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dans le systême de l'Europe, il songe à faire des conquêtes et à remettre le continent sous le joug.

Les ennemis sont déterminés par un même desir d'accroître leurs forces. En outre, ils comptent sur un soulèvement général en Allemagne, sur la défection de la confédération du Rhin, sur des mouvements populaires en Hollande, en Suisse, dans le Tyrol, en Italie, sur les progrès de Wellington dans le midi de la France, depuis le départ vers le nord, d'une partie des troupes qui lui sont opposées; ils comptent aussi sur des mécontentements en France. Ils espèrent, sur-tout voir l'Autriche, déja sous les armes, prendre une part active à cette guerre qui, d'après la seule position géographique du théâtre des opérations, ne peut manquer de devenir fatale aux Français. Napoléon ne devrait pas se dissimuler que la politique de toutes les puissances continentales est à la veille d'éprouver de grandes altérations. Il aime à se persuader le contraire, en voyant que, jusqu'à ce jour, les intérêts particuliers et les vues ambitieuses de chaque souverain et de chaque état ont eu plus de force que la nécessité de faire de grands sacrifices pour détruire le systême adopté par la France depuis sa révolution.

Juin 21. Bataille de Vittoria (Guipuscoa, Espagne). Après les désastres de la campagne de Russie, en 1812, une partie des troupes françaises répandues en Espagne, se sont dirigées vers l'Allemagne. Trop faibles alors pour opérer isolément, les différents corps se sont réunis. Mais Wellington, généralissime des Anglo-Espagnols, mettant cette fois de la rapidité dans son offensive, atteint le maréchal Jourdan, qui a le commandement supérieur des forces françaises, en sa qualité de major-général du soi-disant roi Joseph Bonaparte, et le défait complètement. L'inhabile et présomptueux Joseph contribue beaucoup au désastre de la journée. Tous les bagages, toute l'artillerie, tombent au pouvoir de l'ennemi. La retraite vers la France ne peut s'exécuter que par la route indirecte de Pampelune, route qui même est remplie de Guérillas. Heureusement pour les vaincus, Wellington ne saurà retirer aucun avantage de sa victoire; et les Français, quoique en pleine déroute, désorganisés, sans artillerie, suivant une ligne brisée, arriveront avant lui, et graces à lui, sur la frontière de France.

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Joseph Bonaparte s'est ainsi découronné de ses propres mains. L'incapacité du personnage est un phénomène singulier en histoire. Jamais on ne vit un usurpateur à ce point dépourvu de génie ou de talents. D'un extérieur commun, de mœurs basses; il se trouvait

en butte aux sarcasmes de ses courtisans, comme l'objet du mépris des ennemis de Napoléon. Ayant contracté des habitudes apathiques à Naples, il vivait dans la mollesse et l'oisiveté. Durant son séjour à Madrid, l'enceinte de la ville renfermait ses royaumes. Là, s'il se rappelait quelquefois les titres dont son frère avait chargé sa nullité, il faisait des promotions dans une armée qui n'existait pas; il donnait des décorations de son ordre qu'on refusait de porter; il publiait des proclamations que les Espagnols refusaient d'adEt, c'est pour ce misérable Sosie de la royauté, que les premiers généraux de l'Europe ont remporté triomphe sur triomphe; que les armes françaises se sont couvertes d'une gloire inutile, d'une gloire funeste; que cinq cent mille braves ont péri au-delà des Pyrénées!! Le sang de tous ces Français, Allemands, Polonais, et même Italiens, est-il donc si vil, qu'on puisse le répandre à grand flots, pour les intérêts d'un Corse, également dépourvu de qualités et de courage.

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Juin 30. Convention signée à Dresde, par laquelle l'empereur Napoléon accepte la médiation de l'Autriche, relativement aux négociations de la paix générale, ou, s'il n'est pas possible d'en convenir, d'une pacification continentale.-Un congrès s'ouvrira à Prague, le 5 juillet. L'armistice de Plesswitz ( 4 juin) est prolongé jusqu'au 10 août.

