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les coquilles à l'eau de mer pour en détacher les lambeaux adhérents; c'est dans ces détritus que l'on recherchait les perles. En 1901, Raphaël Dubois montra que la radiographie permettait de localiser une perle dans une huître, et son procédé fut appliqué à Ceylan. Les huîtres pêchées sont rangées sur des casiers et radiographiées. On en examine ainsi un grand nombre par minute. Celles qui contiennent de belles perles sont sacrifiées sur-le-champ; celles qui en contiennent de petites sont parquées en nourrice, les autres sont rejetées à la mer. On évite ainsi des massacres inutiles, et l'on réduit au minimum le travail nauséabond de la recherche des perles au milieu de détritus en putréfaction.

Nous venons de voir qu'aucune corps n'est absolument opaque, ajoutons qu'aucun non plus n'est absolument transparent. Les corps perméables aux rayons X peuvent donner des ombres d'autant plus fortes qu'ils ont une épaisseur plus grande, et le tissu musculaire des régions charnues donne une opacité notable qui est parfois fort gênante.

La radiographie des corps perméables nécessite des poses courtes et l'emploi de rayons peu pénétrants (1). Tout le monde a vu la radiographie d'un porte-monnaie où l'on distingue non seulement le contenu métallique, mais aussi la silhouette du contenant et, dans une certaine mesure, le détail des pochettes, les différentes épaisseurs du cuir se traduisant par des ombres plus ou moins fortes.

La radiographie est donc une merveilleuse méthode d'analyse, elle permet, d'après le degré d'opacité ou de transparence, d'apprécier les variations d'épaisseur, de présumer la nature des corps et de reconnaître dans

(1) Si pour radiographier des échantillons de charbon, par exemple, ou employait des rayons durs ou une pose prolongée, les impuretés seules seraient visibles, le charbon ne laisserait pas la moindre trace.

un tout l'existence de composants de densité variable. Elle a, de plus, l'avantage de respecter l'intégrité des objets examinés.

Le Musée de Vienne possédait une antiquité égyptienne, étiquetée « momie ». On dissertait sur la nature du contenu que recélaient les classiques bandelettes auxquelles on ne voulait pas toucher. Les rayons X montrèrent qu'il s'agissait d'un Ibis sacré embaumé et momifié.

On a préconisé les rayons X pour vérifier le contenu de certains envois postaux. Girard et Bordas ont montré qu'il était facile, par ce moyen, de découvrir les engins explosifs dissimulés dans des objets divers.

Veut-on vérifier si l'âme en cuivre d'un conducteur électrique est bien au centre, si l'isolement est bien réparti? Les rayons X donnent toute garantie sur la conclusion de l'examen, et, dans cet ordre d'idées, on pourrait trouver des applications nombreuses. On a conseillé l'examen de certaines denrées alimentaires; nombre de falsifications se font au moyen d'addition de matières minérales arrêtant les rayons X, à l'inverse des matières végétales qui se laissent traverser. En 1896 F. Ranwez, professeur à l'Université de Louvain, fit part à l'Académie des Sciences de ses recherches dans cette voie. Il montra que le safran pur laisse passer les rayons X tandis que le safran enrobé dans le sulfate de baryum les arrête.

Malgré les quelques applications qui viennent d'être signalées, l'emploi des rayons X ne s'est guère répandu dans le commerce ou l'industrie, tandis qu'il s'est généralisé en médecine et dans l'étude des sciences médicales.

L'exploration du corps humain aux rayons X peut être faite de deux manières. Les rayons X ont la propriété de réduire les sels d'argent, mais ils ont aussi le pouvoir de rendre luminescents certains corps tels que

le platinocyanure de baryum. Si la plaque photographique est remplacée par un écran fluorescent, on voit instantanément la silhouette des corps opaques aux rayons X, dont l'ombre apparaît par contraste au milieu de l'écran, vivement éclairé là où il reçoit directement les rayons X. Cette exploration à l'écran s'appelle un examen radioscopique, à l'inverse de l'exploration faite avec la plaque sensible, que l'on appelle examen radiographique. Ces deux méthodes ont leurs indications. La radioscopie est particulièrement employée pour l'étude des poumons, du coeur, de l'estomac. La radiographie semble supérieure dans l'étude des fractures et des lésions osseuses. Chaque fois qu'il y a un déplacement notable des os, la radioscopie donne un résultat suffisant et immédiat. Mais quand on veut obtenir des détails de structure osseuse, il est à conseiller de recourir à la radiographie qui fournit des images d'une netteté et d'une finesse que l'on ne peut obtenir dans l'examen à l'écran. La radiographie a de plus l'avantage d'être une méthode documentaire et elle nous permettra de montrer au lecteur ce que l'on voit aux rayons X, qu'il s'agisse d'étudier le squelette normal et pathologique, les parties molles, la forme et les rapports des organes creux, l'emplacement de corps étrangers.

