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M. Borchgrevink raconta l'heureux débarquement du capitaine Kristensen sur le continent antarctique.

Les principaux naturalistes et géographes anglais prirent part à la discussion, particulièrement Sir Joseph Hooker, le dernier survivant des grands voyages de Ross, Sir Joseph Murray représentant l'expédition du Challenger et Sir Erasmus Ommanney dont les efforts pour envoyer un navire dans l'Extrême Sud avaient été un moment sur le point d'aboutir.

Le Congrès adopta la conclusion suivante qui était comme le prélude du vigoureux effort tenté à la fin du XIXe siècle et au commencement du xx pour résoudre le problème antarctique :

« Le Congrès est d'avis que l'exploration des régions antarctiques est the greatest piece d'exploration géographique qui soit encore à entreprendre. Etant donnés les avantages qui en résulteraient pour presque toutes les branches de la science, le Congrès émet le vœu que les sociétés scientifiques du monde entier s'entendent pour faire ce qui leur semblera le plus efficace, et que ce travail soit entrepris avant la fin du siècle. »

Le résultat visible devait se faire attendre plusieurs années, mais des particuliers firent des tentatives isolées : ce furent M. de Gerlache et M. Borchgrevink.

En 1897, Sir Clements Markham, président de la Royal Geographical Society, réitère sa déclaration que jamais il n'abandonnera sa tâche jusqu'à ce qu'elle soit réalisée. Peu à peu, il fait partager son enthousiasme à d'autres, tant et si bien que le 26 février 1898 une grande séance fut tenue dans les salons de la Royal Society où tous les leaders du mouvement pour l'exploration polaire étaient présents et prirent part à une discussion qui ne se termina que très avant dans la nuit. Sir Joseph Hooker, le Dr Fridtjof Nansen, le D' von Neumayer, Sir Clements Markham et beaucoup d'autres échangèrent leurs vues sur cet important

projet et Sir John Murray ouvrit la séance en résumant les conditions scientifiques qu'exigent ces recherches et en affirmant sa conviction qu'une telle entreprise n'exigeait pas moins de 3 750 000 francs (1).

Voyage de la Discovery (1901-1904) (2). — L'inspirateur de cette expédition fut réellement Sir Clements Markham; cependant le plan en fut confié à un comité formé par la Royal Society et la Royal Geographical Society. Le Gouvernement refusa d'abord tout secours, même en ce qui concerne les officiers.

Des particuliers offrirent de grosses sommes : M. L. W. Longstaff donna dès le début 625 000 francs, le double de ce qu'avait coûté l'expédition belge et Sir Alfred Harmsworth 125 000 francs.

De nouvelles tentatives près du Gouvernement furent alors plus heureuses. En juillet 1899, il promit 1 125000 francs, permettant aussi de choisir les officiers et les équipages dans la Marine royale.

Finalement, après bien des démarches et des vicissitudes, l'expédition anglaise se trouvait prête à prendre la mer en 1901.

Un navire spécial avait été construit à Dundee principalement en bois de chêne. Une grande partie de la coque fut faite sans métal magnétique de façon à permettre les observations les plus délicates.

C'était un navire à voiles avec des mâts courts et une faible surface de toile, mais il possédait de puissantes machines.

(1) The Antartical Manual for the use of the Expedition of 1901, edited by George Murray, F. R. S. London, Royal Geographical Society,1, Savile Row. The Siege of the South Pole, by Hugh. R. Mill. Londres, 1905.

Scientific Advantages of an Antarctic Expedition. Address by Dr John Murray. F. R. S., and subsequent speeches delivered at a special meeting of the Royal Society. Londres, 24 février 1898 (NATURE, no 1479, vol. 57, 3 mars 1898). ANNUAL REPORT OF THE SMITHSONIAN INSTITUTION, for 1897, Pp. 413-436.

(2) Scott, The Voyage of the Discovery. Londres, 1905.

Id. La « Discovery » au Pôle Sud. 2 vol., Paris, 1908.
III SÉRIE. T. XVIII.

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Le commandement de l'expédition et du vaisseau fut confié au commandant R. F. Scott, bien au courant de toutes les branches du travail scientifique à exécuter. Le lieutenant Albert Armitage, qui avait pris part à l'expédition Jackson-Harmsworth dans la Terre François-Joseph, reçut le commandement en second. Parmi les autres officiers, citons encore le lieutenant C. Royds, chargé des observations météorologiques, le lieutenant M. Barne et le lieutenant Schackleton. Le lieutenantingénieur Ikelton était le photographe officiel de la mission; deux médecins furent embarqués : le Dr Koettlitz, naturaliste enthousiaste,qui avait déjà accompagné l'expédition Jackson-Harmsworth et le Dr E. T. Wilson, artiste d'un grand talent. Le personnel scientifique comprenait encore M. L. Bernacchi qui avait fait partie de l'expédition de la Southern Cross et avait hiverné au Cap Adare: il fut chargé des études magnétiques et physiques; M. T. V. Hodgson, naturaliste et collectionneur infatigable, était le zoologue et M. H. T. Ferrar, le géologue de la mission.

