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des cols, et dont le noyau est resté en arrière; enfin peu à peu leurs couches se redressent et c'est presque verticales qu'on retrouve les racines dans la vallée du Rhône. On n'en connaît pas d'ailleurs les raccords synclinaux.

V. La zone cristalline. Nous n'avons malheureusement pas eu le loisir de suivre l'excursion dirigée par M. le professeur Schardt dans les Alpes gneissiques du Simplon, à la suite du Congrès de Géographie. Néanmoins nous choisirons comme type de la zone le profil du Simplon, parce qu'il offre l'énorme avantage d'une certitude plus grande en profondeur grâce au lever géologique du tunnel, effectué par M. le professeur Schardt, géologue-conseil de l'entreprise.

Nous avons tous appris que les Alpes comprennent une série de massifs cristallins disposés comme en chapelet: tels le massif du Mont Blanc, le massif de l'Aar, etc., auxquels succède une bande de schistes lustrés, dont on soupçonne depuis longtemps l'origine sédimentaire; puis vient une nouvelle zone cristalline, cette fois continue, qui plonge sous les Alpes calcaires du sud. Nous savions tous aussi que les massifs cristallins de la première zone affectent la forme de plis en éventail, tandis que ceux de la seconde ont des allures de dôme; il était donc naturel et logique de schématiser la coupe comme l'indique le numéro 9 de la figure 2, qui montre le pli en éventail.

Les massifs en dôme auraient été les analogues des massifs de la première zone, mais ces plis moins élevés ayant subi un moindre démantèlement, la partie supérieure de certaines couches aurait été conservée.

Telle était l'interprétation ancienne. Or, voici que l'étude détaillée de la zone cristalline du Valais a révélé que des bandes de schistes lustrés, et d'autres terrains sédimentaires (gypse et dolomie du trias), s'intercalent dans les gneiss; les dômes de cette zone

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ne sont que les croupes de puissants plis couchés déversés vers le nord. Dès lors, dans les massifs à structure en éventail de la première zone nous devons, par analogie, comme on l'avait fait précédemment, voir les racines d'un groupe de plis couchés dont les croupes et les têtes ont disparu. Ainsi s'affirme l'unité de structure du massif alpin, où les plis couchés sont la règle générale.

Fig. 10. Calcaire à allures gneissiques.

Dans le profil général Sarine-Mont Rose, planche I, le massif du Mont Blanc est tracé en sous-sol. En effet il n'affleure point, mais il est impossible que le plissement de premier ordre marqué par cette puissante masse cristalline, qui plonge vers l'est pour reparaître au jour dans le massif de l'Aar, s'efface et disparaisse entièrement dans l'espace intermédiaire. Il est donc légitime de le figurer grosso modo.

La première zone qui apparaisse au jour dans ce profil au delà des racines des plis helvétiques est donc

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celle des schistes lustrés; on sait que cette apparence des roches provient de leur satinement par suite de transformation chimique ou mécanique que l'on appelle métamorphisme. Ces schistes alternent avec de longs plis de gneiss, fort difficiles à distinguer, car l'allure gneissique affecte toutes sortes de roches et leur imprime un cachet uniforme, de sorte que le gneiss réputé à première vue archéen peut englober encore des couches sédimentaires (fig. '10).

VI. Les Alpes calcaires du sud. - Enfin à l'est du profil que nous étudions, les Alpes se complètent par de nouvelles couches sédimentaires, légèrement inclinées et chevauchées mais à allures tectoniques jurassiennes; elles inclinent vers le sud et leur apparence régulière montre qu'elles n'ont point été convulsées dans la crise alpine; ce sont des montagnes parce que, surélevées par rapport à la zone d'affaissement piémontais-lombard, leurs couches ont été découpées par les eaux, mais elles limitent la portion de l'écorce soumise à des imbrications multiples.

ÉTUDE DU PROBLÈME DES PRÉALPES

L'aperçu d'ensemble que nous venons de donner était nécessaire pour nous permettre d'esquisser les diverses hypothèses émises au sujet de l'origine des Préalpes.

L'étude géographique suffit déjà à attirer l'attention sur celles-ci; elles débordent, peut-on dire, sur l'alignement général des plis montagneux formant une avancée vers le plateau suisse; de plus, leurs chaînons extérieurs forment des lignes incurvécs, comme des festons, alors que partout ailleurs la ligne droite est la règle. Examinons-les à leurs extrémités latérales: leurs plis qui s'éteignent sur la rive droite de l'Arve n'ont pas de

IIIe SÉRIE. T. XVI.

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correspondants sur la rive gauche; le Mont Môle qui domine Bonneville découvre un fragment du plateau jusqu'au Mont Salève; de même, la comparaison des deux rives du lac de Thoune montre que les hauteurs au nord de la nappe d'eau se continuent sur la rive droite de la Kander. Les Préalpes sont donc, géographiquement déjà un élément perturbateur dans la belle ordonnance de la chaîne alpine.

Voyons quels sont les renseignements que fournit leur étude géologique.

Au point de vue tectonique d'abord, dont nous avons brièvement parlé ci-dessus, l'ensemble des allures montre surtout des plis synclinaux aux flancs rompus, tels le Moléson, la Pointe de Paray; telle aussi la vallée de la Sarine, entre Albeuve et Grandvillars. La plupart des anticlinaux sont dissimulés sous des chevauchements, de façon que le profil entier présente nettement une structure imbriquée. Nulle part on ne voit une tête de pli reliant un flanc normal et un flanc renversé ; les charnières de liaison auraient-elles disparu par érosion? Mais on ne trouve pas non plus de groupes de couches renversées; rien n'autorise donc à interpréter les allures au moyen de plis couchés. Ce qui tend à corroborer cette manière de voir, c'est que partout les assises ont des allures simples et tranquilles il n'y a ni laminage, ni recoupement en biseau. Dans tout pli couché, au contraire, le flanc normal a dû nécessairement subir des chevauchements des couches les unes sur les autres, et il doit en rester une trace.

Le contraste est frappant entre ce groupe de terrains secondaires, à peine plus plissé que le Jura, et les plis helvétiques, que nous avons eu l'occasion de signaler dans la coupe du col du Sanetsch; on le constate aisément dans les profils des planches.

Ainsi l'étude tectonique de cette zone révèle la

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