Juillet 1er. Guerre d'Espagne. Les forces françaises répandues sur la péninsule, forment plusieurs armées ou corps d'armée, dont les chefs, indépendants entre-eux, ou cherchant à l'être, ont livré séparément de nombreux combats, sans obtenir de résultats suivis pour la cause qu'ils soutiennent. La concentration de l'autorité dans les mains du maréchal Jourdan, aurait pu mettre fin à la mésintelligence des généraux de Napoléon. Mais le désastre de Vittoria (P. 21 juin) veut être reparé. A cet effet, le maréchal Soult, qui vient de faire en Saxe, la première partie de cette campagne, est renvoyé en Espagne, investi du commandement suprême. Il reçoit l'ordre de s'y tenir sur la défensive, jusqu'au moment où Napoléon, ayant battu les Russes et les ayant forcés à faire la paix, pourra envoyer des renforts pour reprendre l'offensive. On retire de la péninsule 12,000 hommes de la garde, et 40,000 de troupes d'élite.

5. Le maréchal Suchet se porte de Valence sur l'Ebre.

10. Traité de Copenhague. Alliance de la France et du Danemarck.

12 Congrès de Prague.

- L'ouverture en a été différée jusqu'à

Les

ce jour (V. 30 juin), dans l'attente de l'envoyé de France. ministres d'Autriche, de Prusse et de Russie, commencent entre eux les conférences. Ces trois puissances décident que l'Allemagne doit rester indépendante. Elles consentent à laisser Napoléon en possession de l'empire français, borné au Rhin et aux Alpes.

Juillet 20. Le général Moreau, refugié aux États-Unis, depuis sa condamnation (V. 10 juin 1804), excité, par le prince royal de Suède (Bernadotte ), à donner l'appui de ses talents aux princes confédérés contre Napoléon, débarque à Gothembourg.

27. Adhésion de l'Autriche à l'alliance de la Russie et de la Prusse, par un traité signé à Prague.

28. Congrès de Prague (V. le 12 ). Le duc de Vicence (Caulincourt) s'y présente comme ministre de Napoléon. Ses pouvoirs étant trouvés insuffisants, et ses propositions équivoques, son caractère est décliné. Le congrès se sépare.

Dans ces conjonctures, la situation politique de l'Europe est telle, que si l'Autriche s'unissait à la France, il est évident que les Russes, les Prussiens et les Suédois seraient obligés à une prompte retraite; si même l'Autriche observait une stricte neutralité, l'issue de la lutte aurait pu d'abord être douteuse; mais les sanglants combats de Leipsick (V. 18, 19 octobre) n'auraient plus permis de douter qu'elle ne se fût terminée en faveur de Napoléon. Pour la satisfaction de cet homme, que la France périsse! Jamais il ne pensa qu'a lui, ne vit que lui seul, ne travailla que pour lui-même. Son esprit ne concevait que du vide hors de la sphère de ses intérêts personnels. Sa domination, non la domination de sa patrie, non la domination de sa famille, mais sa domination individuelle et absolument exclusive: voilà l'unique but de tous ses efforts. Pour l'atteindre, il rejettera l'heureuse circonstance de ce congrès qui suspendrait les malheurs de l'Europe; il sacrifiera sans hésitation, comme sans mesure, les immenses ressources et la nombreuse jeunesse de la France.

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31. Combats de Roncevaux. Après plusieurs combats très-meurtriers, Wellington, généralissime des Anglo-Espagnols, déloge le maréchal Soult d'une forte position, et l'oblige à se replier sur la Bidassoa.

Août 1o. Dénonciation de l'armistice convenu le 4 juin.- La grande armée française est divisée en 14 corps, dans lesquels entrent les auxiliaires Italiens, Allemands, Polonais. Ces corps sont sous les ordres des maréchaux Victor, Ney, Macdonald, Oudinot, Davoust ( détaché sur le bas Elbe), Augereau, Marmont, Gouvion-Saint

Cyr; des généraux Reynier, Rapp, Lauriston, Bertrand, Vandamme; du prince Poniatowski. La vieille garde, toujours auprès de Napoléon, n'a pas, à ce jour, de commandant qui remplace le maréchal Soult envoyé en Espagne (V. 1er juillet). La jeune garde obéit au maréchal Mortier. La cavalerie de la garde est commandée par le général Walther; l'artillerie de la garde, par le général Dulouloy; le premier corps de cavalerie, par le général Latour-Maubourg; le deuxième, par le général Sébastiani; le corps d'artillerie de l'armée, par le général Sorbier; le corps du génie, par le général Rogniat. Tous ces corps, généralement plus faibles que pendant les campagnes précédentes, réunissent au plus, 280,000 combattants effectifs, dont la moitié de recrues qui n'ont pas vu le feu. — Il paraît avéré, que les puissances ennemies comptent sous les armes; savoir: l'Autriche, 180,000 hommes (y compris les forces envoyées vers l'Italie et les réserves); la Russie, 130,000; la Prusse 180,000 (sans compter les levées en masse dites Landsturm); la Suède, 30,000 (avec le Mecklembourg, les anséates ). Total 520,000 combattants, dont 450,000 environ, occupent le théâtre des principales opérations.

