Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Juin 10. Protestation secrète du roi contre sa sanction du 2, et contre toutes acceptations qu'il avait été ou qu'il serait contraint de donner.

11. Décret ordonnant à tous les officiers des armées de terre et de mer de signer une déclaration d'obéissance et de fidélité à la constitution.

11. Décret enjoignant au prince de Condé de rentrer en France, sous peine d'être mis hors de la loi, et d'avoir ses propriétés confisquées.

11. Décret prescrivant des mesures contre les embaucheurs à l'étranger.

21 25. VOYAGE DE VARENNES. Louis XVI est retenu depuis plusieurs mois aux Tuileries, sous une surveillance dont la Fayette redouble chaque jour les précautions. Il importe peu de démêler si ce commandant de la garde nationale les juge indispensables, afin que la constitution, qu'il regarderait comme l'arche du salut public, puisse être établie, ou s'il est, à son insu, l'instrument de la faction républicaine, agissant dans l'espoir de lasser l'inertie du roi, et de le pousser à des résolutions qu'elle saura dénaturer aux yeux de la nation. Quoi qu'il en soit, Louis XVI, fatigué de sa captivité, en butte aux insultes populaires, aux motions de plus en plus outrageantes des clubs, s'émeut enfin. Il se dérobe des Tuileries, avec la reine, ses deux enfants et sa sœur, le 21, à une heure de la nuit (Cette nuit est précisément la plus courte de l'année). Le succès de l'évasion dépend, jusqu'à un certain point, du peu d'éclat mis dans les détails, et ne peut qu'être compromis par l'appareil du voyage. Un monarque fugitif ne devrait conserver aucune apparence qui le décèle. Mais les ordonnateurs du voyage croiraient avilir la majesté royale, s'ils l'assimilaient à une condition commune, en la privant de toutes ses marques. Il serait difficile d'imaginer quelque chose de plus mal combiné que le plan et l'exécution de ce voyage.

A la vue d'un très-grand équipage, suivi d'une autre voiture, l'inquiétude est d'autant plus éveillée, dans chaque lieu de passage, que de sinistres rumeurs sont répandues sur la route de Lorraine, l'une des routes les plus suivies par les émigrants. Dix voyageurs, deux courriers, employant onze chevaux, ne sauraient passer, sans se faire remarquer, à travers des gardes nationales qui sont dans la première ferveur de leur service, en présence d'autorités soupçonneuses et jalouses, à l'excès, de faire valoir leurs nouvelles attri

butions. Remarqué d'abord à Châlons, et déja poursuivi, le roi est reconnu, à Sainte-Menehould, par le maître de poste Drouet, qui, le devançant à Varennes (48 lieues de Paris), l'y fait arrêter, à onze heures du soir. Des dragons, détachés pour l'escorter jusqu'à Montmédy, but de son voyage, sont désarmés par les habitants, en essayant de le délivrer.

L'assemblée nationale envoie au-devant du roi les députés Barnave, la Tour-Maubourg, Péthion. Ce cortége entre à Paris, le 25, à sept heures du soir, au milieu d'une foule immense, frappée de stupeur. Trois gardes-du-corps, enchaînés, sont placés sur le siége de la voiture du roi. La populace, irritée de ce qu'ils ne méconnurent pas leur devoir, se dispose à les massacrer; la garde nationale parvient à les sauver.

En partant de Paris, le roi a laissé une proclamation qui est rendue publique dans la journée. Il y retrace les mauvais traitements qu'il ne cesse d'éprouver depuis le 6 octobre 1789, qu'il habite les Tuileries. Lorsque le roi a pu espérer de voir renaître l'ordre et le << bonheur par les moyens employés par l'assemblée nationale et par « sa résidence auprès de cette assemblée, aucun sacrifice ne lui a « coûté; il n'aurait pas même argué du défaut de liberté dont il est privé depuis le 6 octobre 1789; mais aujourd'hui que le résultat a de toutes les opérations est de voir la royauté détruite, les propriétés violées, la sûreté des personnes compromise, une anar«< chie complète dans toutes les parties de l'empire, sans aucune ap<< parence d'autorité suffisante pour l'arrêter; le roi, après avoir protesté contre les actes émanés de lui pendant sa captivité, croit << devoir mettre sous les yeux des Français le tableau de sa con« duite.... Français, et vous qu'il appelait habitants de la

«

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

.......

bonne ville de Paris, méfiez vous de la suggestion des factieux ; « revenez à votre roi; il sera toujours votre ami, quand votre sainte religion sera respectée, quand le gouvernement sera assis sur un pied stable et la liberté établie sur des bases inébranlables. » L'évasion de Monsieur (Louis XVIII) s'est effectuée dans la même nuit du 21. Ce prince n'a voulu se séparer du roi son frère, qu'au moment où sa présence ne peut plus le consoler dans ses malheurs, ni appuyer ses efforts contre les factions.

