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son origine, ses devoirs, ses droits, ses intérêts, ses destinées. Le pauvre, en passant avec son fardeau devant un crucifix, voit pourquoi son épaule est chargée ; le petit enfant apprend sans peine la plus profonde métaphysique, en épelant les lettres de l'alphabet; il grandit en récitant les commandements de Dieu et de l'Église, le Symbole des Apôtres et le Notre Père qui êtes aux cieux; et il sait tout, avant d'avoir soupçonné ce que c'est que savoir; il sait tout sans discussion, sans géométrie, sans l'obscurité même inévitable de toute démonstration; il sait tout, par la parole intelligible de Dieu acceptée avec simplicité. Un temps viendra où cette lumière se changera en une autre lumière, en une autre nature de vision, mais alors même nous n'apprendrons rien de nouveau sur la matière, l'esprit, Dieu, l'homme, la création, notre destinée finale. Nous verrous autrement ce que nous voyons déjà, nous verrons dans l'essence divine ce que nous avions vu dans sa parole.

Quant à la profondeur de la connaissance catholique et à son étendue; ce ne sont plus que des conséquences sur lesquelles je vais passer rapidement. En effet, par la doctrine catholique, nous remontons à la cause première de notre être : elle nous dit quels sont les rapports qui nous unissent à Dieu, et ce qui constitue le mystère fondamental de la vie; elle nous révèle la cause des causes, la loi des lois, la substance des substances, la raison finale et suprême de tous les phénomènes. Après qu'elle nous a dit ces mots : Dien est Père, Fils et Saint-Esprit, il y a en lui trinité de personnes, unité de substance; tout phénomène, toute cause, toute loi, toute substance a été manifestée dans sa source.

Sous le rapport de l'étendue, la doctrine catholique nous ouvre sur l'univers un horizon qui l'embrasse jusqu'à ses dernières limites. Elle nous apprend que les ètres forment une échelle graduée de l'atome jusqu'à Dieu; qu'il existe des hiérarchies invisibles. d'esprits, liées entre elles et avec nous par des rapports profonds, d'où résulte l'unité du monde; un seul et sublime mouvement, qui fait que les choses partant de Dieu vont à Dieu, dans un orbite mystérieux, dont l'homme, esprit et matière, occupe le point central.

Et, de la sorte, nous arrivons par la doctrine catholique à une triple paix : paix de la clarté, paix de la profondeur, paix de l'étendue dans la connaissance. Entre nous et vous, Messieurs, c'est la différence du trouble et de la paix. Vous cherchez, et pour nous il n'y a pas même de question; vous doutez, et pour nous il n'y pas même mouvement, mais regard fixe; vous bâtissez et détruisez tour à tour, pour nous chaque acte édifie; le temps même échappe à votre action vacillante, pour nous l'éternité nous suit et ne nous faillit jamais. Et c'est pourquoi la doctrine. catholique subsiste, plus ou moins, depuis le commencement du monde, quoique toujours combattue; c'est parce qu'elle a été ressuscitée en Jésus-Christ, dans les mystères de sa vie et de sa mort, que le monde se soutient sur sa base. Elle y maintient, en quelques paroles, la connaissance des causes, des lois, des substances, de tous les vrais rapports des êtres, que l'effort humain tend sans cesse à méconnaître et à bouleverser. Voyez donc, Messieurs, en comparant ces deux situations, le parti que vous voulez prendre une fois en votre vie. D'une part, ce sont des systèmes sans consistance, qui se heurtent et se

détruisent, dont vous n'avez pas pu entendre l'énoncé, quoique sérieux, sans un ironique étonnement; de l'autre, c'est la doctrine catholique, doctrine simple, naturelle, où tout est défini, où tout est assis sur le roc. Entrez dans le sein de l'Église; passez du camp du trouble au camp de la paix; du camp de l'obscurité au camp de la lumière; du camp de l'étroitesse au camp de l'étendue, de la largeur et de la profondeur, afin que je puisse vous dire un jour, en vous retrouvant en des lieux plus intimes que ceux-ci, ce que saint Paul disait aux premiers chrétiens: Vous avez été autrefois ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur'.

1. Épitre aux Éphésiens, chap. v, vers. 8.

VING TIÈME CONFÉRENCE

DE LA RAISON CATHOLIQUE ET DE LA RAISON HUMAINE

DANS LEURS RAPPORTS

MONSEIGNEUR,

MESSIEURS,

Nous avons passé, dimanche dernier, de la question. de la certitude catholique à la question de la connaissance catholique, et, comparant ensemble la connaissance humaine avec la connaissance catholique, nous avons montré que la connaissance humaine manquait d'étendue, de profondeur et de clarté : d'étendue, parce qu'elle ne voit qu'un petit nombre d'êtres; de profondeur, parce qu'elle ne pénètre qu'à la surface des causes, des lois et des substances, d'où découlent les phénomènes; de clarté, parce qu'à côté même des choses qu'elle connaît, elle est toujours

assise entre les abîmes qu'elle ne peut pas sonder : tandis que la connaissance catholique est claire, parce que Dieu a décidé toutes les questions qui embarrassent l'esprit humain, et les a décidées par sa parole souveraine et infaillible; étendue, parce que Dieu nous a ouvert le monde de part en part, nous en a montré le pôle oriental et le pôle occidental, et mesuré le diamètre; profonde, parce qu'il nous a fait connaître les causes premières, les lois premières, la substance première.

Et maintenant, il est manifeste qu'il existe dans l'humanité deux raisons la raison humaine et la raison catholique. Car la raison est un ensemble de vérités qui éclairent l'intelligence, qui s'identifient avec l'homme et deviennent le principe de ses acles; or, il existe un ensemble de vérités humaines el un ensemble de vérités catholiques qui, tous deux, s'identifient avec l'homme, qui éclairent et perfectionnent son intelligence, et sont le principe de ses acles; par conséquent, il existe une raison humaine et une raison catholique, un double foyer de vie et d'activité, tellement différents l'un de l'autre, qu'un acte sage au point de vue de la raison catholique, peut être insensé au point de vue de la raison humaine, et réciproquement. De là surgissent plusieurs questions qui se réduisent à une seule. Quel est le rapport entre la raison humaine et la raison catholique ? Qu'est-ce que ces deux phares allumés dans l'humanité ? Sontils en contradiction ou en harmonie? Sont-ils séparés ou unis? Se répondent-ils, ou ne se répondent-ils pas? Sont-ils à l'entrée du port de l'humanité comme deux flambeaux parallèles qui s'aident entre eux, ou bien sont-ils perdus dans l'espace qui les sépare et qui ne

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