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Janvier 15. Occupation de Cologne, par les Cosaques de l'armée alliée du nord.

16. Occupation de Nancy, par des troupes russes de l'armée de Silésie.

16. Capitulation du fort de Joux (Doubs), rendu aux Autrichiens.

17. Prise de Langres, par les Autrichiens.

19. Occupation de Dijon, par les Autrichiens; de Neufchâteau, par les Bavarois. Ces troupes appartiennent à la grande armée

alliée.

19. Occupation de Rome, par le général Lavauguyon, aide-decamp de Joachim Murat, roi de Naples (V. 8 décembre 1813; 6, 11 janvier).

20. Prise de Toul, par les Russes de l'armée de Silésie. Le mauvais état des ouvrages n'a pas permis de défendre cette place.

20. Occupation de Chambéry, par des troupes autrichiennes de la grande armée alliée.

21. Occupation de Châlons-sur-Saône, par l'autrichien Bubna, de la grande armée alliée. - Il est maître de tout le pays entre la Saône

et l'Ain.

21. Passage de la Meuse, à Vaucouleurs, Commercy, Saint-Mihiel, par l'armée de Silésie.

23. Départ du pape Pie VII, captif à Fontainebleau. Il est transporté à Limoges.

25. L'armée de Silésie s'établit sur la Marne, à Saint-Dizier et à Joinville.

25. Occupation de Bar-sur-Aube, par les Autrichiens.

25. Départ de Napoléon pour l'armée.

Toujours persuadé qu'il rétablira ses affaires dans une seule bataille, il est resté aux Tuileries, méditant, combinant, retravaillant ses gigantesques projets. Pendant que les ennemis s'avancent, il passe des revues, il reçoit des adresses sur un trône qu'ébranlent déja l'incertitude et l'incohérence de ses mouvements. Il traite les Parisiens d'enfants effrayés; il plaisante avec ses courtisans; et les journalistes expliquant, comme des journalistes, les motifs d'un séjour aussi prolongé, annoncent que l'empereur prépare dans un silence magnanime l'inévitable destruction des confédérés. Bien plus despote que guerrier, il est plus attentif aux modifications de l'opinion, dans la capitale, qu'à l'approche des Russes et des Prussiens. Ses grandes appréhensions viennent des dispositions qu'il croit démêler

dans les esprits; il n'a cédé qu'à la nécessité, en recréant la garde nationale; et il prend toutes les précautions pour que cette force armée ne puisse, en aucun cas, s'opposer à la détermination du gonvernement. Il craindrait de confier, en son absence, le commandement de Paris à un militaire d'un caractère élevé, d'une haute réputation, et capable de se déterminer de lui-même. L'empereur, après avoir régné dix ans entiers sans opposition, se tient néanmoins en garde contre le mérite de ceux de ses lieutenants qui se trouvent hors de sa vue. Il veut réunir dans ses mains les innombrables ressorts de l'administration; et cela, plus encore par jalousie de monarque, que par habitude de faire dominer son génie sur les facultés de ceux qu'il emploie. Il laisse donc à Paris son frère Joseph. La nullité politique et militaire, l'ame timide, l'esprit borné de cet exusurpateur de l'Espagne, le rassurent sur sa conduite. Également sûr de ses ministres, qui tous lui conviennent, en raison de la médiocrité de leurs talents et de leur inépuisable servilité; bien persuadé de l'entière condescendance de son sénat-conservateur, Napoléon part, en promettant d'accélérer son triomphe et son retour. régence est conférée à l'impératrice.

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Paris, cependant, reste sans défense, et à la merci des troupes légères des alliés. Napoléon avait assemblé un comité de fortification; mais il ne lui confia que des détails d'exécution, et n'adopta aucune de ses vues de défense. Il est trop pénétré de l'immense supériorité de ses conceptions pour adopter les avis des officiers les plus exercés de l'Europe.

Quant aux plans généraux, ses premières dispositions ont décelé son embarras et son ignorance des projets, des moyens et de la marche des ennemis. Toute son attention s'est d'abord portée sur la Belgique. Car il n'a pas soupçonné qu'ils franchiraient cette chaîne abaissée qui sépare les bassins du Rhin et du Rhône; qu'ils pénétreraient par cette trouée où finissent les Vosges et le Jura; que la ligne d'opérations la plus favorable à leur offensive se trouvait sur ces points; puisqu'ils pouvaient violer impunément la neutralité de la Suisse, et porter rapidement 300,000 hommes au cœur de la France. Il s'est flatté d'arrêter, avec les seuls débris ramenés de Léipsick, les premiers efforts de la grande armée alliée et de l'armée de Silésie.

