage détruits; toutes les traces de la « servitude effacées, et l'homme rendu à ce droit sacré de la nature, « que la loi n'avait pu lui ravir, de succéder à son père et de jouir ⚫ en paix du fruit de son travail; le commerce et les manufactures e protégés; la marine régénérée; le port de Cherbourg créé, celui de « Dunkerque rétabli, et la France ainsi délivrée de cette dépendance où des guerres malheureuses l'avaient réduite..... »

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Le ministre des finances, Necker, insiste sur la nécessité de prccéder avec lenteur dans les réformes et de n'être pas envieux du temps... « On ne saurait rétablir la fortune de l'État, qu'en agis• sant avec ménagement sur les intérêts particuliers. Vous n'avez pas seulement à faire le bien; mais, ce qui est plus important en« core, à le rendre durable et à l'abri des injures du temps et des « fantes des hommes..... » Ce ministre présente les comptes très-détaillés du trésor pour l'année courante.

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Dans la soirée de ce même jour, les députés du tiers, assemblés par provinces, décident que les députés du clergé et de la noblesse se réuniront à eux, dans la salle commune, pour procéder à la vé rification des pouvoirs respectifs.

Mai 6. Les députés du tiers-état se rendent dans la salle commune et y attendent inutilement les députés du clergé et de la noblesse. Ceux-ci, assemblés dans des salles séparées, décident (le clergé, à la majorité de 133 voix contre 114; la noblesse, de 188 contre 47): Que les pouvoirs seront vérifiés et légitimés dans chaque ordre séparément. Le tiers-état, au contraire, tient pour principe, que toutes les délibérations, et sur-tout les vérifications des pouvoirs, doivent se faire en présence des trois ordres, et que, sans cette vérification

préalable, les représentants de la nation n'ont aucun caractère re

connu.

Ainsi, dès le second jour, la scission a lieu sur un point important. -Les partisans de la réunion s'appuient sur les témoignages historiques les plus anciens. Ils montrent que, depuis l'assemblée générale convoquée par Philippe-le-Bel, en 1303, dans laquelle le tiers-état parut pour la première fois, jusqu'aux états-genéraux tenus à Orléans, en 1560, les ordres se sont toujours réunis pour délibérer et prendre leurs résolutions définitives; qu'ils n'ont présenté qu'un seul cahier, n'ont choisi qu'un seul président, et se sont exprimés par la bouche d'un seul orateur; qu'en 1560, les ordres ont commencé à délibérer séparément, et que ce fut le tiers qui l'exigea; mais cette forme parut si contraire à l'ancien usage, qu'elle excita les réclamations des deux premiers ordres, et principalement du clergé. Que si, dès-lors, jusqu'aux derniers états de 1614, les ordres ont continué de se séparer, il ne faut l'attribuer qu'aux querelles de religion, au fanatisme et à l'intolérance qui avaient jeté la défiance dans tous les cœurs et armé le Français contre le Français, et à l'ambition de quelques grands qui faisaient servir la religion de prétexte pour établir leur pouvoir et s'élever jusqu'au trône. On démontre aussi que, dans plusieurs états - généraux, postérieurs à 1355, on a délibéré par téte, même sur les subsides.

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Mai 15. Le comte d'Artois, frère du roi, fait informer l'assem- Cha blée de la noblesse, que les ordres du roi lui interdisent d'y siéger.

....... Mais (dit ce prince), je donne à la chambre la ferme et • certaine assurance que le sang de mon aïeul (Henri IV) a été ⚫ transmis à mon cœur dans toute sa pureté, et que, tant qu'il • m'en restera une goutte dans les veines, je saurai prouver ⚫ à l'univers entier que je suis digne d'être né gentilhomme fran⚫cais.

23. Deux députations du clergé et de la noblesse se rendent séparément à l'assemblée du tiers ou des communes, et y font connaître la résolution de l'un et de l'autre ordre, de renoncer à tous leurs' priviléges et de supporter avec égalité les contributions et les charges générales, conformément à la très-grande majorité des cahiers rédigés dans les assemblées bailliagères de leurs commettants.

Juin 13. Trois curés du Poitou commencent la défection du clergé et vont siéger avec les députés des communes.

15. La chambre de la noblesse transmet au roi un arrêté par lequel elle n'adopte qu'avec des restrictions le plan que viennent de

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