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constatations fournissent un moyen inattendu de pénétrer les secrets de la composition intérieure du globe. De Lapparent désignait sous le nom de géologie proprement dite, la géologie historique qui distingue et décrit les périodes successives de l'histoire de la terre : elle est la grande histoire qui absorbe la meilleure activité des géologues, celle qui profite surtout de l'activité des sociétés spéciales, et des levers exécutés en tous pays, par les services officiels. Elle a donné lieu à une bibliographie si volumineuse, qu'aucune vie humaine ne suffirait de nos jours à la dépouiller : chaque pays a sa bibliothèque géologique particulière, ses descriptions locales, ses étages, sa carte et sa terminologie. C'est cependant dans ces archives régionales, qu'il faut puiser ses ses documents pour écrire une géologie au courant de la science, et, parmi tant d'observations. souvent contradictoires, distinguer celle qui est exacte de celle qui ne l'est pas, reconnaître à chacune son importance relative, attribuer à chaque auteur sa part proportionnelle dans le mérite collectif des conclusions générales. Pour accomplir une telle sélection, il faut être un filtre qui recueille tout, arrête automatiquement les troubles, et laisse passer clair, cela seul, qui sera utilisable pour la synthèse finale. De l'aveu unanime, de Lapparent s'est approché de cet idéal, et sa géologie proprement dite a une valeur documentaire unique. Dans les premières éditions, il s'excusait de ne donner que de sèches énumérations de coupes de détail, mais progressivement, à mesure qu'il possède plus complètement lui-même le développement des périodes, il les anime; il les remplace dans les éditions suivantes, par des aperçus d'ensemble, sortes de résumés paléo-historiques, qu'il arrive finalement à représenter d'une façon graphique en des cartes paléogéographiques.

On ne peut passer sous silence une autre modification

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survenue entre ses 2 et 3e éditions, à la suite d'une publication faite en collaboration avec Munier-Chalmas sur la nomenclature des terrains sédimentaires, où tant de changements arbitraires sont apportés à la nomenclature et à la classification reçues. Peut-être cependant eût-il été mieux inspiré, si, plus fidèle à sa méthode usuelle, il avait ici encore apporté la lumière, au lieu d'innover, et mis un ordre définitif parmi les matériaux cosmopolites réunis sous l'impulsion des congrès géologiques internationaux. Mais quoi qu'il en soit des noms nouveaux qu'il lui plut d'imposer à certaines divisions du temps, l'analyse qu'il en a faite demeurera comme la synthèse de ce que furent nos connaissances historiques, en géologie, à la fin du XIXe siècle.

Son esprit critique s'est exercé sur l'histoire de tous les temps et il s'essaya à la présenter de diverses façons. Dans ses premières éditions, il décrit successivement les périodes du globe, les systèmes; dans les dernières au contraire, il s'arrête à des divisions plus étroites et fait connaître les étages les uns après les autres, leur composition, leur faune, leur flore, leur répartition géographique. Dans cet exposé de l'histoire des formations sédimentaires, il ne s'est nulle part borné au rôle de compilateur ou de simple critique; pas plus d'ailleurs qu'il ne fit dans l'examen des théories relatives au volcanisme, aux causes des éruptions, à l'élaboration des magmas.

Persuadé, à l'exemple d'Élie de Beaumont, que certains agents chimiques, dits minéralisateurs, avaient dû jouer un rôle important dans la cristallisation des roches éruptives, de Lapparent, à qui nous devons aussi une classification de ces roches, s'est attache à recueillir des preuves en faveur de cette conception : il a cru en trouver une d'assez grande valeur dans le fait que toutes les roches éruptives modernes du type acide, riches en silice et pour cela plus difficiles à

fondre, se montrent accompagnées d'émanations solfatariennes, c'est-à-dire de gaz et de vapeurs d'une incontestable activité chimique. C'est encore à des formations solfatariennes de cette nature, consécutives d'éruptions déterminées et influencées dans leur résultat, à la fois par la nature des roches encaissantes et par la lutte des émissions thermales avec les eaux douces ou salées de la surface, qu'il attribue la formation de la plupart des gîtes métallifères. Il s'est toujours opposé à ceux, assez nombreux, qui voient dans les filons concrétionnés, des sécrétions latérales des roches encaissantes, et dans les roches éruptives, le produit d'une fusion ultérieure d'anciens sédiments: il faisait valoir contre ces derniers que toutes les réactions actuelles qui se passent dans les profondeurs de l'écorce terrestre s'opèrent visiblement dans un milieu réducteur; et comme les roches acides, telles que les granites, ont leurs éléments portés à un haut degré d'oxydation, cet état doit être considéré comme primordial et dû à la composition même du magma superficiel qui les a engendrées.