Remettant en œuvre ses vieux stratagêmes, il croit en imposer par un vain appareil. Il multiplie les dénominations principales de ses forces; il érige huit corps d'armée, commandés par autant de maré

chaux. Mais ces corps sont des squelettes; les cadres nombreux sont vides de conscrits, attendu qu'on n'a pu effectuer de levées dans cette partie très - considérable du territoire de l'empire déja envahie. Les maréchaux ont perdu sur les soldats l'ascendant de leur renommée. Les renforts si hautement annoncés chaque jour, n'existent nulle part. Les corps des maréchaux Victor, Ney, Marmont, sont rejetés sur la rive gauche de la Marne moyenne, et leur retraite a été déterminée, plus encore par l'état déplorable des troupes, que par leur grande infériorité numérique. Sans solde, depuis six mois, sans distributions régulières, mal vêtues, à peine secourues des habitants que fatigue et désole leur séjour prolongé, elles cèdent au découragement. Les chevaux n'ont pu être ferrés à glace, faute de fonds. Tout cela, non-seulement accuse l'imprévoyance de l'empereur, mais doit lui faire éternellement reprocher cette obstination à refuser des conditions de paix ( V. 12 juillet, 2 décembre 1813) dans lesquelles les Français de l'ancienne France trouvaient la fin de leurs calamités; suivant lesquelles ils restaient en possession d'une partie de leurs conquêtes, ce prix de leur sang; et qui, leur offrant un avenir moins troublé, leur auraient fait supporter avec moins de regret quelques sacrifices de territoire.

La guerre continuant, sans doute il convenait de ne pas disséminer des forces très-inférieures, de l'Adriatique au Zuyderzée. Au lieu d'essayer de lier les détails d'un plan gigantesque, ne valait-il pas mieux évacuer tout-à-fait la Hollande, l'Espagne, et même l'Italie, en laissant de bonnes garnisons à Mantoue, Alexandrie, Gênes, comme aussi dans Anvers? Alors, on se mettait en état de rassembler 100,000 hommes entre le Jura, les Vosges et le Morvan. Si ces forces n'avaient pas d'abord arrêté l'irruption de l'ennemi, elles en eussent émoussé la violence, ralenti les progrès. Mais en abandonnant un grand nombre de départements, l'empereur divulguerait le secret de sa faiblesse ; et sa vanité, blessée d'un tel aveu, préfère courir les risques d'une défaite totale à décheoir de sa puissance. Vainement la fortune déploie -t-elle en sa faveur de grands moyens de conservation, il refuse d'exister comme souverain si sa puissance n'embrasse l'occident et le midi de l'Europe.

Les trois armées d'invasion occupent une ligne qui s'étend de Langres à Namur, sur un développement de 70 lieues. Leurs masses, postées sur la Meuse et sur la Marne, sont en mesure d'agir sur Paris, tandis que les corps très-considérables du prussien Bulow, en Belgique, et de l'autrichien Bubna, dans le bassin du Rhône, sont

destinés à favoriser l'opération principale, par des entreprises sur les flancs. Besançon et toutes les forteresses du Rhin sont bloquées. Les maréchaux Marmont, Ney, Victor, arrivent sur Châlons, où le maréchal Macdonald accourt à marches forcées pour les soutenir. La défense de la Belgique est confiée au général Maison, qui, décoré du titre pompeux de général en chef de l'armée du nord, n'a sous ses ordres que des cadres presque vides, avec les restes informes de quelques régiments.

Janvier 26. Napoléon porte son quartier-général à Châlons-surMarne. L'aile droite, maréchal Mortier, est dans les environs de Troyes; le centre, maréchaux Victor et Marmont, autour de Vitry; l'aile gauche, maréchal Macdonald, auprès de Mézières; la réserve formée de la garde, maréchaux Ney et Oudinot, prend poste à Châlons et à Vitry. L'effectif de tous ces corps est évalué à 70,000 hommes. Avec ces forces, l'empereur se flatte de surprendre ses ennemis par la vivacité de ses manœuvres, de les battre partiellement, de les confondre, de les diviser; et, en usant à propos des ressources de la négociation, de désunir les alliés. Toutes ces dispositions décèlent (on ne peut trop s'en étonner) son ignorance des plans, des mouvements et des forces de l'ennemi. Comment un génie de cette portée peut-il s'abuser aussi étrangement?