Mais, avant d'aborder cette question, un mot de technique semble indispensable. Comment produit-on des rayons X? Comment fait-on une radiographie? Les rayons X sont-ils les seuls qui soient capables de traverser les corps opaques à la lumière solaire? Tels sont les trois points qui vont être brièvement exposés avant d'arriver aux applications médicales.

1° Comment produit-on des rayons X?

En faisant passer un courant électrique de haute tension dans un tube où l'on a fait le vide. Nous aurons

donc à considérer le générateur d'électricité et le générateur de rayons X.

Le générateur de rayons X est un tube de Crookes formé d'une ampoule de verre vide d'air et munie de deux électrodes : l'une, de forme concave est en aluminium, elle s'appelle cathode, on la réunit au pôle négatif du générateur électrique ; l'autre est constituée par une lame de platine inclinée à 45° sur l'axe de la précédente, on l'appelle anode ou anticathode, on la réunit au pôle positif. Les deux électrodes sont séparées par un espace de plusieurs centimètres. Il faut donc que le courant électrique puisse franchir cet obstacle. C'est la raison pour laquelle le générateur d'électricité doit fournir du courant de haute tension, tel que celui produit par une machine statique capable de donner de longues étincelles entre les boules réunies aux collecteurs. La machine statique donnant du courant de haute tension se présente, dès l'abord, comme le générateur idéal. Pourtant en raison du caprice bien connu des machines statiques, en raison aussi de leur volume et de leur prix élevé, quand elles possèdent les nombreux plateaux nécessaires pour obtenir un courant d'une intensité notable, le générateur d'électricité le plus employé est la bobine d'induction, qui, à première vue, paraît inutilisable, car si elle fournit du courant de haute tension, ce courant est alternatif, et la borne qui est positive au moment de la fermeture devient négative au moment de l'ouverture. Heureusement le courant de fermeture a une tension moindre que le courant d'ouverture, et il est relativement facile d'escamoter l'onde de fermeture et d'obtenir ainsi un courant toujours de même sens, quand le courant d'ouverture passe seul dans le circuit. La suppression complète de l'onde de fermeture est l'idéal qu'on s'efforce d'atteindre, en intercalant dans le circuit un appareil disposé de telle façon qu'il

oppose une grande résistance au courant de fermeture qui est le plus faible, et laisse passer facilement le courant de rupture, qui, plus énergique, est seul utilisé.

La soupape de Villard, qui est le type des dispositifs de ce genre, est un tube de Geissler dans lequel se trouvent 1° une électrode à large surface constituée par un tire-bouchon d'aluminium enfermé dans la panse de l'appareil; 2° une électrode à surface réduite, emprisonnée dans un tube étroit. Sachant que l'émission cathodique est proportionnelle à la surface génératrice et que, d'autre part, cette émission favorise le passage du courant, on comprend que la soupape oppose une résistance nulle quand le tire-bouchon en aluminium fonctionne comme cathode, tandis que la résistance est grande si la petite électrode fonctionne comme cathode. Il faut donc brancher la soupape de façon que le tire-bouchon d'aluminium soit relié à la borne qui est négative au moment de l'ouverture du courant. L'onde d'ouverture passe alors sans difficulté; mais quand, au moment de la fermeture du courant, le tire-bouchon devient positif, la petite électrode devenant cathode, la résistance est trop grande pour une onde par ailleurs peu intense, et le courant ne passe pas. Grâce à la soupape on a donc du courant pratiquement de même sens lancé dans le tube générateur de rayons X, dont nous allons voir sommairement le mode de fonctionnement.

La cathode recevant le courant convenable émet les rayons normalement à sa surface; ces rayons, dits cathodiques, sont convergents et le tube est construit de telle façon que le faisceau vienne frapper l'anticathode sur une surface aussi petite que possible. Les rayons X se forment au moment où le faisceau cathodique vient frapper l'anticathode, celle-ci est leur berceau, et les rayons cathodiques sont les pères des rayons X. Il faut savoir en outre que les tubes de Crookes

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