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garde est, dès le 26, à Abrantès, à 20 lieues de la capitale, que le conseil du régent ignore son approche, et délibère sur des messages diplomatiques. Ce prince n'a connu la gravité de sa position, qu'en recevant, le 25, le numéro du Moniteur, à la date du 13, qui a été apporté à Lisbonne par un bâtiment extraordinairement expédié de Londres à l'ambassadeur anglais. Ce numéro contient un décret impérial assez semblable aux sentences rendues autrefois sur le sommet du Liban par le vieux de la Montagne. Ce décret porte que, la maison de Bragance a cessé de régner en Europe. C'est pour l'exécuter que le général Junot avance avec une extrême rapidité. - Le prince, saisi d'effroi, s'embarque pour le Brésil, avec la reine sa mère, sa famille, ses courtisans et ses effets les plus précieux. L'expédition consiste seulement en 8 vaisseaux de ligne, 4 frégates, plusieurs corvettes, bricks, sloops armés, et des bâtiments du Brésil, montant ensemble à 36 voiles; le tout, mal approvisionné. En ne prenant sa détermination qu'au dernier moment où l'exécution en est possible, le prince Jean s'est privé d'emmener une partie de son armée, d'enlever ou de détruire les ressources dont son opulente capitale offrira la disposition à l'ennemi. Le prince Jean émigre de sa personne, abandonnant son pays à ceux qui l'ont assez épouvanté pour le décider à fuir sans tirer l'épée, et même sans enlever les moyens qui augmenteront leur force; mais il emporte toutes ses reliques.

Novembre 30. Prise de Lisbonne. — L'avant-garde de l'armée française, commandée par le général Junot, y entre sans coup férir, et s'empare de 4 vaisseaux, 5 frégates, 12 bricks, de plusieurs bâtiments en construction, et d'un arsenal bien approvisionné en fers et en bois. Le séquestre est aussitôt mis sur les propriétés anglaises. Au moment même de l'apparition des envahisseurs, l'escadre fugitive, qui porte la maison de Bragance, appareille du Tage. Quelle leçon pour les chefs de ces gouvernements usés par le despotisme, s'il leur manquait de leçons! Les conseils du prince avaient considéré comme impraticable, même dans la belle saison, une invasion à travers le Beira; et, suivant les hommes les plus expérimentés, les pluies diluviennes de l'automne offraient une continuité d'obstacles invincibles. Cependant 28,000 Français, Junot à leur tête, franchissent en courant, les torrents, les précipices et les montagnes les plus infréquentées, ayant fait plus de 200 lieues depuis Bayonne, d'où l'avant-garde s'est mise en marche le 17 octobre. Ce phénomène militaire s'expliquerait difficilement, si l'on n'ajoutait pas que plus de la moitié des soldats sont morts en route, ou à leur arrivée, de misère et d'épuisement.

Le mépris souverain de la vie des hommes fut souvent une des grandes causes des succès qu'obtint Napoléon, et qui étonnèrent le monde. Le prestige de ses entreprises, philosophiquement examinées, s'affaiblit en proportion des victimes qu'elles font ; et l'horreur la plus profonde devient la seule émotion durable des ames honnêtes.

Décembre 1er. Systéme continental. Déclaration de FrédéricGuillaume III, qui interdit toute communication entre les états prussiens et l'Angleterre, jusqu'au rétablissement de la paix définitive entre l'Angleterre et la France.

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8. Royaume de Westphalie. Jérôme Bonaparte, frère de l'empereur Napoléon, prend les rênes du gouvernement (V. 18 août). C'est un jeune homme mal élevé, sans principes, sans capacité, sans qualités extérieures, et plein de vices.

10. Royaume d'Étrurie.-Marie-Louise de Bourbon, reine-régente pendant la minorité de son fils (V. 2 août 1801, 27 mai 1803), est obligée de déclarer qu'il renonce à ce royaume (V. 27 octobre). Des troupes françaises en prennent possession.

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17. Systéme continental. Décret de Milan. En opposition à l'ordonnance du roi d'Angleterre, du 11 novembre, l'empereur Napoléon déclare, que tout bâtiment, de quelque nation qu'il soit, qui se sera soumis aux dispositions de cette ordonnance, est, par cela seul, déclaré dénationalisé, avoir perdu la garantie de son pavillon, et être devenu propriété anglaise; que, tombé au pouvoir d'un bâtiment français, il sera jugé de bonne prise. Napoléon déclare, en outre, les îles britanniques en état de blocus; et, légitimement capturé, tout bâtiment expédié des ports d'Angleterre ou des pays occupés par les forces anglaises.

