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moi la croix à la main, je prêcherai la patience au pauvre, au riche la bienfaisance; je prêcherai de parole, je prêcherai d'exemple; et ces étreintes du paupérisme, si effrayantes, loin d'être les embrassements du désespoir qui étouffe, seront ceux de la charité qui vivifie.

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Telles sont les promesses d'avenir de la religion du Christ, ce Dieu d'amour, notre frère à tous;... et ce qu'elle a déjà fait jusqu'ici, n'est-il pas de force à nous rassurer? Nous surtout, ne pouvons-nous pas compter sur elle, nous Belges, qui sortons de son sein, tels que l'histoire nous a connus jadis, tels que nous reparaissons depuis que rendus à notre indépendance, nous pouvons vivre de la vie que nos vieilles institutions nous avaient donnée. Elles ont été renversées par l'invasion ces institutions, notre gloire d'autrefois; mais l'esprit qui les a inspirées, l'esprit catholique nous demeure encore. Là est notre confiance. L'ouvrage que nous nous proposons de publier sur ce sujet sous le titre d'institutions et de monuments du Catholicisme, n'est pas tant un regret du passé qu'une leçon pour l'avenir. En montrant comment le catholicisme a inspiré, a vivifié chacune de nos institutions, et par ces institutions formé la nation belge dans ce qu'elle a de caractéristique et de fondamental; en retraçant l'action de notre épiscopat sur nos lois, l'action de nos moines sur notre agriculture, l'action de nos chevaliers sur l'esprit des armées, l'action de nos chartes et de nos serments sur les cités et sur les corps de métiers, nous n'avons pas en vue de ressusciter des temps qui ne sont plus, mais d'offrir à nos compatriotes de quoi imiter l'esprit de leurs aïeux, qui dans les champs, qui dans le sanctuaire, qu dans la carrière des armes, qui dans celle des lois. sé

TOME III.

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Grâce au ciel, la Belgique s'est montrée digne de la liberté qu'elle a si chèrement conquise. Elle s'épanouit, comme aux jours antiques, sous le soleil du catholicisme; comme autrefois elle est féconde en dévouements religieux et en inspirations généreuses. Ses arts redeviennent chrétiens, son armée rappelle les temps où notre sol était la terre de l'héroïsme; son clergé, nous l'avons vu naguère, sait encore mourir au chevet de la contagion; son peuple entoure de vénération une royauté naissante, tandis que d'autres ébranlent et foulent aux pieds les trônes les plus antiques. Enfin notre terre est encore la terre des Godefroid et des Robert, des Triest et des Amand, des Van Eyck et des Charlemagne. Quels noms! Ils suffiraient à immortaliser un grand peuple. Notre intention n'est pas tant d'ajouter à ce que nos écrivains leur ont déjà présenté d'hommages, que de montrer qu'ils ont vécu tous de la même idée, de l'idée catholique; idée qui par eux a pénétré nos lois, fécondé nos champs, dirigé notre héroïsme, réglementé nos industries; idée dont l'expression se retrouve dans nos plus beaux monuments civils, religieux, littéraires; idée qui a su s'approprier et notre climat, et notre sol, et notre race, et notre caractère, et nos grands faits, et nos grands hommes, tout enfin ce qui constitue une nationalité. Tel sera le thème de notre introduction à la 2o partie de la Belgique catholique. Nous espérons, Dieu aidant, qu'elle paraîtra bientôt.

NOTE

ТOME II, page 214: Nous reproduisons... la belle appréciation des croisades donnée par Mr KERVYN (Hist. de Fl., Liv. IV, p. 302–304).

