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La vérité est qu'un traité comme celui de M. Lemoine, pour donner tout son fruit, appelle la publication de deux ouvrages conçus dans le même esprit, c'est-à-dire en vue des applications au travail courant du géologue, de la paléontologie d'une part, de la minéralogie et de la lithologie d'autre part. De pareils ouvrages, rédigés à l'initiative et sous l'inspiration de M. P. Lemoine, formeraient avec le sien un précieux instrument d'initiation pour les débutants et un aide-mémoire de première valeur pour les autres.

Souhaitons qu'il en soit bientôt ainsi; souhaitons aussi à M. Lemoine un correcteur plus attentif. La coquille a sévi dans la composition de son livre avec une intensité qui semble avoir découragé le rédacteur de la feuille d'errata. On lit, par exemple :

p. 10. cristaux de Verre (?) en inclusions dans le quartz. P. 14. L'oligiste est opaque en lames minces.

p. 41. La Titanite cristallise en losanges.

p. 124. Ampelis pour aμñeλog.

p. 154. breccia pour brèche.

p. 394. Lechstein et p. 395. Leschtein pour Zechstein. p. 470. Eaux vaseuses pour eaux vadeuses, etc.

Il n'est peut-être pas trop tard pour enrichir quelque peu les errata, qui sont imprimés sur une feuille détachée et ne comportent pas vingt lignes.

F. KAISIN.

XII.— A LA GLOIRE DE LA TERRE. Souvenirs d'un géologue, par PIERRE TERMIER, de l'Académie des Sciences. Bibliothèque française de philosophie. -Nouvelle Librairie Nationale, Paris. Un vol. in-8o de 427 PP. 15 francs.

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Comment mieux dire ce qu'est ce livre qu'en citant les premières lignes par lesquelles l'auteur ouvre ces pages? « Je rassemble ici des feuillets épars. Mes élèves les reconnaîtront sans doute; ils se rappelleront, en les lisant, l'ardeur avec laquelle j'ai essayé de les initier à la contemplation de l'œuvre divine. D'autres aussi, peut-être, les reconnaîtront, voyageurs rencontrés par moi sur divers sentiers de la science et devenus bien vite, en raison de la communauté de nos goûts et de l'analogie de nos recherches, mes collaborateurs et mes amis. Beaucoup de ces pages sont déjà

anciennes et ont été écrites dans les jours heureux; quelquesunes datent de la guerre et portent le reflet de l'énorme tristesse qui pesait sur moi comme sur tous les hommes; les dernières, très récentes, voudraient être sereines, mais, dans les temps inquiets où nous vivons maintenant, combien la sérénité est difficile, même au savant, même au penseur ! »

Si varié et si divers que soit ce recueil, il présente néanmoins un caractère profond d'unité, admirablement rendu par son titre. Cet hommage, ce cantique chanté en l'honneur du grand œuvre du Créateur, nous montre le savant, le penseur, le connaisseur d'hommes, le chrétien, qui, dans un langage impeccable et d'un classicisme tout français, concentre toutes ses facultés sur l'objet de ses méditations enthousiastes.

Il est peut-être osé d'établir une gradation parmi les parties de l'ouvrage. Mais, sans doute parce que plus parfaitement humaines, ce sont les études biographiques sur trois grands géologues, trois maîtres, Hippolyte Lachat, ancien élève de notre Université de Liége, Marcel Bertrand et Edouard Suess, qui marquent tout particulièrement. Dans une langue pure, mesurée et empreinte de la plus noble charité, M. Termier y fait revivre ces nobles âmes et, pénétrant leurs pensées, expose dans un raccourci limpide les grands traits de l'œuvre scientifique dont ils ont enrichi le savoir humain.

Ces trois savants se sont surtout préoccupés du problème fondamental de l'architecture terrestre : la tectonique. M. Termier a toujours eu, lui aussi, une préférence pour ces mystérieuses manifestations de la puissance de Celui « qui a fait surgir les montagnes et qui, de son doigt, a désigné à la mer ses limites». De là, ses superbes études sur La synthèse géologique des Alpes, dans la Méditerranée occidentale; sur Les problèmes de la géologie tectonique; sur Les océans; et sur L'Atlantide, qui forment comme le cœur du présent ouvrage. Les initiés s'y délecteront, mais tout lecteur curieux et attentif sentira son âme s'y enflammer, son « âme qui ignorait sa force et sa destinée, et que l'amour de la Terre fixera désormais dans l'étude spéculative, dans la recherche désintéressée, dans la contemplation de l'Univers magnifique, dans l'indicible jɔie de voir, de connaître, de comprendre ».

Bien qu'un modeste compte rendu ne puisse, quoi qu'il en ait, se laisser aller à de longs développements, qu'il nous soit permis de signaler encore Les sciences de la terre, et A la géologie. On y sentira vibrer l'âme du savant et l'on comprendra qu'en parlant de sa science, il ait su trouver des paroles assez élevées pour arracher à une assemblée de froids observateurs de la rude Nature, le vœu de lui décerner un brevet de géomystique. Dans cet ordre d'idées, nous ne saurions douter que plusieurs de ses auditeurs ne regretteront, avec nous, de ne pas retrouver parmi ces pages l'inoubliable « méditation » qu'il nous fit un soir, un de ces beaux soirs lumineux, des hautes latitudes, au parc de Skansen de Stockholm. Mais, n'était-ce pas une improvisation? Car les élans, qu'une âme pareille conçoit au contact de la Nature, ressemblent, à s'y tromper, aux accents que « les enfants dans la fournaise » trouvèrent pour louer à jamais l'œuvre du Créateur. Nous ne comprenons que trop que M. Termier leur ait emprunté l'épigraphe si appropriée de ce recueil. G. SCHMITZ, S. J.