Le cabinet de Saint-James, abusant de l'immense prépondérance qu'il s'est assurée par la dissolution de la marine française, a repris les usages des temps barbares. S'il a raison de signaler l'ambition envahissante de Napoléon, il ne se fait pas plus de scrupule de violer les usages consacrés par la civilisation européenne. Monstrueux abus de la violence, le code de ces insulaires est une piraterie imitée des flibustiers et des Algériens. Ils ne veulent de la liberté que pour leur navigation. Par-tout où dominent leurs forces, ils exercent la tyrannie; ou, s'ils déploient quelque générosité, ce n'est que dans des vues de convenance accidentelle, de profit ultérieur. Le despotisme maritime leur paraît un droit acquis, incontestable. Ils exigent que la loi commune des nations fléchisse devant les ordres du conseil et les réglements de l'amirauté de Londres : « Comme nation guer

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«rière (a dit Franklin), l'Angleterre aime les conquêtes; comme << nation ambitieuse, elle convoite la domination; et comme nation «< commerçante, elle est avide d'un gain exclusif.» Déja, sous Elisabeth, Bacon disait : « La mer est une espèce de monarchie universelle que la nature semble avoir donnée en dot à la GrandeBretagne, qui, tôt ou tard, doit avoir les trésors de l'Inde à sa disposition. C'est avec de semblables principes que le cabinet de Londres justifie ses plus odieuses déprédations; tandis que le droit des gens n'admit jamais que le droit de guerre et le droit de conquête qui en dérive, s'étendissent aux citoyens paisibles et sans armes, aux habitations et aux propriétés privées, aux marchandises de commerce, aux magasins qui les renferment, aux chariots qui les transportent, aux bâtiments non armés qui les voiturent sur les rivières ou sur les mers; en un mot, à la personne et aux biens des simples particuliers.

Décembre 18. Systéme continental.-Déclaration du roi d'Angleterre, en réponse aux griefs exprimés dans la déclaration de l'empereur de Russie, du 31 octobre. -« S. M. proclame de nouveau les principes de a la loi maritime, contre lesquels fut dirigée la neutralité, armée sous « les auspices de l'impératrice Catherine (9 juillet 1780), et contre lesquels la Russie dénonce actuellement les hostilités... . . . . . . . Il « est du droit, comme du devoir de S. M. B., de maintenir ses principes.... Ils ont, EN TOUT TEMPS, contribué au main

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« tien de la puissance maritime de l'Angleterre; mais ils sont devenus d'une importance incalculable, à une époque où la puissance ma«ritime de la Grande-Bretagne est le seul boulevard existant contre les usurpations sans cesse renaissantes de la France, et le seul refuge auquel d'autres nations puissent avoir recours dans des temps plus heureux..

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23. Décret impérial. Contribution de cent millions de francs, imposée sur le Portugal (V. 28 novembre).

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1808.

Janvier 1er. La marine de l'Angleterre se compose, d'après les états officiels, de 1,100 vaisseaux de guerre, non compris les cutters et les bâtiments de moindre dimension; savoir: 253 vaisseaux de ligne, de 50 canons, 261 frégates, 299 sloops, 258 bricks armés. La marine française est tombée, par l'effet du systême politique et de l'ambition conquérante de Napoléon, ainsi que par les mauvaises dispositions de son ministre Decrès, dans un tel état d'affaiblisse

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ment matériel, et de décomposition morale, que jusqu'à la fin de la guerre maritime, à peine quelques escadres légères oseront-elles appareiller.

Janvier 1er. Les dispositions du code de commerce deviennent exécutoires.-L'ensemble de ce code a été converti en loi les 10 et 11, promulgué les 20 et 21 septembre 1807.

Bonaparte se persuade que, législateur, il peut improviser un code, ainsi que, triomphateur, il improvise une monarchie. Il est cependant bien présumable que de ces amas de lois, si précipitamment décrétées, il restera seulement ces parties qui sont le résultat de l'investigation soutenue des siècles éclairés, et non celles que produisirent ces légistes si expéditifs, formés dans le chaos révolutionnaire, et jaloux ensuite de remplir une tâche sous la férule d'un maître absolu.