L'équipage entier, officiers, savants et matelots comprenait cinquante hommes.

La Discovery quitta Cowes le 6 août 1901 et Madère le 16, atteignant la Baie de Simon le 3 octobre. Enfin le 14, elle partait pour la Nouvelle Zélande en faisant un détour vers le sud pour effectuer des observations magnétiques et donner au navire le baptême des glaces. Le pack fut rencontré par 62° S. et 140° E. et pénétré pendant quelques kilomètres le 16 novembre. Mais il était urgent de regagner en toute hâte la Nouvelle Zélande et, après une courte relâche à l'Ile Macquarie, Lyttelton fut atteint le 29 du même mois. Certaines réparations étaient nécessaires et il fallait se procurer de la nourriture fraîche. Enfin le 24 décembre, la Discovery quittait Port Chalmers et se dirigeait vers la partie de l'Antarctique visitée autrefois par Ross.

Le pack fut atteint le 1er janvier 1902, à peu près sous le cercle antarctique; après une semaine, la mer se trouva libre de nouveau par 70°25' S. et 173°44′ E. Plusieurs débarquements furent effectués au Cap Adare et le long de la Terre Victoria, et enfin le 22 janvier au pied du Mont Terror près du Cap Crozier.

Le navire côtoya ensuite la Grande Barrière, vers l'est par des fonds de 300 brasses, jusqu'au 29 où, à 165', il n'y avait plus que 100 brasses; pendant deux jours la profondeur varia entre 80 et 70 brasses, indication certaine du voisinage de la terre.

De fait une masse continentale fut aperçue vers le nord-est, depuis 155° jusqu'à 150 W., mais un puissant pack força les explorateurs à revenir en arrière. Sir James Ross avait déjà soupçonné l'existence de cette terre.

Pendant le retour, le commandant Scott s'arrêta sur le bord de la glace par 164° de longitude W. et fit une ascension en ballon captif, tandis que le lieutenant Armitage faisait une courte excursion en traîneau, jusqu'à la latitude 78°50′ S.

Enfin, le 10 février, la Discovery gagnait son port d'hivernage dans la Baie Mc Murdo en un point où Ross avait cru observer l'existence d'une masse continentale, et où il avait placé les Monts Parry. Toutes les précautions furent prises pour assurer le salut du navire et de l'équipage. Des cabanes furent aussi construites sur le rivage.

Les hardis navigateurs commencèrent aussitôt leurs excursions, d'abord dans le voisinage seulement, puis de plus en plus loin.

Ils reconnurent ainsi que les deux volcans Erebus et Terror, dont l'un atteint 3769 mètres et l'autre 3317 mètres sont situés sur une île distante de la Terre Victoria d'environ 50 kilomètres. Au sud se trouve un petit archipel dont l'Ile Blanche et l'Ile Noire font par

tie; un petit volcan y dresse sa cime à 800 mètres au-dessus du niveau de la mer.

L'hiver se fit bientôt sentir dans toute sa rigueur, mais les courageux explorateurs le supportèrent assez bien, malgré les premiers symptômes du scorbut.

Dès le début du printemps, commencèrent les longs voyages en traîneaux, dont plusieurs destinés à prépa

rer une sérieuse tentative vers le sud. Le 2 novembre 1902, le capitaine Scott, le lieutenant Shackleton et le docteur Wilson partaient pour s'approcher le plus près possible du Pôle. Après de nombreuses fatigues et au milieu des plus grands périls, les trois courageux explorateurs se trouvèrent le 30 décembre par 82°17' de latitude et 163° de longitude est à 862 kilomètres du navire après un voyage de 59 jours.

A l'ouest-sud-ouest, se profilait une magnifique chaîne de montagnes, dont le Mont Markham atteignait plus de 5000 mètres de hauteur et le Mont Longstoff 3200 mètres. Un amoncellement de glaces empêcha les hardis pionniers d'avancer plus loin vers le sud. D'ailleurs il fallait songer au retour; la plupart des chiens étaient morts et le stock de nourriture avait été calculé sur le temps suffisant strictement pour gagner le navire en ne supposant pas de retard.

La neige s'était ramollie et le voyage de retour s'effectua dans les plus mauvaises conditions. Les chiens moururent tous et les trois hommes furent obligés de s'atteler eux-mêmes aux traîneaux. Ne pouvant les emmener tous à la fois, ils devaient tous les six ou sept kilomètres revenir sur leurs pas pour chercher les véhicules restés en arrière. Ce travail dura vingt-neuf jours et le retour lui-même s'effectua en 34 jours. Partis du vaisseau le 2 novembre 1902, les courageux explorateurs n'étaient de retour que le 3 février 1903, après une absence totale de 93 jours.

Cette excursion permit de découvrir de hautes

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