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elles cessent d'être un transport violent de matière, pour devenir le résultat apparent de la propagation d'un processus chimique, luttant contre tout changement de température.

Les marées de l'écorce terrestre (1). — L'action de la Lune sur les eaux de l'Océan y produit des déformations périodiques qui donnent naissance au phénomène des marées. Notre satellite trouble-t-il aussi de façon sensible la terre ferme »; le sol qui nous porte a-t-il ses marées ? L'observation seule peut nous répondre; mais elle se heurte à de telles difficultés que l'on a cru le problème insoluble.

Ces mouvements d'ensemble de l'écorce terrestre, s'ils existent, doivent, en effet, être extrèmement faibles. Encore, pour les constater, devrions-nous disposer de points de repère analogues à ceux que fournissent, pour l'observation des marées océaniques, les côtes des continents et des îles. Nous en manquons absolument. Heureusement, un instrument merveilleux, qui nous a révélé déjà tant de choses cachées, peut venir à notre secours c'est le pendule.

Formé d'une masse pesante, suspendue à un fil flexible, il pend, au repos, dans la direction de la résultante des forces qui agissent sur lui. Si la terre était sphérique, homogène, immobile, soustraite à l'action du reste de l'univers, en particulier de la Lune, sa voisine, cette direction passerait par le centre de notre globe. Mais la réalité est bien différente: la direction du fil à plomb change continûment sous l'influence de causes multiples, dont l'intensité varie. Comment démêler la part éventuelle qui revient à la Lune, dans ces changements? Son action sur le pendule aurait-elle une propriété qui la caractérise et qui permettrait de l'isoler ?

La direction et l'intensité de cette action lunaire dependent à chaque instant de la position et de la distance de notre satellite. Or, sa position et sa distance sont périodiquement variables; il en sera donc de même de la perturbation qu'elle produit dans l'équilibre du pendule.

Supposons un instant que la Lune seule intervienne pour dévier le pendule. Si la croûte terrestre était absolument rigide, au cours d'un jour lunaire, la pointe mobile du pendule tracerait, sur le sol immobile, une courbe en rapport avec le mouvement de notre satellite, et qui se reproduirait, avec la même allure, chacun des jours lunaires suivants. Si, au contraire, la croûte ter

(1) REVUE GÉNÉRALE DES SCIENCES, XXe année, no 6, 20 mars 1909, p. 242. G. Devanlay, Les marées de l'écorce terrestre.

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restre était parfaitement élastique, et par suite, aussi mobile que peut l'être le pendule, le déplacement relatif de la pointe de celui-ci par rapport à ce sol élastique, se déplaçant comme le pendule, serait nul. En réalité, le sol n'est doué ni de rigidité absolue, ni de mobilité parfaite : il y aura donc théoriquement un déplacement relatif de la pointe du pendule par rapport au sol, moins mobile que lui. Si ce mouvement relatif pouvait être observé et mesuré, il nous ferait connaitre le déplacement ou la marée de l'écorce terrestre.

En effet, connaissant la masse du pendule, celle de la Lune et, à chaque instant, la distance et la direction de celle-ci, on peut calculer le déplacement tot l, théorique, du pendule, celui qu'enregistrerait sa pointe mobile sur un sol au repos. Dès lors, si l'on pouvait observer et mesurer le déplacement relatif du pendule par rapport au sol mobile, ce qu'il faudrait y ajouter, pour retrouver au total le déplacement théorique calculé, ne serait autre chose que le déplacement du sol, la marée de terre ferme dont nous cherchons la valeur. Tout cela est très simple en théorie; les difficultés sont toutes d'ordre pratique.

Tout d'abord, le déplacement total du pendule, sous l'action de la Lune, est extrêmement faible pour un pendule vertical de 1 mètre de longueur, la courbe tracée par sa pointe, sur un sol absolument immobile, tiendrait tout entière sur la millième partie d'un millimètre carré. Ce qui est pire encore, c'est que ce mouvement se trouvera fatalement mèlé à celui que produit, en même temps, le Soleil, et noyé dans ceux, beaucoup plus grands, dus aux déformations locales du sol sous l'action de la chaleur solaire. Faut-il donc renoncer à l'isoler ? Nullement, car l'action lunaire, nous l'avons dit, est caractérisée par une période qui lui est propre, le jour lunaire; tandis que l'action attractive du Soleil et l'influence de la chaleur du sol se rattachent à d'autres durées : leurs allures diffèrent donc dans le temps, et l'on conçoit qu'on puisse les séparer, en utilisant une longue série d'observations.

Voici comment on y est parvenu à l'Observatoire de Postdam. Il fallait d'abord, pour rendre sensible le déplacement si faible de l'extrémité libre du pendule, l'amplifier beaucoup. Pour y réussir, en employant un pendule vertical, il eût fallu lui donner une longueur énorme, pratiquement irréalisable. On lui a donc substitué un pendule horizontal, dont l'axe d'oscillation faisait, avec la verticale, un angle de cinq minutes. En donnant à ce pendule une longueur de 25 centimètres seulement, on obtenait des déplacements égaux à ceux d'un pendule vertical

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long de 500 mètres. Pour les amplifier encore, et en même temps pour les enregistrer, sans que le frottement d'un index matériel vint en modifier l'ampleur et l'allure, on fixa, sur l'extrémité mobile de ce pendule horizontal un petit miroir, sur lequel était dirigé un rayon de lumière. Le rayon réfléchi doublait, dans sa déviation, les déplacements angulaires du miroir et venait les enregistrer sur un cylindre situé à 4,5 mètres de distance, animé d'un mouvement de rotation uniforme, et recouvert d'un papier sensible. Deux de ces pendules, perpendiculaires l'un à l'autre et inclinés de 45° sur la méridienne du lieu, furent installés dans une chambre située à 25 mètres de profondeur, où règnait une température constante de 11°,7.