Juin 25, 26. Décrets. —Les gardes du corps sont licenciés. Il sera provisoirement donné au roi une garde qui, sous les ordres du commandant-général de la garde nationale parisienne, veillera à sa sûreté et répondra de sa personne. Il sera provisoirement donné

une garde particulière à la reine. — Il sera informé sur l'événement du 21 juin. L'assemblée nationale nommera trois commissaires pris dans son sein, pour recevoir les déclarations du roi et de la reine. La sanction, l'acceptation du roi et toutes ses fonctions législatives ou exécutives sont suspendues. -Les députés Robespierre, Pethion, Alexandre de Lameth, Roederer, se font remarquer parmi les ennemis du pouvoir royal. Ce dernier assure que les dispositions de cette loi n'attaquent pas le principe de l'inviolabilité du roi; qu'il ne s'agit pas d'un jugement, mais seulement de le tenir en état d'arrestation provisoire.

La déclaration écrite du roi remise aux commissaires porte : ...... Les motifs de mon départ sont les outrages et les menaces qui ont été faites, le 18 avril, à ma famille et à moi-même. Depuis « ce temps, plusieurs écrits ont cherché à provoquer des violences << contre ma personne et ma famille; et ces insultes sont restées « jusqu'à présent impunies. J'ai cru dès-lors, qu'il n'y avait pas de « sûreté ni même de décence pour ma famille et pour moi de rester a à Paris. J'ai desiré, en conséquence, quitter cette ville. Ne le pouavant faire publiquement, j'ai résolu de sortir de nuit et sans suite. << Jamais mon intention n'a été de sortir du royaume. Je n'ai eu « aucun concert sur cet objet, ni avec les puissances étrangères, ni a avec mes parents, ni avec aucun autre Français sorti du royaume. Je pourrais donner pour preuve de mon intention, que des logeaments étaient préparés à Montmédi, pour me recevoir ainsi que « ma famille. J'avais choisi cette place; parceque, étant fortifiée, ma a famille y aurait été en sûreté, et qu'étant près des frontières, j'aurais été plus à portée de m'opposer à toute espèce d'invasion..... « Si j'avais eu l'intention de sortir du royaume, je n'aurais pas publié « mon mémoire le jour même de mon départ; mais j'aurais attendu « d'être hors des frontières.. . . .

.... »

Juin 26. Le marquis de Bouillé, lieutenant-général, écrit de Luxembourg à l'assemblée nationale, qu'il est le seul auteur du projet d'enlever le roi - Ses bravades aussi fougueuses qu'impuissantes irritent les ennemis du trône et les excitent à des mesures violentes.

Juillet 3. Décret qui ordonne de grandes dispositions militaires dans les départements frontières du N. E., le complètement des régiments de l'armée de ligne, et la mise en activité de 26,000 gardesnationales sur la ligne exposée.

6. Lettre de l'empereur Léopold II, datée de Pavie, adressée à

tous les souverains et les invitant à réclamer la liberté de Louis XVI. Juillet. 7. Le roi, instruit qu'il se fait en son nom des enrôlements pour les corps d'émigrés qui se forment hors des frontières, envoie à l'assemblée nationale son désaveu formel.

9. Décret qui taxe à une triple imposition pour 1791, les biens des émigrés qui ne seront pas rentrés sous deux mois, sauf les mesures plus sévères à prendre en cas d'invasion.

17. Attroupement nombreux au Champ-de-Mars, à Paris. La loi Martiale (V. 20 octobre 1789) est proclamée. Bailly, maire, arrive sur les séditieux avec la force armée. Ils résistent à la sommation qu'il leur fait; il les disperse en faisant tirer sur eux.

18. Décret. Il est accordé 200,000 fr. de récompense aux personnes qui ont concouru à l'arrestation du roi à Varennes, le 22 juin. Le maître de poste de Sainte-Menehould (Drouet), reçoit 30,000 fr.

