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CHAPITRE VII (a).

Continuation et fin du sermon de Jésus-Christ.

1. Ne jugez (b) point, afin que vous ne soyez point jugés; 2. Car vous serez jugés selon que vous aurez jugé les autres; et on se servira envers vous de la même mesure dont vous vous serez servis envers eux.

3. Pourquoi voyez-vous une paille dans l'œil de votre frère, vous qui ne voyez pas une poutre dans votre œil?

4. Ou comment dites-vous à votre frère: Laissez-moi tirer une paille de votre œil, vous qui avez une poutre dans le vôtre?

5. Hypocrite, ôtez premièrement la poutre de votre œil, et alors vous verrez comment vous pourrez tirer la paille de l'œil de votre frère.

6. Gardez-vous bien de donner les choses saintes aux chiens, et ne jetez point vos perles devant les pourceaux; de peur qu'ils

(a) Les chapitres v, vi et vII semblent contenir la doctrine. propre de Jésus, celle qu'il a trouvée en lui-même, c'est-àdire dans son atmosphère, dans son éducation, dans son expérience et ses méditations. C'est là qu'est surtout le titre de son originalité. C'est sur ces trois chapitres que Renan fonde ce qu'il appelle l'idéalisme de Jésus. C'est aussi par là qu'il faut commencer le recueil de ses discours et l'histoire de sa vie. On n'y trouve aucune parabole; c'est fort anodin; c'est plein de bon sens et de délicatesse; c'est le premier code de civilité religieuse et honnête. Ces choses, on le sent, ne viennent pas de Jean le Baptiseur; celui-ci avait bien d'autres visées. Dans tout ceci, Jésus est pur moraliste; il est le disciple de HILLEL; il réduit le royaume des cieux à la bonne conscience. Plus tard, Jésus s'élèvera davantage; il faut qu'il entre dans le mouvement; il ne peut pas rester à l'état de Céladon messianique.

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(b) Judicare, c'est critiquer; à Dieu seul appartient le jugement.

ne les foulent sous leurs pieds, et que, se tournant contre vous, il ne vous déchirent (c).

7. Demandez (d), et on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez à la porte, et on vous ouvrira.

8. Car quiconque demande, reçoit; et qui cherche, trouve; et on ouvrira à celui qui frappe à la porte.

9. Aussi, qui est l'homme d'entre vous qui donne une pierre à son fils, lorsqu'il lui demande du pain?

10. Ou s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent?

11. Si donc étant méchants, comme vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants; à combien plus forte raison votre Père, qui est dans les cieux, donnera-t-il les vrais biens à ceux qui les lui demandent?

12. Faites donc aux hommes tout ce que vous voulez qu'ils vous fassent; car c'est là la loi et les prophètes (e).

13. Entrez par la porte étroite; parce que la porte de la perdi. tion est large, et le chemin qui y mène est spacieux; et il y en a beaucoup qui y entrent.

14. Que la porte de la vie est petite, que la voie qui y mène est étroite, et qu'il y en a peu qui la trouvent!

15. Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous couverts de peaux de brebis, et qui au dedans sont des loups ravis. seurs (f).

16. Vous les connaîtrez par leurs fruits peut-on cueillir des raisins sur des épines, ou des figues sur des ronces?

17. Ainsi tout arbre qui est bon produit de bons fruits; et tout arbre qui est mauvais produit de mauvais fruits.

(c) Est-ce une défense de communiquer avec les impies? Je le pense. Ce verset signifie donc qu'il n'y a rien de bon à attendre des gens sans religion? Ici encore une distinction à faire.

(d) Petite, demandez, sous-entendu à Deo, à Dieu.

(e) Sans doute; mais cette maxime serait-elle donc de peu de vertu par elle-même, si elle ne recevait son efficace de l'esprit de religion?

(f) Les faux prophètes sont ceux qui n'ont pas la charité divine, ou piété envers Dieu et les hommes. Pietas, voilà le grand mot.

18. Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, et un mauvais arbre ne peut en produire de bons.

19. Tout arbre qui ne produit point de bon fruit sera coupé et jeté au feu.

20. Vous les reconnaîtrez donc par leurs fruits.

21. Ceux qui me (g) disent: Seigneur, Seigneur, n'entreront pas tous dans le royaune des cieux; mais celui-là seulement y en trera, qui fait la volonté de mon Père, qui est dans les cieux.

22. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en votre nom? n'avons-nous pas chassé les démons en votre nom, et n'avons-nous pas fait plusieurs miracles en votre nom?

23. Et alors je leur dirai hautement: Je ne vous ai jamais connus; retirez-vous de moi, vous qui faites des œuvres d'iniquité.

24. Quiconque donc entend' ces paroles que je dis, et les pra tique, sera comparé à un homme sage, qui a bâti sa maison sur Ja pierre;

25. Et lorsque la pluie est tombée, que les fleuves se sont débordés, que les vents ont soufflé, et sont venus fondre sur cette maison, elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur la pierre.

26. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les pratique point, sera semblable à un homme insensé, qui a bâti sa maison sur le sable;

27. Et lorsque la pluie est tombée, que les fleuves se sont débordés, que les vents ont soufflé, et sont venus fondre sur cette maison, elle a été renversée, et la ruine en a été grande.

28. Or Jésus ayant achevé (h) tous ces discours, les peuples étaient dans l'admiration de sa doctrine;

29. Car il les instruisait comme ayant autorilé (i), et non pas comme les scribes, ni comme les pharisiens.

(g) Jésus ici semble s'identifier avec Dieu, dont il est le médiateur.

(h) Cum consummasset. Là, en effet, paraît s'arrêter tout le rôle du véritable Jésus, essénien, imitateur des prophètes, devenu ensuite, par le flot des événements et le travail des esprits, Messie après sa mort, réformateur révolutionnaire, Dieu. A partir d'ici, nous entrons dans les miracles, les anecdotes, les bons mots et les paraboles!...

(i) Sicut potestatem habens. Jésus a la foi; il joint la re

CHAPITRE VIII.

Lépreux. Centenier. Belle-mère de saint Pierre. Suivre Jésus-Christ. Tempête apaisée. Démous chassés, pourceaux précipités.

1. Jésus étant descendu de la montagne, une grande foule de peuple le suivit;

2. Et en même temps un lépreux vint à lui, et l'adora, en lui disant Seigneur, si vous voulez, vous pouvez (a) me guérir.

3. Jésus, étendant la main, le toucha, et lui dit: Je le veux; soyez guéri; et à l'instant sa lèpre fut guérie.

4. Alors Jésus lui dit : Gardez-vous bien de parler de ceci à personne (b); mais allez vous montrer au prêtre, et offrez le don prescrit par Moïse, afin que cela leur serve de témoignage.

5. Jésus étant entré dans Capharnaum, un centenier vint le trouver, et lui fit cette prière:

6. Seigneur, mon serviteur est couché et malade de paralysie dans ma maison, et il souffre extrêmement.

7. Jésus lui dit : J'irai et je le guérirai.

8. Mais le centenier lui répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison; mais dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri.

9. Car quoique je ne sois moi-même qu'un homme soumis à la puissance d'un autre, ayant néanmoins des soldats sous moi, je dis à l'un Allez là, et il y va; et à l'autre Venez ici, et il y vient; et à mon serviteur : Faites cela, et il le fait.

ligion à la morale, la piété envers Dieu à la piété envers les hommes: c'est ce qui fait son autorité. Les scribes et les pharisiens, hypocrites, n'aimaient au fond ni Dieu ni les hommes.

(a) Si vis, potes : l'âme du peuple répond à la pensée de Jésus : Tu as la piété envers Dieu, dit le lépreux; aie aussi pitié envers moi, et je serai guéri.

(b) Nemini dixeris. Pourquoi? Afin, dit un critique, de prévenir la malice du prêtre, qui aurait déclaré la guérison de cet homme nulle, s'il avait su que Jésus-Christ en était l'auteur.

10. Jésus, entendant ces paroles, en fut dans l'admiration, et dit à ceux qui le suivaient: Je vous dis, en vérité, que je n'ai point trouvé une si grande foi (c) dans Israël (d) même.

11. Aussi je vous déclare que plusieurs viendront d'Orient et d'Occident, et auront place dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (e) :

12. Mais les enfants du royaume (f) seront jetés dans les nèbres extérieures. Il y aura là des pleurs et des grincements de dents.

13. Alors Jésus dit au centenier: Allez, et qu'il vous soit fait selon que vous avez cru. Et son serviteur fut guéri à la même heure (g).

14. Jésus, étant venu dans la maison de Pierre, vit sa bellemère qui était au lit, et qui avait la fièvre (h).

15. Et lui ayant touché la main, la fièvre la quitta; elle se leva aussitôt, et elle les servait.

16. Sur le soir, on lui présenta plusieurs possédés; et il en chassa les malins esprits par sa parole, et guérit tous ceux qui étaient malades;

17. Afin que cette parole du prophète Isaïe fût accomplie il a pris lui-même nos infirmités, et il s'est chargé (i) de nos maladies.

(c) Fidem, cf. plus loin, ix, 22.

(d) Ironie d'un Galiléen à l'adresse des Juifs.

(e) Annonce manifeste de la conversion des Gentils.

(f) Filii regni, ce sont les Juifs, les orthodoxes; on les haïssait pour leur orgueil.

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(g) VERSETS 5-13. Cette anecdote du Centurion, qui rappelle celle de Corneille (Act., vш), est suspecte. Elle tend à justifier la vocation des Gentils et le rejet des Juifs : choses auxquelles Jésus ne dut penser point, ou avec une extrême circonspection, s'il était Juif, mais qui s'explique beaucoup mieux si lui-même est Galiléen.

(h) Socrum... febricitantem. Sur les guérisons des malades opérées par Jésus, voir Luc, x, 34, et xi, 14; Matth., Ix, 35, et Jacq., v, 14.

(i) Portavit, c'est-à-dire sustulit, il ôta.— Il y a une autre interprétation de ce passage d'Isaïe, et qui prévaut parmi

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