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ne cessait de croître, jusqu'à atteindre, vers le milieu du xvre siècle, le chiffre de sept à huit mille.

A cette ère de splendeur, la révolution des Pays-Bas fit succéder une période de décadence relative. Elle s'achevait, et déjà l'Université avait repris son rôle et reconquis sa renommée de centre religieux et intellectuel de premier ordre, quand de nouveaux assauts lui furent livrés.

Depuis 1713, les Pays-Bas se trouvaient sous la domination de la Maison d'Autriche, dont les tendances absolutistes s'accommodaient mal de l'indépendance du puissant Institut. Sous Marie-Thérèse, les tracasseries recommencèrent; elles se multiplièrent et se firent plus vexatoires sous Joseph II, qui finit par supprimer cette Université qui luttait pour la liberté contre ses réformes tyranniques. Restaurée presqu'aussitôt, elle succombait enfin sous les coups de la France révolutionnaire, en 1797.

Mais la liberté ne meurt pas, et les œuvres qu'elle fonde renaissent et s'épanouissent avec elle.

La Belgique venait à peine de conquérir son indépendance, quand, en 1834, grâce à l'initiative de l'Épiscopat belge, encouragé par le Saint-Siège et soutenu par la générosité des catholiques, l'Université relevée de ses ruines et replacée aux premiers rangs des institutions savantes de la libre Belgique, reprenait le cours de ses glorieuses destinées et des services éminents qu'elle n'a cessé de rendre à la science, à la religion et au pays.

C'est ce renouveau de vie et de prospérité qu'elle vient de célébrer en des solennités jubilaires auxquelles l'Église, la Patrie et le monde savant ont voulu s'asso

cier.

Sa Sainteté Pie X était représenté à ces fêtes par

S. Exc. Mgr Tacci-Porcelli, Nonce apostolique de Bruxelles. S. M. Léopold II fit transmettre aux autorités académiques l'expression cordiale de ses félicitations et de ses vœux de prospérité. L'Épiscopat belge tout entier, plusieurs archevêques et évêques étrangers, ayant à leur tête S. Em. le Card. Mercier, archevêque de Malines; le Chef du Cabinet et la plupart des ministres, anciens élèves et professeurs de Louvain, présidaient aux cérémonies. Les Académies, les Universités, les Sociétés savantes de Belgique, des pays voisins et d'outre-mer l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche-Hongrie, l'Écosse, la France, la Grèce,·la Hollande, l'Irlande, l'Italie, la Suisse, les États-Unis,... y avaient envoyé des délégués, qui prirent part à toutes les solennités religieuses, académiques et artistiques dont les journaux ont raconté le brillant succès.

La Société scientifique de Bruxelles, heureuse de pouvoir s'acquitter d'un devoir de piété filiale, saisit cette occasion pour offrir à l'Université catholique l'expression de sa profonde gratitude pour tant de secours qu'elle en a reçus et qu'elle en reçoit tous les jours. Le Conseil général délégua aux fêtes jubilaires son président en exercice, M. le Professeur De Walque, et le P. Thirion. Nous désirons associer la REVUE à cette démarche d'estime et de reconnaissance en reproduisant ici un passage de l'adresse remise aux autorités académiques, au nom de la Société scientifique, par ses délégués. Nos lecteurs, nous en sommes certains, s'uniront de cœur et applaudiront aux sentiments qui y sont exprimés :

« A tant d'hommages que vous rendent aujourd'hui, et à si justes titres, la Science, la Patrie et l'Eglise, la Société scientifique de Bruxelles sollicite l'honneur de

joindre l'expression de sa très sincère et très vive reconnaissance.

» C'est au sein de l'Université catholique de Louvain que s'est développée la noble et généreuse pensée de la fondation de notre Société ; c'est au dévouement de ses plus illustres maîtres qu'elle doit ses premiers accroissements; leur collaboration n'a cessé d'assurer très efficacement la valeur scientifique de ses publications, et si elle a pu réaliser quelque bien, en poursuivant sans défaillance, depuis trente-quatre ans, le but qu'elle s'est proposé, c'est, pour la meilleure part, au zèle inlassable et au concours infiniment précieux de ses maîtres et de ses anciens élèves que l'honneur en revient...

