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80 ans le monopole de l'exploitation du port. Son conseil d'administration est composé de 7 membres, dont 2 sont nommés par le ministre de l'Intérieur et les 5 autres l'assemblée générale des actionnaires. Les profits nets de l'année sont partagés entre l'État et la société.

par

Dans les pays neufs, comme les républiques sudaméricaines par exemple, où les ressources du budget sont limitées, la construction et l'exploitation des ports sont souvent concédées à des sociétés anonymes étrangères. C'est le cas du port de Rosario et de celui de Para. Au Japon cependant, les traditions d'autocratie et l'amour de la gloire militaire ont eu raison des idées d'économie. La centralisation y est fort en honneur : l'État rachète le réseau des compagnies de chemin de fer et les ports lui appartiennent.

Comme conclusion de cet exposé sommaire, ne fautil pas reconnaître de réels avantages au système de l'autonomie? Les initiatives hardies, la promptitude d'exécution, la gestion économe n'ont jamais caractérisé les administrations où le respect des formalités risque d'engourdir les volontés; l'intérêt personnel n'y est plus le guide et le ressort de l'activité et les responsabilités s'allègent en se répartissant sur un grand nombre de subalternes. Mauvais commerçant et piètre industriel, l'État a-t-il les qualités requises pour bien administrer un grand port? Sans doute, en Belgique, en Allemagne, nous le voyons exploiter, sans susciter trop de réclamations, un important réseau de chemins de fer, mais cet exemple suffit-il pour souhaiter de voir remettre entre ses mains la direction des ports de commerce? Ces ports sont devenus de nos jours des organismes à la fois exigents et compliqués, requérant une administration active, prévoyante, empreinte de la méthode et de l'esprit commercial. Un corps autonome d'armateurs et de négociants ne réunit-il pas à un aussi haut

degré que l'État le sens pratique des affaires et l'étendue des connaissances techniques nécessaires pour assurer au navire et à la marchandise le traitement le plus favorable, pour se tenir au courant des progrès réalisés dans la navigation et prévoir les besoins d'un avenir prochain? Les règlements et les tarifs d'une société ne s'adapteront-ils pas avec plus de facilité et de souplesse aux conditions si variables de la concurrence?

Plus aisément qu'autrefois, les sociétés éviteront le reproche qu'on leur a souvent adressé, de soigner les intérêts locaux au détriment des intérêts nationaux ou régionaux impossible, en effet, aux ports modernes de vivre et de prospérer en s'isolant, les intérêts de l'hinterland se confondent avec les leurs. Néanmoins n'oublions pas que toute institution humaine fait partie d'un ensemble de coutumes nationales; arrachée de son milieu et transplantée de toutes pièces dans une terre étrangère, où le caractère, les moeurs et la législation révèlent un autre esprit et consacrent d'autres tendances, elle y fonctionnera péniblement et ne pourra produire les résultats que l'on attendait d'elle. Ce n'est pas à dire que là où des changements sont devenus désirables, il faille se résigner au statu quo, mais souvent la prudence conseillera de se borner à modifier les institutions existantes en conservant ce qu'elles offrent d'avantageux, plutôt que de se lancer dans les bouleversements qu'entraîne l'importation d'institutions étrangères.

J. CHARLES, S. J.

VARIÉTÉS

I

LE TREMBLEMENT DE PROVENCE
ET LA THÉORIE

DES TREMBLEMENTS DE TERRE

En étudiant le tremblement survenu l'année dernière en Provence (1) et comparant les observations que j'ai pu recueillir à celles mentionnées dans les ouvrages publiés sur les tremblements de terre, j'ai reconnu la grande ressemblance qui existe entre les tremblements de terre qui se produisent en des régions du globe terrestre excessivement éloignées les unes des autres ; mais en même temps j'ai vu combien les théories imaginées pour expliquer ces phénomènes sont encore incertaines et discutées et je me suis convaincu que, le tremblement de terre étant un phénomène complexe qui tient à la fois de la géologie et de la mécanique, le géologue court risque de s'égarer dans son explication s'il ne tient compte que des circonstances géologiques, de même que le mathématicien qui étudie ce phénomène d'après des tracés de séismographes et sans tenir compte des données de la géologie, peut être conduit à des résultats erronés.

