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sont autant de points de repère précieux dans les recherches d'identité.

C'est parce qu'ils ignorent cette loi 'anatomique qui régit l'évolution des traumatismes de la peau, que certains malfaiteurs s'illusionnent, en espérant empêcher leur identification par la lésion volontaire de leurs pulpes digitales. Ils auront beau déchiqueter leurs doigts à l'aide de leurs dents, d'aiguilles ou de clous, user leur peau contre les pierres et les meubles de leur cellule, érailler l'épiderme digital par des frictions prolongées durant des heures sur leurs vêtements, ils ne réussiront jamais à se soustraire à la justice. Il suffira de quelques jours de patience, d'un petit pansement au collodion et d'un peu de surveillance, pour voir reparaître intact et plus accusateur le dessin digital qu'ils s'étaient flattés de détruire. Je ne sache pas, au surplus, qu'il puisse se rencontrer un magistrat éprouvant scrupule à maintenir en détention préventive des inculpés aussi soucieux de dérober leur état civil à ses recherches.

Il me reste, avant de quitter le terrain anatomique, à vous signaler un dernier détail important de la structure des lignes papillaires : il a trait aux relations qui existent entre elles et les glandes sudoripares.

Je vous disais, il y a quelques instants, que la pression de la main sur une surface lisse, y abandonne une trace reproduisant fidèlement l'image digitale. Cette curieuse propriété de la peau résulte de la présence, au sommet des crêtes papillaires, des canaux excréteurs de la sueur.

Les glandes sudoripares siègent dans le tissu cellulaire sous-cutané et les couches profondes du derme; elles émettent des canalicules excréteurs qui traversent la région papillaire et l'épiderme, en y décrivant une dizaine de tours de spire, et viennent émerger à distance assez régulière dans un léger sillon qui sépare,

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l'une de l'autre, les deux rangées de papilles adossées, formant la crête papillaire. Sur une bonne épreuve dactyloscopique au point de vue encrage, on peut distinguer facilement, même sans le secours de la loupe, les petits orifices des canaux sudoripares. La pression de la main sur une surface résistante fait sourdre de chacun de ces pertuis une gouttelette de sueur qui dessine sur l'objet un excellent décalque de l'image papillaire, indice irrécusable de la présence en cet endroit de l'individu qui l'y a abandonnée.

Physiologie. En examinant l'étonnante complexité des dessins que portent nos pulpes digitales, on peut se demander si leurs curieuses combinaisons de reliefs et de creux sont l'effet du hasard ou si elles répondent à un but physiologique, à quelque exigence de notre organisme.

Il n'y a pas dans l'univers, et plus particulièrement dans le microcosme qu'est l'être humain, de faits biologiques sans raison; leur explication peut nous demeurer inconnue, mais elle existe toujours. La structure histologique d'un organe étant intimement liée à la nature. de sa fonction, c'est en elle que doit se trouver la raison de ces merveilleux groupements cellulaires dont l'agencement et la différenciation varient à l'infini. Il en est bien ainsi de la disposition des lignes papillaires de nos doigts; elle répond à un but nettement déterminé que les expériences de physiologie nous ont fait connaître; ce but est la parfaite perception des sensations tactiles qui ont charge de nous renseigner sur le volume, les qualités extérieures et l'orientation des objets que nous touchons.

Nous savons, en effet, que la plupart des papilles cutanées renferment un corpuscule nerveux doué de sensibilité tactile, le corpuscule de Meissner; nous savons aussi que, grâce aux connexions interpapil

laires, les sensations perçues par les différentes papilles échelonnées sont réunies, coordonnées, corrigées les unes par les autres et que, par un mécanisme encore peu connu, se transmettent aux centres nerveux les résultats de ce travail de perception tactile, dévolu aux lignes papillaires de nos doigts.

Nous comprenons dès lors la raison de cet assemblage si varié des papilles du derme, qui aide à recueillir plus parfaitement les multiples impressions tactiles, et le motif de l'alignement régulier des crêtes papillaires, imposé par la nécessité de coordonner les sensations du tact avant qu'elles puissent être transmises utilement aux centres de la conscience. Souvenons-nous, au surplus, de ce fait profondément déconcertant que le dessin papillaire, malgré son caractère éminemment personnel, existe déjà complètement achevé chez le foetus et qu'il n'est aucun événement de notre existence si tourmentée, capable d'en déplacer une ligne, d'en effacer un trait ou de faire surgir à la pulpe d'un de nos doigts une seule papille nouvelle.