« Il fallait qu'une grande consécration des idées réligieuses agit puisamment sur l'esprit des populations les plus féroces et les plus barbares du Fleanderland. Une expédition, plus mémorable que celle qui porta Alarik des limites de la Scythie sous les murs du Capitole, devait les conduire non plus vers les vils trésors de Rome; mais à Jérusalem, au pied d'une tombe creusée dans le rocher, terribles encore par le fer qu'elles agitent dans leurs mains, mais déjà humbles sous la croix qui est marquée sur leurs épaules. Les Flamings, trop longtemps décimés par les haines intérieures qui, dans l'étroite enceinte de leurs marais, les opposaient chaque jour les uns aux autres, oublieront leurs dissensions et illustreront leur courage dans d'immenses conquêtes : les rivages éloignés que leurs flottes effrayèrent au temps de Probus se soumettront à leurs armes et recevront leurs bannières. L'antique Orient, berceau de l'humanité, s'inclinera pour saluer la civilisation naissante de l'Occident.

» La croisade sera l'œuvre commune des races frankes que suivront tour à tour d'autres peuples septentrionaux : la Flandre y précédera toutes les autres nations parce que, de toutes les races de l'ancienne ligue franke, les Flamings, plus complétement séparés des Gallo-Romains, avaient le plus énergiquement conservé les héroïques traditions de leur origine. Tel est le caractère de la position que la Flandre occupe au onzième siècle; telle sera la source de ses triomphes et de sa gloire.

>> Si la Flandre, par son initiative et ses efforts plus persévérants, représente les races frankes dans ce célèbre mouvement, les races frankes elles-mêmes ne sont que l'instrument d'une mission providentielle dont dépendent et l'union et la paix de l'Europe. Il ne faut pas voir seulement dans les croisades la résistance légitime et nécessaire opposée aux pro

grès dévastateurs du mahonétisme qui, sous Abdérame, avait pénétré jusque dans les provinces voisines de la Loire : elles devaient aussi défendre l'Europe de nouvelles invasions du Nord. Les climats si féconds de la Scandinavie préparaient d'autres migrations armées qui, renouvelant les désastres du cinquième siècle, allaient faire rétrograder le développement de la société et de l'intelligence humaine au delà des capitulaires de Karl-le-Grand et du baptême de Hlodwig jusqu'au camp où Priscus vit Attila. Un siècle à peine s'est écoulé depuis que les Madgyars assiégeaient Cambray. Les Huns n'ont point quitté le sol de l'Allemagne; les Warègues envahissent la Russie; de nombreuses flottes danes cinglent vers l'Angleterre. Toutes ces formidables invasions, ralliées sous la croix, traverseront l'Europe, calmes et pacifiques, en vertu des lois de la fraternité chrétienne.

» Pénétrons plus avant dans la situation des choses; c'était peu de sauver l'Europe des périls qui la menaçaient d'une extermination violente, sa véritable vie résidait dans l'ordre libre et régulier de son organisation politique : la croisade lui en assurera les bienfaits. La trève de Dieu, jadis proclamée vers l'an 1000, reparaîtra et opposera à la force brutale le frein de la religion. Le seigneur abandonnera son château, théâtre de déprédations et de combats, pour chercher des royaumes en Asie. Le serf, appelé à être l'un des soutiens de la guerre sainte, le suivra avec joie parce qu'à l'extrémité de son pèlerinage il aperçoit la liberté. Une plus vaste carrière s'ouvre à l'activité du commerce. Partout où les croisés de Flandre paraîtront, ils laisseront quelques traces utiles de leur passage: l'influence des institutions germaniques s'étendra jusqu'aux rives du Jourdain.

» Robert-le-Frison résume en lui-même les caractères de cette grande révolution. Ce n'est plus le cruel vainqueur de Bavichove, l'auteur perfide du meurtre du duc de Lorraine, le complice de l'impiété de Lambert de Bailleul : c'est l'am de saint Arnould, le prince chrétien protecteur des lettres. La hache qui naguère frappa, à Térouane, l'effigie du Christ, est devenue dans ses mains le glaive du défenseur de la justice et de la foi. >>

FIN DU TOME TROISIÈME.

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