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appelle le sphérome, et que l'on aurait, d'après lui, englobés parfois, mais à tort, dans le chondriome, Guilliermond ne conteste pas leur existence, mais soutient qu'ils ne peuvent être en aucune manière confondus avec les mitochondries granuleuses. A son sens, les microsomes se distingueraient des mitochondries par leur réfringence plus forte, par leurs dimensions plus petites et leurs déplacements plus rapides. Après fixation et coloration par la méthode de Regaud qui teint en noir le chondriome, les microsomes demeureraient incolores; pour les mettre en évidence, il faudrait traiter la préparation par le Soudan ou le Scarlach. Après fixation par la méthode de Benda et coloration par la fuchsine acide, le chondrione serait teint en rouge et les microsomes en brun. Les microsomes sont donc, d'après Guilliermond, distincts des mitochondries; ils ne seraient, dit-il, que de simples gouttelettes, probablement de nature lipoïde, produits du métabolisme cellulaire (1). C'est ce que refuse nettement d'admettre P. A. Dangeard. (C. R. AC. DES SCIENCES, 28 nov. 1921.)

4o Pour Dangeard, enfin, nous l'avons vu plus haut, ni les corpuscules métachromatiques, ni l'anthocyane ne seraient produits par les mitochondries, mais les corpuscules métachromatiques proviendraient de la précipitation de la métachromatine en solution dans les vacuoles, et l'anthocyane s'accumulerait au sein des vacuoles, grâce au pouvoir osmotique spécial de la métachromatine.

Sur ces deux points, Guilliermond semble être aujourd'hui d'accord avec Dangeard..

Il admet en effet que les formes mitochondriales qu'il avait prises jadis pour des chondriocontes élaborant de l'anthocyane ne sont que des figures passagères du système vacuolaire absolument distinct du véritable chondriome (2).

Quant aux corpuscules métachromatiques des champignons, il les considère aujourd'hui comme résultant d'une condensation de la métachromatine liquide contenue dans les vacuoles, condensation pouvant se faire sous des influences

(1) C. R. ACADÉMIE DES SCIENCES, 27 juin 1921 et 8 mars 1920. (2) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, 28 nov. 1921.

liverses fixateurs, colorants, variation dans l'acidité du suc cellulaire, etc... (1).

Comme il admet d'autre part la distinction radicale entre le système vacuolaire et le chondriome, il en résulterait que les corpuscules métachromatiques seraient d'origine vacuolaire et non pas mitochondriale, comme il l'avait cru tout d'abord.

Pour Guilliermond enfin, comme pour Pierre Dangeard, ces vacuoles, constitutives du système vacuolaire, proviendraient de l'hydratation des grains d'aleurone contenus dans la graine et les grains d'aleurone eux-mêmes résulteraient de la déshydratation des vacuoles de la plante-mère (Soc. DE BIOLOGIE, 28 nov. 1921).

3. Nous ne pouvons terminer ce travail sans dire un mot de la très curieuse interprétation donnée par M. Pottier aux mitochondries.

Dans un livre intitulé Les symbiotes, M. Pottier identifie mitochondries et symbiotes: «Chaque cellule vivante, dit-il renferme dans son protoplasme des formations que les histologistes désignent sous le nom de « mitochondries ». Ces organites ne seraient pour moi autre chose que des bactéries symbiotiques, ce que je nomme des symbiotes » (Préj.).

Il ne nous appartient pas de discuter ici la théorie symbiotique de M. Pottier; qui voudrait en lire la critique, pourrait consulter l'ouvrage de M. Lumière, Le mythe des symbiotes. Indiquons seulement ici les caractères qui, d'après Guilliermond et Regaud, distinguent mitochondries et symbiotes et ne permettent pas de les identifier. Ces caractères sont la consistance molle des mitochondries, leur extrême malléabilité et altérabilité, caractères complètement opposés à ceux des bactéries qui sont des organites consistants, difficilement déformables et relativement résistants aux agents chimiques et physiques. Et Guilliermond conclut :

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aucun rapprochement entre les mitochondries et les bactéries symbiotes n'est justifié, et l'on n'a aucune raison actuellement de considérer les mitochondries autrement que comme des organites constituants du cytoplasme » (2).

(1) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, 6 mars 1920. (2) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, 29 mars 1919.

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En terminant, résumons brièvement les différentes manières de concevoir aujourd'hui les éléments figurés du cytoplasme végétal, telles que ce travail nous les montre.

