son avec, sur la rive opposée, Jersey-City, Hoboken et la muraille à pic des Palissades ; à droite, l'EastRiver que franchit, à 135 pieds au-dessus du niveau de l'eau à marée haute, le fameux pont suspendu, témoin quadragénaire (1), et encore stupéfiant de l'audace des ingénieurs et des constructeurs américains.

En tout temps, le port de New-York présente l'animation d'une fourmilière. Les ferry-boats, qui incessamment circulent dans tous les sens, contribuent à ce mouvement dans une large mesure, comme aussi les remorqueurs, les river-boats à plusieurs étages, les embarcations de plaisance à voile, à vapeur, ou à essence, et les pontons massifs qui transportent d'une rive à l'autre des trains entiers de wagons à marchandises. Mais les navires de mer, voiliers et paquebots, de toute provenance et de tout tonnage, depuis les simples caboteurs jusqu'aux léviathans des lignes régulières allemandes et anglaises, calant 10 mètres et plus, tiennent une grande place dans l'activité

(1) La construction du pont de Brooklyn fut décidée en 1867 et commencée en 1870. Les dimensions de cet ouvrage sont les suivantes : travée centrale, 1595 1⁄2 pieds, travées de rives, 930 pieds, longueur totale, y compris les voies d'accès, 6016 pieds; largeur du tablier, 85 pieds; hauteur des tours au-dessus du niveau de l'eau à marée haute, 272 pieds; diamètre des câbles, 15 3/4 pouces. Coût 16 millions de dollars.

A titre de comparaison, voici les dimensions des deux ponts suspendus, actuellement en construction, en amont du pont de Brooklyn, sur l'EastRiver. Ces deux ponts seront terminés dans le courant de cette année ou au commencement de 1910.

Williamsburg Bridge: travée centrale, 1600 pieds, travées de rives, 596 1⁄2 pieds, longueur totale, y compris les voies d'accès, 7279 pieds; largeur du tablier, 114 pieds; hauteur des tours au-dessus du niveau de l'eau à marée haute, 335 pieds; diamètre des câbles, 1812 pouces. Coût 22 millions de dollars.

Manhattan Bridge: travée centrale, 1470 pieds, travées de rives, 725 pieds, longueur totale, y compris les voies d'accès, 6855 pieds; largeur du tablier, 120 pieds; hauteur des tours au-dessus du niveau de l'eau à marée haute, 322 pieds; diamètre des câbles, 21 1/4 pouces. Coût 26 millions de dollars.

fébrile de la rade. Ils ont devant eux tout l'espace nécessaire pour pouvoir évoluer à l'aise, et la profondeur qui leur permet d'aborder à quai.

De même, au point de vue géographique, New-York était tout indiquée par sa position centrale, au milieu des treize États primitifs de l'époque coloniale, pour devenir, dès l'origine, le principal entrepôt du commerce avec la mère-patrie, et pour s'assurer plus tard, par l'avance acquise, la part du lion dans le commerce général des États-Unis avec les pays étrangers.

Cette part de New-York dans le commerce général acquiert d'année en année plus d'importance.

A l'importation, New-York est toujours, et de plus en plus, le grand centre distributeur où convergent les marchandises que la République reçoit du dehors. Elle l'est non seulement pour les articles de luxe, que l'Europe lui envoie, mais aussi pour beaucoup d'articles de consommation générale venant des autres parties du monde.

Pour l'année fiscale clôturant au 30 juin 1907 (1), la valeur des importations par le port de New-York s'est élevée à 853 696 952 dollars, métaux précieux non compris (espèces et lingots). Pendant la même période, la valeur totale des importations aux ÉtatsUnis, abstraction faite des métaux précieux, a atteint 1 434 421 425 dollars (2). La part de New-York dans ce commerce est donc de 59,5 p. c. contre 8,7 p. c. pour celle de Boston, 5,5 p. c. pour celle de Philadelphie, 3,7 p. c. pour celle de San Francisco, 3,5 p. c. pour la Nouvelle Orléans, 2,6 p. c. pour Baltimore, 1,7 pour Puget-Sound, et 12,5 p. c. pour l'ensemble

(1) Je choisis l'année fiscale 1906-07, de préférence à la suivante, parce que l'année fiscale 1907-08, par suite de la dépression des affaires due à la crise, peut être considérée comme une année anormale.

(2) Le cours moyen du dollar est de fr. 5,19.

des cent trente et un autres ports des États-Unis, dans lesquels sont comptés les vingt-quatre ports des Grands Lacs, les trente ports de l'intérieur, ceux de l'Alaska, et ceux des îles Hawaï.

Sur certains articles, New-York exerce en fait un monopole presque absolu : tels les diamants bruts (d. 11 101 098 sur un total de d. 11 154 152) et les diamants taillés (d. 23 401 617 sur d. 23 965 438). Pour d'autres, la supériorité confine au monopole, comme c'est le cas pour le caoutchouc (d. 56 454 631 sur d. 58 919 981); pour le cacao en fèves (d. 12 966 906 sur d. 13 376 562); pour les soieries (d. 12 696 597 sur d. 13 485 508); pour les velours et peluches de soie (d. 2579 550 sur d. 2 652 034); pour les plumes naturelles, frisées ou teintes (d. 5 746 463 sur d. 6 173 511); pour les automobiles (d. 3 821 233 sur d. 4011 025); pour les chevaux (d. 1 393 174 sur d. 1 574 020).

Elle distance encore, de très loin, ses concurrents, pour une foule d'articles de luxe et autres dont je dois me borner à citer les principaux, savoir le sucre (d. 64 074 148 sur d. 92 476 380); le café (d. 55 675 843 sur d. 78 231 902); les dentelles, broderies, entredeux, etc... le coton (d. 35 599 380 sur d. 39 756 502); l'étain en barres, etc. (d. 33 428 245 sur d. 38 117 459); les tissus de coton teints et imprimės (d. 10 534 677 sur d. 12 727 769); les toiles et autres tissus de lin, de chanvre ou de ramie (d. 16 981 882 sur d. 21 048 352); les fourrures en peaux (d. 10 454 342 sur d. 12 911 434); les chapeaux et articles de mode, sauf les plumes (d. 6 097 402 sur d. 6 820 259); les gants de peau (d. 8 280 592 sur d. 10 633 668); les dentelles et broderies de soie (d. 5 685 895 sur d. 6 646 902); les fromages (d. 4 263 706 sur d. 5 704 012); les vins mousseux, Champagne, etc. (d. 4 359 702 sur d. 6 229 281); les draps (d. 4 892 158 sur d. 5 732 200); les œuvres