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tant l'existence d'épicycles, c'est-à-dire de surcercles, qui n'ont point la Terre pour centre, mais qui prennent, en quelque sorte, le Soleil pour centre de leur course ; enfin, on peut imaginer que la trajectoire de chacune de ces planètes s'écarte du cercle du Soleil, en s'approchant et s'éloignant de la Terre et en décrivant des arcs. alternativement concaves et convexes, analogues à ceux qu'une planète décrit par ses écarts en latitude de part et d'autre du zodiaque.

Les grandes variations qu'un tel mouvement impose à la distance de la Terre à Vénus ou à Mercure rend ces planètes tantôt plus visibles et tantôt moins visibles. Lorsque ces deux planètes se trouvent au-dessous du Soleil (1), on les voit clairement en plein midi ; cela tient à ce qu'elles sont alors plus voisines de la Terre ; elies paraissent plus grandes, et le Soleil ne parvient pas à les rendre invisibles. Lorsqu'elles se trouvent, au contraire, au-dessus du Soleil, la clarté de cet astre ne permet plus de les voir, car elles sont alors plus petites.

Le Pseudo-Bède se prononce donc très nettement en faveur de l'hypothèse qui fait de Vénus et de Mercure des satellites du Soleil, et qui prépare ainsi la voie aux systèmes de Copernic et de Tycho Brahé. Cette hypothèse, c'est assurément à Macrobe qu'il en doit la complète connaissance, encore que Chalcidius et Martianus Capella aient pu la lui révéler, comme ils l'avaient révélée à Jean Scot.

(A suivre.)

PIERRE DUHEM.

(1) Bède le Vénérable, loc. cit., col. 889: De ordine planetarum.

L'ASSAUT DU POLE SUD"

Les brillantes expéditions de Dumont d'Urville, de Wilkes, de Ross auraient dû être, semble-t-il, le point de départ de nombreux voyages dans les mers antarctiques, d'autant plus que le grand navigateur anglais contestait absolument la réalité des découvertes du pionnier américain. Mais un très grave événement vint arrêter l'élan vers l'Antarctide.

En 1845, Sir John Franklin était parti vers le Pôle Nord, et depuis ce moment on était sans nouvelles du hardi marin. L'Angleterre, inquiète, ne voulut pas abandonner le champion des explorations arctiques et, pendant plusieurs années, elle prodigua en vain son or et ses navires pour retrouver les malheureux naufragés de l'Erebus et du Terror.

Les voyages dans l'Antarctique perdirent dès lors le principal de leur attrait et cette indifférence pratique persista jusqu'à la fin du XIXe siècle, c'est-à-dire pendant près de soixante ans.

Durant cette longue période, quelques navires toutefois sillonnèrent ces mers lointaines.

Ross n'avait pu faire d'observations magnétiques dans la partie de l'océan austral située au sud de l'Océan Indien. C'était une lacune très préjudiciable au progrès de la science. Pour y remédier l'Amirauté

(1) Voir la REVUE DES QUEST. SCIENT., 3a série, t. XVII, 20 avril 1910, pp. 369-425.

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anglaise donna ordre à l'amiral Percy, au Cap de Bonne Espérance, d'équiper un vaisseau destiné à compléter les observations de Ross. La direction du navire La Pagode fut confiée au lieutenant E. L. Moore (1).

Les premiers icebergs furent rencontrés, le 25 janvier, à la latitude 53°30′ S. dans le voisinage de l'Ile Bouvet qui resta d'ailleurs inaperçue.

Le 5 février, La Pagode franchissait le cercle. antarctique par 30°45' E. Le 11, elle était arrêtée par un champ de glace compact à 67°50′ S. et 39°41' E. Ce fut le point le plus austral atteint par l'expédition.

Le lieutenant Moore devait ensuite se diriger vers la Terre d'Enderby; malheureusement, à cette époque de l'année, les vents soufflent constamment dans la direction opposée et La Pagode dut sans cesse lutter contre une mer désemparée sans parvenir à faire un travail réellement utile dans l'Antarctique. Les dangers croissant continuellement, le 7 mars, Moore dut prendre le chemin du nord et, le 1er avril, il ralliait les côtes de l'Australie.

Ce fut la dernière expédition montée sur un simple navire à voiles; désormais tous les bâtiments seront munis de puissantes machines à vapeur qui seront d'un grand secours au milieu des glaces flottantes.