3. Systéme continental. — Cédule, ou ordonnance du roi d'Espagne qui adopte les dispositions du décret de Milan (V. 17 décembre 1807). « L'abominable attentat commis, en 1804, par des vaisseaux de « guerre anglais, par ordre exprès de ce gouvernement, contre les qua<< tre frégates de la flotte royale qui, naviguant sous l'entière assu«rance de la paix, ont été injustement surprises, attaquées, et for« cées de se rendre, m'a déterminé...

6. Instruction du ministre de la guerre Clarke, concernant la formation de deux corps d'observation dans le département de la Gironde...... « Point de repos jusqu'à ce que les mers soient

« libres. »

21. Sénatus-consulte qui réunit au territoire de l'empire français, les villes de Kehl, Cassel et Wesel, situées sur la rive droite du Rhin, la ville et le port de Flessingue, avec toutes les dépendances de ces places.

21. Sénatus consulte qui met à la disposition du gouvernement 80,000 conscrits, nés du 1er janvier au 31 décembre 1790. On commence à lever des jeunes gens qui n'ont atteint que leur dixhuitième année. Les levées coïncident avec les incorporations de territoire; l'injustice politique se soutient au moyen de l'oppression nationale.

27. Arrivée à Rio-Janeiro de la reine et du prince-régent de Portugal (V. 29 novembre 1807).

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Février 1. Le général Junot commandant l'armée française en Portugal déclare que la maison de Bragance a cessé de régner en Europe (V. 14 octobre 1807).

2. Entrée des troupes françaises à Rome.

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but ostensible d'écarter les émissaires des puissances ennemies de la France, réunis à Rome, et dont la cour papale est censée favoriser les intrigues.

Février 17. Prise de la citadelle de Pampelune. Des troupes françaises y entrent de vive force, et en abusant de la sécurité du commandant espagnol qui a l'ordre de les laisser prendre leurs quartiers dans la ville.

29. Occupation de la citadelle et des fortifications de Barcelone. Des troupes françaises s'en emparent par stratagême. D'autres corps, sous prétexte d'envahir le Portugal et d'attaquer Gibraltar, couvrent l'Espagne, en qualité d'auxiliaires et d'amis, et, s'assurant quelques autres places fortes, prennent d'excellentes positions militaires (V. 23, 30 décembre 1807 et l'art. précéd.).

Mars 11. Sénatus-consulte qui porte institution de titres héréditaires honorifiques, sous les dénominations de prince, duc, comte, baron et chevalier.-Les titulaires pourront former des majorats ou substitutions, en faveur de leurs descendants directs. - Dès le 28 mai 1807, Napoléon avait crée, par droit d'initiative, le duc de Dantzick; tant il faisait peu de cas des sénatus-consultes qui, à tout prendre, ne furent jamais que des bassesses perdues; mais ils corrompaient de plus en plus l'esprit national.

13. Mort de Christian VII, roi de Danemarck, à 60 ans. Son fils, âgé de 40 ans, et régent depuis plusieurs années que l'aliénation mentale du roi s'est déclarée, lui succède sous le nom Frédéric VI.

1724. Troubles à la cour d'Espagne; naissance des agitations de ce royaume.--Les artifices de Napoléon ont fomenté la discorde dans la famille royale. Ses desseins, sur le midi de l'Europe, se développent; en voici la notice.

On se rappelle que le cardinal Chiaramonti, pasteur démocrate à Imola (V. 25 décembre 1797), devenu pape, et marchant pieusement sur les traces d'Étienne III qui vint en France de son propre mouvement, l'an de grace 754, sacrer l'usurpateur Pepin; on se rappelle que Chiaramonti, ou Pie VII, a de même passé les Alpes Allobroges, pour répandre l'huile sainte sur le front de Napoléon (V. 2 décembre 1804). Le saint-père s'est empressé de diviniser le titre du monarque, sans attendre que la voix des nations ait déclaré la voix du ciel. Inutile docilité, vaine et funeste complaisance! Loin d'obtenir les heureux résultats qu'obtint le vénérable Etienne III, Pie VII aura besoin d'une résignation toute apostolique ( V. 17 mai, 11 juin, 1er art.; 5 juillet 1809).

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