L'OCÉANOGRAPHIE, par J. THOULET, professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Nancy. Un vol. in-16 carré, IX et 287 pp., 8 fig., de la collection « Science et Civilisation >> publiée sous la direction de M. Solovine. Paris, GauthierVillars, 1922. - 9 francs.

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M. Solovine a été on ne peut mieux inspiré en demandant à M. Thoulet de mettre au point l'état de nos connaissances sur l'Océanographie dans cette excellente collection, qui veut << faire connaître au public cultivé les résultats obtenus dans les divers domaines où s'exerce l'activité de l'esprit humain »>.

Il y a une trentaine d'années déjà, que nous avons eu la faveur d'entretenir les lecteurs de la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES d'ouvrages de M. Thoulet sur cette science. Nous aurons dit tout le prix qu'il convient d'attacher à la synthèse que nous avons sous les yeux, en signalant, qu'au cours de sa longue et féconde carrière, le professeur des Facultés de Nancy a publié plusieurs centaines de mémoires et d'études touchant le même objet. Personne ne discutera à l'auteur le droit de parler en spécialiste averti.

Le géologue, le biologiste, le géographe, le navigateur et jusqu'au simple curieux des choses de la Nature, tous liront ce livre avec intérêt. Ils y trouveraient encore une satisfaction plus complète si, pour un objet aussi particulier, le texte était éclairé par une illustration plus nombreuse.

On ne rencontrera pas seulement, dans cet ouvrage, toutes les notions qui constituent la « science de l'océan » (Topographie, lithologie, physique de la mer. L'eau de la mer et la glace Les vagues, les marées et les courants), mais le lecteur y verra aussi exposées avec précision les méthodes expérimentales les plus éprouvées qui ont servi à élucider les problèmes si complexes que posent les abîmes océaniques. C'est un des aspects les plus captivants de la « face de la terre ».

Tout en convenant que les dimensions du volume, arrêtées pour la Collection, ont imposé à l'auteur une limitation quelque peu artificielle de ses développements, nous regrettons qu'il ne se soit pas plus étendu sur la vie dans les milieux marins. Cette description comporte moins de dix pages!

Enfin, la trop fameuse Mer des Sargasses est simplement nommée tout à la fin du volume, alors qu'une croisière du professeur John J. Stevenson a projeté une lumière nouvelle et définitive sur la question.

G. SCHMITZ, S. J.

XIII.-NUTRITION DE LA PLANTE. I. Échanges d'eau et de substances minérales. II. Formation des substances ternaires, par MARIN MOLLIARD, Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. Deux vol. in-16 de 438 et 395 pages. Bibliothèque de Physiologie et de Pathologie végétales de l'Encyclopédie scientifique. - Paris, Doin, 1921. — Le vol 14 francs.

Sur les quinze volumes que doit comprendre la Bibliothèque de Physiologie et de Pathologie végétales de l'Encyclopédie scientifique, M. Molliard en rédigera huit, comprenant toutes les questions strictement physiologiques. « On a pensé, nous dit la préface, qu'il y aurait peut-être intérêt à ce que les diverses parties de la Physiologie végétale

soient traitées dans cette collection par un auteur unique ; j'admets volontiers que l'ensemble y gagnera en homogénéité, je voudrais être assuré qu'il n'y perdra pas en valeur. » Le savant auteur est vraiment trop modeste : les deux premiers volumes parus nous sont un gage de la haute valeur de l'ensemble, et on doit se réjouir de voir se combler enfin une lacune importante de la littérature scientifique française; en effet, il fallait bien reconnaître que nous ne pouvions mettre entre les mains de nos étudiants aucun traité comparable à ceux des Jost, Noll, Detmer, Nathansohn, etc. Lorsque l'ouvrage de M. Molliard sera terminé, on possédera une mise au point complète de nos connaissances en Physiologie végétale.

Ni dans la distribution des matières, ni même dans les méthodes d'exposition, l'auteur ne s'écarte de l'ordre traditionnel il nous en avertit d'ailleurs : « si l'on reconnaît de place en place certaines façons d'exposer les faits déjà utilisées par tel ou tel auteur, c'est que je n'ai pas pensé pouvoir leur en substituer de meilleures ».

Après avoir établi la composition chimique des substances minérales contenues dans les végétaux, il expose les méthodes synthétiques qui ont permis de déterminer la forme et la concentration requises pour que les aliments inorganiques soient assimilables par les plantes et pour que certains sels jouent un rôle toxique ou antitoxique. Les données anciennes sur le rôle de l'osmose pour l'absorption de l'eau et des sels sont bien résumées; les phénomènes d'absorption colloïdale sont plus brièvement décrits, mais l'auteur évite à dessein d'aborder des théories permettant un exposé synthétique des processus d'assimilation vitale. Le premier volume se termine par un chapitre sur le sol, qui résume en ce qui concerne la nutrition minérale les problèmes agricoles les plus importants.

Dans le second volume on trouve successivement décrits. des substances ternaires végétales et leur mode de formation. M. Molliard s'attache à mettre en évidence la continuité des processus physiologiques dans tout le règne végétal. Ainsi, après avoir exposé la nutrition carbenée des plantes sans chlorophylle, il revient aux plantes chlorophylliennes et montre « que la théorie de Liebig relative à la nutrition IV. SÉRIE. T. II.

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