C'est avec une telle infériorité de forces que Napoléon s'obstine à garder la position de Dresde et à tenter, sur l'Elbe, les chances des combats. Incapable de renoncer au moindre de ses projets, toujours plein de confiance dans son étoile et dans son génie, il se croit assuré de vaincre par les fautes de ses adversaires, pour si nombreux qu'ils soient. Il rejette absolument la paix; et, certes, ses partisans les plus opiniâtres ne sauraient présenter, sous un jour favorable, les motifs qui peuvent le déterminer. On reconnaît la France dans les limites de la Meuse, du Rhin, des Alpes et des Pyrénées. On consent à l'existence de la confédération du Rhin. Mais il faut renoncer à l'occupation de la Hollande, des villes Anséatiques, et de l'Italie. L'empire français reste fort, reste grand, mais régner sur 36 millions d'hommes ne paraît pas à Napoléon une assez belle destinée.

Août 12. Le cabinet autrichien notifie officiellement son adhésion à l'alliance de la Russie et de la Prusse.

Napoléon devrait voir dans cette défection, le signal de la défection des puissances secondaires. Ce ne sera que lorsqu'elles auront toutes rejeté le fardeau de son alliance, qu'il connaîtra qu'il lui fut donné de réaliser ce prodige si rare, d'éteindre les anciennes jalou-sies politiques, de détruire les animosités les plus invétérées de nation à nation. Le noble sentiment de l'indépendance aura produit

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de nos jours cette confédération de vingt peuples, comme, au douzième siècle, la démence de la superstition amena les croisades. L'exemple des Espagnols a soulevé le flegme allemand. Les sujets entraînent les souverains; les vœux impatients des peuples devancent, en tous lieux, la marche timide des gouvernements. L'ardente soif de la liberté, le desir dévorant de la vengeance, se produisent du Sund au détroit de Gibraltar. Ces cabinets, que ne réunirent jamais des sentiments de bienveillance pour l'humanité, se trouvent rapprochés par le joug qui pèse sur eux. Les rivalités d'états cessent, alors que, de l'union de tous, dépend le salut de chacun. Il semblait qu'éblouis de l'éclat du moderne Charlemagne, les princes ne pussent ouvrir les yeux que les uns après les autres; ils se présentaient successivement à l'humiliation de la défaite. Mais, à cette heure, la raison des nations vient désiller tous ces conseillers qui conseillèrent tant de bassesses, et qui, toujours lâches, ne sauront, au jour, du succès, effacer leur ignominie, qu'en exerçant d'ignobles représailles, non sur l'auteur de toutes les calamités, mais sur les plus malheureuses victimes de ses fureurs, sur les Français. C'est ainsi qu'on verra dans le cours de la campagne suivante, et encore en 1815, ces peuples de troisième ou quatrième rang, qui seraient effacés du tableau des peuples, ou qui n'y eussent point été inscrits, si des flots de sang français n'avaient été répandus pour conserver leur frêle existence, porter la désolation dans les foyers de leurs bienfaiteurs. Tous ces petits princes allemands, vassaux presque serfs de Napoléon, qui ont, dans une humble attitude, sollicité quelques fragments de sa grandeur, aimeront à se venger de leur servilité sur les Français (V. 10 février).

Août 15. Proclamation du prince royal de Suède ( Bernadotte ), généralissime de l'armée du nord de l'Allemagne, datée d'Oranienbourg (près de Berlin ). « Soldats!. . . . . . . . . C'est maintenant que « les rivalités, les préjugés et les haines nationales doivent dispa<< raître devant le grand but de l'indépendance des nations. L'empe<< reur Napoléon ne peut vivre en paix avec l'Europe, qu'autant que l'Europe lui est asservie. Son audace a conduit 400,000 braves à « 700 lieues de leur patrie; des malheurs contre lesquels il n'a pas daigné les prémunir, sont tombés sur leurs têtes, et 300,000 Français ont péri sur le territoire d'un grand empire, dont le souverain << avait tout essayé pour vivre en paix avec la France. On devait esa pérer que ce grand désastre ramenerait l'empereur de France vers un systême moins dépopulateur; et qu'enfin, éclairé par l'exemple

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