Deux séries d'observations, la première d'une durée de deux ans et demi, l'autre, devant servir de contrôle, d'une durée de deux ans, furent instituées dans ces conditions. Le tracé obtenu représentait une suite d'ondulations irrégulières traduisant les déplacements relatifs du pendule par rapport au sol, mobile lui-même, sous l'action de toutes les causes capables de troubler son équilibre. Il ne restait plus qu'à trier de ces déplacements résultants, celui qui revient à l'action de la Lune.

Nous avons indiqué plus haut le principe de cette séparation : l'action lunaire est périodique, et la durée de sa période, le jour lunaire, la distingue de toutes les autres qui sont ou accidentelles ou périodiques, mais de périodes différentes. Par conséquent, si l'on découpe le tracé enregistré en bandes dont la longueur correspond à la durée du jour lunaire, et si l'on prend la moyenne de ces tracés, la courbe que l'on obtiendra représentera le déplacement dû à la seule action de la Lune, débarrassé des autres déplacements. Ceux-ci, en effet, grâce à la méthode employée, où la période lunaire joue un rôle systématique, deviennent accidentels et tendent dès lors à s'annuler, à disparaitre de l'allure de la courbe moyenne visà-vis du déplacement causé par la Lune.

Voici les résultats obtenus. Le déplacement relatif du pendule sur le sol a été les 3/5 de son déplacement total, théorique, calculé en supposant le sol absolument immobile. Le déplacement du sol, ou la marée de l'écorce terrestre est donc les 2/5 de ce qu'elle serait si le sol était parfaitement mobile. Or les eaux de la mer représentent à peu près ce sol mobile, et la hauteur de la marée moyenne de l'Océan est de 50 centimètres. La marée de l'écorce terrestre serait donc de 20 centimètres. Ainsi, la terre ferme, à Postdam du moins, se soulèverait de 20 centimètres toutes les douze heures environ.

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D'autre part, l'étude des courbes obtenues montrerait que le sol, à Postdam, est plus rigide dans le sens Est-Ouest que dans le sens Nord-Sud, ce qui semblerait donner raison aux partisans de la forme tétraédrique de la Terre : la résistance d'un tétraèdre à la déformation est, en effet, plus grande dans le sens des arêtes que dans le sens perpendiculaire à celles-ci.

On se gardera d'attribuer aux résultats numériques de ces observations une précision à laquelle ils ne peuvent prétendre. Mais il est permis d'y voir la preuve que le problème des marées de l'écorce terrestre n'est peut-être pas insoluble, et l'indication de l'ordre de grandeur qu'il s'agit de mesurer.

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La Société scientifique a perdu récemment un ami de la première heure et dont le dévouement lui est resté fidèle.

Jean-Joseph-Dominique Swolfs était né à Bruxelles le 24 juin 1842. Ordonné prètre le 23 septembre 1865, il fut successivement professeur au Petit Séminaire, chanoine honoraire et chanoine titulaire de Malines, inspecteur de l'enseignement moyen et doyen du Chapitre métropolitain.

Ses études de prédilection et les ouvrages qui en furent le fruit ont trait à l'Histoire nationale et à l'Apologétique. Mais il aimait aussi les sciences naturelles et se montrait très assidu aux réunions de la troisième section de notre Société. Il en faisait partie depuis l'origine et était membre du Conseil général depuis 1890. La mort nous l'a ravi le 2 mai 1909.

Le chanoine Swolfs laisse parmi nous le souvenir d'un saint prêtre, d'un historien érudit, d'un controversiste de talent, d'un collègue excellent dont la collaboration, les conseils et les bons offices nous ont été des plus précieux.

Que le suffrage de nos prières soit le tribut de notie reconnaissance.

- J. T.

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Au moment même où l'Université catholique se préparait à célébrer solennellement le LXXV anniversaire de sa restauration (2), le doyen du corps académique de Louvain, M. Louis Henry, accomplissait son cinquantenaire de professorat effectif pas plus au cours de cette année jubilaire que pendant le demi-siècle déjà consacré au service de l'Alma Mater, la féconde activité scientifique de l'illustre chimiste ne s'est interrompue, et ses collègues, élèves et amis n'ont cessé de voir et d'admirer en lui, un inoubliable exemple de persévérante ardeur au travail.

Bien que l'Université, à laquelle s'étaient associés les sociétés savantes de l'Europe entière, eût déjà décerné, il y a dix ans, à M. Henry tous les honneurs qu'elle réserve aux plus éminents d'entre ses maîtres (3), il a paru à ceux de ses anciens élèves qui ont été plus

(1) Université catholique de Louvain. Souvenir de la célébration du cinquantenaire professoral de M. Louis Henry. 8 mai 1909; in-4o de 35 pages avec portrait. Louvain, Librairie universitaire, A. Uystpruyst, 1909.

(2) Voir REVUE DES QUEST. SCIENT., 3o série, t. XVI, juillet 1909, p. 5. (3) Voir REVUE DES QUESTIONS SCIENT., 2e série, t. XVIII, juillet 1900, pp. 221-239, Louis Henry, avec portrait.

III SÉRIE. T. XVI.

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