La conclusion s'impose. Si les empreintes digitales de tous les hommes sont différentes, c'est qu'il devait fatalement en être ainsi pour s'adapter au polymorphisme étrange qui caractérise l'humanité.

Pourrait-on trouver par le monde deux hommes habitués à sentir de même, à penser de même ? Ne possédant pas des sensibilités également armées, également affinées, ils ne sauraient recueillir de façon identique les sensations et subir également les influences qui leur viennent du milieu ambiant, des êtres qui les entourent. Ils ne sauraient pas non plus, étant différemment impressionnés, réagir uniformément et vivre d'une manière semblable à celle de leurs voisins dont le système nerveux est autrement organisé que le leur.

Et quand je disais que la diversité des dessins papillaires devait inéluctablement exister pour s'adapter

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à l'extrême variété des êtres humains, il eût mieux valu peut-être dire qu'elle régissait elle-même les différences intellectuelles, qui séparent les individus d'une même race, les enfants d'une même famille, puisqu'il est acquis aujourd'hui que les perceptions initiales de nos sens, l'impressionnabilité plus ou moins vive du système nerveux, jouent un rôle prépondérant dans le développement de l'intelligence de l'enfant.

Envisagée sous cet aspect, l'importance des quelques lignes qui garnissent l'extrémité de nos doigts apparaît considérable, puisqu'elle permet de jeter la lumière sur les facteurs susceptibles d'imprimer à nos esprits des allures si variées et d'influencer notre existence sociale de telle sorte, qu'il ne puisse se rencontrer que des hommes différents par quelque aspect de leur mentalité.

Concluons donc qu'il est naturel, indispensable que les dessins digitaux se différencient tous par quelque détail de leur structure, puisqu'ils sont un des facteurs, un des reflets de la personnalité humaine si variable et si complexe.

Les recherches scientifiques sur la physiologie des lignes papillaires abondent en faits intéressants, sur lesquels il ne m'est malheureusement pas permis de m'arrêter, en raison du côté trop spécial de la question; il me faut cependant citer, hors pair, les travaux de l'éminent et regretté Charles Féré et rappeler quelques conclusions des nombreuses expériences qu'il a faites sur la physiologie des papilles cutanées ; je me borne à les formuler:

I. Les doigts les plus différenciés au point de vue fonctionnel, le pouce et l'index, sont aussi ceux qui présentent le plus de variété dans la forme de leurs empreintes.

II. La complexité des lignes papillaires paraît dépendre du développement de la sensibilité tactile aux différents doigts.

III. La disposition habituelle des lignes papillaires est celle qui développe le plus la finesse du tact; elle est aussi la meilleure pour faciliter la parfaite préhension des objets.

IV. Les empreintes digitales des sujets d'intellectualité inférieure se rapprochent, par la grossièreté et la simplicité des lignes, des dessins papillaires du singe.

V. Chez les dégénérés on constate une grande fréquence des formes élémentaires et des types asymétriques d'empreinte.

Vl. Les expériences avec le compas de Weber démontrent que la perception tactile augmente de finesse avec le nombre des crêtes papillaires touchées.

Ajoutons, d'après les recherches de Miss Inez Whipple, que les sensations recueillies par les crêtes tactiles, auraient le pouvoir de modifier, par un processus réflexe auto-papillaire, la forme du dessin digital. Ce processus des plus curieux aurait pour but d'assurer la parfaite préhension des objets saisis en faisant intervenir, par un déclanchement quasi automatique, l'action des muscles de la main; l'intervention musculaire serait provoquée par les fibres élastiques du derme dont les fins réseaux sont en relations intimes avec les groupements papillaires d'une part, et l'innervation des muscles de la main d'autre part.

Celui qui parcourt

Description et classification. une série de fiches dactyloscopiques est étonné de voir combien, sous une apparente analogie, les empreintes digitales possèdent de variété et de complexité dans leur dessin. On peut cependant les ramener toutes quelques formes essentielles, susceptibles elles-mêmes de se réduire à un type schématique commun. Cette donnée d'observation est la base même de la dactyloscopie.

Si on examine la pulpe de quelques doigts, on

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