Cependant les grandes nations de l'ancien et du nouveau monde semblent se désintéresser de plus en plus de la conquête du Pôle Sud. Les efforts du commandant Maury aux Etats-Unis et en Angleterre, ceux du docteur Georg von Neumayer en Autriche ne furent pas couronnés de succès, et il faut attendre la fin de l'année 1873 pour retrouver une mission scientifique dans les mers australes.

(1) Moore (T. E. L.), Magnetic Voyage of the Pagoda (NAUTICAL MAGAZINE. Londres, 1846, pp. 21-22).

Dickson (Walter), The Antarctic Voyage of Her Majesty's hired barque Pagoda (UNITED SERVICE MAGAZINE). Londres, 1850.

Le Challenger (1) avait quitté l'Angleterre au mois de décembre 1872, pour étudier surtout la distribution de la vie animale dans les profondeurs de l'océan, sous les latitudes les plus variées. Il devait, en particulier, après avoir quitté le Cap de Bonne Espérance, gagner l'Australie et la Nouvelle Zélande en passant par les Iles Marion, les Crozet, la Terre de Kerguelen et s'approcher le plus près possible de la grande barrière de glace.

Le navire était sous les ordres du capitaine Nares, mais le chef du personnel scientifique avait une égale autorité pour fixer la direction à suivre.

Les Iles Marion et Crozet furent visitées. A Kerguelen, l'expédition resta trois semaines : la faune et la flore furent étudiées très complètement.

Le 1er février, le Challenger quittait Kerguelen et quatre jours plus tard arrivait en vue de l'Ile Mc Donald au grand étonnement de quarante chasseurs de phoques qui vivaient dans l'île et ne pouvaient s'expliquer la présence de ce beau navire dans ces régions désolées.

Le 8 février 1874, il atteignait le 80° méridien; le 11, on rencontrait le premier iceberg, magnifique masse tabulaire de 800 mètres de longueur, s'élevant à plus de 70 mètres au-dessus de l'eau. De nombreuses observations de températures furent faites dans les profondeurs de l'océan, ainsi que des sondages répétés.

Le 16 février, l'expédition atteignait son point le plus austral par 66°40' S. et 78°22′ E. et, le 23, le navire était arrêté par le pack à 32 kilomètres seulement du point assigné par Wilkes à la Terre Termination. Malgré un temps très clair, il fut impossible de ne rien.

(1) Murray (John), Narrative of the Cruise of H. M. S. Challenger, vol. I, Chap. VIII à XI. Londres, 1885.

Lord George Campbell, Log letters from Challenger. Londres, 1876. Spry (W. J. J.), The Cruise of Her Majesty's Ship Challenger. Londres, 1876.

Moseley (H. N.), Notes of a Naturalist on the Challenger. Londres, 1879.

voir qui pût faire présager le voisinage de cette parcelle supposée du continent austral.

Le lendemain, un sérieux accident mit le navire dans un péril extrême : le Challenger alla heurter de l'avant une énorme masse de glace; il y eut heureusement plus de peur que de mal.

Le capitaine Nares s'approcha encore d'une dizaine de kilomètres de la Terre Termination sans l'apercevoir et, le 28 février, il reprenait la route du nord, après être resté 18 jours au sud du 60° parallèle et avoir franchi 22 degrés de longitude.

Si le chemin parcouru à l'intérieur des glaces semble de peu d'importance, il n'en est pas moins vrai que cette expédition offre un intérêt énorme au point de vue des résultats scientifiques. Elle a suffi à nous renseigner plus exactement et beaucoup plus complètement que toutes les expéditions antérieures, celle de Ross exceptée.

Pendant les vingt-cinq années suivantes, on vit encore quelques navires prendre la direction du Pôle Sud; c'étaient tous des vaisseaux de commerce envoyés par de puissantes maisons pour la recherche de la baleine.

Une société allemande pour la navigation polaire avait été fondée à Hambourg. Son directeur, Albert Rosenthal, également intéressé par les mers boréales et australes, envoya en 1873 dans l'Océan antarctique l'un de ses navires pour rechercher dans quelles conditions on pouvait y pêcher la baleine.

Le 22 juillet 1873, le baleinier à vapeur le Grönland, ayant pour capitaine Édouard Dallmann (1), quittait Hambourg et atteignait les Shetland du Sud, le 18 novembre suivant. Il y trouvait, comme Bel

(1) A. Schück, Entwickelung unserer Kenntniss der Länder im Süden von America (ZEITSCHRIFT FÜR WISSENSCHAFTLICHE GEOGRAPHIE. Weimar, vol. 6, pp. 242-264).

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