» La Société scientifique acclame en l'Université catholique de Louvain son ALMA MATER. »

Parmi les docteurs honoraires créés par l'Université catholique, à l'occasion de ses fêtes jubilaires, nous avons eu le très grand plaisir d'acclamer les noms de plusieurs de nos collègues de la Société scientifique et collaborateurs de cette REVUE: MM. Barrois, membre de l'Institut et professeur à l'Université de Lille, Blondel, professeur au Collège de France, Branly, professeur à l'Institut catholique de Paris, Duhem, membre de l'Institut et professeur à l'Université de Bordeaux, le Dr Duret, professeur à la Faculté libre de médecine de Lille, C. Jordan et G. Lemoine, membres de l'Institut et professeurs à l'École polytechnique, Witz, membre de l'Institut et professeur aux Facultés catholiques de Lille.

Qu'ils veuillent bien agréer nos plus cordiales félicitations.

LA RÉDACTION.

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ALBERT DE LAPPARENT

ET SA CARRIÈRE SCIENTIFIQUE

La vieille Université de France aime à voir la jeunesse entrer en lice: elle ouvre à ses lauréats la carrière toute grande et leur montre, au loin, l'avenir plein de promesses. Pendant de longues années, l'Alma Mater organisa un « concours général » entre les meilleurs, et son coeur maternel se remplissait de joie et d'orgueil quand un de ses enfants savait à plusieurs reprises, et d'une main sûre, cueillir la palme du vainqueur : il était pour la grande famille un objet d'espérances. Elle pouvait tout espérer et tout attendre de cet élève du Lycée Bonaparte, lauréat du concours général de 1857 (Mathématiques élémentaires), lauréat du concours général de 1858 (Mathematiques spéciales), entré premier à l'École polytechnique, sorti premier de cette École et en cette qualité lauréat à 20 ans du prix Laplace de l'Académie des sciences, sorti premier de l'Ecole des mines en 1864, toujours et jusqu'à la fin de ses études en tête de tous ses camarades, d'Albert de Lapparent.

Albert de Lapparent naquit à Bourges, le 30 décembre 1839, d'une famille de vieille race française.

(1) La REVUE DES QUEST. SCIENT., en annonçant la mort d'Albert de Lapparent, a déjà rappelé les titres de son collaborateur à la reconnaissance publique (REVUE DES QUEST. SCIENT., no de juillet 1908). La présente notice est principalement consacrée à l'analyse de son œuvre scientifique.

Son père, Félix-Remy de Lapparent avait appartenu à l'arme du génie, comme chef de bataillon; son grand-père, Emmanuel de Lapparent, avait servi comme officier d'artilleric, puis était entré au Conseil d'État, et était devenu préfet du Cher; son arrière grand-père était Charles Cochon de Lapparent, député suppléant du Tiers-État du Poitou, préfet de la Vienne en l'an X, et auteur d'une description géographique de ce département. H. de Lapparent, directeur du Service des constructions navales, était son grandoncle; et il était neveu, par sa mère, de H. Planchat, directeur du Service des ponts et chaussées. Il conservait surtout de sa naissance ce grand et légitime orgueil d'appartenir à une dynastie polytechnicienne, étant, comme il se plaisait à le rappeler, polytechnicien de 1858, fils de polytechnicien de 1828, petit-fils d'un polytechnicien de la première promotion, celle de 1794. Son grand-père, ayant joui d'une longévité exceptionnelle (il mourut en 1870), avait vu entrer à l'École polytechnique deux fils et deux petits-fils, inaugurant ainsi << un genre de noblesse, pour lequel les quartiers se comptent à la fois par le savoir acquis et par les services rendus au pays ». Par sa naissance, Albert de Lapparent était ainsi prédestiné à combattre pour la noble devise de son Ecole : << Pour la patrie, les sciences et la gloire »; par ses succès personnels, il semblait désigné, dès sa jeunesse, aux plus hautes situations de son pays.

Son premier pas, au sortir de l'École, fut vers le Tyrol, où il partit, sac au dos, étudier la constitution géologique de cette vallée de Fassa, qui, depuis Léopold de Buch, fixait l'attention des géologues. Elle avait arrêté Studer : « Nicht ohne Scheu, écrivait-il, wage ich es über diese berühmte, von Naturforschern des ersten Ranges vielfach besuchte Stelle Einiges beizufügen ». De Lapparent en choisissant ce massif

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