Pour Guilliermond, appuyé en cela par les travaux de Beauverie, Cowdry, Moreau, Emberger, Mangenot, etc..., toute cellule végétale posséderait un chondriome nettement constitué, comprenant deux variétés distinctes de mitochondries, semblables originairement par leur forme et ne se distinguant guère que par leur évolution : une variété, dont le rôle est inconnu, resterait toujours mitochondries et ne prendrait aucune part, du moins apparente, au travail élaborateur; l'autre variété au contraire évoluerait toujours en plastes, donnant les amyloplastes, les chloroplastes et les chromoplastes. Ces plastes, dérivés des mitochondries, élaboreraient des grains d'amidon, des globules graisseux, du glycogène, et les pigments chlorophylliens, carotiniens et xanthophylliens. A côté de ce chondriome existerait un système vacuolaire, présentant bien à l'origine l'aspect mitochondrial, mais sans aucune relation avec les mitochondries : ce système vacuolaire contiendrait chez les champignons de la métachromatine en solution qui, par précipitation, donnerait naissance aux corpuscules métachromatiques; chez les végétaux supérieurs, au contraire, il ne contiendrait pas de métachromatine, mais une substance voisine des phénols. Corpuscules métachromatiques et pigments anthocyaniques seraient donc d'origine vacuolaire et non pas mitochondriale. Distincts, et du système vacuolaire et du chondriome, existeraient encore dans la cellule de petits corpuscules de nature lipoïde et résultant probablement du métabolisme cellulaire.

Pour d'autres, comme Mottier, Rudolph, Scherrer et Sapehin, il y aurait bien dans toute cellule végétale un chondriome, mais un chondriome formé de mitochondries incapables de se transformer en plastes. Aussi de ce chondriome faudrait-il, d'après eux, soigneusement distinguer les plastides produisant les plastes.

Pour Dangeard enfin, il n'y aurait pas, semble-t-il, dans la cellule végétale de chondriome analogue à celui que l'on

trouve dans la cellule animale. Le cytoplasme des végétaux comprendrait d'après lui trois sortes de formations : le vacuome, le plastidome et le sphérome complètement diffétents entre eux par leur origine, leur nature et leur fonction. Le vacuome ou système vacuolaire, présentant à l'origine des formes mitochondriales, évoluerait en vacuoles types et contiendrait chez toutes les plantes de la métachromatine en solution, pouvant se précipiter sous forme de corpuscules. Il donnerait naissance aux corpuscules métachromatiques et aux pigments anthocyaniques.

Le plastidome comprenant les mitoplastes donnerait en se développant les différents plastes leucoplastes, chloroplastes et chromoplastes.

Le sphérome en fin serait formé de microsomes, semblables par la forme et la taille aux mitochondries granuleuses, et possédant toujours un substratum protéique.

A. GRANDSIRE.

14 Mai 1922.

BIBLIOGRAPHIE

I. LEÇONS SUR LE PROBLÈME DE PFAFF, par ÉDOUARD GOURSAT, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences de Paris.- Un vol. gr. in-8°, de 386 pages. Paris,. Hermann, 1922.

LEÇONS SUR LES INVARIANTS INTÉGRAUX, par E. CARTAN, professeur à la Faculté des Sciences de Paris.- Un vol. gr.. in-8°, de 210 pages. Paris, Hermann, 1922.

Ces deux ouvrages, reproduisant lès très savantes leçons faites à la Faculté des Sciences de Paris par deux maîtres. éminents, traitent de sujets entre lesquels existe une si intime corrélation qu'il nous a paru opportun de les réunir dans une commune analyse.

Une équation de Pfaff est, comme on sait, constituée par une forme linéaire de différentielles d'un nombre quelconque n de variables, égalée à zéro. Elle a pour solutions toutes les multiplicités de l'espace à n dimensions, défini par ces variables prises pour coordonnées, le long desquelles cette équation est vérifiée. On peut donc regarder une équation de Pfaff comme une sorte de généralisation d'une équation aux différentielles totales. Il était donc tout naturel que M. Goursat consacrât à l'étude de telles équations un chapitre de ses célèbres Leçons sur les équations aux dérivées partielles du premier ordre. Mais, depuis qu'a paru la première édition, aujourd'hui épuisée, de cet ouvrage, le sujet a reçu des développements considérables de la part de divers géomètres parmi lesquels, à côté de M. Goursat lui-même, il convient de citer tout particulièrement M. Cartan. Ces géomètres ont trouvé avantage à se servir du langage et des procédés auxquels conduit la considération des équations de

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