Dans les éditions successives de son Traité, de Lapparent réserva toujours pour le dernier livre, l'exposé de ses idées sur l'orogenic et les théories géogéniques. Elles constituaient à ses yeux, le couronnement de l'édifice, et il se montrait par là, jusqu'à la fin, continuateur de l'École d'Élie de Beaumont, en même temps que son représentant le plus brillant. L'évidente ordonnance qui préside à la disposition des accidents du relief terrestre, l'a engagé à rechercher à la suite du maître, si cette ordonnance ne pourrait pas recevoir une expression géométrique; et tandis que celui-ci la trouve dans le réseau pentagonal, il la cherche, à la suite de Green, dans un réseau tétraédrique, tenant comme un résultat considérable de pouvoir grouper

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ainsi, autour d'une même idée très simple, les données fondamentales de la géographie du globe.

Son analyse des dislocations terrestres l'avait amené à cette conviction qu'on ne pouvait pas les attribuer d'une façon générale à des effondrements en masse de compartiments entiers, glissant sous le seul effort de la pesanteur, le long de cassures préexistantes. Bien plus, abordant la question théorique du refroidissement et de la contraction de l'écorce, il montra que notre globe pouvait difficilement perdre plus d'un demi-degré par million d'années, et que la contraction résultante était tout à fait insuffisante pour répondre aux exigences de la doctrine des effondrements. Il a fait voir ensuite quelle erreur on commettait en cherchant à apprécier la diminution du rayon terrestre d'après l'état de plissement de certaines régions, comme si ces parties plissées étaient autre chose que des lambeaux, appelés de droite et de gauche, lors de leur chute, entre deux cassures et soumis ensuite à une énergique compression.

Ainsi la compression latérale demeurerait le facteur principal des dislocations de l'écorce, faisant naître ici des lignes de relief, là des dépressions; et si la croûte se rapproche en masse du centre, il pourrait très bien se faire que parfois la tête des plis principaux s'en éloignât, en sorte qu'il y aurait soulèvement, non seulement relatif, mais encore absolu. Il faut reconnaître combien cette conception de l'effort latéral de plissement, localisé au voisinage de la surface, est d'accord avec les vues théoriques récentes sur le refroidissement progressif d'une sphère primitivement fluide.

Le Traité de géologie dont nous venons de retracer les grandes lignes, est un livre de science pure. Mais il est un autre traité de de Lapparent, écrit pour une autre catégorie de lecteurs, plus intéressés à l'examen

de la surface habitée de la terre, qu'à l'étude de sa structure profonde, et qui lui a fait plus d'honneur peut-être, bien qu'il nous paraisse d'une facture moins personnelle. La géographie physique était en France purement descriptive et statistique; de Lapparent estima qu'il importait de la rendre plus rationnelle, et qu'elle devait être expliquée par les événements successifs des temps géologiques qui ont déterminé les formes actuelles. L'état présent du globe est le résultat des états antérieurs, aussi bien en géographie qu'en histoire. Le modelė terrestre a été influencé par le mode de dépôt des strates, par leur nature, par leurs destructions et érosions qui ont joué un rôle immense, bien compris seulement depuis quelques années, par les phénomènes glaciaires, par l'action de la mer sur les falaises, par l'action des rivières sur les continents: c'est ce que de Lapparent sut apprendre aux géographes français.

Dans son exposé des Phénomènes actuels, en gẻologie, de Lapparent avait déjà montré comment la pluie, la gelée, les rivières, agissant sur un sol préparé par des forces internes, étaient les facteurs du modelé terrestre; il lui suffit, pour écrire ses Leçons de géographie physique et obtenir un succès qui dépassa beaucoup le cercle de ses premiers lecteurs, d'animer et de rajeunir son canevas primitif, par l'introduction des notions récentes, introduites par les géographes américains et si habilement développées par W. M. Davis. Hâtons-nous de dire qu'il ne se borna pas toutefois à considérer, d'une manière générale, la genèse des formes actuelles de la terre, il a examiné successivement les diverses régions de l'Europe, de l'Asie, de l'Océanie, de l'Afrique, de l'Amérique, expliquant partout les aspects géographiques rencontrés, par les faits géologiques qui les ont déterminés.

Les trois éditions qu'il publia de ses Leçons de géo

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