Le tremblement de Provence présente sur d'autres certains avantages pour l'étude de ces phénomènes. La région où il s'est produit est entièrement accessible sans difficulté, elle ne se trouve pas comme ailleurs en partie sous la mer. Elle est en

(1) Ce violent tremblement de terre s'est produit le 11 juin 1909, à quarante kilomètres au nord-ouest de Marseille, dévastant la région comprise entre les villes de Salon et Aix dans le département des Bouches-du-Rhône.

grande partie couverte de collines et sa topographie ainsi que sa géologie sont assez compliquées, mais des chemins de fer, des routes ou des sentiers la traversent en tous sens et la seule difficulté que rencontre celui qui veut l'étudier dans tous ses détails est la fatigue d'une journée de marche sous un soleil méridional. Sans atteindre l'intensité des plus grands séismes, ce tremblement a été très violent et si le nombre des victimes ne dépasse pas une centaine, cela tient principalement à ce qu'aucune grande ville ne se trouvait dans la région sinistrée; plusieurs gros villages ont été entièrement ruinés, leurs maisons, lézardées en tous sens, étant mises dans le plus pitoyable état.

En examinant les diverses observations faites dans ce tremblement de terre et les comparant à d'autres, spécialement celles mentionnées dans les ouvrages de notre collègue, le Comte de Montessus de Ballore, j'ai été frappé d'abord de l'action purement mécanique du tremblement de terre; cette action diffère beaucoup comme intensité entre la région centrale et les régions éloignées mais, l'intensité mise à part, les phénomènes sont presque identiques au centre et au loin et, chose à remarquer aussi, ils sont les mêmes dans les couches géologiques et dans les murailles de nos habitations. Dans ces divers cas le tremblement de terre agit comme un choc violent qui frappe et pénètre tout ce qu'il rencontre, faisant ébouler les rochers, brisant les murailles, mais ces effets sont surtout désastreux là où il y a des défauts d'homogénéité, par exemple au contact de deux grosses pierres de taille dans les édifices et au contact de deux terrains différents dans les couches géologiques. De tout cela on peut déduire que le tremblement de terre consiste principalement dans l'onde séismique, c'est là son essence, sa partie principale.

Comment se développe cette onde, où prend-elle naissance? On discute beaucoup pour savoir si elle prend naissance en un point ou si elle provient du déplacement d'une région très étendue. Évidemment l'onde séismique ne peut prendre naissance en un point mathématique, mais la théorie qui voudrait que le tremblement de terre provint du déplacement subit d'une immense région comprise entre des cassures de l'écorce terrestre, me paraît prêter à de grosses difficultés. Le rôle de ces cassures, des failles, dans les tremblements de terre me paraît avoir été quelque peu exagéré et ce ròle peut être attribué, en grande partie au moins, à une influence mécanique. En effet, on ne comprend pas comment une étendue de pays de cent kilomètres et plus pourrait sed éplacer tout d'un bloc de quelques

centimètres, mème de quelques mètres sous l'influence de la pesanteur ou de forces latérales; pour déplacer en bloc une telle masse, vaincre ses frottements, il faudrait une force si colossale qu'il se produirait un cataclysme effroyable. Le déplacement d'un mètre d'une masse de cent kilomètres de longueur, c'est-à-dire de un cent-millième de la longueur, serait un exemple de précision que nous ne pourrions produire que fort difficilement en petit avec des appareils très perfectionnés ; comment comprendre qu'il puisse se produire par le simple jeu des forces naturelles? D'ailleurs, lorsque nous avons dans le tremblement de terre un fait visible palpable, l'onde séismique, pourquoi détourner les yeux de ce fait pour les porter sur un déplacement que l'on constate à peine dans quelques cas exceptionnels? C'est donc à tort, à mon avis, que l'on tend à abandonner la théorie de l'onde séismique, avec sa notion de région centrale, pour une théorie qui attribuerait les tremblements de terre à des déplacements subits des couches géologiques. Toutefois je ne veux pas dire par là que le tremblement de terre doive être attribué nécessairement à un phénomène volcanique interne et ne puisse tenir à un craquement dans les couches géologiques. Il consiste essentiellement dans un dégagement d'énergie qui, de latente dans les profondeurs du sol, devient libre et se répand au loin sous la forme sensible de l'onde séismique; ce dégagement peut tenir à diverses causes chimiques ou physiques sans que les effets mécaniques que nous observons à la surface du sol soient sensiblement différents; il faut donc prendre grand soin de ne pas confondre ces effets mécaniques avec des causes géologiques. Ainsi on trouve dans le tremblement de Provence, et dans d'autres, que les terrains tertiaires supérieurs, tels que le miocène, ont été fortement agités, tandis que les terrains secondaires, par exemple le néocomien, ont eu moins de dégâts; d'où l'on est tenté de conclure que les terrains tertiaires ont été comprimés par suite du refroidissement progressif de l'écorce terrestre entre des massifs secondaires plus stables et d'étayer làdessus une théorie des tremblements de terre. Il me parait plus logique d'admettre tout simplement que l'onde séismique agit différemment lorsqu'elle rencontre les terrains secondaires durs et homogènes ou ces terrains tertiaires, mélange de terre et de coquilles fossiles comme par exemple la mollasse marine, que l'on trouve sur une partie de la région dévastée en Provence. La preuve en est que les mêmes effets se remarquent partout,

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