22. Décret ordonnant la mise en activité immédiate de 97,000 gardes nationaux, y compris les 26,000 destinés par le décret du 3, lesquels seront répartis sur les frontières et sur les côtes.

30. Décret qui supprime tout ordre de chevalerie, toute corporation, toute décoration, tout signe extérieur, toute qualification, qui supposent des distinctions de naissance. Ce décret est rendu d'après la rédaction du député Roederer, le même qui, sous le régime impérial, s'appellera comte Roederer.

Août 22, et suiv. Les nègres de Saint-Domingue, soulevés par des émissaires envoyés de France (V. 15 mai), incendient la plaine du Cap-Français. La plus riche campagne des Antilles, la merveille de l'art et de la nature, offre aussitôt dans un rayon de plusieurs lieues autour de la ville, la destruction et la mort. Les cruautés de ces esclaves africains défient l'imagination d'un Européen. Les ravages sont si rapidement exécutés, qu'après quelques jours seulement, on compte dans cette partie de l'île, 200 manufactures de sucre et 600 de café entièrement détruites, avec tous les objets que l'industrie et les travaux d'un siècle ont développés. - Jean-François est le chef des nègres; Toussaint-Louverture est un de ses lieute

nants.

27. Entrevue de Léopold II, empereur d'Allemagne, et de Frédéric Guillaume II, roi de Prusse à Pilnitz (Saxe-Electorale). 'L'exministre Calonne et le marquis de Bouillé sont présents. Les deux monarques conviennent de se prêter un mutuel secours. Les motifs ostensibles de leur déclaration sont, d'accélérer la fin des troubles

[ocr errors]

en France, «< en mettant le roi en état d'affermir, dans la plus parfaite liberté, les bases d'un gouvernement monarchique également « convenable aux droits des souverains et au bien-être de la nation française; » tandis que les deux contractants n'ont en vue que de profiter des circonstances pour affaiblir, démembrer ce royaume, et l'asservir comme la Pologne. La convention de Pilnitz est le piége le plus funeste aux émigrés français qui, s'ils n'y voyaient pas un moyen prompt et assuré de ressaisir leur influence, leurs biens et leurs priviléges, se laisseraient peut-être moins séduire par l'ardeur chevaleresque de Gustave III, roi de Suède, ou par les insidieuses promesses de Catherine II, impératrice de Russie.

Septembre 3. L'assemblée nationale, dite constituante, termine l'acte constitutionnel, plus connu dans la suite sous le nom de constitution de 1791. Les membres du comité chargé de cette œuvre de régénération, sont : Talleyrand-Périgord (évêque d'Autun, ministre sous quatre régimes consécutifs, prince laïque, pair, etc., etc. (V. la table des matières), Sieyes (en abbé, conventionnel votant la mort de Louis XVI, etc., etc.), Alexandre Lameth (ex-courtisan), Péthion (conventionnel votant la mort de Louis XVI, maire au 10 août 1793), Buzot (conventionnel votant la mort de Louis XVI), Target, Beaumetz, Thouret, Duport, Barnave, Chapelier, Desmeuniers (tous avocats).

La France est divisée en départements. La souveraineté une, indivisible, appartient à la nation, qui en délègue l'exercice. — Le gouvernement est représentatif et monarchique. Des assemblées primaires sont instituées; elles se composent de tous les citoyens actifs, c'est-à-dire, âgés de 25 ans, payant une contribution directe de trois journées de travail. -- Une imposition d'un marc d'argent, c'est-à-dire, de 54 liv., suffit pour être deputé. Une seule chambre permanente de 745 représentants élus pour deux ans, par des électeurs nommés dans les assemblées primaires, forme la partie essentielle du pouvoir législatif; le roi en devient la partie accessoire, au moyen de la sanction qu'il accorde aux décrets, ou du véto, dont l'effet peut les suspendre pendant deux ans.—La réunion de l'assemblée a lieu chaque année, le 1er de mai. — Le roi n'a pas - le droit de la dissoudre, ni celui de proposer les lois; il ne peut que présenter des observations. La royauté est héréditaire; au roi seul appartient le pouvoir exécutif; sa personne est inviolable, sacrée ; il prête le serment de maintenir la constitution. Il est censé avoir abdiqué, s'il rétracte ce serment, s'il se met à la tête de l'armée

« ÖncekiDevam »