Les alliés, au contraire, agissent avec une froide circonspection, Forts d'une immense supériorité, qui leur promet un succès définitif, ils sont déterminés à ne pas l'exposer aux chances d'une grande - bataille. Ils ont étudié leur adversaire; ils savent qu'avec un moindre nombre de troupes et dans des positions difficiles, il est parvenu à ressaisir la victoire par un mouvement rapide, à dissiper des masses très-redoutables; ils savent que la confiance qu'il place en lui-même est infinie, et ils s'attendent à lui voir mettre en usage ces marches expéditives qu'il employa dans toutes ses campagnes, tandis que son génie leur paraît peu susceptible de combiner une longue et laborieuse défensive. Ils veulent enfin le cerner, bien plus qu'ils ne cherchent à l'atteindre.

Celui qui dédaigne tout systême de stratégie différent du sien, qui trouve Turenne timide, et le maréchal de Saxe un écolier, qui traite la marche rétrograde de Moreau, en 1796, de retraite de sergent; celui-là se gardera d'agir à leur manière. Aussi-bien, il serait trop tard. Napoléon est dans l'inévitable alternative de frapper des d'audace extrême, de faire des actions d'un éclat prodigieux, ou de commettre sa renommée, qui, actuellement, fait une grande

coups

partie de sa puissance. L'art du prestige, qui lui valut de si merveilleux succès dans les plus critiques conjonctures, reste dans cette extrémité, sa ressource la plus efficace.

Janvier 27. Reprise de Saint-Dizier, par Napoléon en personne. 29. Combats de Brienne ( Aube ). L'empereur, conduisant les maréchaux Ney, Victor, attaque les corps russes de Sacken et d'Alsafiew, de l'armée de Silésie, avec lesquels se trouve le général en chef Blucher. Le château, la ville et leurs abords deviennent le théâtre d'une foule de combats particuliers, livrés avec un acharnement extrême. Trois mille tués ou blessés, de chaque parti, restent sur le terrain. Les Français doivent à leur fermeté, de sortir avec honneur d'une position où Napoléon les a témérairement engagés. Blucher se replie et prend position, pour attendre des renforts de la grande armée.

Février 1er. Bataille de la Rothière (village à une lieue un quart S. de Trannes, deux lieues et demie N. de Brienne, dans une plaine bornée par l'Aube et son affluent la Voire).

Napoléon, s'abusant sur les motifs de l'immobilité de ses ennemis, a continué de les menacer. Impatient d'obtenir une victoire qui relève la confiance de l'armée et l'espoir de la nation, il a voulu se mesurer une seconde fois, au lieu de retourner en toute hâte sur Troyes, où le maréchal Mortier lui donnerait une augmentation considérable de troupes. - Blucher attaque, dès qu'il aperçoit les renforts de la grande armée alliée. Ces renforts, amenés par l'autrichien Giulay, le bavarois Wrède, le prince de Wirtemberg et le prince Constantin de Russie, commandant les réserves, portent l'armée combinée à près de 110,000 combattants. Napoléon n'en réunit pas 40,000, sous les maréchaux Ney, Victor, Oudinot, Marmont, et le général Gérard. Cette action étant la première bataille rangée que les alliés livrent en France, son résultat doit exercer une grande influence sur le moral des troupes et sur l'issue de la campagne.

L'engagement commence à une heure après midi, et ne cesse qu'à minuit. La perte des Français s'élève à 6,000 hommes, dont 2,500 prisonniers, et à plus de 50 bouches à feu. La perte des alliés, presque aussi considérable, en tués ou blessés, affecte peu leur masse. -Les Français battent en retraite sur Troyes. On ne les poursuit dans aucune direction. De sorte qu'il serait difficile de déterminer si l'incapacité manœuvrière du Prussien, pendant et après la bataille, est plus grande que la témérité de son adversaire qui vint le défier. Mais, quoique indécise, cette affaire achève de dissiper ce prestige

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