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énergétique; il a trait à l'activité, au fonctionnement. de l'organisme.

Or, dans certains cas, les modifications de cette activité sont sous la dépendance du fonctionnement glandulaire. Aussi, dit Laignel-Lavastine, quand on se décidera à reprendre l'étude trop délaissée des tempéraments, à côté des types classiques sanguins, nerveux, lymphatiques et bilieux, on pourra peut-être décrire les thyroïdiens, les hypophysaires, les surrénaux, etc...

Quant au caractère, il n'est qu'une des manifestations du tempérament, la manifestation psychique. Il se rattache par là, lui aussi, dans certains cas, au fonctionnement glandulaire. On pourra donc, de même, parler de caractères thyroïdiens, surrénaux, etc.

Or, on sait le rôle que le tempérament, que le caractère joue en ascétisme, comme d'ailleurs dans tout travail qui a pour but de réformer l'homme par l'extirpation de ses penchants mauvais.

Il arrivera forcément que l'éducateur, le directeur, se trouveront parfois en face de natures spécialement revêches à la formation morale. Affaire de tempérament, diront-ils, et cela peut être; mais ce n'est point une solution. La question est de savoir comment on viendra à bout de ce tempérament, comment on guérira. celui-ci de son humeur violente et emportée, celui-là de ses inclinations libidineuses, un troisième de son apathie, etc... Sans doute, on dira: luttez vigoureusement et contre votre humeur et contre vos inclinations. Étudiez-vous, voyez dans quels cas, dans quelles circonstances, dans quels milieux vous êtes plus exposé à ces difficultés de tempérament; évitez ces occasions, ou du moins prenez à l'avance des résolutions énergiques pour le moment de la lutte; attaquez successivement les manifestations diverses de votre mauvaise nature, et sans perdre patience, car le combat sera long... Assurément; nous le croyons même interminable. Nous

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dirons, en effet, de cette tactique, ce que nous avons dit du traitement moral des psychonévroses. C'est un traitement symptomatique. Il attaque des manifestations du mal, mais il laisse subsister le mal lui-même.

Nous pensons, comme Laignel-Lavastine, que lorsqu'on se décidera à faire des tempéraments une étude sérieuse, on trouvera, à l'origine de quelques-uns, des perturbations glandulaires plus ou moins prononcées, et on se rendra compte peut-être alors que ce n'est pas par des efforts de volonté qu'un malade peut améliorer son tempérament, car ce n'est pas par des efforts de volonté qu'il peut réparer ses organes glandulaires.

De cette connaissance résultera sans doute aussi une appréciation plus équitable de la responsabilité du délinquant, dans les actes délictueux qui relèvent de son tempérament, et surtout une thérapeutique mieux appropriée à son état. Sans abandonner, pas plus dans ce cas que dans les autres, le traitement moral, et tout en recommandant la résistance calme de la volonté à toutes les manifestations psychiques morbides, de quelque ordre qu'elles soient, on n'oubliera pas qu'il y a un travail plus profond et plus efficace à entreprendre : celui de reconstituer les parties de l'organisme qui sont en souffrance, et dont l'altération peut avoir un si déplorable retentissement dans la vie intellectuelle et morale de l'homme.

L. BOULE, S. J.

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L'INSTRUCTION ET L'AVENIR DE LA FEMME

A LA CAMPAGNE

A la fin du mois de septembre 1908 s'est tenu à Fribourg, en Suisse, sous la présidence du très distingué professeur des facultés de Lausanne et de Fribourg, M. Jean Brunhes, un Congrès des écoles ménagères auquel assistèrent plusieurs de nos compatriotes. Nous cûmes l'honneur d'être délégué par le gouvernement belge, à titre d'organisateur de l'enseignement ménager agricole, et ce fut pour nous une véritable bonne fortune d'assister à ces débats, dirigés avec un tact et une maestria incomparables par le jeune maître qui professe aussi la géographie et la géologie au Collège libre des sciences sociales de Paris.

Un grand nombre de mémoires avaient été adressés au bureau par des savants pédagogues et par des maîtresses d'écoles normales ménagères, d'écoles de laiterie, etc., qui suivirent très assidûment toutes les séances du Congrès. Ces mémoires ont paru intégralement dans le premier volume des comptes rendus publié à Fribourg, à l'imprimerie St-Paul.

