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catholique prouvera? L'adorateur de Jupiter meurt tranquille, le disciple de Mahomet meurt tranquille; c'est au lit de la mort que vous nous attendez, disiezvous tout à l'heure ; eh bien ! c'est le lit de la mort que nous invoquons en faveur des cultes les plus extravagants.

Messieurs, quand j'en conviendrais, ne serait-ce pas un phénomène bien frappant que la science humaine ne pût pas donner la tranquillité d'esprit à la mort, et que l'adorateur de Jupiter, le fidèle de Mahomet, l'observateur d'un culte, si bizarre et si inconséquent qu'il soit, obtînt le repos dans sa religion? Quel est donc la magie de la religion, s'il est vrai qu'il suffit d'adorer, de mettre un genou en terre, de lever les yeux en haut, et de dire, en quelque langue que ce soit : Mon Dieu ! s'il suffit, dis-je, qu'une âme humaine prononce ce nom de Dieu pour être fortifiée, consolée et calme dans la mort ? Ne voyez-vous pas que vous ne pouviez rien dire de plus fatal contre vous, et que la fausseté même des religions possédées par des esprits de toute nature, en leur donnant la paix que vous n'avez pas, prouve que vous n'êtes pas dans la voie de l'humanité; que le Nègre, le Cafre ou le Hottentot sont plus heureux que vous, qu'ils ont plus de vraie science que vous n'en avez, et que Dieu, dans tous les pays, dans tous les temps, sous toutes les formes, récompense l'âme qui croit en lui? Oui, les fausses religions parleront contre vous au jour du jugement; oui, il vous sera dit Savants! j'avais donné la paix à l'humanité, à mes nègres, à mes sauvages, à mes Caraïbes ; ils vivaient tranquilles à l'ombre de mon nom; et vous, qui vous êtes torturé l'esprit, qui avez pris en vous

votre point de départ et votre point d'appui, semblables à des malheureux qui voudraient s'enlever par leur propre effort, vous êtes restés plongés dans l'incertitude et l'agitation; vous n'avez emporté de vos recherches qu'un désespoir qui ne vous a pas même appris votre impuissance. Celle réponse suffirait peut-être, Messieurs; mais je tiens à vous montrer que les fausses religions n'avaient point de certitude rationnelle, c'est-à-dire ne donnaient pas. d'elles à leurs sectateurs une conviction réfléchie, souveraine, immuable.

Y avait-il seulement une doctrine dans le paganisme ? Y avait-il réflexion, enseignement? A quoi peut servir de raisonner là où l'ombre même de la raison n'est pas? Aussi, lorsque Jésus-Christ se leva sur le monde, que fit l'empire romain? Il se tut d'abord, appuyé sur sa forte épée ; mais quand il vit ces Galiléens qui pénétraient par tout l'empire, qui se montraient dans le Sénat, qui avaient dans l'armée, dans le prétoire, des approbateurs, des amis, des frères; quand l'empire s'aperçut de ce mouvement de persuasion, il s'éveilla, fit un geste fut-ce pour parler? Lui, parler! Il tira cette épée qui avait soumis le monde, et il en frappa sans relâche des vieillards, des femmes, des enfants désarmés ; et cette exécrable lâcheté est encore la seule défense de ces faux dieux, partout où il en reste. Où est la raison ? où est la certitude rationnelle?

Ah! quand je rencontre une âme qui n'a pas ma foi, qui ne croit point à la parole aimable du Christ, j'en éprouve une tendre pitié ; je me mets à sa portée, je la presse, autant que son âme et sa situation me le permettent; je fais ce qu'une mère peut faire

pour lui donner le lait de l'amour. Elle peut mépriser mes efforts, elle ne les accusera point d'être l'indice d'une foi sans raison et sans cœur. Mais qu'un chrétien tombe au pouvoir de ces cultes enfants, sans confiance en eux-mêmes parce qu'ils sentent leur dégradation, ils n'essaieront pas même de le convaincre, ils lui diront: Courbe la tête ou meurs. Mais le chrétien ni ne se tait ni ne courbe la tête; la doctrine qui est en lui s'anime et s'agrandit devant le péril; elle se souvient du Calvaire, et sous la main qui veut l'étouffer, elle cherche encore à persuader, ne fût-ce que ses bourreaux. De quel côté est la conviction réfléchie, souveraine, immuable?

Peut-être, du moins, dans les sectes chrétiennes séparées de l'unité catholique, serons-nous contraints de reconnaître la certitude rationnelle? Pas davantage. Les ignorants, dans ces sectes, sont incapables de la certitude rationnelle, et la foi qu'ils ont, si leur ignorance est invincible, est une foi purement surnaturelle, qui est le fruit de la grâce, et peut les sauver. Quant aux savants de l'hérésie, la force de la logique les conduit à détruire ce qu'ils auraient voulu laisser debout; ils sapent, un jour ou l'autre, les dogmes qu'eux-mêmes avaient reconnus d'abord pour fondamentaux, et ils arrivent finalement à un protestantisme tellement complet, qu'il ne se distingue plus du rationalisme que par le nom. Je ne vous en donne pas de preuves: c'est une histoire trop visible pour les yeux les moins exercés, et je me hâte de conclure en me résumant. Ni dans les sectes chrétiennes, ni dans les cultes païens, ni nulle part ailleurs, en dehors de la doctrine catho

lique, la certitude rationnelle n'est produite à l'égard des choses divines. Nous seuls la possédons et, comme il n'y a pas de certitude de l'erreur, mais seulement de la vérité, la doctrine catholique est la vérité.

QUINZIÈME CONFÉRENCE

DE LA REPULSION PRODUITE DANS L'ESPRIT

PAR LA DOCTRINE CATHOLIQUE

MONSEIGNEUR, •

MESSIEURS,

Quand le vieux patriarche Jacob était sur son lit de mort, il rassembla autour de lui sa postérité, et leur ouvrant, pour leur instruction et la nôtre, le vaste champ de l'avenir, il dit à un de ses fils, qui s'appelait Juda Le sceptre ne sortira pas de ta race, et la principauté, de ta maison, jusqu'à ce que vienne Celui qui doit être envoyé et qui sera l'attente des nations'. Ainsi, le premier caractère par lequel le Christ, le Fils

1. Genèse, chap. XLIX, vers. 10.

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