Le Congrès de Fribourg s'est avant tout préoccupé de substituer aux usages routiniers les conclusions autorisées d'une pédagogie scientifique et notamment de la méthode intuitive que nous avons appliquée depuis vingt ans avec succès en Belgique, dans nos écoles ménagères agricoles.

En attribuant à l'enseignement ménager un carac

tère scientifique, le Congrès, s'inspirant de l'esprit de ses organisatrices, a voulu intéresser spécialement à cet enseignement les femmes les plus intellectuelles qui, sans cela, n'auraient pu vaincre leur répugnance pour les travaux matériels du ménage.

Il a émis, notamment, les voeux suivants :

L'enseignement ménager doit préparer la femme à la lutte contre l'alcoolisme, dans laquelle son action peut être très efficace, et contre la tuberculose, en vue d'amener par la science de l'hygiène une réduction de la mortalité infantile. Pour atteindre ce but, il faut il faut que l'enseignement ménager s'adresse d'abord à des jeunes filles ayant la maturité d'esprit nécessaire, c'est-à-dire ayant reçu une formation spéciale dans une école normale établie à cet effet.

La discussion du programme de ces écoles normales nouvelles a donné lieu à un échange de vues fort intéressant, qui a mis à la fois en lumière l'insuffisance et la surcharge des anciens programmes officiels. Comme nous avons eu l'occasion de le faire observer aux orateurs qui proposaient d'ajouter à ces programmes les nouvelles matières à enseigner aux jeunes filles, il importe de créer des écoles normales spéciales pour l'enseignement ménager où l'on tiendra compte enfin des exigences de l'hygiène physique et morale de la femme; c'est-à-dire où l'on prendra soin tout d'abord d'éviter le surmenage inconscient qui compromet à jamais la santé ou l'équilibre mental des jeunes filles à un âge où l'organisme subit une transformation physiologique qu'il importe de ne pas entraver. << Il est déplorable, avons-nous dit (1), de voir encore aujourd'hui tant de jeunes filles sortir de nos écoles normales avec une santé délabrée, détériorée à jamais.

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(1) Séance du 30 septembre 1908, p. 153.

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» Dernièrement encore une de nos meilleures maîtresses nous disait que 50% des filles qui sortent de nos écoles sont névropathes, neurasthéniques ou souffrantes de la poitrine. Voilà le déplorable résultat auquel nous arrivons et que j'ai cru devoir signaler afin que dans l'organisation de nos écoles ménagères on sache s'inspirer précisément d'une autre méthode, celle que je préconise depuis tant d'années, la méthode expérimentale, la méthode scientifique.

Nous avions soutenu la même thèse à la Société scientifique dès 1896 (1) et plus récemment à Leuze, en 1907, lors du Congrès agricole de l'École d'agriculture régionale dirigée avec tant d'intelligence des besoins des cultivateurs par M. Moulart, et dans cette REVUE même où nous avons insisté à maintes reprises sur le rôle social de la femme à la campagne lorsqu'elle est initiée aux principes de la science naturelle appliquée à l'agriculture. Depuis lors, cette idée a été développée par plusieurs sociologues et agronomes, notamment par M. De Vuyst dans son ouvrage intitulé Le Rôle social de la fermière, où il expose notre programme et préconise la création de cercles de fermières en Belgique, comme en Amérique. Dans le pays flamand, les Boerenbonden ont, par leurs conférences données dans leurs assemblées régionales par les anciens élèves de l'Institut agronomique de Louvain, contribué à vulgariser ces notions d'agriculture rationnelle et d'hygiène, indispensables aux cultivateurs. Mais le plan que nous avions tracé ici même-et qui consiste à initier la jeune fille, dans des cours spéciaux analogues aux Winterschüle de l'Allemagne, non seulement à ces premiers principes, aux notions d'économie rurale de laiterie, d'horticulture et d'aviculture, mais à la statique agri

(1) Voir les comptes rendus des assemblées générales d'avril : ces discussions ont été reproduites ou résumées dans notre ouvrage, La Réforme des humanités, 1896, Schepens, Bruxelles.

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